Daeron avait l'air agacé que je reprenne encore le sujet. Ou alors c'était juste mes réactions. Je suis pas en colère contre lui, j'arrive juste pas à trouver comment lui expliquer, et ça m'agace. J'ai pas vraiment fait le rapprochement quand il m'a dit que seulement deux possessions avaient de la valeur à ses yeux. J'avais probablement pas envie de me faire une fausse joie, et je préférais m'appliquer sur ce que j'étais en train de faire. Je venais tout juste de m'empaler sur lui, profitant de cette sensation malgré la douleur que ça me procurait, quand je l'entendis me répondre. Il a beaucoup de jouets... ça je le sais, mais il veut en venir où à me dire ça maintenant ?

Pas le temps de me poser plus la question que je me suis fait retourner, j'ai à peine réussi à retenir à moitié un gémissement de douleur. L'air de rien, mes hanches commencent à douiller. Il revint en moi, et cette fois c'est un cri qui m'échappa alors que mes bras se refermaient sur lui. Je le sentis venir à mon oreille, mais c'était assez difficile de me concentrer sur ce qu'il me disait quand il me secouait comme ça. Pourtant, j'écoutais attentivement, attendant la suite sans que ça m'empêche de frissonner à ses attentions. Puis c'est là que la suite me parvint, et il me fallut bien quelques secondes pour comprendre ce qu'il était en train de dire exactement.

En gros... il ne veut... que moi ? On venait tout juste de commencer, mais j'ai été tellement, tellement heureux d'entendre ça que mon corps s'est tendu, et j'ai juste... jouit subitement... Je me suis accroché à lui, me laissant aller à ce plaisir inattendu. Si ça n'avait pas été la cas, j'aurais probablement fait exploser toutes les canalisations de sa maison de toute façon. J'avais vraiment pas envie qu'il s'arrête, surtout après avoir entendu ça ! Rien à foutre que mon corps soit déjà fatigué après les ébats que nous venons juste d'avoir, et tant pis si je finis cloué au lit après ça ! Franchement, j'en ai juste plus rien à branler de quoi que ce soit, je veux juste qu'il me démonte.

Un sourire béât trônait sur mon visage alors que j'enroulais mes jambes autour de sa taille. L'une de mes mains se perdit dans ses cheveux, et je me redressais jusqu'à atteindre ses lèvres que je volais avec fougue, mon autre main partant se perdre dans son dos. En fait, j'ai vraiment de l'importance pour Daeron, c'est juste qu'il s'en rend pas vraiment compte.

Sur le coup, j'avais absolument pas prêté attention au fait que Daeron se foute de moi. J'étais heureux, alors je m'en foutais, j'avais juste envie de le sentir encore plus. Tant pis si il se moquait de la vitesse à laquelle j'étais venu, puisqu'il avait continué à s'occuper de moi, c'était très loin de me poser problème, alors c'était avec un grand plaisir que je m'étais laissé aller à ses attentions, sans chercher une seule seconde à me contenir. Au bout d'un long moment, le jeu achevé, et en beauté, je m'étais retrouvé toujours allongé sur le canapé, respirant difficilement. Je mourrais de soif, mais j'avais la flemme de bouger, alors quelques écailles avaient fini par se dessiner sur mon corps.

Je n'avais pas la moindre intention de bouger, déjà pour profiter de cette sensation de béatitude juste après l'acte, mais aussi parce que je me sentais épuisé à force. C'est seulement après avoir reprit un peu plus mes esprits que je remarquais comme Daeron avait toujours l'air amusé, et là, je le sentais assez mal. D'ailleurs, son commentaire ne tarda pas à venir. Sensible ?! C'est quoi cette connerie ?! Je me suis presque indigné, tellement je trouvais son commentaire gênant, et me suis redressé pour m'exclamer, le souffle court :

« S...Sensible... ? »

Putain... j'ai vraiment la voix cassée maintenant. Si ça c'est pas un comble pour un triton.

« J'suis pas sensible. »

Absolument pas. Je vois pas où il va chercher un truc pareil. Ouais, j'ai eu une réaction un peu vive par rapport à d'habitude, mais elle était parfaitement naturelle et justifiée par les circonstances !

« Réactif, tout au plus... »

C'est parfaitement normal que je sois excessivement heureux quand Daeron me fait comprendre qu'il répond à mes sentiments, à sa façon... après, il se trouve qu'on était en plein dans une activité particulière, alors oui, j'ai jouit vite, mais merde ! C'est pas la peine d'en faire toute une histoire ! Ça m'arrive pas à chaque fois non plus, et puis c'est parce que c'est lui que je suis plus sensible qu'avec les autres. Pas besoin d'être devin pour comprendre qu'il aimait la voix qu'il me faisait avoir. Ça se voyait que ça le faisait marrer, mais à sa place, je me serais foutu de moi aussi.

« Pourquoi ? T'as des remords ? »

Moi non, même si j'aime pas tellement avoir la voix dans cet état... et on peut pas non plus dire que j'en ai franchement l'habitude. Ça m'est déjà arrivé avec lui, mais pas à ce point. J'ai pas bougé du canapé pendant qu'il passait à la cuisine, et quand il est revenu, j'ai attrapé un truc au vol avant de me rendre compte qu'il s'agissait d'une bouteille d'eau. J'ai sourit de l'attention, et l'ai ouverte pour me l'enfiler d'une traite, et le temps qu'il vienne s'asseoir, je la finissais en lâchant un soupire de soulagement. Ça faisait du bien ! Mes écailles finirent par disparaître à nouveau sous ma peau pendant que je profitais de ce moment de calme. Il a du boulot ?

« Je sais même pas quelle heure il est. »

En tout cas, il me paraît évident que j'ai séché ma journée, mais en fait, ça m'amusait plus qu'autre chose. J'étais pas pressé de retourner bosser... d'ailleurs j'étais pas non plus pressé qu'il y aille. Bon, j'avoue que je douillais un peu, alors j'avais toujours pas bougé quand il m'a dit de m'habiller, et qu'il est carrément allé me chercher un pantalon à lui, puisqu'il avait déchiré le mien. Alors là oui, du coup j'ai fait l'effort de me redresser -sans non plus me presser, hein- j'étais donc assit quand il a reprit la parole juste avant de partir, et là oui, j'étais vraiment surprit... puis un sourire amusé s'est affiché sur mon visage. Je vais vraiment finir cassé ce soir...

Dans le fond, tant le mieux si il m'attendait pas, je mettrais beaucoup plus de temps dans cet état à traverser l'île, mais après son départ, je finis par réussir à me remettre debout et passer son pantalon, puis comme j'avais pas vraiment de raison de traîner ici, je suis partit le rejoindre comme il m'avait dit, sans même penser au fait que ma blessure au visage était toujours exposée à la vue de tous.