Il n’avait pas répondu à sa provocation. Et cela lui laissait un arrière-gout d’amertume dans la bouche. Il l’avait attirée contre lui et son manteau avait légèrement glissé. Il la tenait contre son corps chaud, elle inspira son odeur, son propre corps se remplissant de sa chaleur qui lui manquait cruellement.
Il changea de forme et elle se retrouva sur son dos. Oh voilà donc sa forme adulte. Sa peau écailleuse était aussi noire que l’était ses ténèbres et ses yeux étaient gris comme le métal qu’il créait. Il s’envola et ils se retrouvèrent devant sa fenêtre de chambre. Elle s’étonna qu’il sache où se trouvait sa chambre. Est-ce qu’il l’espionnait ? Non c’était un enseignant, il devait sans doute savoir les chambres de tous les élèves…

Elle descendit de son dos, ses écailles blessant ses cuisses. Elle grimaça et afficha un air indigné au son de sa voix. C’était horrible. Il lui intimait l’ordre de s’habillé. Elle leva un sourcil. Oh ils sortaient ensemble ce soir ? Ce n’était pas dans ses projets, cependant le mot « marché noir » mit a bat ses réticence et elle pénétra dans sa chambre en lui coulant un regard sombre, ses lèvres pincées.
Elle s’habilla, commença par des sous-vêtements simples. Un joli soutien-gorge noir en velours et un tanga noir en dentelle. Elle passa un legging noir ainsi qu’un t-shirt de la même couleur ou les mots « fuck you » étaient brodés en fil d’argent. Elle enfila des bottes en cuir noir, le tout bien dans le champ de vision du dragon.

- C’est bon…

Elle bondit sur son dos avec agilité. Voler était un vrai plaisir pour elle. Sword l’avait déjà transportée sur son dos. Ca la rendait complétement extatique. Le vent lui agitait les cheveux et lui sifflait dans les oreilles. La ville sous eux étaient illuminé de milliers petits points lumineux. Elle trouva ça très beau. Il les fit atterrir dans un petit coin reculer et elle posa pied à terre. Il reprit sa forme humaine. Elle n’était jamais venue aussi, quand il prit une direction, elle le suivit comme son ombre. Drakhys reprenait peu à peu pied dans la réalité. Elle regarda autour d’elle, les yeux brillants. Les odeurs l’assaillaient et ses pupilles se rétractèrent, ses canines s’allongèrent et dépassèrent sur ses lèvres entrouverte. Elle mourrait de faim. Elle s’approcha un peu plus du dragon tout à la contemplation des stands avant de le percuter, alors qu’il s’était arrêté devant une boutique.
Elle pissa les yeux à sa remarque.

- Ne faites pas votre avare, professeur…

Elle lui sourit avec amusement. Il cracherait son fric. Point à la ligne.
Elle regarda les vêtements. Ses doigts effleurant les diverses matières. Elle relevait de temps à autre les yeux vers son enseignant pour l’observer. Les bras croisés et son air détacher lui donnait l’irrésistible envie de l’embêter. Elle trouva une veste et l’enfila pour l’essayer. Le mec qui tenait le stand, lui murmura quelque chose à l’oreille. Visiblement, ce n’était pas une veste ordinaire. Elle se mit dos au dragon et après s’est assurer qu’il regardait bien, les mots « Propriété de petit cœur » s’affichèrent sur son dos. Elle rigola et indiqua que ça lui plaisait bien et qu’elle la prenait. Et continua de regarder les autres vêtements en souriant.

- Non ce n’est pas fini…

Le dragon offrait son avis à la demoiselle. Elle fouinait presque avec frénésie. Regardant vêtements mais aussi accessoires. Elle avait choisi presque l’intégralité de sa tenue. La veste, bleu rouge et or. Avec le message qui se personnalisait à volonté. Un short de la même couleur, une ceinture pour mettre en valeur sa fine taille. Un t-shirt blanc et rouge. Elle choisit également un collier doré et plusieurs bracelets et bagues. A part la veste, c’était des vêtements, certes de très haute facture, mais commun. Donc elle était bien au-dessous du budget imposer. Il en profita donc pour choisir une robe qui là… Coutait un bras (à son sens). Robe de soirée longue, noir avec un dos nu vertigineux. Une rivière de diamants blancs ornait ses épaules, le haut de son dos ainsi que ses hanches et la naissance de ses fesses. Le tissu sombre semblait avoir capturé les étoiles. Elle était fendue sur le côté droit et laissait entrevoir sa jambe. Elle lui rappelait les grandes ailes de Sword, ça lui plaisait beaucoup. Elle alla l’essayer et quand elle ressortie elle demanda son avis à Caleb.

- Quand pensez-vous ?

Après tout même si ça lui déplaisait, elle la prendrait, mais avoir un avis masculin l’intéressait cependant.
Elle était parfaitement consciente qu’elle n’avait pas le dessus avec lui. Et ce qu’il se passait entre elles ne le regardait pas vraiment. Elle lui adressa un sourire énigmatique et se glissa derrière le pan de tissu pour repasser ses vêtements, l’essayage étant terminé. Elle donna la robe au vendeur et lui demanda si par hasard il avait une tenue ou un accessoire quelconque qui lui permettrait de voler. Quand il répondit par l’affirmative, Drakhys afficha un visage qu’on lui voyait rarement. Lumineux, un sourire ravie sur les lèvres et les yeux brillant d’excitation comme un enfant devant le sapin de noël le matin du 25. En revanche quand il lui annonça le prix, sa joie s’envola vitesse grand V. Elle lança une œillade au pâtissier… Vu la tête qu’il affichait et sa mise en garde précédente, ce n’était même pas la peine d’essayer de lui faire du charme ou quoi que ce soit. Comme il venait de le dire, ça ne marchait pas sur lui. La mine triste, elle termina ses achats. Elle voulait tellement pouvoir s’élancer librement dans les airs sans devoir dépendre d’une « monture ».
Elle n’avait pas péter le budget. Elle était restée sage. Si les légendes sur les dragons et leur trésor étaient belle et bien fondé, c’était une judicieuse idée que de l’être.

- Et alors ?

Elle se referma comme une huitre. Elles étaient deux dans un seul et unique corps. Drakhys n’avait pas eu une vie facile. Elle avait tué la seule personne qui ne l’ait jamais aimé. Depuis cette révélation, elle avait considérablement changé. Elle avait toujours été seule, mais à présent cette solitude la pesait. Bien que cela convienne à Dark, cette mélancolie perpétuelle lui tapait sur les nerfs. Alors elle laissait la plus jeune faire, la conseillant même parfois, pour ne plus paraitre transparente. Alors oui, elle s’affichait, mais n’était-ce pas plutôt un appel au secours ?
Caleb avait mentionné qu’ils iraient manger. Elle avait souri à cela allant même jusqu’à lui dire sous un demi-sourire:

- Attention, ça fini en vrai rendez-vous, professeur.

Elle le suivait au milieu du marché noir, observant les étales mais surtout les marchandises qu’ils mettaient en vue. On trouvait vraiment de tout, c’était impressionnant.
Elle se figea devant l’un d’eux. Les yeux exorbités, le visage décomposé. Sur le présentoir, des parties de corps de dragon étaient exposées. Cœur, griffes, dents, yeux, boyaux. Un gout de bille lui montait dans la bouche et une colère sourde s’insinuait en elle.
Drakhys ne se cachait pas d’adorer Caleb, surtout quand ce dernier avait sa forme de bébé dragon. Drakhys, l’appréciait plus ou moins à sa façon. Elle préférait Sword de toute façon. Et ils étaient tous les deux des dragons. Savoir qu’ils étaient si proches de cet endroit où des gens pouvaient les dé… Non elle refusait d’employer ce mot.
Une aura de ténèbres émanait de son corps. Elle serrait les poings, se plantant ses griffes dans la paume de sa main. Elle commençait à attirer l’attention.

♦Ce n’est pas le moment qu’ils nous remarquent…♦

Remarque très pertinente. Elle prit la main du dragon et partie en le tirant derrière elle. Elle l’entrainant quand une rue adjacente déserte et étroite et s’y enfonça jusqu’à disparaitre de la vue de la rue principale. Elle plaqua l’enseignant contre un mur gardant sa paume appuyé sur son torse, et du coin de l’œil, elle surveilla que personne ne les suivait. Une fois qu’elle fut sure qu’ils étaient seule, elle tourna ses yeux vairon sur Caleb. Dans ses yeux brillait la colère mais aussi l’inquiétude. Elle siffla entre ses dents :

- Mais t’es complétement inconscient ! On n’aurait jamais dû venir ici ! Est-ce que tu te rends comptes que tu risques de te faire dé…

Elle déglutit péniblement. Les deux personnalités étaient parfaitement en phase car en accord parfait sur la situation. Ses ténèbres c’était renforcé et les dissimulaient au regard possiblement indiscret. Elle dégageait une très grande puissance.
Oui elle faisait la leçon à son propre professeur. Après tout ce n’était qu’un tout petit bébé.
Elle émit un claquement de langue et le libéra. Elle ferma les yeux et essaya de rappeler ses ténèbres à elle. Elles s’estompèrent mais restaient toujours présente. Sa colère envers ses trafiquants était bien trop grande. Elle reviendrait ultérieurement s’assuré que ce trafic cesse… C’était une certitude.
Elle avait passé une excellente soirée. Caleb l’avait presque traité comme une vraie princesse. C’était agréable.

- On devrait rentrer, c’est dangereux pour vous ici…

Elle ne regardait plus le jeune homme. Mais sa voix s’était sensiblement radoucie. Drakhys ne supportait pas cette menace à peine dissimulé au-dessus du dragon. En plus la quantité de ténèbres qu’elle avait relâchées l’avait fatiguée. Elle s’appuya contre le mur, et leva la tête sur le ciel étoilé.

Intéressant seulement ? Cette robe ne lui faisait pas vraiment l’effet escompté mais tant pis, elle lui plaisait et si lui n’appréciait pas, d’autre le ferait à sa place.
Il avait payé comme promis et en vrai maitre de la galanterie il portait ses paquets.
Elle leva un sourcil étonné quand il déclara qu’il pensait que ça en était déjà un. C’était mignon, à moins qu’il essaie de se racheter pour ce qu’il c’était passer dans la cuisine plus tôt. Si c’était le cas, il n’avait pas à le faire, elle était parfaitement consentante, elle avait eu ce qu’elle voulait. A moins qu’il regrettait. Elle l’avait dévisagé, s’interrogeant quelque peu. Puis il avait continué leur route.

Après l’avoir sermonné il lui apprit que si elle cherchait, elle finira également par trouver des « morceaux » de vampire. Cela lui était parfaitement égal. Des morceaux de fées, d’elfes, de vampires, de tout ce qu’il voulait, mais l’idée qu’on puisse découper ses créatures si magnifique que sont les dragons, la révulsait complétement. Elle ne décolérait pas. Sword avait disparu depuis longtemps, sans dire à personne où il était partit. Même pas à Shintaro. Elle allait souvent errer dans le cimetière près de sa crypte espérant sentir son énergie. Avait-il fini en pièce détachés ? Un gout de bile lui remonta dans la bouche et son estomac fit un nœud.

Caleb l’attira dans ses bras, interrompant ses pensées et alors qu’elle levait les yeux vers lui, se demandant ce qu’il lui prenait, il l’embrassa sur le nez. Elle papillonna des yeux, désarçonnée. Il lui assura qu’ils ne risquaient rien. Elle se fichait éperdument de ce qui pouvait bien lui arriver. Si elle devait mourir ici, mise en pièce pour être revendu au plus offrant, et bien, bon débarrât. Cependant, elle ne permettrait pas qu’il arrive quoi que ce soit au bébé dragon.

Peu convaincue, elle le suivit, serrant sa main dans la sienne, le regard sombre, attentive au moindre fait et geste des personnes autour d’eux.
Il l’entraina dans un restaurant très chic. Rien qu’à la devanture, elle sut immédiatement que ça couterai une blinde, rien que de poser ses fesses sur une chaine devait être facturé. Un serveur était venu prendre leur commande. Elle regarda le dragon, perplexe. Elle n’était pas du tout de ce monde. Elle avait grandi dans la rue et pour ne pas devoir vendre son corps (ce que Darkhys avait quand même fini par faire quand ce dernier avait eu fini de se former) elle avait chanté dans la rue pour gagner quelques pièces pour lui permettre de se vêtir à peu près correctement. Elle avait également trouvé dans le dessin une forme d’échappatoire. Vendant certain de ses croquis à ceux qui s’y intéressaient…
Ses yeux parcourrait la carte, les noms des plats complexes et à rallonges. Finalement, il vint à son secourt en lui indiquant un kir au sang.
Elle acquiesça au regard interrogateur du serveur et celui reprit ses cartes avec un air guindé avant de repartir. Elle le regarda, se demandant si sa rigidité était due à la présence d’un balai dans le cul… Mais non, rien de ce côté.

Elle revint à Caleb quand celui-ci l’interrogea. Ses joues se tintèrent d’une couleur rosée soutenue. Sa reine… Ah, oui, rien que ça. C’était sans doute un peu trop pour elle. Non, beaucoup trop. Elle plissa les yeux de manière suspecte. Elle pouvait boire trois bouteilles de vodka sans sourciller. Sa régénération la gardait éloignée de l’état d'ébriété. Cependant, quelque chose lui soufflait de se méfier. Il y avait anguille sous roche.

- Pas à ma place, pour être honnête. Je n’ai pas l’habitude de tout ce luxe.

Le serveur revint avec un plateau d’argent sur lequel était dressée leur commande. Il déposa le verre devant elle avec tellement de manières que s’en était presque comique. Elle effleura le rebord du verre de son doigt. Le sang était frais, son odeur l’émoustillait, mais elle fit preuve de retenu. Elle ne pouvait pas se permettre de faire désordre là au milieu et mettre son chevalier servant mal à l’aise.
Elle plongea ses yeux vairons dans ceux, bleu, de Caleb.

- Parlez-moi de vous professeur. Vous ne semblez pas apprécier plus que ça les tenues que j’ai choisies.

Du moment que ça lui plaisait à elle. Cependant, ça ne lui avait pas échappé. Elle trempa ses lèvres dans le liquide carmin de son verre. Le gout était agréable et l’alcool ressortait vraiment, sa légère brulure descendit dans sa gorge. Rien de comparable avec celle que lui infligeait le sang de son démon préférer cependant. Elle lui sourit.

- Quel genre de style affolerait votre petit cœur ?

Elle reposa son verre avec délicatesse sans se défaire du regard du dragon.

Sa tenue actuelle n’était absolument pas appropriée au cadre du lieu. Bien entendu, le personnel ne se permettrait pas de réflexion du moment qu’ils payaient. Enfin, qu’il payait. Il faudrait vraiment qu’elle trouve un travail pour pouvoir avoir un peu de tunes. Ce qu’elle avait mis de côté s’amenuisait à vue d’œil.
Elle sirotait son verre, regardant le dragon mais surtout l’écoutant. Il semblait habitué à ce genre d’endroit. Ça pouvait paraitre logique, s’il suffisait pour lui de saigner du nez pour amasser une fortune. Pourtant, il trouvait ça trop bling-bling. Moui sans doute, les dorures et les moulures étaient omniprésentes. Aux murs, au plafond, qui faisait une hauteur démesuré. Des miroirs partout pour rendre la salle encore plus grande qu’elle ne l’était. Un parquet en bois ciré sans la moindre rayure. Et pour la musique d’ambiance, un piano à queue. Là, en revanche, elle appréciait.
Elle l’écoutait. Oui, elle avait acheté ces tenues avant tout pour elle-même. Cependant, comme il l’avait si judicieusement dit, elle aimait plaire alors elle était toute ouïe sur les gouts du jeune homme. Et puis, ça pourrait être très amusant de le rendre dingue en s’exhibant devant lui dans les tenues qu’il préférait. Elle but une nouvelle gorgée du liquide vermillon. Elle termina le premier verre et on vint lui en resservir un second. Caleb avait également prit cette boisson et se débarrassait d’une première assiette.

Elle se cala au fond du siège, attentive, mais parfaitement étonnée. Elle avait envie de rire. Mais elle s’abstient, un petit sourire amusé presque tendre au coin des lèvres. C’est vrai qu’il était mignon et que contre toute attente c’était un enfant. Peut-être était-ce pour cela qu’elle voulait le protéger. Pourtant, il savait parfaitement être homme également. C’était déconcertant. Elle posa son coude sur la table et son menton dans sa main. De l’autre, elle tournait le pied de son verre. Elle connaissait un petit peu les mangas, mais surtout pour la musique. La langue japonaise était délicieuse à chanter, elle avait rapidement maitrisé quelques chants pour ajouter de l’exotisme à ses spectacles de rue.

- Le ridicule ne tue pas et ce qui ne tue pas, rend plus fort.

Elle souriait toujours. Étrangement, elle commençait à avoir chaud. Ce qui pour elle était absolument inhabituel. Son corps étant mort et ne fonctionnant que parce-qu’ elle lui apportait du sang régulièrement, toute chaleur l’avait quittée depuis plus de deux siècles. Elle avait chaud que dans de rare occasion. Quand le démon lui donnait son sang ou quand il la tenait dans ses bras et quand elle prenait des douches ou des bains bouillants. Cependant aucune de ses conditions n’étaient remplie à cet instant. Mais c’était agréable. Elle était en charmante compagnie.

- Cuir noir, type SM…

Elle avait lâché ça avec un sourire provocateur. Elle l'informa qu'elle aimait les vêtements prêts du corps, qui mettaient en valeur ses formes. Elle prit une nouvelle gorgée et constata qu’elle avait vidé son second verre. Tout semblait se dérouler au ralentit autour d’elle. Elle plissa les yeux, sa vue lui jouait-elle des tours ? Elle fixa son verre, ses verres… non son verre… Mais arrêtez de bouger… Elle leva les yeux sur le dragon. L’alcool… Ainsi mélangé dans le sang, il lui faisait un effet dix fois supérieur à celui pure. Elle déglutit.

♦T’es bourrée ma grande♦
♣Pas vrai…♣
♦Oh que si…. *rire* et je ne suis pas mieux♦

Elle pouffa de rire… Nom de Dieu ça n’allait pas du tout. Le serveur se pointait déjà pour remplir de nouveau son verre. Deux choix s’offraient à elle, soit elle s’enfonçait dans la bassesse encore plus, soit elle arrêtait là et demandait à rentrer. Elle regarda le serveur qui commençait à pencher la bouteille. Il avait le visage de son père. Elle le fixa, les yeux brillant. L’image se troubla et il lui sourit, il était redevenu le serveur normal et son verre était de nouveau plein. Elle se frotta les yeux et fini par repousser son verre. Elle n’arrivait plus à distinguer la réalité. Elle se leva. Elle voulait sortir prendre l’air. Elle se tint à la chaise. Il était étrange le sol, pourquoi n’était-il pas régulier, bon sang… ?

Elle avait souri pour le moins intéresser à sa déclaration quand il avait affirmé avoir toute la panoplie. Elle n’en doutait pas une seule seconde. Vu comment elles s’étaient retrouvées pendue au plafond, prisonnière de son bon vouloir, il devait parfaitement maitriser le sujet. C’était fort excitant.

Mais à l’heure qu’il était, elle n’arrivait plus à réfléchir. Le monde tournait dans une danse effrénée dont elle n’arrivait pas à suivre le mouvement. Ses jambes ne la portaient plus vraiment et elle finit sur les genoux du dragon qu’il l’avait rattrapé, lui évitant un désagréable moment en publique. Il lui parla mais elle ne comprenait pas vraiment, elle s’en fichait, elle était bien là. Elle se cala, la tête sur son épaule, tournée vers son cou. Elle n’avait nullement l’envie de la mordre, elle avait suffisamment bu pour le reste de la semaine pour le coup. Elle regardait la ligne que dessinait sa pomme d’Adam remontant ses yeux sur son menton puis ses lèvres qui s’entrouvraient pour laisser passer de la nourriture. Elle cligna des yeux. Il était si mignon son petit bébé dragon… Elle voulut l’embêter encore, passer sa main dans ses cheveux, mais elle n’avait pas la force. L’alcool et la chaleur de son corps contre lequel elle était semblait lui absorber toute ses forces. Elle ferma les yeux et s’accrocha mollement à son cou quand il la souleva.

Après cela, elle n’avait plus que de vague images et sensations. Des voix et des visages qu’elle ne connaissait absolument pas. Une sensation étrangement douloureuse sur sa joue. Le vent sur son visage. Elle entrouvrit les yeux sur le ciel étoilé et les referma aussitôt. Elle se sentit déposée dans son lit. Enfin c’est ce qu’elle pensa parce-qu’ on la recouvrait avec des draps, après qu’on lui est retiré ses chaussures. Elle sentit une douce chaleur sur le picotement de sa joue, un sourire se dessina sur ses lèvres et elle se retourna pour replonger dans les bras de Morphée. Sauf que ce dernier ne lui apporta que des cauchemars douloureux.

Elle se réveilla le lendemain dans une matinée déjà bien avancé. Elle ouvrit ses yeux sur le plafond de sa chambre. Elle avait froid et ce bien qu’il faisait largement bon dans la pièce. Elle papillonna des yeux assaillit par un mal de tête scandaleux. Elle porta sa main au front. Pourquoi elle souffrait comme ça. Ce n’était pas la première fois qu’elle buvait pourtant. Ca ne lui faisait rien en général… Est-ce que Caleb le savait qu’il lui servirait une boisson qu’il la saoulerait ? Elle tourna la tête et vit un papier sur sa table de chevet. Elle tendit le bras et s’en saisit. Elle se gratta la joue, ça la picotait de manière pour le moins étrange. Ses yeux parcoururent les premiers mots et un sourire naissait sur ses lèvres. Ouai, ça avait été cool comme soirée. Il avait été un vrai prince avec elle pas de doute là-dessus.
Attendez…., qu’elle farce ? Le fait qu’il l’avait rendue saoul ? Un gros doute naissait dans son esprit. Dans ce simple mot, il y avait beaucoup trop d’information pour son pauvre cerveau ratatiné. Comment ça c’était le petit frère de Sword ? Sword ??? « Son » Sword ? Elle s’assit dans son lit en sursaut. Comment ça il la trouvait beaucoup mieux comme ça ? Elle rejeta les draps qui s’écrasèrent contre le mur et se précipita à la salle de bain.

- Oh putain…

Elle regardait une jeune femme blonde, coiffée avec deux couettes dont le bout des cheveux était respectivement bleu et rose. Son visage arborait un petit cœur d’un noir prononcé juste sous l’œil droit. Elle l’effleura. Elle passa la main sous l’eau et le frotta. Elle se griffa mais rien n’y fit. Il avait coupé ses long cheveux et les avaient coloré en blond, bleu et rose et il avait apposé sa marque sur elle. Ses yeux s’assombrirent alors qu’elle se retenait au lavabo. Ce dernier se fendillait autour de ses doigts tellement elle le serait fort. Son aura se dégageait d’elle. Noire, glaciale, instable. Elle releva ses yeux sur son reflet…

- CALEBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBB !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Elle avait hurlée de toutes ses forces. Son énergie explosa littéralement, le miroir, les vitres, la douche tous vola en éclat. Les portes furent pulvérisées ne laissant que des éclats de bois à leur emplacement. Le lavabo fut détruit et un jet d’eau le remplaçait, inondant la pièce. Elle s’était retenue pour ne pas faire voler l’école complète en éclat comme elle l’avait fait quand elle était petite.
Agenouillé au sol, elle exultait de rage. Le petit picotement sur sa joue lui rappela la présence de la marque du bébé dragon. C’était le petit frère de Sword et s’attaqué à lui revenait à s’attaqué à son ténébreux compagnon.
La vengeance était un plat qui se mangeait froid, et quand elle le dégusterait, il serait givré…