C'était joli la forêt vierge tropicale. Mais ça n'avait pas le moindre sens que j'y sois puisque je m'étais endormi auprès d'Eirik la nuit dernière. Et je n'étais pas somnambule, donc impossible que j'aie ouvert un portail dans mon sommeil pour finir dans un endroit inconnu. Habillé d'un maillot de bains rouge, d'un pantacourt kaki taille basse et de mon manteau rouge, j'étais aussi équipé de mes bottes qui me permettaient de marcher sur n'importe quelle terrain. Fronçant les sourcils, je me levai pour regarder autour de moi. Pas d'Eirik à l'horizon.

-Hum... Je sens que je vais avoir des ennuis.

Je remarquai enfin un sac avec mon nom dessus, vit ce qu'il contenait et haussai les épaules. Ça ne m'aidait pas vraiment à comprendre ce qu'il se passait. Mais bon, ce n'était pas grave, ce n'était qu'une nouvelle aventure de plus. Je mis donc le sac sur son dos et je me décidai à sortir de la forêt. Je ne devais pas être loin de la mer parce que je l'entendais. Vu les courtes distances entre les deux, je me devinai sur une île et vu l'état de la forêt, certainement pas un lieu habité.

Débouchant sur la plage, je remarquai que le soleil était tout de même assez haut dans le ciel. J'eus envie d'aller nager mais ça n'était pas réellement le moment de faire l'enfant, pas vrai ? Je sentais des auras autour dont une tout près. Il fallait que je sache qui c'était. Et la réponse me vint bien assez vite.

-DORRRRRIIIIIIAAAAAAANNNN !!!

J'agitai le bras tout en le rejoignant en courant. Je ne savais pas s'il allait me reconnaître vu que j'avais gardé ma forme féminine pour mon étude mais bon, il devait se douter que si la personne qui hurlait connaissait son prénom, ça ne pouvait pas être un ennemi, hein ?

-Coucou ! Tu es là aussi ! Oh, je suis le bibliothécaire, je pense que tu as vécu les événements de Pâques. Je suis restée en femme pour les étudier ! Ça va ?

Ma chevelure rousse voleta autour de mon visage à cause de la brise.

Le vent soufflait sur le visage d’Aurélia. Une brise agréable avec la chaleur de l’été. Du vent ? elle ne se souvenait pourtant pas d’avoir ouvert la fenêtre de sa chambre la veille. Son corps lui amenait une autre sensation. C’était granuleux, chaud. Il y avait aussi une odeur marine, un bruit de vague. Impossible qu'elle soit au lycée. Difficile à croie en tout cas. Cette réflexion finit de la réveiller. La jaune fille ouvrit les yeux. Le ciel était bleu, seulement quelques nuages ça et là. Depuis quand était elle ici ? L’avait-on porté jusque-là ? C’était le plus logique. Elle devait dormir si profondément qu’elle n’avait rien senti. Elle s’assit. Le sol se cassait sous ses doigts. Elle baissa les yeux. Du sable, elle comprenait ses sensations. Le bruit de l’eau au loin. Aurélia regarda au loin. Les vagues venais s’échouer sur la plage. Comment avait-elle bien pu arriver là ? D'abord la peur. Une sorte d'instinct qui la faisait régresser. Non il fallait qu'elle trouve une solution. Elle ne devait pas céder sans raisons. Il fallait réfléchir. Aucun danger pour le moment. Le décor l'aider à se calmer.  C'était peut être un bon moyen pour passer du bon temps. Elle ne connaissait pas les lieux, cependant elle savait que son don la protégeait un minimum. La mer était un bon endroit pour se rafraîchir. Il y avait aussi le bruit du vent dans les arbres. la jeune fille se retourna et aperçu la forêt derrière elle. Ainsi qu’un sac déposé non loin. Pour qui ? Sûrement pour elle. Elle devait d’ailleurs être là seule dans le coins. La jeune fille tenta d’enlever le sable de ses vêtements. Ce qu’elle réussi à moitié. 

Aurélia s’approcha du sac et commença son investigations à l’intérieur. Elle en sorti une bouteille, sympa. Une corde, elle ne voyait pas en quoi ça pourrait lui être utile. Elle continua à fouiller. Un couteau suivit le reste du matériel. Elle retourna le sac. Non rien d’autre. C’était tout de même pauvre. Qu’elle utilité allait-elle avoir de la corde et du couteau ? Elle le verrait plus tard. Que faire à présent ? Rester à bronzer ou bouger ? Vers où ? La forêt, la plage où la mer ? Tout ses possibilités avaient vraiment l’air intéressante. Elle élimina pourtant vite la mer. Elle ne voulait pas laisser son sac sans surveillance avant d’avoir l’assurance d’être seule. Plus qu’à visiter. Il faisait encore beau et les bruits de la mer étaient apaisants. Le sac à nouveau rempli et dans son dos, Aurélia longea la plage. Elle allait passer du bon temps puis elle rentrerait à l’académie. Tiens deux forme au loin. Était-ce d'autres personnes où de simples rochers ? Elle continua de marcher. Elle commençait à avoir soif et sortit sa bouteille. Elle en bu quelques gorgées avant de la ranger. Puis elle se remit en marche. Les forme devenaient plus distincte au fur et à mesure qu'elle s'approchait. Un femme aux cheveux roux et Dorian. Elle fut contente de trouver quelqu'un de connu et vint vers eux.

« bonjour, heu vous avez une idée d'où on est et de comment on est arrivé la ?»

que faire à présent ? Était-ils tous la ? Y avait-il un danger à cet endroit ? Comment retourner au lycée ? La plage était vraiment longue. Une île ? Pourquoi ? Ils en avaient peut-être un bout de réponse.

Il avait semblé à Anazel qu'il n'avait fait que cligner des yeux. Un instant plus tôt, il était dans un studio, en train de composer, bien entouré de ses instruments préférés. L'instant d'après, il s'était retrouvé face à la mer, les cheveux volant dans le vent... Autant dire que c'était un choc. Le jeune démon était même resté bouche bée quelques secondes, avant de baisser les yeux vers sa main vide, qui abritait tantôt son précieux violon...

Par expérience -et c'était vraiment malheureux à dire- Anazel savait très bien ce qu'il venait de se passer. Les directeurs leur faisaient une nouvelle surprise, en espérant que celle-ci soit bonne. Après  tout, ça ne lui avait pas déplut de tenter quelques expériences dans le corps d'une femme la dernière fois, surtout qu'il était tout aussi beau sous forme féminine, mais là, il ne savait pas encore à quoi s'attendre. Il espérait surtout que les directeurs avaient prit soin de son violon, et l'avaient bien rangé à sa place, sinon, il ne répondait plus de rien !

Il remarqua ensuite le sac déposé à ses pieds, et le ramassant, il constata son contenu. C'était une blague ? Est ce qu'il avait l'air d'être du genre à faire du camping ? Anazel soupira en secouant la tête, au moins, ses vêtements n'avaient pas changé, et il était vêtu tout simplement d'un débardeur noir, d'un pantalon assortit avec une épaisse ceinture de cuir, et des bottes solides de la même matière. Au moins, il pourrait bouger sans trop craindre de les abîmer.

Puis, prêtant un peu plus attention à ce qu'il pouvait sentir sur l'île, il détecta des auras plus loin, mais aucune possession. Il les aurait reconnu immédiatement, sans compter qu'il les sentait à distance. Il lui semblait pourtant que l'une d'elle était vaguement connue, mais impossible de remettre un visage dessus pour le moment. Du coup, sans plus faire de manière, Anazel étendit ses ailes en gardant le reste de sa nature dissimulé, et décolla pour les rejoindre, atterrissant en douceur à quelques mètres d'eux. En théorie, cet acte aurait dû être totalement anodin, pourtant, alors qu'il se trouvait dans les air, le démon avait senti une pression dans l'air anormalement élevée, qui l'avait même empêché de voler trop haut. Il fallait croire, que les directeurs ne voulaient pas qu'il rejoigne le continent tout de suite.

Bref, avant toute chose, se présenter. Il réduisit la distance à pied, avant d'être interpellé par un visage qui ne lui semblait pas tout à fait inconnu. Il était sous la forme d'une femme, mais... pas de doute, non... Oh non... Pourquoi cette odieuse, infâme et irrespectueuse créature se trouvait-elle ici ?! Pourquoi avec lui ?! Allait-il se trouver coincé sur cette île avec un tel individu ? Pourvu que sa magnifique, sublime, et parfaite chevelure n'ait pas à subir un nouvel affront...

Après lui avoir lancé un long regard noir, le jeune démon avait finit par détacher son regard de lui, pour offrir un sourire bien plus avenant aux deux autres.

« Bonjour, je suis Anazel. Permettez que je me joigne à vous ? »

Pour le moment du moins. Un peu de compagnie ne lui déplairait pas le temps qu'il trouve comment rentrer... quoi qu'il n'avait pas plus que ça envie de traîner près de ce terroriste de la coiffure.

« Je ne sais pas vous, mais je commence à être lassé de ce genre de plaisanterie. »

Il retint d'ailleurs un nouveau regard pour le bibliothécaire, il devait avoir suffisamment montré qu'il n'appréciait pas plus son humour que celui des directeurs.

Si je pensais que c'était une plaisanterie des Directeurs ? Sans doute ! Il avait un sacré bon sens de l'humour ces deux là, si j'avais pu les rencontrer plus tôt, j'aurais ri bien plus, plus tôt dans ma vie. Par contre, si moi j'étais ravi, j'avais l'impression que Dorian était plutôt inquiet des résultats de toute cette affaire. Bien que je ne voyais pas pourquoi, je ne sentais rien d'hostile, ici. Tout au plus, nous allions jouer au Robinson Crusoé et nous amuser comme des petits fous.

-Oh oui, sûrement que c'en est une mais on va passer un super bon moment, j'en suis sûr ! Il me manque juste Eirik pour que tout soit au crin !

Au crin ou au poil ? Bah, aucune importance. Je tournai sur moi-même, me rendant compte qu'une autre personne débarquait. Encore une tête connue, cette petite venait souvent à la bibliothèque. Mais je ne retenais pas son nom. En même temps, mine de rien, c'était un miracle que j'ai su retenir celui de Dorian. Je ne l'avais pas revu depuis un moment après tout... En fait, depuis Noël si je me souvenais bien. Ça faisait loin. Enfin, la jeune fille nous salua et j'en fis de même avant de me concentrer parce qu'il y avait une aura que je connaissais qui nous fonçait dessus.

J'eus un sourire ravi ! Wouah, c'était moi ou sa chevelure était encore plus belle qu'avant ? Monsieur Bleu était toujours du style à être le plus beau, on avait tous l'air de plébéiens à côté. Je me retins de rire à son regard, il m'en voulait encore pour ma blague ? Ça faisait presque un an maintenant que je l'avais faite, il ne devrait pas être si susceptible, c'était mauvais pour le mental.

-Bonjour monsieur Bleu ! Ça fait plaisir de vous revoir !

Et je ris à la question de Dorian.

-Sûrement, ça ne serait pas marrant si l'on pouvait partir quand on en a envie ! Quant à s'entendre, je promets à monsieur Bleu de ne pas lui faire de blagues. En plus, je n'en ai pas sous la main.

Ça devrait le rassurer non ? Par contre, qui allait être le chef ? Parce que même si j'étais un "adulte" ici, je n'avais pas tellement envie de mener ces trois élèves à la baguette. C'était l'été ! Les vacances ! Et puis cet endroit était un bon exercice pour qu'ils apprennent à se débrouiller en pleine nature ! Et sans pouvoirs, ce serait encore mieux ! Je tournai encore sur moi-même, pressé de voir ce que l'avenir allait nous réserver.

-Tout d'abord, je pense qu'on devrait choisir un chef qui doit savoir quoi faire. Je vote monsieur Bleu ou Dorian !

La demoiselle semblait trop perdue et lui ajoutait des responsabilités ne me paraissaient pas une bonne idée. Bon, maintenant, y'avait juste à espérer qu'ils ne me choisiraient pas.

Peu après qu’elle eut rejoint le groupe un battement se fit entendre. Aurélia se retourna pour voir un jeune homme. Ses longs cheveux étaient aussi noirs que ses plumes. Il se présenta et demanda à se joindre à eux. Aurélia n’y voyait aucuns problèmes. Elle laissa cependant la parole à ses nouveaux camarades. Elle ne pouvait pas parler à leur place. Anazel ne semblait pas apprécier la femme aux cheveux roux. La jeune fille se demanda pourquoi, sans en poser la question. Ce n’était pas ses affaires après tout. D’après Dorian c’était un coup des directeurs. Bah puisqu’ils étaient là autant en profiter comme ils pourraient.

- Quelqu’un saurait si on est les seuls ici ?

Il y en avait peut-être un qui avait le pouvoir de le savoir. Il était visible que la situation ne convenait pas à Anazel. Pour Aurélia, il y avait bien pire. Se retrouver avec les pouvoirs d’un au lorsqu’on a même pas la maitrise de son propre pouvoir par exemple.

- c’est toujours que de devoir maitriser les pouvoirs d’un autre. Tu peux voler. Je pense qu’ils nous ont laissé nos dons. C’est mieux que rien. Enfin je crois

Dorian enchaîna sur les présentations. Aurélia regarda la rousse. C’était donc Ambroise. Aurélia se souvenait de lui. Il avait une façon étrange de parler parfois. Mais il lui avait donné ce qu’elle cherchait. Ainsi ils ne pouvaient pas partir quand ils le voulaient. Combien de temps allaient-ils rester là ? Que faudrait-il faire pour pouvoir partir ? Comment trouver la nourriture. Elle pensa au couteau. Ils allaient devoir tuer leurs proies. Il allait aussi falloir du feu pour les cuire. Aurélia n’avait jamais chassé. Ambroise proposa un vote. Ils donnaient les responsabilités aux autres. Elle ne se sentait pas de diriger un groupe. Heureusement, elle n’était pas dans le vote. Mais pourquoi ça ne pourrait pas être lui.

- Pourquoi pas toi Ambroise.

Le tutoiement était sorti tout seul de la bouche de la jeune fille. Elle y fit à peine attention. Elle s’adapterait ensuite. Elle attendit les réactions de ses camarades.

Après s'être présenté, Anazel laissa Ambroise et l'autre homme parler entre eux, s'intéressant plus à la demoiselle. Elle semblait plus frêle et renfermée que les autres. Il lui semblait l'avoir déjà croisée dans l'établissement, mais ne jamais lui avoir adressé la parole avant aujourd'hui.

« Il n'y a personne d'autre. Pour le moment du moins, qui sait comment ça va tourner... »

Après, il s'intéressa à nouveau à ce qu'il se disait à côté. Le bibliothécaire avait voulut le rassurer, mais Anazel ne savait absolument pas si sa parole valait quelque chose. Enfin pour le moment, vu qu'il n'avait pas spécialement envie de se bagarrer, il aller en rester là. Mais franchement, ce surnom qu'il répétait sans cesse l'agaçait à lui remémorer cet événement désastreux. Si il avait décidé de passer l'éponge, à le lui rappeler sans cesse ça allait se montrer beaucoup plus difficile.

« Je vous en prie, vous pouvez m'appeler par mon nom, nous ne sommes plus des inconnus après tout... »

Dorian résuma les présentations, et le démon hocha la tête à l'appel de son nom. Il préférait vraiment ça à n'importe lequel des surnoms qu'on pourrait lui sortir. Par contre l'idée d'élire un chef lui fit tout de suite hausser un sourcil en croisant les bras. Lui ou Dorian ? La demoiselle proposa à Ambroise de prendre le commandement, et immédiatement un gros stop se dessina dans l'esprit du démon. C'était une idée dangereuse ça.

« Nous pouvons aussi très bien nous en sortir en démocratie, non ? »

Il était absolument inconcevable qu'Anazel suive les ordres de qui que ce soit. Personne ne lui donnait d'ordre, et pour l'instant, le seul qu'il connaissait des trois ne méritait pas pour le moment qu'il respecte une quelconque autorité. Ce qui ne voulait pas dire qu'il ne le respectait pas pour autant, lui et ses choix, bien entendu. Quand au fait de se débattre pour être nommé chef, non. Quelle idée ! Le pouvoir, il ne le cherchait pas, on le lui apportait ! Donc, tant qu'on ne voudrait pas clairement de lui comme chef, il ne voudrait pas l'être, et il ne voulait pas non plus être commandé. Oui, le démon était un calvaire.

« Je ne vois pas spécialement l'intérêt d’élire un chef maintenant, déjà parce qu'on ne se connaît pas tous, et ensuite parce qu'on ne sait pas ce qu'il nous attend. Je pense que chacun a ses qualités et peut se montrer utile au groupe, alors je serai d'avis à ce que pour l'instant nous restions tel quel, et nous aviserons plus tard. »

Son regard se porta sur le... la rousse avec un sourire.

« Nous devrions pouvoir exprimer nos avis sans nous étriper. »

Oui, il lançait une plaisanterie ! On ne pourra pas dire qu'il ne faisait pas d'effort pour faire la paix. Même de mauvaise humeur, et rancunier comme il l'était, Anazel saurait se tenir, et il restait d'avis que l'échange serait la meilleure chose pour avancer pour le moment. Après, si ils tenaient tant que ça à avoir un chef, soit. Qu'ils s'y amusent, mais ça risquer de très vite l'ennuyer.

Oh, monsieur Bleu n'aimait pas que je l'appelle monsieur Bleu. Sûrement que ça lui rappelait cette blague qu'il avait pris comme une humiliation publique. Soit, mais je n'étais pas certain de retenir son prénom et ça allait encore se gâter pour moi à ce sujet. Pourquoi je ne retenais jamais ces informations là, hein ? Tiens, je me demandais si les positrons continuaient à croître en nombre dans l'univers... Non, il ne fallait pas que je commence à partir dans ce genre de pensées. Puis la petite osa me proposer en chef. Moi ? Elle était folle... A moins que c'était parce que j'étais l'adulte du groupe mais non, définitivement non. Par contre, la suite me fit sourire.

-Donc vous votez pour "demos" et "cratos", le pouvoir au peuple. Merveilleux !

Par contre, je savais plus ou moins ce qui nous attendait. Un long moment sur une île déserte où l'on avait devoir s'abriter, trouver à manger... Jouer les Robinson Crusoë... Hum, où était Vendredi ? Il faudrait que je le trouve mine de rien, pour ne pas devenir fou... Avant que je ne me souvienne que j'en avais trois et que je n'allais pas soliloquer tout seul avec les arbres. Je me frottais la tête en me forçant à écouter leurs réflexions. Et je hochai la tête aux dires de Dorian.

-Pas seulement tranquille mais avec de l'eau. Vous aurez besoin de vous hydrater, surtout avec la chaleur qu'il fait, c'est très important. De plus, il serait bon de savoir ce que chacun sait faire en survie.

Sauf que techniquement, je savais tout mais je n'avais besoin de rien. L'eau dans l'air me suffisait, je n'étais absolument pas obligé de manger même si je le faisais habituellement. En fait, je pourrais passer tout mon temps en fumée près d'un feu et attendre que cette épreuve de survie cesse. Mais ce ne serait pas responsable de ma part, ils auraient besoin de mon aide à un moment ou un autre. Si bien que j'attendis que nous ayons fini de faire un tour de parole tous avant d'ajouter.

-Je suis sûr qu'on s'en sortira bien. Maintenant, il nous faut une direction et trouver notre point d'eau.

Et quand la direction fut choisie, j'y allais sans me presser, ayant cependant abandonner l'idée de garder des pieds. Je me connaissais assez pour savoir que vu la situation, j'allais être particulièrement distrait par toute la faune et la flore de l'île et ça commença assez rapidement bien que je faisais de mon mieux pour ne pas traîner. Je savais que j'allais devoir me restreindre au maximum si je ne voulais pas les énerver. Surtout monsieur Bleu... Mince, j'avais déjà oublié son prénom... Quand je me disais dans les ennuis, je ne plaisantais pas.

Heureusement, au bout d'une heure, parce que ça n'était pas si facile pour tout le monde de marcher dans cette jungle dense, nous trouvâmes l'endroit idéal pour un campement. A l'air libre. Il ne semblait pas y avoir de formation géologique comme une montagne ou un volcan en ces lieux. En même temps, comme je le soupçonnais entièrement créer par les Directeurs... Passons, ça n'avait pas d'importance. Je remplis la gourde qu'il y avait dans mon sac au cas où même si je n'en avais pas besoin et je regardais toujours autour.

-Je pense qu'il faudrait déjà dégager un peu la place et faire un feu. Les feux, c'est toujours important.

Surtout si nous ne voulions pas mourir de froid.

Les idées étaient bonne pour le moment Aurélia n’avait rien de plus à dire. Pour vivre le corps avait besoin d’eau et de nourriture. Quoi qu’avec un ou deux mini repas, elle était encore en vie. Elle n’avait pas vraiment envie de revivre cette expérience. Elle secoua la tête. C’était du passé, il ne fallait plus y penser. La jeune fille suivit ses camarade vers le lieu de bivouaque. Maintenant on avait de l’eau. Il fallait du bois pour le feu.

- je vais aller chercher du bois

Aurélia partit ramasser du bois. Elle le réunis avec sa corde et utilisa son pouvoir pour porter le tout. Elle amena ensuite son paquet jusqu’au campement. Elle regarda ses camarades. Y en avait il un qui savait faire du feu ?

- bon s’il y en a un qui sait comment faire du feu qu’il se présente. Je ne peux que faire voler les objets, mais rien de plus. À présent qu’on à trouvé ce lieu et si tout le monde est pour y rester, il faudrait peut-être se faire un abri. Enfin je crois. On ne sait pas ce qui traîne dans cette forêt

La jeune fille ne parla pas de la disparition d’objet. Ce dont arrivait au hasard. Elle ne l’avait pas assez étudié. Elle n’en avait pas eut le temps. Même soft un abri pourrait aider la vie du groupe. D’autant qu’avec son pouvoir elle pouvait maintenir plusieurs bran ou autre en même temps. Mais auraient-ils ce qu’ils faut pour faire tenir la cabane ? Bonne question. C’était à réfléchir. Pour le moment elle avait seulement proposés. C’était déjà quelque chose. Elle en avait fait du chemin. Jamais elle n’aurait osé proposer quoi que ce soit auparavant.

Son avis fut très vite supporté par Dorian, et rapidement voté à l’unanimité, ce qui en soit était un véritable soulagement. Le jeune démon n’avait pas du tout envie de se prendre la tête avec ce genre de choses. D’ailleurs, il n’était pas réellement sûr de rester avec le groupe tout le long de l’aventure, tout dépendrait des évènements à venir et de la cohésion générale. Ils décidèrent qu’il leur fallait trouver un campement et de quoi se nourrir, mais avant de se mettre en route, Ambroise demanda à en savoir plus sur les capacités de chacun.

Bon déjà, un problème risquait d’assez vite se poser : il ne savait pas faire grand-chose. En tout cas, pas grand-chose qui risquait d’être utile dans la situation présente. En même temps, il n’en avait jamais eu besoin puisqu’on faisait en général tout pour lui, et même quand son temple avait été détruit et qu’il s’était retrouvé seul, il n’avait pas eu besoin de faire quoi que ce soit, puisque sa résistance naturelle était bien suffisante pour lui faire tenir le coup, et voyager jusqu’à trouver de nouvelles proies.

« Personnellement, je n’ai besoin que d’eau et de sang de temps en temps. Ou de viande rouge crue à la limite. Le reste, ce n’est qu’un détail de confort. Sinon, je n’ai pas tellement d’expérience en survie, et je contrôle le vent si ça peut être utile.»

Autant le dire tout de suite, sinon il allait être ennuyé si il leur prenait l’envie de cuire toute la viande, ce ne serait pas vraiment un régime adapté pour lui. Quant à son pouvoir, pas besoin de le cacher, Ambroise en avait déjà fait les frais, même si cette ennuyante boule de fumée s’en était sortie. Bref, après que tout le monde se soit exprimé, ils s’étaient mis en route, et Anazel leur avait parlé de la rivière qu’il avait repérée en survolant l’île.

Après une petite heure de marche, ils s’étaient mis d’accord sur le lieu. La demoiselle ne perdit pas de temps, et partit chercher du bois pour le feu, tandis que la fausse dame parla de faire du ménage. Bon, d’ordinaire, Anazel ne se rabaissait pas à ce genre de besogne, mais il n’avait pas envie d’y passer la journée, en un geste vague il envoya valser le bois mort et les feuilles qui encombraient le sol pour allumer un feu sans risque, puis il s’attaqua à trois vieux arbres pour agrandir la clairière. En fait il n’eut besoin que de les pousser un peu pour les déraciner –bon, il a aussi pris soin de ne pas les faire tomber sur quelqu’un- mais sa première impression restait qu’il n’aimait pas le travail manuel. Il tira rapidement les troncs dans un coin, avant de se tourner vers les autres.

« Est-ce qu’il est possible de construire un abris avec ça ? »

Ça serait dommage de gaspiller. Après… Anazel ne savait absolument pas comment on construisait une cabane, alors avoir les matériaux ne l’avançait pas à grand-chose.

Bon, c'était bien beau tout ce qu'il se passait mais je sentais qu'il fallait que je prépare des choses pour quelques mois pour ses petits et il valait mieux que j'arrête de faire celui qui ne savait pas faire grand chose et que je m'active. Du coup, quand ils eurent fait un peu leur part, surtout monsieur Bleu qui avait vraiment été efficace avec son vent, et la petite qui avait ramassé du bois, je répondis à la question du petit démon en soulevant les rondins de ma fumée, coupant, découpant avec, montant une cabane plus que potable pour les abriter de la pluie et du vent.

Puis, après avoir constaté que Dorian était vraiment allé chasser, je continuais en arranger la pile de branche et de feuilles mortes et j'agitais un bâton rapidement dedans pour que le feu prenne. Quand il fut bien haut, je leur créai quelques filets avec des lianes pour la pêche et je me dispersai dans la forêt pour récupérer les fruits mûres qu'ils pourraient manger sans en prendre trop. Reprenant ma forme humaine avec les fruits dans les bras, je les confiais à mes deux élèves et je leur dis.

-Ça devrait aller comme ça. Pour la viande, si Dorian s'en occupe bel et bien, vous aurez de quoi manger mais faites bien cuire la viande, on ne sait jamais avec les germes et tout le reste. Moi, je vais flotter un peu partout, à plus !

Les jours suivants, j'avais fait un herbier, un imagier d'animaux et j'avais même analysé le sol de l'île de fond en comble. En somme, je m'ennuyais royalement et j'aurais tout fait pour avoir un bouquin à lire. Juste un au moins. J'aidais toujours autant les petits mais franchement, à part jouer parfois avec Dorian, je ne savais pas trop quoi faire. Parce que mine de rien, eux non plus ne savait pas quoi faire. Et je ne pouvais pas toujours avoir les bonnes idées. Et jouer dans la mer, ça allait un moment mais je ne pouvais pas me permettre de trop m'affaiblir, au cas où.

En tout cas, en voyant la fin des vacances arrivés, je n'éprouvais que du soulagement, surtout que le lien que j'avais avec Eirik tirait et que je commençais à me sentir lourd d'une certaine façon. Je n'étais pas encore sûr de pourquoi mais bon, j'aurais préféré que ça n'arrive pas. Rentrer était la seule chose que j'attendais maintenant.

Ma seule consolation, c'était que j'avais réellement bien pris soin de mes élèves. Au moins là dessus, personne ne m'en voudrait... Pas vrai ?

HRP:

Aurélia observait ses camarades. Chacun faisait de son mieux pour l'installation du campement. Le pouvoir du vent était pas mal pour le débrayage du terrain. Dorian partait a la chasse. La vie s'organisait. Aurélia donnait des coups de main où elle le pouvait. Ils avaient un abri, du feu. Que vouloir de plus ? La jeune fille s'essaya même à la chasse. Que des échecs au départ. Elle finit par demander à Dorian de lui apprendre. S'il ne voulait pas, elle apprendrait par elle même. Au final, en se servant de son don, elle pouvait rester à distance par rapport aux proies. C'était plutôt pas mal. Ça évitait les blessures. Pour les baies ou les champignons, c'était une autre histoire. Elle les laissa à ses camarades. Finalement la routine s'installait.

Tant de choses à faire sur l'île. Entre la chasse et la plage, Aurélia ne voyait pas le temps passer. Quelle joie pour la jeune fille lorsqu'elle attrapa sa première proie. Une sorte de petit lapin. Tuer avait été difficile au départ. Seulement elle voulait participer, aider. Elle finit par s'y résigner. Le sentiment de victoire passant sur les sentiments négatifs, elle les oublia. Un chose qu'elle garderait en tête ce serait cette expérience. Par chance elle connaissait déjà deux personnes. Elle pu en croiser une troisième. Anazel, elle n'oublierait pas son nom.

Les jours avaient fini par passer. L'école commençait à manquer un peu. Juste un peu. Elle avait encore fait des disparition d'objets. Sans comprendre pourquoi ni comment. Il était temps que tout se termine. Elle commençait à avoir hâte de rentrer en cours. Son carnet de croquis allait vite être rempli dès la rentrée. La rentrée. De nouveaux cours, de nouvelles rencontres et peut-être de nouveaux profs. Cela serait sa troisième année dans l'école. Elle avait déjà hâte d'y être. Encore fallait-il qu'aucun monstre ne la dévore. Pour le moment elle n'en avait pas croisé. C'était une bonne chose.

En fin de compte, la construction du camp se déroula sans accrocs. Chacun participa à sa façon, le démon ne fit pas de caprice pour une fois, et accepta même de se faire aider par le bibliothécaire. Très vite, leur camp prit une forme… acceptable. Faut pas déconner non plus, c’était pas le grand luxe, mais c’était suffisant. Dorian s’était chargé de leur premier repas avec Ambroise, qui semblait avoir décidé de toucher à tout.

Une fois ses marques prises, Anazel trouva les jours plutôt longs. Il participait aux tâches quotidienne, comme entretenir le feu, vérifier que la cabane tienne debout, ou ramener quelques fruits de temps en temps, mais il préférait aller chasser ses propres proies. Il se nourrissait d’ordinaire sur des créatures humanoïdes, et déjà que ce régime forcé le mettait de mauvaise humeur, il essayait de ne pas aggraver son cas en se contentant des mêmes proies que les autres, dont le sang ne lui convenait pas forcément, ou n’allait pas en quantité.

Ce qui lui manqua le plus pendant ce séjour, ce furent les distractions. Le jeune démon s’ennuyait fermement, et il se contentait de quelques échanges basiques, mais cordiaux avec ses colocataires lorsqu’il les croisait, pour ne pas leur faire subir son humeur. Il s’était bricolé une plaquette et un crayon de charbon pour noter quelques mélodies qui lui passaient par la tête, avant de se rendre compte qu’il ne reviendrait probablement pas avec à l’école, et que son travail serait tout simplement perdu.

Ensuite, faute de mieux, il passa ses journées à entraîner ses pouvoirs. Il partait à l’autre bout de l’île pendant quelques heures, et travaillait son contrôle du vent, chose qu’il n’avait pas forcément la patience de faire en temps normal, avant de rentrer au camp tous les soirs. Leur séjour s’acheva enfin après ce qui lui parut être une éternité, et c’était un réel soulagement pour le démon de pouvoir retourner à son quotidien, son confort, et  aux quelques compagnies charnelles qui lui avaient manqué autant qu’à son estomac.

Au moins un point positif : il avait plus ou moins oublié sa rancœur envers Ambroise.