Je détestais la petite voix que j'avais eu. Déjà que je suis pas bien imposant, je n'aime pas avoir une voix mal assurée, parce que ça fait comme si j'assumais pas tout ce que je suis et fais. C'est sûr que je suis pas super à l'aise dans cette situation, mais je me laisse pas abattre ! Mon corps se laissait peut être faire, mais dans ma tête, c'était la guerre entre les émotions contradictoires.
Angel se redressa, et mon torse se retrouva tout contre le sien. C'est là que mes poumons décidèrent d'arrêter de travailler, parce que c'est bien connu, ils prennent toujours leurs vacances au mauvais moment. J'en étais donc là à retenir ma respiration alors que nos fronts se touchaient. J'avoue que c'était une sensation plutôt agréable, et je ne pouvais pas m'arrêter de fixer son visage. Il était beau les yeux fermés, ça lui donnait un air...doux ? Mais de toute façon, il n'avait été que doux avec moi, non ?
Deux mots. Juste deux mots prononcés qui me firent atrocement frissonner, parce que son souffle venait heurter mes lèvres. Mais je me refusais à avoir des pensées déplacées. Puis, son bras passa sous mes jambes, et je me fis soulever. Par chance, mon système respiratoire décida de se remettre en fonctionnement. Un peu plus et je faisais un malaise. Par un réflexe stupide, ma seconde main partit rejoindre la première. Je voulu immédiatement les retirer, mais elles s'étaient déjà fait happés par la douceur de sa peau.
Il m'annonce qu'il me ramène, ce qui est une bonne chose, puisque dans l'état actuel des choses, je serais incapable de retrouver l'école. Je ne réponds pas. Mes émotions étaient partagées, d'un côté j'étais content de me faire porter comme ça, c'était agréable et rigolo, et de l'autre, je trouvais ça trop embarrassant. On allait traverser l'école comme ça ? Il était encore torse nu en plus ! J'essaye de ne pas trop réfléchir, ce qui n'est pas trop difficile, car lorsqu'il commence à marcher, ma joue se met à frôler sa clavicule. Je crois que je vais m'évanouir si ça continue.