▬ ft. Ciryiel Valáreir En italique, ce sont mes pensées.
Lawrence se sentait bien mieux. Encore un peu engourdi parfois mais suffisamment mieux pour retourner en cours et se promener dans les jardins. Il restait encore un peu étourdi par ce qu'il s'était passé entre Maksimilian et lui mais présentement, il n'avait pas envie d'y penser, juste de profiter de la nature qui lui avait vraiment manqué. Il n'était plus fait pour rester enfermé et même si cela avait été obligatoire, il s'était presque rêvé des ailes pour fuir sa chambre. Enfin au moins, l'ange déchu avait bien joué les garde-malades pour lui. Il ne l'en remercierait jamais assez.
Installé contre le tronc d'un cyprès, l'elfe observait autour de lui, laissant les bavardages des animaux alentour formaient une cacophonie presque discordante. C'était si rassurant de retrouver cela. Si agréable aussi. Il aurait voulu arrêter le temps. Il aurait voulu... Mais le soleil se couchait, aussi entonna-t-il la sérénade qui fit taire tout ce petit peuple. Un renard qui avait osé passer par là vint s'affaler près de lui, alors que les yeux mi-clos, il se laissait aller à son rituel quotidien. La vue lui faisait presque courir des frissons dans le dos et une sorte de nostalgie l'envahit.
Son chant prit fin bientôt, le laissant dans une douce pénombre. Sans doute devrait-il rentrer vu qu'il se remettait à peine de sa grippe mais les lampadaires s'allumaient et très franchement, il se sentait en paix avec lui-même à rester ici. Il sentait un regard curieux sur lui depuis plusieurs minutes mais ne s'en était pas offusqué, c'était si habituel qu'on l'observe ou plutôt qu'on tente de l'observer à son insu.
-Bonsoir...
Je ne cherchais pas réellement à savoir qui avait les yeux ainsi sur moi, non. Par contre, j'étais décidé à pousser mes dons un peu plus loin que d'habitude. C'était tout neuf mais je m'étais aperçu que je pouvais faire pousser des fleurs. Et ce fait m'avait enchanté quand j'avais commencé mes exercices sur l'île pendant que je m'ennuyais. De base, j'avais simplement essayé de contrôler mes séismes mais cela... C'était encore mieux ! Ravi, même de savoir que j'avais assez appris pour aider la nature à donner la vie.
-Pousse petite fleur, pousse...
Cela demandait pas mal de concentration à Lawrence, bien qu'il savait garder conscience de ses alentours, au cas où. Il sourit en pouvant enfin caresser les pétales de ses chrysanthèmes aux douces couleurs automnales. Très fier de lui même si du coup, il était bien fatigué. Il savait pourtant que cela lui prendrait beaucoup d'énergie de faire cela mais il n'avait pas su s'en empêcher. Continuant ses caresses, il écouta le renard qui parlait de la forêt et des dames qui la gardaient.
-Il est bon que quelqu'un prenne soin des lieux, jeune renard...
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Sujet: Re: Les fleurs automnales [PV Ciryiel Valáreir] Mar 4 Oct - 19:11
J’avais passé la journée à mettre la serre en ordre et quand cela avait été fini je m’étais attaqué aux jardins de l’école. L’absence de jardinier n’avait visiblement pas fait de dégâts, je supposais donc que je ne devais pas être le seul à me préoccuper du bienêtre de la nature. Peut-être mademoiselle Lewis qui avait un don semblable au mien… Je souris en repensant à la redoutable Hidden. Je ne vis pas le temps passé et c’est seulement quand la lumière commença à tomber que je me saisis de ma montre pour en consulter l’heure.
J’avais bien travaillé aujourd’hui, un peu de repos ne me ferais pas de mal. Je pris ma forme animale pour rentrer. Cette forme était plus confortable bien qu’imposante. Forcément un Tigre de deux mètre au garrot ce n’est pas très discret. Je m’apprêtais à rejoindre mon foyer quand j’entendis un son mélodieux. Agitant mes oreilles, je me dirigeais vers la provenance de ce chant et m’arrêtait à la lisière des arbres, restant dans la pénombre. Je m’assis sur mon derrière et contemplais un jeune homme assis contre le tronc d’un arbre. Je vis qu’il avait les oreilles aussi grandes que les miennes et je penchais la tête légèrement sur le côté. Je n’avais pas émis le moindre son pour ne pas l’interrompre, cependant, après avoir terminé sa chanson il me sembla qu’il me salua. Je sortis donc du couvert des arbres et m’avançais vers lui. Les animaux dont il s’était entouré ne furent pas effrayés. Sous cette forme, en symbiose avec la nature, je n’étais pas une menace pour eux. A chaque fois que mes pattes quittaient le sol des belles de nuits poussaient laissant un chemin coloré derrière moi. Je m’arrêtais à une distance respectueuse et l’observais faire pousser des chrysanthèmes. Son énergie se ressentait dans la terre et les fleurs semblaient ravies d’avoir été créé. Je fus amusé de voir que nous étions plus nombreux que ce que je n’avais d’abord pensé, à avoir se don extraordinaire. Ses traits me donnaient l’impression d’avoir en face de moi un frère Chanteciel cependant, quelque chose m’échappais car, il avait autre chose de plus… Brute. Il s’adressa au renard, ses doigts se perdant dans sa fourrure. Je n’avais pas la capacité de comprendre aussi bien les animaux. Seulement les végétaux. Et ses fleurs chantaient littéralement leur créateur.
Je me décidais finalement et je m’avançais un peu plus, jusqu’à être près d’une de ses fleurs. Je penchais la tête et reniflais leur délicat parfum. Je levais les yeux toujours le nez dans les fleurs et j’entrouvrais ma gueule pour laisser entendre ma voix évanescente :
- Ces fleurs vous remercient de leur avoir donné la vie. Elles espèrent être à la hauteur de vos attentes.
Mon pelage brillait dans la pénombre et projetait sur nous de la lumière verte émeraude.
- Je suis Ciryiel Valareir, je suis enchanté de rencontrer un frère Chanteciel…
Je reprenais ma forme d’elfe. La fraicheur du soir tombait et je regrettais déjà mon épaisse fourrure. L’odeur de l’hiver à venir envahissait l’air. Il n’était plus très loin… Le vent qui s’engouffra dans mes cheveux, les agitant, me confirma qu’il était bel et bien en chemin.
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Sujet: Re: Les fleurs automnales [PV Ciryiel Valáreir] Mer 5 Oct - 18:47
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La personne se montra enfin mais pas exactement comme Lawrence l'avait prévu. Au lieu de voir une silhouette longiligne sur deux jambes s'approcher, il vit plutôt un animal trapu à quatre pattes avançant vers lui avec une grâce propre au félin. Un tigre. Sublime mais pas vraiment rassurant bien qu'il... L'elfe fut surpris de voir des fleurs poussaient sur son sillage, comme si la créature était une sorte d'esprit de la nature. Presque confus même.
Décidément perplexe, Lawrence salua pourtant avec toute la politesse qu'il savait posséder alors que le tigre reniflait ses chrysanthèmes. Il craignit quelques secondes pour ses fleurs mais c'était sans bonne raison apparemment puisque le félin s'adressa à lui, avec de véritables paroles, bien loin de cette communication qu'il avait l'habitude d'avoir avec les animaux comme le renard près de lui.
-Je vous assure qu'elles le sont, je suis heureux qu'elles puissent me trouver digne de les avoir créées. Je suis encore novice en la matière, je dois l'avouer.
L'elfe se retint de tendre la main, préférant caresser les doux pétales de ses fleurs. Evidemment, il avait envie de faire courir ses doigts dans la fourrure de cet étrange être mais il serait terriblement impoli de le faire sans autorisation. Ne sachant s'il devait être curieux ou non, il écarquilla les yeux à la suite des nouvelles paroles de l'animal... Qui devint un elfe. Un elfe des bois, sans l'ombre d'un doute. Pendant quelques secondes, Lawrence eut peur qu'il fasse partie de sa famille mais si cela avait été le cas, il l'aurait ressenti depuis longtemps.
-Enchanté mon frère. Je suis Lawrence de Sainte-Croix. Je devais avoir un nom elfique mais... Je l'ai oublié... Cela fait bien longtemps, je n'ai pas été élevé par les miens après mes douze premiers printemps.
Je vis le vent agiter sa chevelure d'or alors que je le contemplais, réellement surpris de trouver un frère ici. Il ne devait pas être présent depuis très longtemps, à moins que la pause estivale m'ait empêché de le rencontrer plus tôt. Après une dernière caresse sur le renard qui prit cela comme un signal pour filer après une léchouille sur mes doigts, je me relevai, constatant que cet automne annonçait bien plus l'hiver que je ne l'aurais pensé.
-Vous m'avez réellement surpris, votre forme animal est impressionnante. De plus, je n'avais pas conscience que l'école abritait un autre elfe.
D'où une certaine dose de curiosité de sa part mais Lawrence savait se montrer patient et attentif en la matière. Son frère des bois semblait bien plus mature que lui. Il doutait même que ce soit un élève, il le mettait du côté des enseignants. Se rappelant les dires de l'elfe face à lui, il rangea une mèche tressée derrière son oreille tout en demandant respectueusement :
-Auriez-vous un profond lien avec les végétaux pour comprendre aussi bien leur humeur ? Comme je vous l'ai dit, je suis novice en la matière et je pense mettre encore trop d'énergie dans mes créations.
Lawrence fut parcouru d'un léger frisson malgré sa tenue. Mauvais. S'il faisait une rechute, Maksimilian aurait sa tête.
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Sujet: Re: Les fleurs automnales [PV Ciryiel Valáreir] Jeu 6 Oct - 19:02
S’il était novice alors il se débrouillait très bien. J’étais impressionné. Ces fleur respiraient la vie et comptaient bien rester éclose jusqu’au dernier moment. Je le regardais avec bienveillance. Son nom était fort étrange et il m’en expliqua la raison. J’inclinais la tête sur le côté en fronçant les sourcils. Comment cela pouvait-il bien avoir pu arriver ? Nous n’abandonnons jamais les nôtres, surtout les enfants qui sont beaucoup plus fragile et influençable. J’aurai été curieux de connaitre son histoire, mais lui poser des questions serait extrêmement mal polis. L’enfant se releva et le renard décampa. Et alors que j’avais détourné les yeux pour suivre le renard mon regard revint à lui. Je lui souris et répondit d’une voix douce et chaleureuse.
- Ma forme d’Evanescence est transmise de père en fils. Labelas Enoreth, le donneur de vie, en a fait cadeau à mes ancêtres.
J’ajoutais que j’avais atterrit ici peu après ce que les humains appellent Pâques, pour exercer l’enseignement de la botanique. Et qu’avant que je ne puisse réellement m’investir, les directeurs nous avaient tous envoyé en vacances forcée. Je n’étais pas mécontent de ces vacances. J’avais eu l’occasion de rencontrer un dragon… enfin deux même. Ainsi qu’un vampire mais également la douce mademoiselle Lewis… Enfin douce… Tout est relatif j’imagine. Je ne me défaisais pas de mon sourire tout en le contemplant. Les Chanteciel avaient toujours cette grâce fragile typique. On avait toujours envie de prendre soin d’eux et de les protéger. Je détaillais son aura, elle était calme et douce, mais elle semblait un peu faible. Je fronçais les sourcils, en m’interrogeant sur son état de santé. Sa question me coupa l’herbe sous le pied.
- Je suis un elfe Sylvestre. Fils de Valáreir Firel qui dirige le clan de Valildiliel au sein de la grande forêt sacrée. Nous avons tous des prédispositions avec la nature, cependant il semblerait que j’ai été doté d’un don peu commun.
Enfin peut-être pas tant que ça vu que nous étions déjà trois à l’avoir au même endroit. Je le fixais et je fis pousser l’herbe sous ses pieds jusqu’à ce qu’elle vienne lui chatouiller le bout du nez. Je lui expliquais que je contrôlais la nature végétale. Et que grâce à mon don d’empathie, j’arrivais également à saisir leur ressentit, comme tous être vivant. Je me baissais et effleurais les douces pétales de ses fleurs. Souriant avec bienveillance.
- Elles sont parfaites, tranquillisez-vous…
J’avais relevé la tête vers lui et je perçu son frissonnement. De nouveau je fronçais les sourcils. J’aurai parié qu’il était convalescent. Je repris ma forme de tigre et le contournais pour passer dans son dos et lui couper la bise qui lui arrivait par derrière.
- Vous risquez de vous fragiliser en mettant trop d’énergie dans vos créations. Certes, elles n’en seront que plus belles et résistantes, mais n’oubliez pas que ce serait au détriment de votre propre santé.
J’approchais mon museau de son torse et soufflait de l’air chaud sur lui.
- Ceci n’est que simple supposition, mais vous ne devriez pas rester dehors si vous êtes convalescent.
Comme tous elfes, je prenais grand soin des miens. Et le petit était un élève mais également un frère. Il devait absolument se réchauffer sinon, il risquait de tomber malade, sans doute à nouveau…
- Souhaitez-vous rentré dans un bâtiment ?
Je pouvais également nous créer un abri provisoire, mais il n’y aurait pas autant de chaleur pour lui que dans un bâtiment. Sinon, il devrait se blottir contre moi afin que je lui partage ma chaleur.
- Sinon, je partagerai ma chaleur avec vous et nous profiterions de ce ciel qui me semblera fort bien étoilé ce soir…
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Sujet: Re: Les fleurs automnales [PV Ciryiel Valáreir] Sam 8 Oct - 15:54
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Lawrence comprenait dès lors pourquoi il avait été si émerveillé par cette forme animale bien qu'il ait pu cacher la plus gros de l'émotion qui l'avait traversé. Une famille bénie par un grand esprit... Assurément, l'elfe qui lui faisait face était d'une lignée royale. Ce n'était pas bien rassurant mais le plus vieux continuait de penser que même si c'était le cas, cela ne voulait pas dire qu'ils étaient liés. L'enseignant l'aurait forcément reconnu comme l'un des siens sinon.
-C'est un magnifique cadeau... Je suis sûr que votre lignée s'en montre digne.
En plus d'être une chance. Lawrence aurait pouvoir parfois se changer en animal mais il n'avait pas cette chance. Bien qu'il n'aurait su en quoi il voulait être. Il aimait tous les animaux et ils avaient tous son respect. Le fait de pouvoir communiquer avec eux aidait énormément à cela. D'ailleurs les conversations continuaient autour d'eux mais il ne ferait l'affront à son interlocuteur de se concentrer sur les douces disputes des oiseaux qui voulaient être bien installés pour dormir.
Il se présenta enfin et l'elfe Chanteciel essaya de voir s'il pouvait le relier à ses pauvres souvenirs d'enfant. Définitivement, ce nom ne lui disait rien même si bien sûr, il connaissait la forêt sacrée. Celle-ci était l'une des merveilles de leur race ainsi qu'un de leur bastion adoré. Mais il ne l'avait jamais vu. Et sans doute que ce ne serait pas maintenant qu'il la découvrirait. Il regarda le sol en sentant l'herbe s'agitait sous ses pieds, sourit en voyant que son confrère pouvait faire comme lui. Peut-être que lui... Il rit doucement quand l'herbe lui chatouilla le nez, la repoussa gentiment en souriant encore à son vis-à-vis.
-Je vous remercie pour ce compliment, vraiment. J'ai sans doute encore beaucoup à apprendre. D'ailleurs, je pensais parler au professeur de botanique à ce sujet. En espérant qu'il accepte de me donner quelques leçons malgré le fait que je sois en spécialité musique. Peut-être est-ce vous par le plus grand des hasards.
Ce serait logique au vu de son dos qui me rappelait cette Hidden qui avait su créer une profusion de fleurs en quelques minutes. Son conseil ne me surprit pas, cependant, qu'il reprenne sa forme de tigre me laissa un peu perplexe. Quoique, il se pouvait qu'il ait froid lui aussi... Ce qui ne m'expliquait pas pourquoi... Oh... Il avait remarqué que j'avais du mal moi-même avec la brise aux relents d'hiver. Son souffle chaud sur mon torse me chatouilla aussi mais je n'en pris pas ombrage, toute son idée était clairement de prendre soin de moi... Et j'en étais à la fois heureux et gêné. Heureux que quelqu'un de ma race pense que je méritais encore des soins malgré mon âge.
-J'ai été malade en effet. Je me remets à peine mais je ne supportais plus d'être enfermé dans ma chambre. J'ai passé une trop longue partie de mon existence enfermé, je ne veux pas revivre cela.
Lawrence préférait se tuer bien avant.
-Je voudrais rester encore un peu à l'extérieur, si possible. Je vous remercie de votre proposition et je l'accepte. Il est vrai que la voûte céleste est absolument splendide.
Avec souplesse et douceur, l'elfe Chanteciel osa doucement se placer contre le tigre, faisant bien attention à s'installer de façon à ne pas trop le déranger. Il sentit la chaleur de la fourrure féline, eut à nouveau cette envie de la caresser pour s'en faire une meilleure idée. Mais ce serait tellement déplacé. Levant les yeux vers le ciel, il sourit en entendant un rossignol commençait sa complainte du soir. Il se sentait bien ici, vraiment. Il n'avait pas encore envie de rentrer.
-J'ai peu d'occasion de l'admirer, j'ai beaucoup à faire ces temps-ci. Je rattrape les cours que j'ai manqué en plus de m'entraîner comme me l'a "ordonné" mon professeur. Monsieur Ishirama me met pas mal de pression mais je pense que c'est parce qu'il croit que je peux la gérer. Je le souhaite.
Il laissa échapper un petit soupir de bien-être. Malgré cette impression de solitude qu'il ressentait en même temps et qui expliquait sa prochaine réplique.
-Il m'est étrange de vous rencontrez, vraiment. Je suppose que je ne m'attendais plus à voir d'elfe...
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Sujet: Re: Les fleurs automnales [PV Ciryiel Valáreir] Lun 10 Oct - 10:31
Je réfléchissais à bien des choses tandis qu’il s’était appuyé contre moi. Son contact m’avait appris qu’il était plus vieux que moi, chose étrange quand on savait que j’étais le professeur et lui l’élève. C’est pourquoi, j’optais pour continuer de m’adresser à lui comme si j‘étais son ainé mais toujours avec beaucoup de respect, gardant à l’esprit que c’était l’inverse. Il m’avait confirmé qu’il était malade et commençait à se remettre. Nous ne tombions que rarement malade, nous, Elfes. Il devait être plus fragile, cependant, comment avait-il pu le devenir ? Et c’est à ce moment qu’il m’apprit qu’il avait passé la majeure partie de son existence enfermé. J’émettais un grognement. On n’appelle pas les Chanteciel ainsi par pure fantaisie. C’est une race qui ne supporte par l’enfermement et paradoxalement est très sensible au froid. Donc à par quand l’hiver se fait sentir trop durement, ses êtres si délicats restent à l’extérieur. Il me paraissait donc totalement logique qu’il veuille rester dehors. Cependant je m’efforçais de ne pas l’interroger sur le pourquoi du comment de cet enfermement. Je ne voulais pas lui manquer de respect.
Je rabattais ma longue queue sur lui, le serrant contre moi. Soit, selon son vœu, nous profiterions des étoiles. Cependant, il était hors de question que la maladie s’abatte une seconde fois sur ce frère.
- Je vous donnerais tous les conseils dont vous aurez besoin. Le fait que vous ne vous soyez pas spécialisé dans ma matière ne vous en ferme absolument pas la porte, rassurez-vous.
J’agitais une oreille au nom de mon collègue. Lequel des deux frères évoquait-il ? C’était une évidence, celui que j’avais rencontré était enseignant d’histoire et mon jeune élève avait dit se spécialiser en musique, donc je supposais qu’il s’agissait du sujet de dispute du dragon et du vampire. Je laissais entendre un nouveau grognement mais plus doux cette fois.
- Il est tout à fait légitime qu’il vous pousse à progresser. C’est ce que nous attendons tous de nos élèves…
J’espérais simplement que le vampire est tout de même pris conscience que Lawrence était un être doux et sensible… Et que le pousser avec trop de brusquerie n’était sans aucun doute pas la meilleure manière de procéder. Je tournais ma grosse tête pour accrocher son regard bleu complexe. Ca déclaration était étrange et faisait échos en moi. Depuis que j’avais été bannis de chez moi, j’avais également le sentiment que je n’aurai revu les miens qu’en retournant dans mon domaine, ou en me rendant chez d’autres frères. Pourtant, il était là…
- Pour moi également. J’ai été bannies par les miens car mes opinions divergeaient de ceux du grand conseil et ont été jugés dangereux pour la pérennité des nôtres. Donc je ne pensais voir l’un des miens avant bien longtemps. Cependant, il me semble étrange que ce soit le cas pour vous…
Ses multiples déclarations me poussaient à penser qu’il avait une bien lourde histoire.
- Comment êtes-vous venus jusqu’ici ?
Il me semblait évidement qu’il aurait bien mieux apprit son art musical auprès des siens. Je ne doutais pas des capacités du vampire étant donné qu’il était enseignant, cependant rien ne valait les nôtres… Alors pourquoi ? Je levais la tête vers les étoiles. Les oiseaux s’étaient perchés sur mes ramures et nous offraient leur sérénade. Il semblait que je sois un perchoir merveilleux pour mes amis à plumes car je ne pouvais pas prendre cette forme sans que j’en aie au moins un qui vienne s’y poser.
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Sujet: Re: Les fleurs automnales [PV Ciryiel Valáreir] Lun 10 Oct - 17:38
▬ ft. Ciryiel Valáreir En italique, ce sont mes pensées.
Lawrence eut un sourire doux en l'écoutant. Son confrère était donc bien le professeur de botanique ce qui était une bonne chose pour lui. Surtout en sachant de suite que celui-ci voulait bien prendre en charge son éducation à propos de son don. Une merveilleuse nouvelle qui lui enlevait un poids des épaules. Même si un côté de sa personne restait surpris d'être si vite accepté par un confrère. Il ne savait vraiment plus comment était sensé vivre les siens, réellement. Et ce manque d'informations pourrait finir par être un handicap. Peut-être que l'elfe sylvestre prendrait aussi le temps de lui ré enseigner les us et coutumes.
-Je serai ravi de vous écouter, je suis sûr que vous saurez me guider au mieux.
Bien que Lawrence aurait pu avoir des réserves ou de la méfiance vis-à-vis de cet homme vu comment sa propre famille semblait l'avoir plus ou moins abandonné. Mais ce n'était pas le cas, il sentait toute la douceur et aussi toute la tristesse nostalgique de son professeur, bien qu'il ne sache pas à quoi elle était due. Par contre, ce grognement qu'il avait eu en apprenant que Lawrence avait été enfermé jouait aussi en sa faveur. Savoir que son confrère n'approuvait pas du tout l'existence qu'il avait subi était un petit réconfort. Sûrement la raison pour laquelle il avait réellement envie de lui faire confiance.
L'elfe Chanteciel laissa entendre un rire.
-C'est bien vrai. Et je vous rassure, j'en suis content. C'est juste que mademoiselle Astrapi, l'une des Hiddens qui veille sur la forêt s'est décidé à former une chorale. Et croyez bien que ces deux là s'entendent très bien pour nous mettre dans les clous. En même temps, nous savons tous qu'il vaut mieux ne pas trop contrarier ces puissants êtres. Qui n'ont pas voulu être ici de base.
Je me souvenais encore de la réaction de Sword quand j'avais laissé entendre qu'il était sûrement content d'être ici. Il avait été tellement catégorique avec son envie de tuer les Directeurs entre autres que j'avais bien compris que les autres Hiddens n'avaient pas eu tellement le choix eux aussi de vivre en ces lieux. Même si pour la plupart, ils s'étaient plutôt bien installé. Je me demandai tout de même comment mon "frère" était arrivé ici. Et sans que je le lui demande vraiment, je n'avais fait que relever à haute voix l'étrangeté de notre rencontre, il m'expliqua le pourquoi du comment, faisant que mon cœur se serre.
Je posai enfin une main dans sa fourrure mais pour le consoler et je pensais que cela se sentait. Même dans mon regard, cela se voyait. C'était tellement...
-Injuste. Voilà qui est fort injuste, si l'on ne peut même plus exprimer son avis parmi les nôtres, comment... J'en suis tellement navré pour vous... Vraiment...
Car c'était leur prince ! Pas n'importe qui ! Se faire comme trahir par tout son peuple, c'était atroce. Comment avaient-ils pu ? Je ne pouvais comprendre et accepter cela. Avaient-ils réellement pensé qu'il était en train d’œuvrer pour leur faire du mal ? Tellement de questions, si peu de réponses... Ce qui ne m'empêchait pas de ressentir une certaine honte envers eux. Tout en sachant pourtant que je ne pouvais leur ressembler puisque je n'avais pas vécu avec les miens.
La question poussa un peu Lawrence à se raidir. Son regard revint vers le ciel mais cela ne cachait pas la tristesse et la douleur d'y apparaître. Caressant la fourrure douce et chaude pour se donner du courage, il inspira et se lança alors que le rossignol semblait vouloir émouvoir toujours plus d'âmes.
-Ce sont mes parents adoptifs qui m'ont inscrit dans l'école. Des sorciers... Mon histoire est un peu chaotique. Je suis le cadet d'une fratrie de cinq enfants... Et après m'avoir mis au monde, ma mère était très très fatiguée. Trop... Quand elle est morte, mon père a... perdu pied je suppose.
L'elfe Chanteciel se lécha les lèvres, essayant de ne pas trop ressentir.
-Il a envoyé des lettres à tous les parrains de ses enfants. J'avais une douzaine de printemps... Le mien n'est pas arrivé à temps... Je ne sais même pas s'il est venu. Mon père, ayant assez d'attendre, fou de douleur... m'a vendu. A ce que j'appelle le Centre. Et ils m'ont élevé pour être un esclave sexuel. Là-bas, la chaleur était constante, pour ne pas avoir à nous vêtir. D'où le fait que je sois si facilement tombé malade.
Lawrence ferma les yeux quelques secondes, se souvenant encore de cette neige qui avait créé son linceul glacé autour de lui alors qu'il avait attendu la mort, trop affaibli pour autre chose. Et ses parents adoptifs... Il secoua un peu la tête, regarda le tigre avec un sourire triste et penaud. Le rossignol vint se poser sur son épaule et il frotta sa joue à la tête du volatile qui voulait le consoler. Les oiseaux étaient bien plus doux que les gens ne le pensaient. Mais ils ne pouvaient pas s'empêcher d'être méfiants alors qu'ils étaient si fragiles.
-Voilà... Ils m'ont sauvé et ils ont voulu que j'aille mieux. Alors ils ont pensé que l'école serait une bonne chose.
Lawrence se trémoussa un peu.
-J'espère ne pas vous avoir attristé. Je vais mieux. Et mon meilleur ami m'aide beaucoup.
Il rosit.
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Sujet: Re: Les fleurs automnales [PV Ciryiel Valáreir] Mar 11 Oct - 11:06
Je regardais les couleurs de son aura qui se fondait dans mon pelage. Il semblait heureux de pouvoir compter sur moi pour parfaire son don. Ce qui me semblait en toute somme évident. Je l’aiderai au mieux. Je l’écoutais m’informer que les hiddens n’étaient pas là par choix. C’est un fait que j’ignorais, je n’avais pas eu suffisamment le loisir de côtoyer mademoiselle Lewis suffisamment longtemps, quant à monsieur Fylbers, le sujet aurai été impromptu. Mais je supposais que cela ne devait pas les enchanter…
La sollicitude du Chanteciel me touchais, et je ressentais dans son contact à quel point cela le navrait. Je frottais donc mon museau contre son bras.
- Ne vous peinez pas ainsi pour moi. Les miens ne sont pas encore prêts à s’ouvrir au monde. Ils préfèrent simplement rester cacher comme ils l’ont toujours fait jusqu’à aujourd’hui. Je me dois d’attendre qu’ils soient prêts. A ce moment-là, je reviendrais à eux, leur montrant ainsi que mon dévouement à mon peuple n’a jamais failli.
Mon cœur se serra. La mélodie du vent ne m’apportait pas les nouvelles que j’espérais. Grace à mes dons, les arbres m’informaient plus ou moins régulièrement de ce qui se tramait chez moi. Mon père faiblissait, les guérisseurs ne lui donnaient plus qu’une centaine d’années devant lui. Et je ne pouvais pas être à ces cotés pour l’épaules dans ses dernières taches.
Mon frère répondit à ma question, cependant, je m’aperçus rapidement que j’aurai du m’abstenir. Son aura perdit peu à peu ses couleurs si jolies. Quant à moi, s’il avait trouvé mon sort injuste, j’avais bien du mal à qualifier le sien. J’étais tout bonnement révulsé et une colère sourde montait en moi à chacun de ses mots. Mes poils se hérissèrent et un grondement de rage émanait de moi. Et en dehors du rossignol tous les oiseaux avaient déserté l’endroit. Des ronces, dont les épines étaient démesurées, poussaient en fouillait autour de nous. Dans la nuit, le silence était seulement brisé par mon grondement et la lumière si douce que je dégageais d’ordinaire était devenue d’un vert sombre et peu rassurant. Comment une telle chose avait-elle pu se produire ? Comment un tel endroit pouvait-il exister ? Les mots « esclave sexuel » tournaient en boucle dans mon esprit. Ils avaient salit l’un des miens… Je n’avais jamais été élevé que pour diriger mon peuple. Le protéger et le faire prospérer et à cet instant, ses décennie d’enseignement m’assaillaient. Je resserrais le Chanteciel contre moi, mes griffes profondément enfoncé dans le sol. Je repris mes esprits quand il s’inquiéta pour moi. Je lâchais un rugissement pour me défaire de ma colère. Il était à présent trop tard. Je ne pouvais pas changer le passé. Je détendais mon corps sans pour autant le relâcher, lui. Les ronces fleurirent, donnèrent des fruits puis noircirent avant de finirent absorbées par la terre, redonnant au paysage son aspect naturel. Dans son malheur, il avait eu la chance de rencontrer des gens bons. Ce qui me redonnais fois en ce pourquoi j’étais ici. Il avait eu des parents dignes de ce nom et malgré ça, son cœur n’était pas charger de rancune envers ce père et ce parrain qui avaient choisi de l’abandonner. Un soupir s’échappa de ma gueule et une larme s’écrasa au sol. Un lys d’une blancheur immaculée poussa à cet endroit. Je le regardais et à l’évocation de son ami, son aura reprit sensiblement des couleurs, à l’instar de ses joues. J’hochais la tête d’un air entendu.
- Im gelir an le
J’étais sincère, même plus. J’étais fière de rencontré un frère si fort. Il me semblait que j’avais beaucoup à apprendre de lui.
- Im maer
Je le rassurais car il s’en préoccupait. Les oiseaux étaient revenus mais ils semblaient observer un silence religieux. Je levais la tête vers les étoiles.
- No in elenath hîlar nan hâd gîn
Elles étaient là ce soir et elles étaient témoins. Puissent-elles entendre ma prière. Je plongeais mes yeux d’un émeraude profond dans les siens qui arborait des couleurs bleutés.
- Vous pourrez venir me trouver quel que soit le moment et peu importe la raison. Je répondrais présent.
Je crois que son histoire avait renforcé mon rôle. Et je ne parle pas ici de celui de professeur, mais bien celui de prince des Valildiliel. Peut-être avais-je oublié depuis trop longtemps qui j’étais.
Trad:
-Je suis heureux pour toi -Je vais bien -Puissent toutes les étoiles briller sur ton chemin
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Sujet: Re: Les fleurs automnales [PV Ciryiel Valáreir] Jeu 13 Oct - 18:37
▬ ft. Ciryiel Valáreir En italique, ce sont mes pensées.
Pas encore prêts. Lawrence essayait d'imaginer une existence où les elfes cesseraient de vivre en dehors du monde. Les centaures en faisaient de même et avaient accepté avec un certain fataliste que leur espèce s'éteindrait un jour à cause de cela. Là, pas d'évolution possible, selon eux, leur fin était déjà écrite dans les étoiles. Sauf que cela ne les empêchait pas de faire des enfants. Et cette logique laissait le Chanteciel aussi perturbé que triste... Comptaient-ils sur un suicide collectif ?
Enfin, peu importe, pour en revenir à la situation, son confrère le priait de ne pas s'en faire pour lui. Ce qui ne l'étonnait pas outre mesure, un prince, un vrai, ne voudrait pas que son peuple ait peur pour lui, au contraire. Le rôle de meneur n'était jamais simple et très franchement, Lawrence se demandait comment l'elfe sylvestre s'y prendrait pour amener les siens vers un monde à la fois hostile et merveilleux.
-J'espère qu'ils comprendront à quel point vous avez pensé à eux malgré l'éloignement. A quel point vous auriez aimé qu'ils vous comprennent également. C'est finalement quelque chose que nous cherchons tous. A être compris et chéri pour ce que nous sommes.
Et puis vint la fureur. J'aurais dû me douter que même un elfe ne saurait prendre ce qui m'était arrivé avec calme. Encore plus un prince, né pour gouverner et encore plus protéger les siens. Sauf que je n'en faisais pas partie. Sa sollicitude me toucha autant qu'elle m'inquiéta. Il finirait bien par se rendre compte qu'il ne me devait rien. De plus, le voir en colère n'avait rien de gratifiant pour moi, je ne lui avais pas raconté tout cela pour qu'il se retrouve dans cet état. Surtout que je fuyais habituellement toute colère.
Il m'offrit par ailleurs un spectacle à la fois beau et un peu effrayant. J'avais cru pendant quelques secondes que nous allions finir enfermés dans un nid de ronces incontrôlées qui finirent par fleurirent... Mourir. Tout comme son rugissement de rage. Mais ce qui me choqua réellement, ce fut cette larme qui fit naître l'un des lys les plus purs que j'ai pu voir. Je resserrai alors mon étreinte sur lui, ce n'était tellement pas ce que j'avais voulu.
Et Lawrence pencha la tête en entendant la langue elfique à nouveau. Parcouru d'une émotion qu'il ne comprenait pas vraiment. Il laissa pourtant ses larmes couler, là encore sans avoir de réelles raisons. Son confrère ne pouvait pas réellement le consoler, personne ne le pouvait. Du moins, il l'avait toujours pensé. Maksimilian savait. Mais il savait à peine à quel point cela aurait pu tuer le Chanteciel de réellement finir comme un esclave. Et Lawrence ne comptait pas le lui dire.
Incapable de répondre en elfique, il chuchota.
-J'irai bien. C'est difficile parfois, mais j'avance. Merci de prendre le temps de vous inquiéter pour moi, cher prince. J'espère que vous manquez à votre peuple.
Tout en caressant encore cette fourrure épaisse et chaude. Il essuya ses larmes avec un bout de sa manche, un peu honteux de s'être ainsi laissé aller. Il avait généralement tant de contrôle sur son tempérament, il était plutôt fâcheux à son sens qu'il perde cette maîtrise de soi. D'abord avec Maksimilian, maintenant avec son professeur. Oui, sa maladie avait su prendre un bon péage sur sa personne. Bien qu'il doutait qu'aucun des deux autres protagonistes ne regrettaient qu'il puisse montrer des émotions aussi vives.
-Je vous remercie d'avance de votre aide. Si je peux vous rendre quoique ce soit, n'hésitez pas. Je serai fier d'avoir su soutenir l'un des miens.
Il reposa les yeux sur le ciel.
-Même si je pourrais en vouloir à tous les nôtres, je ne me permettrai pas de le faire. Je ne sais pas ce qui se serait passé si... Avec tant de si, en fait. La vie, c'est cela : pleins de paramètres inattendus à prendre en ligne de compte. Même si... Je pense que mes frères et sœurs m'en veulent...
Il revint au rossignol qui chantait sur son épaule pour les consoler avec son chant triste. Et comme pour remercier le volatile, Lawrence se permit une chanson pour compléter le moment.
Chanson de Law (je sais, un peu prévisible mais fallait qu'il la sorte un jour ^^)
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Sujet: Re: Les fleurs automnales [PV Ciryiel Valáreir] Dim 16 Oct - 15:25
Nous sommes des êtres doués d’une patience très importante. Et, pour nous qui vivons fort longtemps, nous accordons énormément de temps à la réflexion quand il s’agit de prendre une décision. Surtout si celle-ci concerne l’intégralité du clan. Alors, s’ils comprennent un jour l’importance pour nous de s’ouvrir au monde, je crois que mon âge sera grandement avancé… Mais je ne peux pas imposer ma décision. Je ne deviendrai pas un tyran, même si c’est dans le bien de tous. Le grand conseil est la voix du peuple, et un bon dirigeant écoute les doléances de ses sujets avec une oreille toute attentive. Voir la peur dans le regard de mes semblables, la crainte de cet inconnu à qui nous nous rendrions accessible… Non, ils ne sont pas prêt… Je ne doute pas d’être chéri… Ni par ma famille, ni par mon clan. Et mon cœur est assurément resté auprès d’eux…
Les larmes coulaient sur le beau visage de Lawrence. Les souvenirs qu’il m’avait exposé étaient dur pour lui, mais il se montra digne. Il refusait de baisser la tête. Et il se battait encore, s’accrochant à son existence que d’autre avait pris tant de soins à piétiner. Bien que nous, elfes, soyons arrogant de bien des façons, il ne me semblait pas qu’un simple Chanteciel puise montrer tant de détermination face à son sort. Il était plus que cela. J’en avais l’intime conviction.
- Bien que je ne sois pas ton prince, car nos clan sont différent, je suis honoré que tu me considère comme tel et je saurais m’en montrer digne. Cependant, cela me réjouirais que tu me considère comme ton égal.
Je fermais les yeux et écoutais la brise dans le feuillage. La main de mon compagnon se perdait dans ma fourrure et je trouvais cela agréable. J’avais perdu cette sensation. Je jouais souvent avec les enfants sous cette forme. Ils montaient sur mon dos, se pendaient à mes bois. Leurs rires remplissaient mon cœur. Je me mettais inconsciemment à ronronner.
- Je manque assurément aux enfants, mais sans doute moins qu’eux me manques…
Dans ma voix, on pouvait discerner l’amusement mais aussi l’affection que je leur portais. L’esprit des enfants est si prompt à passer d’une chose à l’autre, tel me papillon qui volète d’une fleur à l’autre. Mais parfois, l’un deux posait une main sur un arbre, les yeux levé vers sa cime et demandait où se trouvait le prince Ciryiel et pourquoi il ne venait plus jouer avec eux… C’était douloureux, sans doute le plus dur. La voix du Chanteciel me ramena à l’instant présent. Il aurait été légitime pour lui d’en vouloir au sien, ma sa grandeur d’âme le faisait passer bien au-delà. Il prenait la vie avec la sagesse des anciens. Je m’apprêtais à répliquer sur le fait que ses frères et sœur lui nourrissent rancune quand il accompagna l’oiseau avec sa propre voix. Son chant était si doux. Il faisait échos en moi. Je ne ronronnais plus, profitant pleinement de la voix si exceptionnelle de mon frère Chanteciel. J’avais posé ma tête sur mes pattes et je regardais le ciel et les milliers d’yeux qui, ce soir, étaient sollicités pour exaucer nos vœux.
Quand son chant se fini, il me semblait que mon cœur s’était alléger. Je me relevais et me plaçait devant Lawrence. Il m’avait dit ne pas connaitre son nom d’elfe, perdu dans les méandres de son fortuit destin. Mais en tant que Prince, je pouvais lui en offrir un nouveau.
- Si tu le souhaites, permet moi de te donner le nom de « Celeborn Lenwë » en tant que nom d’elfe provisoire, le temps que le tiens te sois rendu…
L’arbre argenté chanteur de crépuscule. Cela lui allait vraiment à merveille sans aucun doute possible.
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Sujet: Re: Les fleurs automnales [PV Ciryiel Valáreir] Lun 17 Oct - 20:03
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Des clans différents, sans doute mais au final, ils étaient des elfes et c'était cela que Lawrence voyait plus que la division, il pensait à une sorte de réunification. Peu importe que l'elfe sylvestre ne soit pas son prince, d'ailleurs, Lawrence serait incapable de dire à qui il devait s'adresser réellement de cette façon, de qui il devait reconnaître une telle autorité. Il ne se souvenait pas d'un nom ou d'une image. Douze printemps, c'était bien trop jeune pour ces choses là, tout simplement. Douze, c'était trop jeune pour être arraché à sa famille. Surtout sa mère au final. Il se retint de poser une main sur son pendentif.
-Un égal ? Eh bien je ne me pense pas réellement au dessus ou en dessous de votre condition. Et ce, que vous ayez eu un titre ou pas. Nous avons tous à apprendre des uns des autres. En somme, je serai heureux de vous traiter même comme un ami dans le futur... Bien que je ne sois pas sûr qu'une telle chose soit bonne puisque vous néanmoins mon professeur également.
Le Chanteciel, par ailleurs, n'avait aucun mal à imaginer son confrère avec des enfants. Il avait cette douceur si particulière de ceux qui avaient un cœur beaucoup trop grand et trop facile à blesser. Il ne doutait pas que le départ du prince avait dû être une vraie déchirure pour certains. Encore plus si des gens l'avaient aimé plus que... amicalement. Cependant, Lawrence ne s'aventurerait pas à poser une telle question. Tellement indélicate et indiscrète. Il pensait juste que l'homme méritait sincèrement d'être aimé. Et il le lui souhaitait.
Il se mit à ronronner pendant mon chant, ce qui me laissait une étrange sensation, comme si la terre elle-même me faisait savoir son contentement à travers lui. J'avais toujours eu cette impression de sentir battre une sorte de cœur à notre douce planète et l'idée de ressentir ainsi ses pulsations étaient plaisants. Bien que tout cela ne soit sûrement que le fruit de mon imagination. Et puis, après mon chant, le rossignol sur mon épaule s'envola, comme pris d'une envie de redécouvrir le ciel. Et mon professeur se leva, ce qui me tira un petit frisson à cause du froid.
Et il me choqua littéralement. Il voulais me donner un nom d'elfe ? En attendant que je retrouve le mien ? Je ne savais que dire, je devais avouer que parfois, j'avais bien du mal à me voir comme un elfe, tant les humains s'étaient occupé de mon éducation. Et pourtant, rien qu'avec ses dires, il venait de me rassurer et de refermer une sorte de plaie béante dont je n'avais jamais réellement remarqué la présence.
-Ce serait un honneur de porter ce nom dans l'attente que le véritable me revienne, mon prince... Celeborn Lenwë...
Lawrence inclina la tête pour le remercier, les yeux à nouveau brillants de larmes. Il était vraiment terriblement émotif ces temps-ci. Il essuya vivement ses paupières, gardant cependant son sourire doux. Plus sec, il observa de nouveau ce superbe tigre, osa tendre la main pour le caresser entre les oreilles.
-Je suis vraiment content de vous avoir trouvé ce soir. Malgré le fait que je sois plus émotif que d'habitude. Cependant, il vaudrait mieux que je rentre à présent avant de faire une rechute.
Maksimilian lui en voudrait pour cela. Le Chanteciel se leva souplement, le plus gracieusement possible aussi tout en repoussant sa chevelure qui courait un peu sur son visage à cause du vent au goût hivernal. Il resserra inutilement son manteau puis souffla sur ses mains qu'il constata plutôt bien froides. Oui, il ne lui fallait plus tarder.
-Me raccompagnerez-vous ?
Le Chanteciel prit la direction des dortoirs, après une dernière caresses à ses chrysanthèmes, se demandant ce que cela lui ferait sur le temps de s'entendre appeler de façon elfique. Se souviendrait-il de son prénom ? Pourquoi l'avait-il oublié ? Il n'avait pourtant pas oublié le reste. Si seulement la mémoire ne s'amusait pas à des tours si cruelles, bien que le bleu ne pouvait que faire avec les armes qui lui avaient été donné à la naissance. Pour le moment.
-Quand puis-je vous retrouver pour mes premières leçons ? La musique me prend énormément de temps mais... si je peux me permettre de proposer le samedi après-midi...
Sous la lumière lunaire, Lawrence paraissait toujours plus... éthéré.
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Sujet: Re: Les fleurs automnales [PV Ciryiel Valáreir] Mar 18 Oct - 20:20
Ses paroles étaient très sages. Il n’avait pas notre arrogance ancestrale. Mes yeux de félin se posèrent sur lui.
- Je serai honoré de compter parmi tes ami et que tu le sois pour moi. Il me semble que si nous gardons la formalité qui s’applique à un élève et un professeur lors de nos cours, pour le reste, cela est de l’ordre du privé et n’engage donc que nous.
Je ne pus que repenser au professeur de sciences en disant cela. Ses visites bien qu’espacer me semblaient régulières. Je crois… Je ne savais jamais très bien si je rêvais ou s’il était réellement là… Je mettais lever et sa silhouette légère m’avait semblé prête à s’envoler. A l’instar de l’oiseau précédemment. L’honneur était mien également. J’espérais par ce biais, lui redonner un peu de ce qu’on lui avait volé. Je me sentais investi de lui rendre un présent plus doux. Sans doute parce-que j’étais loin de chez moi et qu’il était le seul de ma race ici. Sans doute parce-que son histoire m’avait touché mais également effrayé. Si les nôtres étaient capables de tels actes en cas de désespoir comment notre race pouvait-elle espérer prospérer dans le futur ? Je me posais énormément de question sur l’origine de cet acte. De nouveau sa voix me tira de mes pensées qui commençaient à tourner sombre. Nous faisions en effet rarement étalage de nos émotions en public, mais il n’y avait pas de mal à se « lâcher ». Nous étions que tous les deux, et je méprisais toute sorte de moquerie.
- Je le suis également. L’émotion est signe de richesse à mon sens. Et en effet, il serait judicieux de prendre le chemin vers une chaleur plus… sûre.
J’inclinais la tête quand il me demanda si je le raccompagnais. En dehors du fait que laisser un élève rentrer seul serait irresponsable, je prolongeais également sa compagnie. Avoir l’un des miens me faisais vraiment su bien, je n’avais pas réalisé à quel point j’avais besoin de contact avec mon peuple. Je pris donc sa suite, marchant calmement. Le vent, cette fois, nous parvenait de face, et je n’avais pas la possibilité de l’en protéger. Il avait pris le temps d’une dernière attention à ses créations. Je ne m’inquiétais pas pour elles, elles avaient beaucoup de vigueur et une force que leur apparence ne laissait entendre, tout comme mon compagnon.
Nous étions arrivés près de l’entrée du bâtiment. Ma forme ne me permettait pas de passer la porte, mes ramures étant trop imposante. De plus, même sous ma forme normal, je connaissais l’avidité de la jeunesse à inventer toute sorte d’histoire saugrenue. Je ne souhaitais pas alimenter des rumeurs qui pourraient causer des ennuis à mon frère. Il me demanda le moment idéal pour commencer ses cours. Je fermais les yeux et les rouvrais à la façon qu’on les félins de le faire. Les élèves ne se bousculaient pas vraiment dans la serre et je m’apprêtais à lui dire qu’il devrait plutôt s’arranger selon son propre emploi du temps. Mais il me devança et me proposa le samedi Après-midi.
- Ce sera parfait. Je serai au rendez-vous.
Je le regardais dans l’embrasure de la porte, il semblait presque disparaitre. Je le poussais doucement à l’intérieur avec mon museau. J’avais presque peur que le vent ne l’efface.
- Rentre te réchauffer… On se revoit bientôt… Je ne suis jamais très loin.
Je m’assurais qu’il disparaissait à l’intérieur du bâtiment. Il avait encore besoin de repos, c’était indéniable et j’espérais sincèrement qu’il ne retomberait pas malade. Je restais encore quelque instant assis au pied de la porte. Mon regard était perdu dans le vide alors qu’il était déjà surement dans sa chambre maintenant.
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Sujet: Re: Les fleurs automnales [PV Ciryiel Valáreir] Jeu 20 Oct - 20:28
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Décidément, alors qu'il n'en avait jamais eu, Lawrence trouvait qu'il n'avait finalement aucun mal à se faire des amis. Bien sûr, il ne cherchait pas forcément un tel lien dès le début, dès les premières minutes mais il semblait que les gens pensaient qu'il méritait une affection qu'il avait perdu en entrant dans le Centre. De plus, l'elfe sylvestre avait bien raison, s'ils savaient parfaitement rester professionnel l'un comme l'autre pendant les cours, ils ne devraient avoir aucun problème. Ce qui le faisait sourire de contentement, chose dont il n'allait pas se cacher. C'était bon de pouvoir tenir sur des gens. De ne plus être seul.
Des personnes qui tenaient à prendre soin de vous en plus. La preuve, son professeur et ami souhaitait qu'il retourne au chaud, probablement inquiet qu'il finisse de nouveau malade. Ce que le Chanteciel comprenait, il avait et était plutôt fragile, loin de pouvoir s'adapter encore au changement des saisons même s'il adorait pouvoir les observer encore et encore. Finalement au dortoir dans lequel son nouvel ami ne pourrait entrer, encore plus sous sa forme de tigre, Lawrence hocha la tête quand Ciryiel - il osait enfin utiliser son nom dans son esprit - acceptait les cours particuliers le samedi après-midi. Une bonne chose.
-Je vous remercie pour cette soirée et pour votre soutien. Je ne doute pas que nous nous croiserons souvent. Bonne nuit, professeur Valáreir, reposez-vous bien.
Il s'inclina poliment, se redressa et s'éloigna, sentant le regard félin sur lui.
Je montai les escaliers, reconnaissant de la chaleur des dortoirs qui me faisaient du bien après tout ce froid que j'avais pris hors de ces murs. J'étais vraiment heureux d'avoir rencontré quelqu'un de ma race, quelqu'un qui pourrait me comprendre si bien. Parce que je ne doutais pas que Ciryiel avait compris ce qu'il y avait de si horrible pour moi de finir dans le Centre. Plus que l'éducation, ça avait été l'absence de liberté qui m'avait poussé peu à peu vers une dépression capable de me pousser à tenter le tout pour le tout. J'avais tant de chance à présent. Je n'osais y croire parfois...
Ce qui ne m'empêchait pas d'en profiter. Et encore plus serein, je finis entre mes draps après une douche réchauffante. Rêvant de forêt et de ciel libres.
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Sujet: Re: Les fleurs automnales [PV Ciryiel Valáreir]