Sans doute que oui, j'avais encore des choses à apprendre de mon vampire et c'était tant mieux en vérité, si je le connaissais déjà par cœur, il se pourrait que je le trouve ennuyeux. Pas que je ne l'aimerai plus mais sans surprise, ça pourrait tout de même devenir rapidement routinier et je n'étais pas du tout accro à la routine dans un couple. Et puis imaginer Eirik ennuyeux... Pouah, non, ça irait, merci. Quant à la zone grise, même s'il n'en avait pas l'impression, il avait été dedans. A partir du moment où il m'avait demandé une rétribution, c'était forcément louche. Et la preuve qu'il se forçait.

En tout cas, c'était comme ça que je voyais la chose alors que l'on s'en retournait donc chez lui. Les regards des élèves me donnaient envie de me trémousser, surtout ceux sur mes seins. Je vérifiai plusieurs fois que mon maillot était bien en place à cause de ce fait, ça n'avait pas de sens, mes tétons ne pointaient même pas. Enfin, ils semblaient tous autant choquer par la paire qu'arborait mon vampire. Il était vrai que je n'aurais jamais pensé qu'il en aurait de si gros. En fait, je ne l'avais jamais imaginé en femme non plus.

-Glacier a été très mignon avec moi, il a essayé de me dormir dessus en ronronnant tellement fort. Mais toi, tu le choquerais peut-être, c'est vrai.

Heureusement, j'avais nourri mon pauvre chat qui ne me verrait donc pas ce soir-là. Eirik n'était toujours pas partageur et leur petite guéguerre me laissait souvent amusé et dépité à la fois. Quand même, un vampire qui se battait contre un chat... On aurait tout vu dans cet établissement. Au moins, personne ne s'approchait de nous, l'étreinte possessive d'Eirik hurlait "pas touche", c'était clair et boisé. Et puis il m'avait fait rire, il était fort pour ça quand il le voulait bien justement. Donc tout était une histoire de volonté... Ma foi, mon amant avait raison.

Poussant la porte de sa maison, je retirai mes spartiates et allumai rapidement un feu dans sa cheminée avec ma fumée. Passant dans la cuisine après avoir déposé mon sac et ma veste, je nous servis l'apéritif avant de m'installer dans son canapé.

-Tu sais, j'ai les jambes qui brûlent encore un peu de l'épilation. Il parait qu'il faut mettre de la crème. Je vais m'en tartiner après le bain.

Mon jean tomba, j'étais tellement content de ce que j'avais osé faire. Faisant courir mes doigts sur ma peau sans poils, je sirotai mon verre.

-Tu ne vas réellement pas t'acheter de vêtements en cette occasion ? C'est dommage quand même. Après tout, on va rester comme ça un moment.

Et il n'aura pas mon aide pour redevenir un homme, j'étais catégorique à ce sujet. Je reposai les yeux sur son opulente poitrine, elle m'attirait comme un éventail. Pourquoi ne pouvais-je pas mettre ma tête dedans, hein ? Je me sentais presque malheureux. Qu'il ne veuille pas de sexe, soit, mais qu'il me laisse au moins faire ça. Faisant la moue sans réellement m'en apercevoir, je jouais avec une mèche de mes cheveux finalement, laissant le feu me réchauffait agréablement puisqu'il n'allait pas s'en charger lui-même sous cette apparence.

-Qu'est-ce qu'on mange alors ?

Il ne pouvait pas râler parce que j'étais en bikini sur son canapé, hein ? C'était juste pour ses yeux. Et s'il n'aimait pas, je pouvais encore rentrer chez moi. Hum... En fait, je me méfiais encore de ses réactions.

-Oh, pour de vrai ? Chouette, j'aime quand tu prends soin de moi... Même si tu dégénères rapidement...

Habituellement parce que là, je doutais quand même qu'il le ferait puisque voilà. En fait, quelque part, ce changement de sexe, c'était aussi des vacances de sexe. Aussi étrange que cela puisse paraître. Je savais bien qu'il ne m'aimait pas juste pour mon corps mais je comprenais qu'on avait tous plus ou moins nos insurmontables et malgré ma curiosité, j'allais bel et bien lui laisser la paix sur ce sujet là. Déjà qu'à mon avis, il n'avait pas fini les crises de nerfs à cause de cette transformation inopinée. Et ses seins... Ses seins ! Je me demandais s'il allait réussir à dormir correctement ce soir.

Et moi, il fallait que j'arrête d'être si concentré sur sa poitrine, je me sentais tellement vilain et pervers. Mais j'avais tellement envie de savoir... Argh !

-Tu t'es acheté des sous-vêtements ?! Je peux voir ! S'il te plaiiiiitttttt !!!!!!

Il avait dû prendre des choses plus pratiques que jolies mais je voulais quand même voir. Ne serait-ce que pour comprendre aussi l'état d'esprit avec lequel il avait dû les récupérer. Je dirais en pétard, proche de tuer tous les humains du magasin et de se baigner dans leurs sangs.

Et puis Eirik me surprit en se levant, qu'est-ce qu'il y avait ? Il s'assit près de moi, m'obligeant à me décaler un peu dans le canapé si je ne voulais pas qu'il tombe. Je posai mon verre sur la table basse tout en l'écoutant et je souris. Je voulais bien qu'il fasse le repas, oui, ça ferait passer un peu le comprimé de la plage. Je me sentis rougir aussi. Vraiment, finalement il me trouvait "mignonne" en femme ? Alors que j'allais répondre un "merci", il me coupa avec un baiser ensorcelant et je passai mes bras autour de lui pour y répondre.

Mon amant était une vraie girouette et j'étais certain qu'il ne s'en rendait même pas compte. Je déposai des baisers dans son cou ensuite et osai frotter mon nez à l'un de ses seins. Ça avait l'air tellement doux ! J'avais envie de le déshabiller pour mieux voir.

-Au moins ça, s'il te plait... Je veux trop savoir comment ils sont...

Ma fumée le débarrassa de ses vêtements trop encombrants et je les eus sous mes yeux émerveillés. Je fis courir le bout de mes doigts sur la surface de l'un d'eux avant d'appuyer doucement dessus. Et puis sans pouvoir me retenir, je vins déposer un baiser. J'allais passer pour un obsédé des seins mais je m'en fichais. Surtout que ce n'était pas les seins en général, c'était juste les siens. Eirik était bête, il était "belle", tant pis s'il n'arrivait pas à le voir. J'aimerai tellement pouvoir garder une photo de lui comme ça.

Pas que je ne l'aimais pas en homme, je le préférerai toujours sous son vrai visage mais il avait tout de même un certain charme en femme.

-Tu es belle... Je te préfère en homme, mais c'est un très beau spectacle, crois-moi.

De toute façon, je n'avais pas l'utilité de lui mentir, comme d'habitude. Toujours occupée avec ses seins - mes deux mains étaient pleines de sa poitrine, j'adorais ça - j'ajoutai.

-Je mangerai ce que tu feras, mon amour. Quand tu auras aussi envie de préparer ça...

Et je déposai un baiser sur un téton tout mignon.

Pas belle parce que ses seins étaient gros mais belle parce que ses proportions lui allaient à merveilles. Clairement et peu importe ce qui nous avait changé, nous étions vraiment transformés en gardant notre essence... Comment dire... A mon avis, Eirik n'aurait pas pu être autrement que tel qu'il était en ce moment en femme. C'était comme ça qu'il aurait été s'il était né femme. Donc il était forcément "belle". Mais très franchement, je n'avais aucune envie de m'expliquer, j'étais bien trop occupé à savourer le fait que je puisse le toucher pour me mettre à palabrer.

En plus, il eut un frisson mon cher vampire à mon baiser sur son téton. J'avais envie de le mordiller mais déjà, Eirik faisait beaucoup d'efforts puisqu'il me laissait toucher alors je n'allais pas trop lui en faire subir non plus. Même si c'était atrocement tentant. Je sentis son regard sur moi ce qui me fit lever les yeux. J'aperçus une lueur bien connu dans son regard mais difficile d'y croire, il disait ne pas tant que ça aimer toucher les femmes...

Pourtant, sa bouche s'abattit sur la mienne pour un baiser qui me rendit faible entre ses bras. Il était doué quand il voulait et j'adorais qu'il exerce ses caresses sur moi. Le fait étant que j'étais persuadé qu'il ne ferait rien tant qu'on aurait ses apparences mais il semblait que non au final. Je le sentis parcourir ma peau avec ses dents, laissant assurément des traces de son passage alors qu'une de mes mains se perdaient dans ses cheveux blancs. Un gémissement m'échappa quand il me jeta ce regard là et j'eus comme l'impression que tout mon corps se préparait à la suite mais d'une façon certainement différente. J'en rougis alors qu'il s'intéressait à mes seins. Je frémis à son baiser sur mon téton, comme s'il voulait me rendre la pareille. Et puis, il alla plus loin.

-Eirik...

Je commençai à avoir chaud mais c'était un peu plus lent qu'en homme.

-Tu veux vraiment... ?

Je glissai mes doigts le long de son ventre jusqu'à ouvrir son pantalon lentement. La curiosité me poussait à aller plus loin même si je gardais une certaine appréhension puisque j'avais toujours un peu peur de le forcer. Son traitement sur ma poitrine me faisait émettre des petits sons malgré moi, ça devenait si sensible mais ça restait bon même si c'était un petit peu douloureux. A croire que j'étais plus fragile en femme.

Je l'obligeai à relever la tête pour un baiser tout en laissant ma fumée me défaire de mon bikini. Je plaquai ma poitrine contre la sienne, laissant encore entendre un son presque obscène alors que je cherchai à lui donner du plaisir de mes mains. Il n'aurait pas dû m'embarquer là dedans, je n'étais pas sûr de savoir m'arrêter s'il ne voulait pas continuer. Je le débarrassai de ses vêtements définitivement superflu et je nous fis tomber au sol, sur le tapis.

-On essaie devant la cheminée ?

J'avais beau être rouge à cause de mon audace, je n'allais pas me laisser démonter. Au contraire, tout nu, je me déplaçai à quatre pattes jusqu'à être devant l'âtre et je m'allongeai le plus sensuellement possible - donc, j'avais dû rater mon coup parce que je ne m'en pensais pas capable - la tête sur un bras.

-Viens mon chéri...

Parfois, il pourrait vraiment me surprendre avec sa vitesse vampirique mais présentement non, du tout, ce qui me surprenait par contre, c'était que l'idée lui plaisir au point de me plaquer ainsi sur le sol. Par contre, ses avertissements étaient inutiles, je n'avais pas envie qu'il s'arrête de toute façon et puis si je ne pouvais pas l'allumer, à quoi ça servait de faire tous ses efforts, hein ? Alors je me contentai d'un sourire amusé pour lui répondre et l'attirai contre moi pendant son baiser, ô combien aphrodisiaque.

Je remarquai peu à peu que les sensations étaient les mêmes et différentes en même temps. En fait, c'était surtout une histoire d'intensité, je supposai. Je ne ressentais pas le même empressement que d'habitude comme si mon corps lui-même me demandait d'apprécier le moment, de me faire au plaisir lentement mais sans détour. Les mains d'Eirik me faisaient frissonner et je gémissais tout bas sous ses attentions.

Cependant, si mon corps féminin voulait de la lenteur, ça n'allait pas du tout avec le caractère intrinsèque de mon vampire pour qui la rapidité était un plaisir à elle seule. Je me sentis rougir quand il se mit à taquiner ce bouton qui m'avait emmené à l'extase le matin même et je poussai finalement un cri quand il enfonça l'un de ses doigts en moi. Et je pouvais certifier là que par contre, ça n'avait absolument rien à voir. Sûrement parce que de base, un vagin était conçu pour l'intrusion en vue de la reproduction.

-Douc... Doucement... Eirik...

J'étais perdu dans cette découverte un peu nouveau qu'il m'offrait, gêné aussi et un peu déstabilisé. Il fallait dire que selon où ses doigts frottaient à l'intérieur, cela donnait du plaisir ou non. J'en avais entendu parler un peu mais de le vivre, c'était quelque chose. Je caressai son dos et ses flancs, l'une de mes mains vint triturer gentiment l'un de ses tétons. Pas tellement étonnant que ce soit plus compliqué pour les femmes de prendre leur pied dans ce cas... En même temps, je pensais ça mais si Eirik ne touchait pas ma prostate quand il me prenait, ça aurait été un peu pareil. Et puis ça rendrait peut-être dingue que ce soit plaisant sur chaque centimètre...

-C'est... bizarre... Mais chaud...

J'atteignis alors sûrement le plus haut de la rougeur en m'apercevant que je mouillais. Bon sang ! Et en plus, ça faisait une sorte de bruit... Heureusement qu'Eirik ne regardait pas et préférait sucer mes seins parce que je jurerai que je me consumerai de honte. Et pourtant, je laissai tout de même entendre ses gémissements de plaisir doux. Dommage qu'il ne me laisserait pas lui rendre cette caresse...

-Frotte le à nouveau...

Ce fameux bouton... Ce clitoris qu'on avait normalement plus long et qu'on appelait pénis, nous les hommes. Au final, il servait vraiment partout ce bout de chair quand ça concernait le sexe. Ma poitrine picotait d'être aussi bien assailli par Eirik. J'osai glisser une main jusqu'à ses fesses, puis me redressant un petit peu, je contournai pour poser mes doigts sur sa toison... Mon majeur put à peine effleurer le haut de sa fente mais j'avais quand même le doigt sur quelque chose d'important...

-Je veux te faire du bien aussi...

J'allais devenir fou tellement c'était bon. Et tellement pas le même plaisir que d'habitude, ce qui m'était un peu incompréhensible. Je criai comme pour remercier Eirik de recommencer à caresser ce bouton de chair si atrocement sensible que j'avais l'impression de produire encore plus de substance que nécessaire. Si mon vampire avait été sous son apparence normale, nul doute qu'il n'aurait aucun mal à se frayer son chemin en moi. Et bizarrement, l'idée me faisait peur autant qu'elle piquait ma curiosité.

Cependant, le fait qu'il ne veuille pas que je lui rende la pareille me fit faire la moue. Il me calma tout de même très vite. Oh... Donc j'aurais réellement le droit de le faire ? J'avais hâte de le voir succomber à son tour bien que je ne pensais pas qu'il me laisserait le toucher à l'intérieur. Je me rappelais très bien ce qu'il m'avait dit à ce sujet, il n'avait pas le courage d'être pris. Ce qui était dommage tout de même.

-Quoi donc ?

Je me rendis vite compte que plutôt que de répondre à ma question à haute voix, Eirik allait me répondre d'une autre façon. Et en l'observant glisser ses lèvres toujours plus bas sur ma peau, j'eus comme l'idée de savoir à quoi il pensait et j'étais certain que mon cœur connut un raté. Il allait vraiment m'offrir ça ? Lui qui disait préférer toucher les hommes ? Était-ce parce que c'était moi qui vibrait sous ses attentions ?

Je savais en tout cas que mes bras avaient du mal à me soutenir, pourtant, je me refusai de rater le moment où il allait enfin déposer ses lèvres là. Même si j'étais aussi rouge qu'une vache rencontrant son arrière train... Non, c'était pas ça mais là, je m'en fichais.

-Eirik...

J'avais l'impression d'avoir oublié comment respirer, bizarre... J'émis comme un feulement à son premier coup de langue...

-Oui, s'il te plait, s'il te plait, s'il te plait...

Je lui rendrais cette caresse, je le jurais. Surtout s'il continuait. Je remarquai sans comprendre que mes tétons continuaient à poindre vers le ciel mais je ne les vis plus très vite puisque je me cambrai, la tête en arrière. Mes bras cédèrent sous mon poids alors qu'il s'attaquait plus franchement à moi. A cette heure, son piercing était une merveille, comme il l'était aussi sur mon érection d'habitude. Je vins sur ses doigts, sa bouche sans pouvoir me retenir dans un son relativement aigu.

Oh oui, après ça, il méritait que je lui fasse tout le bien du monde... Juste une minute... Parce que j'eus un peu de mal à me reprendre mais une fois fait, je me redressai pour lui sourire, l'embrassai. Je me goûtai ainsi sur ses lèvres, dans sa bouche. C'était bon étrangement, autant que quand c'était autre chose... Puis je basculai Eirik sur le sol, finissant au-dessus de lui.

-A ton tour, chéri. Et promis, pas mes doigts à l'intérieur. Après tout, si tu ne les supportes pas en homme, je ne vais pas te faire le coup en femme.

Je lui fis un clin d’œil alors qu'il me fallut quelques secondes pour me calmer un peu face à son corps nu que j'allais pouvoir toucher à ma convenance.

-Tu es "belle" parce que c'est toi...

Et je glissai mes doigts sur sa toison, son sexe déjà mouillé. Il semblait que me titillait l'avait aidé à se sentir plus... chaud à l'intérieur. Je me penchai sur lui pour recommencer à lécher ses seins si... lui. Je me faisais doux et bientôt plus sauvage pour le marquer un peu, sachant ne pas lui faire réellement mal pour autant. Je pinçai son bouton avant de le frotter un peu plus de mon pouce alors que mon index suivait le chemin jusqu'à la fente, titillant sans entrer, je m'en tiendrai avec ce que j'avais dit.

-Tu veux mes lèvres là, aussi, hein ? Tu veux savoir, mon Eirik ?

Je supposais l'avoir dit d'une voix presque suave et sexy.

Ouah, ce gémissement ! Oh, j'en avait entendu d'Eirik mais jamais d'aussi sonore, même lui, ça l'avait surpris vu comment il se couvrait la bouche à présent. Mais je n'étais pas bien d'accord avec ça, je voulais en entendre d'autres moi ! J'avais presque un sourire niais de savoir que c'était à cause de moi, de mes attentions qu'il émettait de tels bruits, je me sentis bêtement fier d'ailleurs ! Et je ris également quand il m'ordonna clairement de lui offrir cette caresse excitante. Ah, Eirik et la patience, ce n'était vraiment pas une histoire d'amour, au contraire. Enfin, je savais qu'il comprendrait que je me moquais gentiment.

-A tes ordres, chéri.

Je quittai tout de même à regret ses seins après une dernière léchouille et vint embrasser l'intérieur de ses cuisses, remontant lentement vers son entrejambe. J'avais bien vu dans son regard sa supplique silencieuse, dommage qu'il ne la dirait à haute voix, j'étais conscient que son orgueil ne le lui permettrait pas. Sa main dans ma chevelure avait été douce en tout cas et posant enfin mes lèvres sur son clitoris tout mouillé, je fus autant noyé par l'odeur que par le goût.

Et si ça avait dû me gêner, l'idée ne me vint même pas. Parce que c'était lui. Ma main qui avait caressé son sexe, vint tenir sa cuisse tandis que je me mettais à sucer son bouton rose, un peu surpris de le trouver si dur, bien que je savais ce qu'il donnait chez un homme. Donnant un coup de langue, je descendis ensuite plus bas, écartant ses petites lèvres avec une facilité déconcertante. Pour peu que l'on sache si prendre, tout cet endroit était incroyablement sensible et j'allais m'appliquer à faire monter mon vampire au ciel ça oui. Je me mis à laper sa fente, poussant à peine une petite seconde pour le taquiner, remontant vers le haut pour redescendre sans prévenir. Tout ceci faisait des petits bruits obscènes qui aurait pu me faire jouir si j'avais été en homme. Alors heureusement pas.

Je jouai davantage, devenant étrangement plus adroit dans un art dont je n'aurais nullement besoin plus tard, accélérant mes coups de langue, la tourna bien autour de son clitoris si sensible. J'en oubliai presque de respirer, sûrement parce que l'odeur me rendait un peu fou. Je poursuivis jusqu'à ce que l'extase le frappe, léchant encore pour récupérer le plus de sa cyprine avant de me redresser, les yeux dilatés pour l'observer se remettre de cela. Puis je m'allongeai sur lui, lui souriant en nettoyant mes lèvres d'un coup de langue.

-Tu vois que c'est une expérience qui peut être intéressante...

Bien que je ne pensais pas qu'il voudrait bien avouer être de mon avis. Trop têtu pour ça. Je gloussai simplement de bonheur en fermant les yeux, respirant son odeur, profitant de sa présence et du peu de chaleur qu'il dégageait. J'étais bien là... Et je me disais quand même que l'amour, ça rendait bêtement mais vraiment heureux.

-Maintenant, tu peux redevenir un homme si tu veux. Moi, je vais encore traîner quelque temps en femme.

J'avais encore pleins de données à récolter.

Ça, comme je l'avais compris, le plaisir n'était pas le même alors qu'il préfère finalement être un homme, ça ne me surprenait pas du tout. En fait, ça aurait plutôt été le fait qu'il veuille rester une femme qui m'aurait fait halluciner. Heureusement qu'il restait constant sur certaines choses parce que si nous étions deux à être des girouettes, on aurait été mal. Je souris tout de même au fait qu'il avoue que l'expérience avait été assez intéressante pour être vécue. C'était tant mieux, j'aurais trouvé ça dommage qu'il regrette alors que j'avais fait de mon mieux pour le combler vraiment.

La suite fut aussi mignonne qu'amusante. Mignonne parce qu'il me pressa contre lui et que voir son côté très tactiles revenir à la charge était toujours un plaisir en soi. Et amusante parce qu'il ne pouvait pas s'empêcher de râler. Il ne changerait jamais, même en femme, il arrivait à ne pas être content de quelque chose. Je me mis à rire en l'écoutant, pouffant doucement contre sa voluptueuse poitrine. Au moins, j'avais pu en profiter, je ne pouvais pas en demander plus. Mais ses rondeurs féminines me manqueraient un peu, il était un peu trop sec en homme. Tellement plus anguleux.

Et je n'avais pas intérêt à lui dire ça parce qu'il me ferait la tête pendant des mois.

-Si ça n'était pas le cas, je ne serai pas moi. Et tu te serais ennuyé depuis longtemps.

Il avait déjà connu une vie assez longue. Et juste avec de la routine, il serait déjà fou alors content de ne pas en rajouter par dessus.

-Et puis, je suis sûr que tu as pensé à me prendre en temps qu'homme tant que je reste une femme pour voir. Vampire pervers.

Je taquinai le nez d'Eirik puis rigolai encore tout en frottant mon corps au sien en m'étirant en vérité. Mon estomac réclama alors le repas qui aurait dû se faire au lieu de ce délicieux moment devant la cheminée et j'eus un sourire penaud alors qu'il grondait encore. Je me redressai en repoussant ma chevelure rousse et je baisai ses lèvres toujours un peu plissées en une moue.

-Allons mon chéri, au fourneau. De toute façon, homme ou femme, comme je te l'ai dis, je t'aime. Mais ce soir, je compte bien dormir la tête entre tes seins.

Hum, ça allait être une nuit très particulière ça. J'allais adorer.

Il osait me renvoyer la balle ce pervers, il refusait d'admettre qu'il en était un. Mais je le savais très bien alors cela me suffisait. Par contre, ensuite, il se conduisit comme un véritable rustre. C'était lui qui avait dit qu'il ferait le dîner et maintenant, il me le refusait ? Oh, le vilain ! Et en plus, il me laissait tout nu sur son tapis pour finir dans sa salle de bains ? Ah oui, il voulait jouer à cela ? Très bien, alors ça allait être une mini guerre !

Tout d'abord, je partis dans une autre dimension pour commander tout un tas de choses sucrées. Puis je me rendis chez moi pour récupérer quelques vêtements en fumée et m'y habillai aussi. Je revins en nuisette blanche avec des voiles transparentes et culotte qui ne cachait pas grand chose, tant parce qu'elle était blanche elle aussi qu'elle était composée laçages qui suggéraient énormément. Le tout plutôt court... Heureusement que la maison était très bien chauffée ! Et j'allais faire du dîner : pâtes à la bolognaise.

Enfin, je me mis à manger sur le canapé, devant la télé avec mes doigts. Le tout avec des animes yuri. Na ! Et je me fichais que ça lui plaise ou non, il ne me toucherait plus ce soir, de toute façon, ce serait certain. Puisqu'il voulait jouer au vilain, on pouvait jouer à deux.

-Si tu as faim, tu peux te servir, c'est prêt.

Je ne lui jetai pas un œil quand il revint dans la salle, après tout, avec les filles qui gémissaient à l'écran, j'avais à faire. Elles étaient tellement mignonnes. Et s'il me traitait de pervers, je m'en fichai. Pour moi, c'était de la documentation. Pour de vrai en plus. Mais je ne chercherai pas à me défendre, je n'avais pas que ça à faire. Et puis vu le bloc-notes où une main de fumée écrivait, il pouvait tout de même se doutait tout seul que je travaillais un peu.

-Ne touche pas aux desserts, c'est juste à moi, tu es puni.

D'ailleurs, y'avait de ma fumée au-dessus au cas où.

-Si tu veux, je peux rentrer bosser mon étude chez moi...

Bien sûr, la première chose qu'il fit, ce fut de m'empêcher de bosser tranquillement. Et à sa tête, je dirais que c'était parce que c'était du yuri. Il devenait un peu soupe au lait mon amant quand on lui enlevait sa virilité. Une main de fumée ralluma la télé et je passais au prochain film enregistré sur le DVD qui était un yaoï. Toujours pour mon étude, c'était pour faire une comparaison. Cependant, ce à quoi ne s'attendrait pas Eirik à ce sujet, c'était que c'était une sextape... de nous. Et je me demandais comment cela faisait que je ne rougisse pas. Sûrement parce que je le prenais point de vue apprentissage, pas dans l'idée de me branler. Lui par contre, ça allait être une autre histoire...

-Tant mieux pour les desserts. Et non, je n'ai vu aucun nouveau professeur. J'étais un peu occupé par une nouvelle élève un peu... étrange. Une vampire d'ailleurs.

Je finis ma petite assiette de pâtes, fis venir à moi une île flottante que je commençai à manger avec les doigts. Non, toujours pas de couverts, de toute façon, ma main de fumée écrivait mes notes au fur et à mesure qu'elle me venait.

-Elle a l'air d'avoir une double personnalité. D'ailleurs, elle m'a attaquée, elle n'était pas contente d'avoir reçu ma blague sur la tête même si elle n'était pas pour elle.

Un peu ailleurs, repensant en fait à la rencontre avec la demoiselle Andar, je me mis un peu de crème sur le haut de la poitrine. Mais aucune importance, je voulais aussi tester les nerfs de mon chéri. Il me cherchait, il me trouverait, il devrait le savoir depuis le temps. J'évitai de m'écouter gémir sur le DVD par contre, ça gâcherait tout. Par contre, sa voix avait tendance à me faire mouiller. Ça n'était pas juste, mais Eirik n'était jamais juste même quand il était en image sur un écran plat haute déliquescence.

-Mais la première personnalité est très gentille. Un peu naïve étrangement. Et fragile. Elle a pleuré dans mes bras et s'est endormi.

Oh, ce n'était peut-être pas un truc à lui dire ça. Trop tard. Finissant mon île flottante, je passai à la mousse au chocolat blanc. Osant lui jeter un œil avant de revenir sur la télévision. Non, mais vraiment, il osait me demander ça ? Le paresseux qu'il pouvait être ?! Franchement, il mériterait quelques tapes mais comme je n'avais pas tellement de raisons de le lui refuser, je laissai une partie de ma fumée allait lui chercher ça. Puis je lui lançai l’œuf dessus. Fallait bien qu'il fasse semblant de l'attraper, pas vrai ?

-Même si tu es un vilain... Je ne devrais pas mais tu vas être tellement chiant si tu ne peux pas être un homme...

Oui, je savais que j'allais m'attirer ses foudres mais je m'en fichais un peu. J'étais en train de me visionner en train de le sucer. Et c'était une expérience très bizarre.

Contrairement à ce qu'il pourrait penser, ça m'arrangeait qu'il ne fasse pas attention à la sextape. Même si j'étais surpris qu'il ne m'en demande la provenance. Après tout, ça pouvait être étrange que je possède cette chose. Mais moi, je pouvais voyager dans le temps et l'espace, du coup... Du coup, je pouvais jouer des tours aussi douteux bien que je m'abstenais en général. Et que ceci était réellement plus à titre d'étude pour une comparaison entre les genres qu'à des fins libidineuses mal placées. Je me demandai néanmoins ce que Eirik en ferait si je la laissai entre ses mains...

Par contre, ce qu'il dit sur l'élève me fit froncer les sourcils. Pas parce qu'il avait vu un autre professeur à son sujet, ça, je m'en moquais complètement. Non, c'était le mot "provenance" qui me laissait perplexe. Elle n'avait rien d'une marchandise et je n'avais vu aucun code barres dessus. Y'avait pas d'usine à vampires, hein ?

-C'était la première fois qu'on s'endormait comme ça sur moi sans sexe en tout cas.

Peu de gens me touchaient en général, j'étais trop bizarre même de loin paraissait-il. En tout, pour en revenir à la situation, Eirik ne se fit pas prier pour manger son œuf même s'il avait semblé surpris que je cède si facilement. Mais je ne mentais pas en disant qu'il serait encore plus insupportable à râler parce qu'il était une femme. Et puisque qu'il m'avait exaucé sur le tapis, je pouvais bien le laisser se retrouver. Tant qu'il ne m'enquiquinait pas pour que je redevienne un homme.

-Qu'est-ce...

Ah parce que maintenant que monsieur était de nouveau sous son apparence de mâle, monsieur faisait le grand maître. Et merci, c'était pour les tamagochis ?! En plus, il avait bien sûr fait exprès de me parler de cette voix si... Grr, j'avais envie de le taper. Surtout que j'avais rougi, bon sang, je n'étais pas une midinette à la fin. Et je n'allais pas lui céder, l'avait été méchant, il irait se secouer le Pinocchio sans moi.

-Puis-je savoir de quelles règles tu parles ? Quant au film, je l'ai fait cet après-midi avant d'aller à la plage. Comme j'étais décidé à étudier, je me suis dit que j'aurais besoin d'un point de comparaison et qu'il n'y aurait rien de mal à nous utiliser nous.

Et le voilà qui ramassait de son doigt le peu de crème tombait sur ma poitrine. Il croyait quoi ? Qu'il allait me séduire ? La prochaine fois qu'il essaierait de me toucher, il ne rencontrerait que de la fumée, na !

-Je n'ai rien fait de mal. Maintenant, je peux revenir à mon visionnage ? Je ne pensais pas que j'avais cette tête quand je te faisais ça. Ça n'a rien de sexy...

De toute façon, je m'étais toujours trouvé anti-sexy. Je faisais attention à ces mouvements pour être certain qu'il ne mettrait sa main que dans de la fumée. J'avais l'air matériel mais je ne l'étais pas. Pas du tout même.

-Tu ne me dis même pas merci pour le service, comme pour le dîner... Ça donne envie de faire des choses pour toi.

Oui, je boudais et je m'en fichais si ça faisait gamine. Le fait étant que j'avais trouvé ça humiliant qu'il s'en aille juste après... J'avais bien compris que ce n'était pas sa tasse de thé mais j'étais pas une personne qu'il avait rencontré dans la rue pour tapiner, j'étais son Primero. Et quand ce fait me revint, j'eus froid et je me sentis déprimé en moins de cases qu'il ne fallait pour le dire. Le Primero était le jouet du vampire donc si en fait, il avait parfaitement le droit de me faire ça ou plus. C'était bien parce qu'habituellement, je lui résistais qu'il me trouvait intéressant...

Pas que je doutais qu'il ait quelques sentiments pour moi... Seulement voilà, il était champion toute catégorie pour éviter de montrer qu'il avait un cœur. Encore plus avec moi. Non, surtout avec moi, la première personne concernée. J'eus bêtement l'envie de pleurer, ce que j'étais stupide des fois. J'éteignis brutalement la télévision, la mine sombre et me levai en le traversant.

-Je vais me coucher.

Ça devait paraître froid mais ce n'était pas de sa faute. J'avais sûrement été trop de bonne humeur, il fallait bien le coup de flambeau pour me faire revenir à la réalité qui était toujours si moche, sombre et... pénible.

-Tout ça, c'est stupide, je vais arrêter mon étude et prendre du chocolat demain. Bonne nuit.

Je me dirigeai vers la chambre avant de me figer. Avait-il juste envie de moi dans son lit ? Même plus envie de dessert. Pourtant, la mousse au chocolat était bonne...

Alors que j'allais me reprendre pour... pour je ne savais pas en fait, sans doute rentrer chez moi, je sentis les mains et les bras d'Eirik sur moi. Et sa tête sur mon épaule comme s'il voulait me faire un câlin. Mais je le connaissais, il voulait juste comprendre pourquoi j'avais changé d'attitude comme la lune change de phase. Et en plus, il essayait de me soudoyer en me disant des bêtises. Moi sexy ? Oui, aussi sexy qu'une limace, oui... J'aurais presque envie de ricaner mais comme je n'aimais pas ce son quand je l'émettais, je me retins.

Je savais que j'étais stupide, je le savais bien. Il n'avait rien fait de mal, rien dit non plus, c'était juste moi. Pourquoi fallait-il que j'oublie ma place hein ? Je clignai des yeux alors que je finis contre le mur, le poids de son corps sur le mien. Il n'allait vraiment pas me laisser tranquille, hein. Ben non, il me parlait de torture et je n'étais pas du tout d'humeur à subir ça. Ou capable, je ne savais pas trop.

-Je me suis dit que tu n'aurais pas envie de dormir avec moi puisque je suis en femme.

Allais-je pouvoir éluder le reste. J'en doutais sérieusement. Détournant la tête et les yeux, je serrai les poings. Je devais être honnête, non ? Juste... Je n'avais plus que lui d'aussi proche, si je sombrai sans lui dire un mot, ce serait comme lui dire qu'il n'avait pas de raisons de m'accorder un peu de son attention. Je ne pouvais pas lui faire ça.

-Et puis... Je n'ai pas aimé comment tu es parti après ça... Je me suis senti comme... une pute.

Je grimaçai légèrement.

-C'est bête, je sais... Je sais que tu n'aimes pas forcément... Enfin... Je sais que tu aimes jouer avec moi. Je suis ton Primero. Ton jouet. Alors, tu as le droit et... 'Fin voilà... Je me suis rappelé de ça et du coup, je me suis dis que ce n'était pas la peine d'en parler et qu'il valait mieux aller dormir.

Je ne pensais pas du tout qu'il allait apprécier ce que je venais de dire. En réalité, il appréciait très peu quand je partais dans ce genre de... déclarations. Ça devait être chiant pour lui de tout le temps devoir me rassurer un peu, que je lui rappelle qu'au fond, j'étais juste fragile et brisé. Je faisais d'ailleurs tout pour ne pas lui frotter cette vérité au visage mais là, ce soir... Sans aucun doute que j'avais perdu toute joie de vivre.

Où était les papillons bleus ?

Bien sûr que je le décevais, comment pouvais-je faire autrement ? J'eus envie de rire mais cela n'aurait reflété aucune joie ou aucune satisfaction. Il était en colère, ce que je comprenais aussi parfaitement mais il ne comprenait pas que ce n'était pas réellement à lui que je voulais faire du mal. Mais bel et bien à moi. Et ça marchait du tonnerre parce que je savais qu'il souffrait de ce que j'avais dit. Je restai contre le mur un temps puis je finis par le rejoindre dans la chambre.

Comme d'habitude, il s'était mis à fumer, à croire que la cigarette était une réponse à tout. J'eus encore envie de rire mais je préférai me griffer le bras tout en l'écoutant. Je fronçai un peu les sourcils, n'étant pas sûr de comprendre de quoi il parlait et je vins m'asseoir sur le lit en disant sans le regarder.

-Chéri, ça n'est pas toi... C'est moi, c'est juste moi... J'étais trop heureux alors je me suis mis dans cet état tout seul. Je sais très bien que tu joues mais certainement pas pour me faire mal, c'est juste moi.

Ou en tout cas, pas de mal volontaire. Je me léchai les lèvres tout en serrant les draps sinon je me ferai encore mal.

-C'est cyclique, dès que quelque chose en moi a l'impression que j'ai eu trop de bonheur... Je n'arrive pas à m'en empêcher, pas encore. Je ne veux pas te blesser, c'est à moi seul que je veux faire du mal.

Je levai enfin la tête pour contempler sa silhouette à la fenêtre. Il était beau. Il était trop pour moi. Je ne le méritais pas, je ne méritais rien. Mon côté dépressif était bien là et il m'enfonçait volontiers. Cependant, j'avais plus ou moins promis à Eirik de ne plus lui casser mon état et mes envies de suicide. Même si j'étais pertinemment conscient que ça le blesserait... La preuve, il avait sûrement envie de me faire la peau maintenant.

-Je ne doute pas de toi. Je doute de moi. C'est moi que je hais, pas toi. Jamais... Alors ne souffre pas, s'il te plait...

J'avais envie de me lever pour me coller à lui et en même temps, je n'avais pas envie qu'il me touche. J'étais juste un idiot trop nul qui se vautrait une fois de plus dans ses nuages noirs parce qu'il ne savait pas faire mieux. Parce que j'étais incapable de me sauver et que pourtant, ce n'était pas à Eirik de le faire.

Il me proposait vraiment de me faire du mal ? L'idée ne me semblait pas si mal, le problème étant juste comment il s'y prendrait. Si c'était de la douleur mental, je n'en voulais pas du tout, je n'avais pas besoin d'un autre bourreau dans ma tête pour sombrer de ce côté là. Mais je supposais que quelques claques ne me feraient pas tant de mal même si en même temps, je n'aimais pas réellement l'idée qu'il me frappe. Mais comme je le frustrais tellement présentement, il méritait bien de pouvoir se défouler, non ? Oui... Vraiment, ça dépendait de ce qu'il voulait me faire.

Par contre, j'étais un peu agacé qu'il me dise encore que c'était comme si ces efforts ne servaient à rien. Il ne se rendait pas compte de la loque que j'avais été, il n'avait aucune idée des bêtises que j'ai failli faire - que j'ai fait ! - parce que je me sentais seul, vide, et inutile. En tout cas, comme d'habitude, j'avais réussi à le mettre en colère et quelque part, ce simple fait me donna envie de sourire. L'habitude. La routine. C'était comme si tout allait bien parce que justement, il était énervé. Hum, s'il entendait mes pensées, je m'en prendrai une qui serait magistrale je pensais.

Sa main sur moi fut comme un électrochoc. En fait, on ne devrait pas se prendre la tête, ni l'un, ni l'autre. Il n'allait pas comprendre et avoir envie de me maudire mais je passais mes bras autour de lui après sa tirade et je l'embrassai. Je m'en fichai qu'il soit soi-disant instable, colérique, lunatique. Il était à moi. Je savais qu'il était à moi. J'aimais ses "je t'aime" mais voir qu'il portait toujours le bracelet que je lui avais offert, bracelet qui avait effleuré ma peau quand il m'avait soulevé la tête... Il allait me prendre pour un cinglé. De toute façon, je l'étais.

-Qu'est-ce que tu ferais pour me faire mal ?

J'avais conscience que ça ouvrait une sorte de nouvel espace entre nous. Un espace où je ne lui en voudrais pas de lever la main sur moi et où il ne se sentirait pas coupable de le faire. Je le rejoignis sous les draps, mais lui prit son livre des mains après m'être installé à califourchon sur lui. Je voulais qu'il s'occupe de moi. J'étais complètement contradictoire ce soir, je n'avais plus voulu qu'il me touche et maintenant ça. Heureusement pour lui qu'il avait déjà les cheveux blancs. J'attrapai d'ailleurs une mèche.

-Tu veux m'utiliser ? Pendant que je te dirais faussement non ?

Je lui souris, conscient que je prenais d'énormes risques puisque je l'avais mis en colère. Au fond, je devais être un peu masochiste.

-Tu me marquerais encore et encore pour que je n'oublie pas ?

J'effleurai presque ses lèvres des miennes.

-Tu me ferais tellement tien que je ne saurais plus dire que je m'appartiens même si tu en venais à me laisser ?

Il allait tellement me tuer pour lui avoir dit ça. Ou me retourner et me prendre comme il en avait envie sans que je ne puisse même penser à lui échapper. Quoique, j'étais en femme, ça pourrait peut-être calmer ses ardeurs, non ?