[-18] Aller en prison me manquait PV Elias

Messages : 615 Date d'inscription : 24/06/2015 Maison : "Dragonia" Rang :

Il n'était qu'une gigantesque masse qui volait au-dessus des nuages dans la première heure de la nuit. Il comptait s'amuser, longtemps, très longtemps et il était hors de question de perdre trop de temps. Il n'utilisait aucun courant chaud ou ascendant pour garder son cap, il préférait brasser l'air de toute la puissance de ses ailes. Toute une nuit pour se défouler et retrouver un caractère plus serein. Cette virée en prison était devenue même obligatoire, tout avait fait pour le pousser à laisser parler la créature sanguinaire qu'il était.

Corrigeant son cap grâce à sa queue, il se retenait d'embraser le ciel. Inutile de prévenir de son arrivée, ça ne serait pas drôle. Non, il fallait que ce soit une surprise, presque un ravissement. Pour lui bien sûr, car il doutait que ses futures victimes puissent aimer être ses proies. Il se posa bientôt sur le toit d'un mirador, faisant sonner les alarmes. Il ouvrit la gueule et laissa sortir une gerbe de flammes qui fit fondre tout les hommes armés postés sur les murs d'enceinte, écrasa d'un coup de patte celui qui était sous le mirador. Puis il alla se poser devant les portes en acier et les fit fondre avant de prendre forme humaine.

Néfir eut un sourire ravi. Tout le monde s'affolait et son feu faisait brûler les bâtiments par les toits. Il se protégea de diverses balles en utilisant l'acier qu'il venait de faire fondre comme bouclier, attendit sagement qu'ils aient fini de vider leurs chargeurs puisque avec la fumée, ils n'avaient pas remarqué qu'il s'était mis à l'abri. Il rit en laissant tomber son mur de métal, épousseta distraitement son épaule. Pour enfin s'avancer vers l'intérieur des lieux.

Son regard reflétait toute la folie sanguinaire que le dragon qu'il était pouvait déchaîner.

-Que la fête commence.

Et avec un rire, il attrapa un garde et lui arracha la tête. Ça allait forcément être une bonne nuit.

Les derniers temps avaient été plutôt rudes pour moi, j'avais dû abandonner ma maison pendant quelques jours, finissant par revenir m'y installer progressivement. Je commençais à me contrôler, maîtrisant les apparitions de glace, et j'ai donc pu éviter de me retrouver coincé dans un glaçon à chaque saute d'humeur. Oui, d'ailleurs, il faut soulever que j'étais vraiment d'humeur massacrante. Déjà, parce que la petite surprise des directeurs me rendait fou de rage, mais aussi parce que ce trop plein de choses que je ressentais en même temps me donnait la migraine en permanence. Ça, couplé à la faim, et la frustration plus qu'intense de ne toujours pas pouvoir rejoindre la mer, valait mieux pas me faire chier.

Je commençais à être capable d'utiliser ces nouvelles capacité, par contre, pas moyen de foutre un pied dans la mer, ça me provoquait un choc trop violent, et l'eau se mettait à chauffer, et bouillir très rapidement, me brûlant, mais surtout tuant la faune et la flore à proximité. En revanche en eau douce, je commençais à me débrouiller, ce qui est plutôt bon signe, j'imagine. Je m'étais surtout appliqué à garder mon calme, restant à des endroits à l'écart, et ne réapparaissant que pour me nourrir. J'avais presque aussi faim, mais je me contrôlais mieux.

En gros, le vrai problème, c'était mon humeur. J'avais beau être plus stable, maintenant que j'étais redevenu conscient la grande majorité du temps, et que ma vie n'était plus mise en danger par la moindre goutte d'eau, j'avais tout un tas de pensées qui affluaient en permanence. À part ma très forte envie d'écraser les directeurs, et d'engloutir toute l'île, cette histoire avec Daeron qui n'était toujours pas réglée me déprimait. Du coup, voilà le combo, j'étais vraiment à fleur de peau.

J'avais prit l'habitude d'errer un peu partout, plongé dans mes pensées. Il m'arriver de me retrouver à quelques heures de l'île, mais j'y revenais sans trop y penser. En fait, je cherchais presque autant à me changer les idées qu'à me défouler. Au début, je pensais surtout à la fuite, mais ma peur s'était vite transformée en une rancœur tenace. Quelque part, je détestais cette impression d'être comme un animal blessé, mais c'est pas comme si je pouvais vraiment y faire grand chose de plus.

J'errais sur le continent, pas trop loin de la plage, le regard perdu dans le vague sans même me demander ce que j'allais faire, quand une énergie attira mon attention. En même temps, une masse pareille, impossible de la rater malgré la distance. J'ai rapidement reconnu le tuteur de Miley, et même si pendant une fraction de seconde je me suis demandé ce qu'il foutait dans le coin sous sa forme de dragon, j'ai rapidement conclus que j'en avais rien à cirer. Par contre, j'étais très curieux de savoir ce qu'il comptait faire, et c'est pour ça que j'ai rapidement suivit sa trace, et n'ai pas tardé à rejoindre la prison, dans laquelle je me suis engouffré sans me poser de question, cachant simplement ma présence pour le moment.

Néfir était bien sûr arrivé avant moi, et franchement, impossible de le louper. Je me suis simplement laissé guider par le bruit et l'odeur du sang tout frais, pour trouver le dragon qui riait après avoir décapité un homme. J'avoue que j'ai pas pu retenir un sourire, c'était très amusant de le voir comme ça, et non, je ne me demandais absolument pas ce qui avait pu le mettre dans cet état. Par contre, toutes les présences que je sentais dans la prison, et l'affolement qu'il avait bien sûr provoqué réveillait totalement mes pulsions. Si je cherchais une distraction, je pense que je n'aurais pas pu tomber mieux. J'avais des frissons rien qu'à sentir l'odeur du sang, et mon aura s'était à nouveau libérée sans que j'y pense, l'air se faisant plus humide.

« T'as laissé la version coincée au placard ? »

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Il sentit la différence sans la comprendre de suite. Après tout, arracher une tête, ça lésait des artères importantes et faisait gicler le sang partout. Et donc aussi sur lui. Cependant, même si l'odeur métallique de ce liquide rouge avait tendance à être tenace et très forte, il huma la mer tout près. Ce qui ne pouvait pas être le cas techniquement. Il balança la tête de sa victime sur un garde qui osait foncer sur lui et tourna la sienne pour savoir qui était à l'origine de ce goût salin dans l'air plus humide. Avant de voir, il entendit la remarque, une remarque plutôt gonflé d'ailleurs, mais assurément, pour que la personne ose dire cela, elle le connaissait un tout petit peu.

Apercevant une chevelure rousse, Néfir mit tout de même quelques secondes à comprendre qui était avec lui, sa part animale écrasant presque sa conscience policée et soignée. D'ailleurs, même s'il avait sa forme humaine, il avait gardé ses yeux fendus à la verticale et ses griffes.

-Elias Viceli...

Il ne prêta pas du tout attention à l'état du triton, très franchement là, il ne voulait s'inquiéter de rien, sinon du massacre qu'il allait commettre en toute impunité. Il esquissa un sourire plus grand qui fit presque briller ses dents blanches. Sa voix polytonale semblait presque résonner dans les lieux.

-Je vais jouer...

Et il regarda le garde qui le frappait avec sa matraque. Tellement inutile. Misérable insecte. Il lui attrapa la boîte crânienne et la broya d'un geste qui aurait pu paraître presque tendre s'il n'avait pas donné un temps résultat. Se léchant les lèvres, le dragon reprit sa route. Libre au roux de l'accompagner mais tant qu'il ne serait pas calmé, il était plutôt inutile de lui parler, surtout que le dragon n'était pas du tout là pour discuter.

Laissant les gardes fuir devant lui, il ricana encore en les voyant fermer les portes d'acier. Comme si ça pouvait les sauver. La porte fondit comme la première, provocant des hurlements de peur. Oh, il adorait cette atmosphère. Se créant des flèches avec l'acier fondu, il tua les gardes avec une salve, tenant tout de même à leur donner à tous un troisième œil. Oui, il les exécutait plutôt vite mais ce n'était avec eux qu'il était venu jouer mais avec les prisonniers. Il n'était que des dommages collatéraux et dans sa grande bonté, il les achevait vite pour pouvoir passer au plus amusant.

-Jouer avec les prisonniers...

S'il avait été sous sa forme animale, sans aucun doute qu'on l'aurait vu bouger la queue d'exaltation. Il attrapa un micro pour se faire entendre par ses futures victimes.

-A tous les prisonniers. Dans quelques minutes, vous serez libres de vos cellules... Mais pas libres de sortir pour autant. Pour cela, il faudra passer par moi. Si vous me tuez, vous sortirez vivants. Autrement, vous ne verrez pas l'aube se lever à nouveau. Oh, sachez que j'ai un camarade qui a l'air de vouloir jouer aussi. Méfiez-vous...

Il écrasa l'engin, re-créa les portes blindées pour ne perdre aucune proie. Reprenant son chemin, les mains dans les poches, il sifflotait un air guilleret mais fit un arrêt devant la carte qui donnait une idée du plan de la prison. Intéressant mais inutile. Il ne se gênerait pas pour détruire des murs s'il en avait besoin pour passer. Ce qui donnerait lieu à des rires, il savait les humains tellement fragiles qu'un simple bloc de pierre bien placé pouvait les tuer.

Il se tourna à nouveau vers Elias, un peu plus conscient sans l'être. En fait, son état était difficile à expliquer et pas sûr que lui-même sache comment faire. Et c'était même le cadet de ses soucis. Il montra le plan au roux.

-Veux-tu un étage pour toi tout seul ou vas-tu rester avec moi ?

Il acceptait de partager, après tout, avoir un partenaire de jeu morbide pourrait être amusant. Peut-être qu'il aurait dû inviter Daeron aussi...

A mon arrivée, personne n'avait prêté attention à ma présence. En même temps, avec un dragon enragé dans la pièce, ça peut se comprendre. J'avais donc eu tout le loisir d'observer la scène jusqu'à ce que Néfir relève enfin ma présence et le fait que je lui ai adressé la parole. Pendant ce temps, j'étais resté adossé à un mur, les bras croisés, sans le quitter des yeux. J'avais pas peur de me prendre une retombée, pas pour une histoire de confiance par contre, simplement parce que j'en avais rien à foutre.

Quand il a prononcé mon nom, j'ai sourit. En réalité, j'avais très envie de plaquer mes mains sur mes oreilles. Sa voix était très désagréable pour mes tympans sensibles, mais ça ne m'empêchait pas d'être très amusé, surtout en visualisant un peu mieux dans quel état le dragon se trouvait. Je l'ai regardé s'occuper d'un garde qui cherchait piteusement à l'arrêter, et franchement, c'était drôle. Trop drôle. Il n'avait plus rien à voir avec le type que j'avais rencontré la dernière fois. Je me demande comment Miley réagirait en le voyant comme ça... remarque, je veux pas être dans les parages si -quand?- ça arrive. Donc non, je vais éviter de cafter, parce que même si le spectacle promet d'être marrant, la mauvaise humeur de Miley risque de se montrer mortelle pour moi. Après, je sais pas si elle a réussi à gérer ses pouvoirs depuis la dernière fois.

Néfir était repartit, et je l'avais simplement suivit de loin, les mains dans les poches comme si je me baladais tout à fait normalement. Je l'ai regardé s'occuper du petit tas de gardes qui restait sans m'en mêler, simplement parce que je trouvais bien plus d'intérêt à observer. Le coup des flèches m'avait même fait rire, à vrai dire. J'avais shooté dans les cadavres qui se trouvaient sur mon passage pour continuer ma promenade de santé, puis j'avais entendu les enceintes de la prison s'allumer avec la voix du dragon. J'avoue que j'étais très emballé par son jeu, surtout qu'il semblerait que j'y sois invité maintenant.

J'ai fermé les yeux, simplement pour ressentir les auras qui se déployaient dans la prison, ses résidents semblaient prêts à relever le défis. J'ai continué à avancer comme ça, laissant une main glisser le long d'un des murs, y laissant la longue trace de mes ongles. Je ne rouvris les yeux qu'une fois arrivé à la hauteur du dragon, qui s'était tourné vers moi après avoir observé un moment un panneau. J'y jetais un coup d’œil quand il me le désigna, et esquissais un sourire. Pas besoin d'un plan, je ressens tout. L'humidité de l'air me permets de délimiter les murs et les obstacles à une bonne distance aux alentours, et l'énergie de toutes les créatures qui pullulent dans la prison trahit chacun d'entre eux. Là pour le coup, je me suis vraiment mis à rire.

« T'inquiète pas pour moi. »

Je compte bien me balader, je ne vois absolument pas pourquoi je devrais m'en tenir à un plan précis. Autant j'ai envie de voir sa façon de se défouler, autant si ça m'ennuie je pourrais très bien aller jouer tout seul dans mon coin. Je lui ai fait un clin d’œil, tout en gardant un large sourire amusé, et j'ai rajouté :

« Si j'en vois un qui me plaît, je le prendrais. »

Et non, je ne compte pas spécialement lui demander son avis, quitte à se le disputer comme un bout de viande. Sinon, je dois avouer que Néfir comme ça me plaît plus. Pas que je l'ai réellement déprécié lors de notre précédente rencontre, mais les faux semblants m'ennuient, tout particulièrement en ce moment. Et puis, rien de mieux que voir sa vraie nature s'exprimer pour connaître une personne, surtout que j'ai une très mauvaise opinion des tuteurs depuis quelques temps, peut être bien qu'il pourra faire remonter le niveau.

Je lui tournais le dos pour m'engager dans le couloir qui menait aux cellules. Au passage, j'avais bien défoncé une grille d'un coup de pied, mais surtout je sentais les prisonniers tous proches, et maintenant j'avais envie de jouer. L'air se faisait plus froid sur mon passage, à la limite de geler. J'ai comprit maintenant que c'était le genre de truc qui se passait quand j'étais de bonne humeur. Ou que je me sentais menacé, mais là c'était absolument pas le cas, j'étais juste excité à l'idée de jouer un peu. J'ai abandonné ma veste par terre, dessous je ne portais qu'un fin débardeur, mais surtout ma ceinture et mes lames sagement rangées dans mon dos. Pas que j'en ai franchement besoin, mais ça me permet beaucoup plus de diversité dans mes jeux.

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S'il y avait bien une chose que le dragon n'allait pas faire dans son état, c'était bien s'inquiéter. Bon, éventuellement, il se serait inquiété si son trésor avait été présent mais c'était loin d'être le cas. D'ailleurs il y avait une telle distance entre l'école et cette prison qu'il pourrait se demander ce qu'Elias fichait ici. Mais non, toutes ces considérations passaient par la fenêtre et il ne fit que sourire un peu plus quand le roux avoua qu'il se servirait si un prisonnier en venait à lui plaire. Eh bien grand bien lui fasse.

Néfir trouva les escaliers et les grimpa presque nonchalamment, les mains encore dans les poches. Alors qu'il montait, il ouvrait peu à peu les cellules en faisant fondre les serrures. Inutile que ces pauvres humains sachent de suite ce dont il était capable, ça ne serait pas amusant. Devant lui, Elias était en train de littéralement gelé les murs, ce que l'Ancien n'appréciait pas tellement. Il était venu, pas dormir. Mais vu son état d'agacement, il n'y avait finalement que peu de chances qu'il sombre dans le sommeil. Il le vit également abandonné sa veste pour révéler des lames. Paré à tout le triton...

Les prisonniers avaient remarqué l'ouverture de leurs cellules, plusieurs étaient dehors à jouer les fiers-à-bras et à ricaner comme si ce qu'avait dit le dragon était une bonne tranche de rigolade. Ou peut-être pensaient-ils que des membres de leurs gangs étaient venus les sauver. Mais il n'y avait aucun sauveur, loin de là... Néfir posa une main sur le mur et tous les morceaux d'acier des cages se déformèrent pour s'enrouler autour de plusieurs hommes qui commencèrent à paniquer tandis d'autres essayaient ou de les délivrer, ou de s'armer.

-Mes vilains petits insectes... Dois-je vous écraser lentement... ou très lentement ?

Il y eut des cris de protestations alors qu'il faisait en sorte que l'acier serre et serre encore. Les os se mirent à craquer, casser, le sang se mit à jaillir par différentes coupures. Néfir ricana en s'avançant, c'était tellement beau. Oh, on le regardait comme un monstre mais là, très franchement, et surtout avec des humains, ils n'en avaient cure. Il en choppa un qui émit un cri de fillette et se mit à lui lacérer le torse avec ses griffes. Il avait presque envie de dessiner dessus mais avec les tatouages du prisonnier, le rendu ne serait pas bien beau. Il fit pourtant des arabesques en regardant les hommes dont il brisait peu à peu la cage thoracique. Les voir mendier, c'était bon pour l'ego du dragon.

-Quel doux speccctacle...

Moins que celui de Miley sous lui, avec lui mais ça, c'était tout de même un autre domaine. Deux prisonniers l'attaquèrent mais il ne broncha pas. Il supposait qu'ils cognaient fort mais très franchement, il ne sentait rien. Par contre eux se mirent à hurler et à tomber sous la douleur alors que leur sang se changeait en fer. Ils finirent rapidement morts... Et ce fut comme un signal, tous les autres encore présents partirent en courant comme s'ils avaient le diable à leur trousse.

-Ah, je me demandais quand est-ce qu'on commencerait à jouer à cache-cache.

Il laissa tomber un l'homme qu'il avait charcuté avec ses griffes, rit quand un homme se retrouva avec un taille de dix centimètres. Merveilleux. Magnifique.

-Enfin un homme avec une taille de guêpe si féminine... N'est-ce pas Elias ?

Les autres ne tardèrent pas à suivre le premier, Néfir siffla. Et reprit sa route. Ce n'était que le début et franchement, alors que l'acier se changeait en shuriken, il se disait qu'il n'avait pas fini de bien rigoler. Il ne savait pas ce qu'en pensait Elias mais il avait beau d'autres idées à mettre en pratique et la nuit était si courte. Il reprit sa route, les mains pleines de petites étoiles à lancer. Il n'avait jamais essayé mais c'était l'occasion, il fallait toujours innover.

-Petits insectes, je n'ai pas compté jusqu'à dix mais je viens quand même vous chercher.

Et il partit à leur suite avec un rire polytonale.

Je ne me préoccupais pas trop de ce que Néfir pouvait faire. Pour le moment, je ne faisais que me balader, profitant de l'ambiance. Je tâtais le terrain en quelques sortes, guettant une aura, ou une gueule qui pourrait me plaire suffisamment pour que je daigne porter mon attention dessus. Pourtant quand il s'amusa à écraser des humains dans des bouts de métal alors que je passais pas loin, j'ai pas pu m'empêcher de soupirer. Je déteste l'empressement, et tout d'un coup, ça me donne une impression de déjà-vu, avec un certain cadavre qui pressait tout autant les choses. Malheureusement, on a pas une quantité infinie de jouets non plus, autant profiter de chacun d'eux... sauf si il y a des femmes dans le coin. Faut pas m'en demander trop non plus.

Je n'ai bien sûr aucun don qui me permette de ressentir les émotions, mais la peur présente était palpable. Je la sentais partout autour, je la lisais sur le visage des prisonniers qui regrettaient soudainement d'avoir quitté leurs cellules et de s'être ameutés par ici. Certains se bousculaient pour s'éloigner du dragon qui était partit dans ses jeux, pendant que je passais souplement entre eux, sans trop qu'ils remarquent ma présence autrement que par des frissons glacé qui les parcouraient. C'est sûr que visuellement, on aurait plus tendance à s'inquiéter du grand dragon que d'un petit rouquin, j'imagine. Enfin, ça m'amusait, parce que pendant ce temps, j'avais eu tout le loisir de déposer une de mes fines écailles sur les proies qui me plaisaient.

La zone s'était étrangement vite vidée, à tel point que ça en était vraiment risible de sentir les humains au loin se bousculer pour s'éloigner le plus possible. Puis quand le tuteur m'interpella, je me retournais vers lui pour jeter un coup d’œil à son œuvre, sans grand intérêt à vrai dire.

« Me parle pas de féminin quand je m'amuse, ça va me couper l'appétit. »

Après, je vais être de mauvaise humeur encore, et ça serait chiant, j'ai beaucoup trop de mal à me gérer en ce moment. J'ai continué ma balade de mon côté, mais sa voix et son rire commençaient à m'emmerder. Ça me défonce les tympans... du coup, je me suis mis à chantonner pour couvrir ça, une petite chanson malsaine que je trouvais parfaitement appropriée. Un humain avait finalement remarqué ma présence, d'ailleurs. Peut être parce que mon comportement ou ma tenue dénotait trop avec la situation. Toujours est-il qu'il a jugé bon de m'attaquer avec une barre de fer. Autant dire que j'ai rit franchement, et que j'ai eu largement le temps de sortir l'une de mes lames avant qu'il ne m'atteigne. Sa main armée, je la lui ai tranchée net, puis la pointe de ma lame s'est enfoncée par dessous son menton, ressortant dans sa bouche. Je n'y étais pas allé assez profondément pour le tuer, juste assez pour me créer une laisse amusante, et me faire entendre un délicieux hurlement de douleur étouffé, avant que je poursuive ma route en charmante compagnie.

La prison avait beau être un labyrinthe, mon chemin avait vite recroisé celui du dragon. J'avais sourit en coin en voyant ses petits bouts de métal caractéristiques. Perso, je suis pas très doué pour viser, alors ce genre d'arme ne m'amuse pas tellement, mais c'est rigolo à regarder. J'ai suivit dans le même couloir que lui, toujours accompagné de mon humain en 'laisse' qui couinait de douleur en saignant abondamment. Bien sûr, dans une prison, y a pas tant de cachettes que ça. Surtout contre nous. Les humains ont donc vite fait de croiser notre route, et je m'en serais un peu foutu que Néfir s'en occupe, si dans le tas y avait pas une énergie qui me plaisait franchement.

J'ai fait exploser une canalisation au plafond, dont l'eau qui tomba devant l'humain gela instantanément, le protégeant des éventuels shuriken du tuteur sans qu'il ait le temps de comprendre quoi que ce soit. Pendant ce temps, j'avais finit de le rejoindre, et j'avais rendu son aspect naturel à l'eau. Me plaçant devant l'humain pour le récupérer, j'avais juste lancé un regard en coin au dragon.

« A moi. »

Ce n'est pas une question. Trouve-toi en d'autres, j'ai déjà posé ma marque sur celui-là. Sans attendre, j'ai embarqué mes deux proies avec moi. Maintenant que j'avais de quoi jouer, je voulais me poser un peu dans un coin tranquille. L'humain que je venais de protéger avait déjà l'air choqué et perdu, alors quand je lui ai roulé un patin pour le goûter un peu, ça a été encore pire ! Bref, j'ai entraîné les deux dans une cellule à quelques pas de là, déposant rapidement une écaille sur celui que j'avais blessé pour qu'il reste sage et assit sur un lit, pendant que je m'amusais sur celui en face avec la proie que j'avais repéré dès le début.

« Tu as peur ? »

Il tremblait. C'était tellement pathétique que ça en devenait bon. J'ai usé de mes lèvres et mon doigté pour le faire rapidement se détendre, jusqu'à décider qu'il l'était bien assez, et récupérer la tige de ses piercings aux oreilles, pour venir percer soigneusement, et en prenant tout mon temps ses paupières, les clouant à son crâne sans abîmer ses yeux, de façon à ce qu'ils restent bien grands ouverts. Puis j'ai pu tranquillement admirer le résultat pendant qu'il tentait de fuir en s'éloignant de moi, et se terrant au fond de la couchette.

« Ne me quitte pas des yeux~ »

Ensuite, je me suis surtout attelé à satisfaire ma faim. Je me suis installé sur ses genoux, m'amusant beaucoup à sentir le regard de l'autre, toujours conscient même si il ne pouvait pas bouger. J'ai pompé toute l'énergie que l'humain avait à m'offrir, et en récompense, comme j'ai bien mangé, je lui ai offert une mort douce en le noyant tranquillement dans un golem. Le second, je l'ai fait revenir sur le cadavre pendant que je me remontais tranquillement mon pantalon. Il s'était brisé tout seul la mâchoire sur ma lame, pourtant il essayait quand même de me supplier en pleurant. Ça m'a bien fait rire, alors j'ai décidé de prendre mon temps pour m'occuper de lui, même si il n'était pas franchement à mon goût. En revanche, ses hurlements me provoquaient tous de délicieux frissons, et j'aimais tout autant passer mes doigts sur sa langue à demi déchirée qui pendait légèrement de sa mâchoire.

J'ai finit par rejoindre Néfir quelques minutes après, le pantalon tâché de sang, mon haut complètement déchiré. Je léchais tranquillement le sang sur mes doigts, j'aimais ce goût, et je sentais encore un reste de son énergie dedans.

« Ça se vide trop vite un humain. »

Dans tous les sens du terme. Normalement, j'ai encore quelques proies marquées dans le coin... si il les a tué pendant que j'étais pas là, je vais bouder.

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Couper l'appétit. Voilà une fable qu'il avait rarement entendu. Il fallait dire que vu le milieu qu'il avait côtoyé, les gens avaient une tendance à la bisexualité flagrante. Pourquoi se privait de toute la gamme des plaisirs quand on pouvait réellement avoir tout sous la main. Enfin, si le triton préférait réellement que les hommes, ça n'était pas tellement son problème à lui mais il pourrait tout de même être un peu plus ouvert sur le sujet... Il était l'ami de Miley en plus... Peut-être était-ce la raison pour laquelle il ne la touchait pas, il se rappelait l'épisode de la crème solaire à la plage.

-Je m'en souviendrai. Tant pis pour les blagues alors.

De toute manière, il n'était pas le meilleur conteur de blagues donc, il n'avait pas réellement de raison de se plaindre. Il remarqua qu'Elias le laissait seul, probablement que le roux voulait faire son tour dans son coin. Ça ne lui posait pas le moindre problème, il devait savoir se défendre, sinon, il ne serait pas un Hidden. Néfir recommençait à être plus calme mais ses besoins sanguinaires n'étaient toujours pas apaisés. Il s'amusa un temps avec des shurikens mais c'était si facile...

Du coup, alors qu'il arrivait à un lieu dégagé rempli d'humains, il concevait un plan. Le truc, ce fut alors le retour d'Elias qui le sortit de ses pensées. Une canalisation explosa et un humain finit dans une gangue de glace. Il haussa un sourcil tout en regardant le triton récupérait sa proie, un peu amusé par le "à moi". Mais grand bien lui fasse, voyons. Il ricana au prisonnier tenu par la lame du plus jeune. Il avait une façon de faire assez exquise. Et l'Hidden repartit encore de son côté avec ses proies.

-Amuse toi bien alors.

Il avait retrouvé une voix normale maintenant qu'il n'était plus submergé par la colère. Par contre, il ne faudrait pas aller voir ce qu'il avait fait des humains mis dans le couloir de la mort. Leurs restes tapissaient les murs et les murs vibraient de chaleur là-bas.

-Hum... Toi.

Il attrapa un homme des plus musculeux qui lui mit un coup de poing dans le ventre. Il ne broncha même pas alors que l'humain gémissait de douleur. Normalement, avec la force qu'il avait utilisé, il avait dû se briser les phalanges. Mais peu importe, il n'en aurait plus jamais besoin. L'Ancien ricana en l'installant soigneusement sur une table en acier qu'il venait de créer pour le prisonnier. Qu'il allongea, attacha, dénuda...

-Maintenant, voyons comment tu cries.

Il y alla étape par étape, sous les yeux de quelques uns qui auraient dû s'enfuir au lieu de contempler son macabre spectacle. Il se fit une lame particulièrement effilé et se mit à soigneusement dépecer sa pauvre victime qui finit par hurler et supplier tout ce qu'elle savait. Il avait commencé par les bras, se fichant complètement de tout le sang versé. Il avait fait en sorte que la table évacue les fluides. L'homme mourut alors qu'il était en train de s'attaquer de finir son torse...

Il laissa alors tomber le corps sans vie à terre et attrapa un autre qui supplia à son tour.

-Allons, allons, il faut respecter les règles du jeu.

Celui-là, il l'allongea sur le ventre et lui ouvrit le dos, le laissant donner de la voix autant qu'il le voulait. Il lui cassa ensuite soigneusement les côtes à la base de la colonne vertébrale et avec du fer, il les lui remit à l'envers, les arrondis vers le plafond. Il était en train d'achever son oeuvre alors qu'Elias se remontrait.

-Je ne te le fais pas dire.

Il était obligé de donner des petites claques à celui dont il s'occupait pour le garder éveillé, la douleur le menant à l'évanouissement. Il ajouta sur le ton de la conversation :

-Je ne pensais pas que tu aimais lécher le sang.

Même si j'avais été incapable de repérer la quantité d'énergie, ou l'aura du dragon qu'il émettait, je l'aurais retrouvé sans problème en me laissant guider par les hurlements. D'ailleurs, c'est un peu ce que j'avais fait, pour m'amuser. J'avais sourit en découvrant l'installation du dragon, ainsi que les cadavres un peu partout sur le chemin. Néfir avait acquiescé à mon commentaire, et je m'étais approché pour le regarder faire, jusqu'à entendre sa petite remarque. J'ai juste haussé un sourcil, rétorquant du tac au tac :

« Pourquoi, sous prétexte que je suis un triton, j'aurais pas le droit ? »

J'ai rigolé. Comme si j'allais me priver, tiens !

« Ce serait bien ignorant vis à vis de l'histoire de ma race... »

Certes, on a évolué, et notre façon de nous nourrir aussi, mais y a longtemps -très longtemps- on se contentait pas de dévorer uniquement l'énergie des marins. Enfin, si certains ont gardé ce genre de tendances, c'est pas franchement mon cas. Je me suis approché sans gêne du dragon, me plaçant face au visage de l'humain qu'il était en train de... remodeler ? C'était rigolo en tous cas, et assez artistique, j'aimais bien. Je me suis baissé pour me mettre à la hauteur de l'humain, et capter rapidement son regard alors qu'avec mon hypnose, je le faisais rester réveillé puisque Néfir semblait avoir de plus en plus de difficultés avec ça.

« J'aime le goût, et quand il est tout frais, c'est encore meilleur. Je sens encore des traces d'énergie, ça frétille sur la langue... »

Et puisque j'avoue que je suis particulièrement inspiré à parler de ça tout en le regardant faire, je me suis penché sur l'épaule de l'humain, et ai laissé langoureusement ma langue la parcourir jusqu'au rejoindre le haut de la plaie sur son dos, récoltant une bonne lampée de sang au passage. Puis je m'étais relevé, mi rigolant, mi grimaçant.

« Celui-là a pas bon goût... »

J'avais tourné le dos au dragon, m'éloignant de lui en levant ma main au niveau de mon visage, et ramenant mon index vers moi pour signifier à ma jolie proie marquée de venir me voir. Ce dont il n'avait pas le choix de toute façon, et puisqu'il m'attendait aussi sagement ici, je n'allais pas me priver. J'ai utilisé l'eau présente dans la pièce, la glaçant rapidement pour former un fauteuil, et pousser l'humain dedans.

Puis, je me suis mis à chanter quelque chose qui faisait facilement monter la température, malgré que mes pouvoirs la fasse en réalité accidentellement descendre. Pour contre, je me servais de mon hypnose pour que tous ceux qui entendaient ma voix puissent entendre la musique qui allait avec. C'est tellement mieux quand on fait pas les choses à moitié. Maintenant que tout était en place, j'ai commencé un beau lap dance dans les règles pour le petit humain, sans me préoccuper de Néfir. Ou alors ça m'amusait ? J'utilisais aussi mon pouvoir pour que ma proie ne se rappelle que par légers flash tout ce qu'il se passait autour de lui, et chaque fois son visage se tordait de terreur, avant que ses yeux ne s'emplissent à nouveau de désir. Pourquoi tout ça ? Simplement parce que j'adore mêler horreur et plaisir.

Après m'être trémoussé sensuellement un petit moment, je me suis mis à genoux devant l'humain, remontant mon visage le long de son torse. Mes lèvres ont dérivé dans son cou, avant que mes dents n'attrapent doucement son haut, et tirent dessus pour lui arracher lentement. Ma langue s'est brièvement promenée sur son bassin et son torse, avant que je ne me monte m'installer correctement sur ses genoux, mais contrairement à ce que j'avais fait en dansant, le fauteuil s'était modifié pour que je puisse enrouler mes jambes autour de sa taille. D'ailleurs, je l'avais aussi laissé céder à ses pulsions, et m'attraper sauvagement pour venir m'embrasser en caressant mon corps. J'avais sourit contre ses lèvres, amusé, mais surtout, j'avais commencé à voler son énergie, répondant rapidement à l'échange, me frottant contre son bassin. Il est vraiment bon... Mais il est moins bon... tellement moins bon... tellement insignifiant par rapport à lui... C'était tout un tas de pensées qui me revenaient à l'esprit alors que je faisais tout pour les chasser. Bien sûr j'avais besoin d'énergie, mais ce n'était pas celles-là dont j'étais en manque...

« Fait chier... ! »

Sous le coup de l'énervement, je n'avais pas pu contrôler un réflexe qui m'avait fait repousser l'humain, et ne m'étais rendu compte que j'y allais trop fort uniquement lorsque son crâne m'éclata dans la main. Je suis resté quelques secondes un peu con à regarder le corps tordu.

« Ah... zut, cassé. »

Je me suis relevé, et c'est un peu rageusement que je l'ai chopé par la gorge, et balancé à l'autre bout de la pièce.

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-Oh mais tu fais bien ce que tu veux, c'est juste que la plupart des humains ici ont des maladies, je le sens quand je les renifle. Mais je suppose que ces dites maladies n'ont aucun impact sur toi.

Le fait qu'Elias rigole autant et semble s'amuser était sans doute une bonne chose. Après tout, il était bien là pour ça, pour se dérider et enlever le poids que toute les relations et autres mettaient sur leurs épaules. Alors qu'il se concentrait pour casser proprement une nouvelle côtes, une des dernières, le roux se permit de lui donner un petit coup de main en gardant l'humain éveillé par son hypnose. Hum, très pratique ça, dommage qu'il ne puisse l'apprendre mais après, il était normal que chacun ait ses dons.

Quant à l'histoire des tritons et sirènes, non, Néfir n'avait pas fait de réelles recherches, n'ayant jamais eu à signer quoique ce soit avec ses êtres. Fallait dire qu'Orefia était en plein centre du continent alors il ne risquait pas de rencontrer beaucoup de créatures marines. Et de toute façon, aucune créature intelligente était accepté dans la forêt, seuls les dragons avaient le droit d'y vivre. Leur territoire et ils seraient capables de le réduire en cendres si on leur disait qu'il faudrait le partager. Et de mener une guerre aussi.

-Je l'aime bien quand je suis sous ma vraie forme, en humain, je dois avouer que le goût est un peu trop acide.

Néfir ricana doucement.

-Normal, il a le SIDA. Rien de mieux pour avoir mauvais goût.

Il eut un cri outré dans leur "public". Ah, visiblement, le prisonnier avait été en couple... Ou du moins enculer par un autre. Mais quelle importance maintenant puisqu'il allait mourir. Le dragon se promit que le prochain à tuer serait celui-là. Il termina son oeuvre à la dernière expiration et au lieu de simplement le faire rouler au sol comme les autres, il le mit au mur par des attaches en fer. Avant de s'intéresser à ce que faisait son acolyte d'un soir.

Le fait qu'il chante surprit l'Ancien, il aurait pensé que le roux réserverait cela à un certain croque-mitaine avant de se rendre compte de l'absurdité de sa pensée. Au final, il doutait que Daeron aime réellement écouter son jouet chanter. Il préférait le faire crier à son humble avis. Il observa sans réel amusement la danse qui accompagnait les paroles, impassible à ce que le roux faisait à l'humain. Elias n'était pas du tout un partenaire potentiel pour lui qu'il ait eu ou non Miley dans sa vie. Le simple fait qu'il soit en plus déjà à quelqu'un suffisait. Néfir n'avait jamais volé un soumis à son dominant.

Quoiqu'il en était, il attira l'humain dont il avait décidé que ce serait le tour plutôt, ricana en voyant comment celui-ci déshabillait le triton du regard.

-Petit, il ne t'a pas marqué, tu n'as donc aucune chance de mourir dans ses bras.

De toute façon, l'homme oublia vite son envie de sauter le roux quand celui-ci exploser la boîte crânienne de son collègue. Hum, Elias avait donc quelques problèmes de gestion de la colère mais il avait l'impression -puisqu'il comme il ne voyait ou ne sentait pas les auras- que le plus jeune avait connu comme une augmentation de sa puissance. Le fauteuil lui donnait un peu cette idée parce qu'il n'avait jamais entendu parler du fait qu'Elias puisse maîtriser la glace.

-Ce n'est pas grave, il y en a encore pas mal.

Néfir surveillait un peu l'heure, n'ayant pas oublié sa propre règle. Et il ne voulait que personne n'en réchappe donc il devait vraiment avoir fini avec toute la prison avant l'aube. Regardant l'homme qu'il venait d'amener à lui, il se décida enfin sur ce qu'il allait lui faire.

-J'espère que tu as faim...

Parce que l'homme allait bientôt manger une fricassée de ses propres doigts et orteils. L'Ancien rajouta quelques autres parties pour faire le lard, laissant l'homme crier à sa convenance. Il fit de quoi faire un feu dans une gazinière fraîchement faite, créa une poêle et hop, il utilisa le sang pour aider à cuire. Puis au bout de quelques minutes, il revint vers l'humain avec son repas improvisé.

-A table...

Et il le nourrit, faisant bien attention à ce que l'humain ne perde aucune miette. Sur ce spectacle, certains rendaient leurs estomacs, d'autres avaient pensé à fuir. Mais pour quelques uns, ils n'allèrent pas loin, leur sang devenant du fer dans leurs veines. Ils s'écroulèrent sans que quoique ce soit montre de quoi ils étaient morts.

-L'heure tourne vite, Elias... Et il en reste au moins encore une bonne centaine. Si tu ne trouves pas d'autres jouets, c'est du miracle.

Évidemment que je fais ce que je veux, et puis comme leurs maladies n'ont effectivement aucun effet sur moi, en général, je ne le remarque pas. C'est juste que lorsque leur santé est trop dégradée, oui je le sens aussi. M'enfin, là c'est pas vraiment à ça que je faisais allusion quand je disais que le sang de celui-là était mauvais, mais simplement à son énergie que je sentais à travers, ce qui ne relevait absolument pas le goût général du sang, et qui n'avait donc strictement aucun intérêt.

« Nan, il est juste moche et mauvais, rien à voir avec la santé. En plus certaines maladies donnent un arôme amusant. »

Je parlais d'un ton tout aussi naturel que si j'étais en train de discuter cuisine avec le dragon, et pour moi, c'était à peu près le cas en fait. D'ailleurs je me foutais pas mal des réactions du public. Par contre, je m'étonnais que ces humains soient stupides au point de rester dans le coin, et de réagir à ce qu'on se disait. Bref, je m'étais occupé uniquement de celui qui m'intéressait dans la pièce, m'amusant bien à focaliser son attention sur moi, et me foutant de ce qu'il se passait autour, jusqu'à ma 'petite maladresse'. Alors non content de l'avoir éclaté comme un fruit trop mur, et de m'en être foutu partout, je l'avais fait devant le dragon. Si il s'était pas ouvertement foutu de ma gueule, à sa remarque j'ai juste tiré une moue boudeuse sans franchement m'en rendre compte en grommelant :

« Mais il était bon celui-là... »

Oui, je peux être capricieux moi aussi parfois, et en ce moment, j'ai particulièrement pas envie de me retenir. Sans compter que je bouffe un peu tout et n'importe quoi en ce moment, j'aurais bien envie d'un repas de qualité. Faut que je reprenne l'habitude de surveiller ma ligne ! D'ailleurs en parlant de ça, Néfir semblait avoir des idées plutôt originales. Je me suis posé dans un coin, tranquillement accroupis, les coudes posés sur mes genoux et une clope fraîchement allumée au bec en le regardant faire. Je saurais pas trop dire si ça m'amusait ou me dégoûtait. En tout cas, l'odeur m’écœurait.

« Une centaine, c'est peu. Si je restreignais pas mes critères, sur un millier j'aurais déjà peu de chance d'en trouver un à mon goût. »

Ouais, parce que même si je peux me satisfaire de peu, pour m'intéresser réellement il faut quelque chose. Surtout depuis quelques mois, où j'ai pu goûter l'énergie la plus raffinée qu'il m'ait été donné de sentir. Je crois que de toute façon, je trouverais jamais mieux que lui.

« Et puis franchement, j'aime pas être limité par le temps. »

J'ai l'impression d'être le seul dans le coin sur lequel le temps a une réelle emprise, et c'est encore moi qui m'en préoccupe le moins. Sérieusement, c'est pas logique tout ça. Enfin, je me suis relevé en soupirant, avant de prendre une bonne bouffée de fumée. Finalement, je trouve que je suis un peu trop clair d'esprit, j'aurais presque envie de me défoncer un coup. Non, ce serait pas raisonnable, mais depuis quand je le suis ?

« Remarque, ils peuvent peut être s'avérer utiles au moins. »

A défaut de me servir de repas ou jouet, ils pourraient au moins me servir de cobaye. J'ai chopé un humain qui avait finit de gerber, le tirant hors de cette zone nauséabonde, et puis j'ai juste eu à lui faire une entaille assez profonde de mes ongles pour qu'en quelques secondes mon poison le paralyse. C'était pas nécessaire, mais c'est plus facile quand ils bougent pas. Puis je me suis juste posé face à lui, et me suis concentré. J'arrive à ressentir toute l'eau présente dans son corps, mais la manipuler en de si petites quantités, c'est difficile. Du coup, je me suis appliqué, prenant tout mon temps, pendant que son regard seul pouvait témoigner sa douleur alors que sa peau changeait de couleur, et que l'eau de son corps remontait lentement à la surface, jusqu'à la traverser, et s'écouler lentement au sol.

Je me suis retrouvé face à un corps -mort- plutôt bien vidé de son eau. Juste pas mal abîmé par la manœuvre, mais c'était pas mal pour une première, et puis ce qui m'amusait aussi, c'était qu'il était resté coincé debout. J'étais venu tester la texture de sa peau du bout des doigts, persuadé qu'elle allait se déchirer si j'essayais de la bouger.

« J'crois qu'avec un peu d'entraînement, je pourrais faire des momies. »

J'aurais pas vraiment pensé dire ça, mais l'idée m'amusait pas mal.

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Des maladies qui donnaient des goûts amusants, vraiment ? Bah après tout, si le triton le disait mais il préférerait n'avoir jamais à s'en rendre compte lui-même. Les maladies humaines ne le touchaient pas normalement mais pour autant, il ne prendrait pas de risques, il n'était pas éternel lui, merci. Déjà qu'il pensait que ce serait un miracle de réussir à atteindre les vingt mille ans alors il n'allait pas se mettre en danger inutilement juste pour voir si les maladies donnaient des cocktails intéressants.

Cependant, le ton boudeur d'Elias le surprit quelque peu. Vraiment ? C'était bien la première fois que le roux ressemblait autant à un enfant. Bien qu'avec ce qu'il savait, le Hidden n'était pas vieux du tout, même pour sa propre race. Il sortait à peine de l'adolescence même à son avis mais ce n'était pas un mal. Il aimait bien la fraîcheur qu'apportait les jeunes quand ils avaient tout de même un peu de plomb dans la cervelle.

-Et puis sachant sur qui tu as l'habitude de te nourrir, je me doute que ces pauvres humains sont à peine comestibles. N'est-ce pas ?

Néfir n'était pas du tout moqueur en disant cela. Il pouvait comprendre en réalité, depuis qu'il avait goûté Miley, il n'avait rien vu d'intéressant ou même de potable dans les environs. Il devait être aussi difficile qu'Elias quelque part mais en même temps, il savait s'adapter. Sauf que là, il avait l'impression d'être face à un désert avec juste une petite blonde en dessert. Il rit doucement quand le triton râla contre la limite de temps.

-Je trouve que donne un peu plus de challenge, personnellement.

Il finit de nourrir l'humain avant de le tuer en enfoncer ses doigts dans ses yeux. Il les essuya sur la tenue du cadavre et il s'étira un peu.

-Tu sais, le temps a plus d'influence que tu ne le penses, même sur les gens éternels. Ce que je ne suis pas par ailleurs.

La suite surprit l'Ancien mais de la bonne manière. Il s'appuya contre le mur pour regarder Elias s'entraîner. L'idée de torturer un humain comme ça... Vraiment, ça devait être étrange et même douloureux de sentir son corps se vider de son eau quand on savait que le corps humain était composé à 80% de ce liquide. Les muscles qui s'atrophiaient, le sang qui se figeait. Et le cerveau, le cerveau, la plus grande pompe à eau ! Il ricanait face aux spectacles.

-Je pense que tu peux même en faire du parchemin. Bien qu'il serait sans doute un peu fragile.

Il se décolla du mur, contempla la salle vide de prisonniers vivants. Il soupira un peu, renifla l'air. Il était plus que tant de faire un autre feu de joie.

-Je pense qu'un grand feu dans la cour serait une bonne idée. Bien qu'il semble que tu préfères tout geler de ton côté en ce moment. Problème de pouvoir ?

Il se dirigea vers la grande cour, sûr d'y trouver des prisonniers. Normal, là-bas, il y avait le terrain d'entraînement. A tous les coups, quelques uns avaient pensé à utiliser les haltères que la prison avaient dû laisser à leur disposition. Mais comme c'était encore et toujours du métal... Alors quand il passa la porte et que des poids chutèrent de l'étage du dessus, il rit. C'était tellement pathétique. Il les fit changer de forme dans la chute et récupéra un marteau de très bonne taille avec lequel il écrasa un prisonnier qui lui avait foncé dessus.

-La folie c'est exactement ça. A moins qu'ils soient tellement stupides qu'ils n'aient pas compris que les métaux étaient mon domaine.

Ce qui serait étrange puisqu'il avait fait fondre toutes les portes en fer des cellules. Les humains étaient désespérants. Il fit tomber les hommes à l'étage, alla vers le centre de la cour. Et là, il reprit sa forme de dragon. Ce qui fit éclater une foule d'hurlements alors qu'il avait juste prévu d'allumer un bon feu. Franchement, s'ils n'avaient peur que maintenant, c'était qu'ils n'avaient vraiment pas compris dans quelle situation ils étaient.

-Un grand ou un petit feu, Elias ?

Des troncs d'arbres commençaient à s'empiler dans la cour, amenés par des mains en fer. Heureusement que Miley n'était pas là...

J'avais eu un temps d'arrêt quand il avait plus ou moins parlé de Daeron, stoppant brusquement mes mouvements au point de presque sursauté. Je m'attendais pas à ce genre de remarque ! Je m'attendais pas non plus à ce qu'il parle de lui ! J'avais ensuite eu un reniflement dédaigneux, en répliquant d'un ton impartial :

« Évidemment ! Personne ne lui arrive à la cheville ! »

J'avais pas voulu me laisser troubler plus que ça ni le montrer, je m'étais attardé sur le sujet, et étais passé à autre chose. J'aime les challenge, mais j'aime particulièrement les tortures longues. J'aime briser mes victimes autant physiquement que psychologiquement, parce que pour moi le jeu ne s'arrêtait pas seulement à des gestes, mais à tout une attitude, et un atmosphère derrière, sinon ça n'avait pas franchement d'intérêt. Quand ça allait vite, c'était juste un défouloir bestial, et là c'était pas spécialement ce qui me faisait envie.

Il a continué à me donner son avis, et fait, j'ignorais que les dragons n'étaient pas éternels. J'avais entendu des histoires sur des dragons tellement vieux que j'ai supposé que c'était le cas. Enfin, j'ai quand même laissé entendre un éclat de rire sonore.

« Je serais mort depuis longtemps avant que t'approche de la fin, alors pour moi c'est du pareil au même. »

Même si il est déjà trop vieux pour que j'ai une idée de son age, l'espérance de vie d'un triton n'est absolument pas comparable, même si ma santé laisse présager que je vais péter des records si rien ne me tue d'ici là. Je sentais ensuite que Néfir observait mon entraînement, mais ça ne me dérangeait pas plus que ça. Tant qu'il ne perturbait pas ma concentration, ça m'allait. Quand j'ai terminé, je suis tourné vers lui pour entendre sa remarque, et j'ai claqué des doigts avant de lever mon index avec un air ravi.

« Pas con ! Ça me donnerait encore plus envie d'écrire ! »

Chose que je n'avais plus fait depuis qu'un certain croque-mitaine avait trouvé mon jour... carnet de bord ! Ça sonne très macabre, mais d'un autre côté, j'ai déjà pu observer des toiles en peau humaine, et c'était fascinant. J'aimerai bien essayer d'en faire une un jour, quand je maîtriserai mieux mon pouvoir.

J'ai pas pu m'empêcher de grimacer ensuite. Non seulement il me disait qu'il voulait foutre le feu, mais en plus il soulignait mes problèmes avec mes pouvoirs d'une traite.

« Les dirlos ont jugé bon d'éveiller maintenant des capacités qui auraient pas du apparaître chez moi avant des années... »

Nan, parce qu'elles se seraient déclarée un jour ou l'autre, et ça aurait probablement été le même bordel, mais là je suis encore trop jeune. Mon corps a tout juste finit sa croissance, et n'a pas eu le temps de se fortifier suffisamment pour emmagasiner une telle puissance aussi brusquement. Sans compter que je me blesse moi-même avec la plupart de ces nouveaux pouvoirs, la preuve que j'étais pas naturellement prêt pour ça. Mais nan, il a fallu que les deux timbrés décident de bousculer les choses !

C'est en ruminant un peu dans mon coin que j'avais finit par suivre Néfir dans la cour, où j'avais un peu distraitement observé les tentatives pitoyables des humains pour prendre le dessus sur le dragon. Encore une fois, sa présence suffit à ce que je me fasse oublier à côté, puisque je n'avais pas spécialement l'intention de foncer dans le tas. C'est quand il s'adressa à nouveau à moi que je sortis de mes pensées, riant doucement.

« Les humains ont la mémoire courte, surtout quand tu les gaves de trop d'informations... ou d'images. »

En l’occurrence, je crois qu'en voyant toutes les tortures qu'on leur infligeait, il n'étaient même plus capable de retenir ce genre d'infos primordiale. Mais bon, je peux pas non plus les blâmer pour ça, j'imagine que c'est la même chose pour tout le monde, l'esprit humain était simplement des plus faciles à bousculer. Je le regardais reprendre sa forme de dragon, et m'amusais beaucoup des réactions.

« Grand, quelle question ! »

Autant faire les choses bien. Non, je n'aime pas franchement le feu, mais quand il s'agit d'humain, je vois ça comme une ironie, puisque c'est de cette façon qu'ils exécutent les miens. J'ai glissé presque mécaniquement une nouvelle clope entre mes lèvres, puis j'ai fouillé mes poches en grimaçant, puis finalement j'ai rigolé.

« Heureusement que t'es là, j'ai paumé mon briquet... ! »

Du coup, j'allais devoir attendre qu'il prépare tout bien les choses, mais je crois que j'ai trouvé de quoi m'occuper. Une de mes proies que j'étais persuadé d'avoir marqué était là, en train d'essayer de fuir comme les autres, et je m'avançais d'eux à grands pas.

« Ah ! Trouvé ! »

Puis j'ai rapidement comprit pourquoi je ne sentais plus sa présence. Il s'était débarrassé de l'écaille que j'avais apposé sur lui, probablement que quelqu'un la lui avait arraché.

« Méchant chien, on retire pas son collier. »

Est ce que j'ai enlevé le mien ? Non. Alors ! Enfin, le fait qu'il cherchent à fuir n'était pas très amusant. J'avais pas envie de jouer au chat et à la souris pour le moment. J'ai invoqué de grands golems pour les empêcher de retourner dans les bâtiments, et qui pourront aussi m'être utiles si je commence à avoir trop chaud une fois le feu allumé.

« Un feu de camp, c'est sensé être joyeux, nan ? Il me semblait que les humains adoraient ça ? »

J'allais faire en sorte que ça le soit en cas. Je suis mis à chanter, laissant entendre l'instrumentation à tous ceux qui entendaient ma voix, et ramenant par le même coup les prisonniers un peu partout sur le terrain, s'installant et discutant, même plaisantant entre eux, oubliant tout de la situation. Bon, j'en ai quand même laissé quelques uns conscient de la situation, et train de secouer leurs camarades pour tenter de les réveiller, et paniquer totalement. J'avais bien sûr gardé celui qui m'intéressait sagement à mes pieds, à quatre pattes, pendant que je chantais, et dansais légèrement, en attendant que Néfir lance le bûcher.

Burn it to the ground - Nickelback

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L'avis d'Elias sur son amant était ferme et définitif. Oh, il voulait bien croire le triton sur le fait que le croque-mitaine était un bon coup après tout, il avait des millénaires d'entraînement et d'expérience. Il avait l'impression que Daeron jouait tout de même un peu méchant au lit mais ce n'était pas lui qui allait critiquer un tel fait. Ce qui lui faisait penser cela ? Le collier que portait le roux. Il reconnaîtrait ce genre de ma marque de possession même dans le noir. En plus, il était clairement bien entretenu, Elias y tenait énormément. Ce qui était logique si cela le reliait à son maître... Bien qu'il se pouvait que ces deux là n'utilisent pas ce genre de termes pour leur relation.

Quant à la future mort du triton, Néfir ne pouvait pas s'attrister, on avait beau pouvoir être éternel, on finissait tous par rejoindre l'autre côté. Quelque part, il pensait même que c'était bien mieux d'avoir une sorte de date butoir qu'une possible éternité devant soi. Cela tendait à rendre fou l'idée d'avoir autant de temps sans forcément savoir quoi en faire, il en avait eu quelques exemples. Au moins, il savait qu'Elias devait faire de son mieux pour profiter de chaque instant même s'il ne se référait pas toujours au temps qui passait. La philosophie était bonne et Néfir n'essaierait sûrement pas l'en détourner.

Il éclata de rire à cause de la remarque de son camarade de jeu.

-Alors n'hésite pas à faire en sorte d'améliorer ton don !

Sur le chemin de la cour, l'Ancien écouta les explications du roux et ne fut pas très surpris que les directeurs aient encore mis leur nez dans ce qui ne les regardait pas. Mais après, il ne pouvait rien y faire, juste attendre. Les puissants finissaient toujours par tomber de leur piédestal. Les petites critiques du triton sur les humains l'amusèrent, cependant Elias n'avait pas tort, elles ne concernaient pas seulement ses pauvres hères qui les entouraient.

Sous sa forme de dragon en plus milieu de la cour, Néfir se retenait de rire pour ne pas faire souffrir les oreilles du plus jeune. C'était rare qu'on le remercie d'une certaine manière d'allumer le feu. Il préparait en même temps que l'immense bûcher, des pics pour pouvoir y mettre les prisonniers et pouvoir ensuite les faire tourner au-dessus du feu. Il fallait bien que cela ressemble à un vrai barbecue, pas vrai ? Heureusement, grâce à Elias, les hommes ne s'enfuyaient pas bien que le fait qu'il ait retrouvé l'un de ses jouets qui avaient tenté de se cacher l'amusait grandement. Les humains ne savaient jamais quand il ne fallait pas contrarier quelqu'un.

-Quand le chien est sauvage, il faut s'attendre à ce qu'il tente de mordre, tu sais. Mais tu es un bon dompteur, ma foi.

Et il inspira à fond avant de cracher une belle gerbe de flammes qui embrasa le bûcher. Très vite, le bois se mit à rougeoyer tandis que le feu s'élevait. Ses yeux brillèrent de satisfaction et il commença à cueillir des prisonniers pour les attacher soigneusement à ses pics. Et quand il fut sûr de son dispositif, il les mit au-dessus du brasier et se mit à tourner les broches, se délectant de les entendre crier.

-Que vas-tu faire au désobéissant ?

Néfir n'y avait bien sûr pas toucher, en plus, ça avait été facile de le repérer vu comment Elias l'avait mis à quatre pattes devant lui. Il se retenait de chantonner en continuant son manège alors que les hommes criaient de peur et de douleur. Ça commençait à sentir les vêtements, les cheveux grillés. La chair n'allait pas tarder à suivre. Beaucoup toussaient à cause de la fumée aussi.

-Hum, combien vont mourir asphyxier et combien vont mourir de fondre ?

Il allait soigneusement surveiller pour avoir sa réponse, ignorant les "pitié" qui semblaient résonner en boucle.

J'avais bien rit quand Néfir m'avait défini comme un bon dompteur. Faut dire que quand on me voyait faire ce genre de choses, soit le spectateur était horrifié et me traitait de monstre quelle que soit la race à laquelle il pouvait appartenir, soit il se moquait et me traitait de 'petit joueur'. Je ne suis peut être pas des plus extrêmes dans mes jeux, mais j'aime ce que je fais, et le plus important, c'est quand même que je m'amuse, non ? Alors j'en ai rien à battre si mes méthodes de torture ne sont pas exceptionnelles, ou si je n'arrive pas à rendre quelqu'un aussi obéissant qu'un certain croque-mitaine l'a fait avec moi. De toute façon, je n'ai ni envie, ni besoin d'un jouet sur le long terme.

Quand le dragon alluma le feu, je sentit tout de suite la chaleur se rependre dans l'air, et l'humidité commencer à s'estomper lentement. Surtout qu'il n'avait pas fait les choses à moitié, je me voyais mal rester des heures à côté d'un tel brasier, mais pour un petit moment, ça ne devrait pas trop me poser de problème. Et puis j'ai toujours un golem à portée de main si besoin. Je me promenais vaguement au milieu des humains toujours hypnotisés, m'amusant à observer mon partenaire de jeu qui faisait ses brochettes, jusqu'à sa question qui me fit sourire.

« Sais pas encore. Mais je compte pas le ramener à la maison. »

J'ai d'autres choses à foutre. Et tout de suite, je suis de trop bonne humeur pour prolonger une punition aussi longtemps. Après avoir nettoyé la prison, j'aurais plutôt envie de me trouver un coin tranquille pour dormir quelques heures. Par contre, le dragon soulevait un bon point : la fumée semblait beaucoup incommoder les humains, même ma proie s'était mise à tousser. Je sentais aussi la fumée dans mes poumons, mais j'ai besoin de moins d'oxygène qu'eux.

« A ce rythme-là, tous ceux que tu n'auras pas mis sur le feu vont s'étouffer. »

Personnellement, je ne m'en préoccupais pas, et le laissais s'amuser avec eux. J'ai fait se relever le fuyard, prenant délicatement son visage ravagé de larmes entre mes mains, je crois qu'il a essayé de me parler, mais entre ses sanglots, je n'ai rien comprit. En fait, ça m'a foutu la trique de le voir aussi pathétique. J'ai caressé doucement ses cheveux, ses joues, et ses yeux se sont fermés alors qu'il pleurait toujours, et que ses mains se posaient sur mon torse. Pas si stupide que ça, l'humain, il avait l'air de bien comprendre que son cas était désespéré. Prenant tout mon temps, j'ai récupéré ma lame à ma ceinture, et de la pointe de celle-ci, je suis venu percer sa gorge avec précision. Seul un peu de sang s'est écoulé, mais surtout, je l'avais rendu incapable de parler à nouveau.

Après avoir profité un peu des sifflements terrifiés qui s'échappaient maintenant de ses lèvres, j'ai chopé l'humain par la nuque pour brusquement pousser sa tête dans mon golem qui attendait sagement à côté. Il eut beau se débattre et tenter de pousser la surface qui se solidifiait à chaque fois qu'il la touchait, il ne pouvait pas s'en sortir. Je vins me placer face à lui de l'autre côté, faisant en sorte qu'une poche d'air lui parvienne à chaque fois qu'il manquait de tourner de l’œil. Sans quitter le spectacle du regard, je lançais une petite plaisanterie.

« La preuve que je suis quelqu'un de bien : non seulement je le garde au frais, mais en plus je m'assure qu'il soit désaltéré. »

Enfin, ça pourrait durer encore longtemps avant que son cerveau ne soit réellement endommagé par le manque d'air, et qu'il ne meurt de cette façon. Alors après avoir bien profité, et lui avoir laissé prendre une bonne bouffée d'air, j'affichais un air très sérieux, affinant la couche d'eau pour qu'il comprenne bien ce que je disais.

« Tu veux sortir de l'eau ? »

Il s'est agité d'autant plus, mis à supplier en ne réussissant qu'à laisser échapper plus de précieuses bulles d'air.

« Comme tu veux. »

Mon golem l'a éjecté, le poussant sur le rebord du feu où il tomba sur les braises qui mirent étonnamment rapidement feu à sa peau et ses vêtements. Ma bouboule d'eau se sépara en deux, formant un siège sur lequel je pu m'installer confortablement en profitant du spectacle, tout en me servant de filtre pour que je puisse respirer à l'aide de mes branchies. L'air de rien, la fumée commençait à me déranger un peu. Pas au point que j'étouffe, mais tout de même, c'était plus agréable de respirer comme ça.

L'autre partie du golem partit éteindre l'humain, et le ramena vers moi alors qu'il était toujours en vie, et vaguement conscient. C'est avec une grande précaution que je me suis penché vers lui, glissant mes lèvres vers sa gorge.

« Les mauvais jouets me coupent l'appétit. »

J'ai planté mes dents dans sa chaire déjà bien brûlée, et d'un coup sec j'ai tiré dessus. Le sang a giclé, et un doux gargouillis a résonné à mes oreilles alors qu'il s'écroulait sur mes genoux, se vidant de son fluide encore chaud.

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Comme s'il en avait besoin à la maison de toute façon. Chez eux, à Esperanza, ce cher triton avait un croque-mitaine qui saurait prendre soin de lui bien qu'il ne doutait pas personnellement que Daeron ait une façon bien à lui pour prendre soin de ses affaires. C'était d'ailleurs perturbant de penser à ce "couple" si c'était possible d'appeler cela ainsi. Et il préférait ne pas se mêler de toutes ces histoires tant que ça n'impactait pas le travail de Daeron... Même si faire en sorte que Daeron veille sur l'école était une chose assez... compliqué à faire. Techniquement, l'homme faisait ses rondes mais plus pour faire régner la peur dans le cœur des élèves que pour réellement prévenir d'un quelconque danger.

Néfir préféra penser à autre chose où il allait encore se casser la tête à tenter de trouver un moyen pour mettre quelque peu le croque-mitaine dans les bons rails alors que vu ce qu'il était et son âge, c'était totalement risible qu'il puisse faire changer d'un poil cette créature antédiluvienne et plus encore. Et en cela, Elias l'aida énormément. Et pour cause, le voir torturer son jouet était hilarant. Bien qu'il trouve l'idée de noyer quelqu'un pas si intéressante mais comme ce n'était pas tout à fait ce que faisait le triton.

Le pauvre humain était mal tombé. En fait, il l'était tous. Parce que quand il partirait, il mettrait le feu à ce qui restait des lieux. Pas que ça prêterait à conséquences pour ces humains puisqu'ils seraient déjà tous morts. Il était en train de finir quelques uns d'entre eux à coup de lame en diamant pour des coupures nettes et ajoutait ensuite leur viande dans le feu qui sentait définitivement le cochon rôti à présent. Certains sur la broche s'étaient déjà asphyxié et d'autres avaient pris feu.

Et lui écoutait Elias se moquait de son jouet et ricanait en faisant attention à ne pas le faire trop fort pour ne pas casser les oreilles du triton.

-Quel malheur qu'il ait été si désobéissant, il aurait pu avoir une fin tellement plus douce.

Parce qu'être noyé, puis brûlé pour finir la gorge ouverte à coup de dents, ce n'était pas une fin que l'on pouvait qualifier de tranquille. Il restait à peine quelques sons de douleur çà et là, ils avaient bel et bien dépeuplé la prison, bien que Néfir pensait en avoir un peu plus fait que le plus jeune. Il fallait dire que s'envoyer en l'air correctement prenait un peu de temps. Mais il n'avait aucun problème avec ça tant qu'Elias s'était bien amusé lui aussi. Il laissa tomber sa broche d'hommes morts dans le feu.

-Tous morts par la fumée avant de brûler, même ceux qui avaient pris feu. Je les remercierai bien pour leur aide dans mon étude de cette nuit, malheureusement pour eux, il fallait que je les sacrifie.

Il étendit ses ailes gracieusement et balaya la cour d'une brise avant de continuer.

-Il est temps de partir, je vais mettre le feu à tout cela. Je ne sais pas où tu vas aller mais pour ma part, je retourne à l'école.

Il raccompagna Elias en écoutant sa réponse pour être sûr de ne pas le piéger dans ses flammes et quand il l'eût laissé devant l'entrée de la prison, il s'envola et cracha son feu sur tous les bâtiments pour les réduire en cendres. Satisfait par les langues brûlantes qui se déployaient partout sur l'ancien centre d’incarcération, il émit un "au revoir" au triton et partit vers l'école en volant. Enfin plus calme, il salua l'aube en faisant une vrille, continuant sa traversée à toute allure vers Esperanza. Heureusement pour lui, il n'avait pas de cours à donner ce jour là. Non, il allait tranquillement s'étendre dans la forêt et faire une énorme roupillon.

C'était même sacrément bien de faire des tours en prison...

Pendant que je prenais le temps de discipliner de façon définitive mon jouet désobéissant, Néfir avait presque finit de tuer tous les prisonniers restant. Une forte odeur de viande avait prit possession des lieux, ce qui ne me dérangeait pas plus que ça. J'aime bien profiter des odeurs de nourriture en général, même si il est hors de question que j'avale quoi que ce soit.

Je sentais le sang chaud de ma proie s'écouler lentement sur mes cuisses, tandis que je léchais distraitement mes doigts en la regardant sans grand intérêt. La remarque du dragon me fit doucement rire, et après avoir poussé un peu le cadavre, je donnais simplement un bon coup de pied dedans pour l'envoyer plus loin, sans me lever pour autant.

« Disons plutôt qu'il aurait eu la chance de profiter de quelques derniers instants agréables avant de partir. Ça aurait au moins valu le coup. »

Je ne pense pas être plus doux avec ceux qui m'obéissent aveuglément. Quoi que, j'avoue que ça dépend énormément de mon humeur. Dans ce cas précis, ça n'aurait pas fait une grande différence, à part que je lui aurais fait l'honneur de le pomper de toute son énergie. J'étais resté sur mon fauteuil d'eau, regardant le feu brûler, et le dragon qui s'appliquait à tout nettoyer. Non, je n'avais pas l'intention de l'aider, après tout, je n'avais fait que m'incruster pour prendre tout ce qui m'intéressait. D'ailleurs, je ne regrettais pas d'être venu, je m'étais beaucoup amusé, et j'étais de bien meilleure humeur. Et puis si à la base je n'avais rien contre Néfir, j'avoue qu'après ce petit moment loin du moindre masque avait été très agréable. Je l'aime bien, et je serais pas contre une autre sortie un de ces jours. Pas forcément dans les mêmes circonstances d'ailleurs.

J'avais rigolé un bon coup quand Néfir annonça qu'il était très satisfait de sa petite expérience, et m'étais finalement levé, m'étirant longuement avant d'ajuster ma ceinture et ranger correctement mes lames dessus.

« T'imagines le fric qu'on fait gagner à ce pays en réduisant les frais de prise en charge des détenus ? »

Ils devraient reconnaître qu'on est de vrais philanthropes. En revanche, je m'étais pas plus fait prié que ça quand il annonça que le jeu était terminé. De toute façon, je commençais à avoir un peu trop chaud, et je n'aurais pas traîné ici beaucoup plus longtemps. J'avais laissé le dragon 'm'escorter' vers l'extérieur, haussant les épaules pour répondre vaguement.

« Sais pas encore. J'vais probablement me laisser happer par l'appel de la bière, avant de trouver un coin où piquer une sieste. »

Comme d'hab, puisque je peux pas encore retourner nager. Mais comme je suis détendu, le manque se fait moins présent. J'ai sentit Néfir enflammer toute la prison sans même avoir besoin de me retourner pour ça, et ça m'incitait dans mon intention de me trouver un coin au frais. J'eus juste un petit signe de la main pour lui, avant de lui lancer gaiement :

« Ciao, à la prochaine ! »

Après quoi, je suis partie dans ma direction, sans aucune intention de retourner à l'école pour le moment.

» Aller c'est parti
» Aller ramène tes fesses j'ai des projets pour elles [PV le poisson]
» On s'casse (-18 ! PV Elias)
» Heartache... (PV Elias -18)
» On s'casse /PV Elias/