Elle n’avait pas résisté quand je lui avais repris le livre des mains et c’était tant mieux. Je ne savais pas exactement ce qu’elle avait lu, mais je me doutais que ça devait avoir un lien avec ce qu’elle avait subi. Je préférais donc rester moi-même dans l’ignorance car j’avais vu avec Vivien que je pouvais rapidement me laisser aller à la colère, quand il s’agissait d’actes de barbaries… Pour tout dire, j’avais pris seul la décision de la porter sans m’inquiéter que cela puisse la gêner. Mais quand elle posa sa tête et que je la sentis se serrer un peu plus dans mes bras, je compris que finalement c’était plus salutaire pour elle que réellement gênant… Bien sûr que j’étais responsable. N’était-ce pas moi qui était venu m’épancher auprès d’elle ? Je lui avais inconsciemment mit un poids sur ses frêles épaules. Si je pouvais remonter le temps, jamais je ne lui aurais dit tout cela. En revanche, je serais tout de même venu pour la rencontrer…
- Je prends cette responsabilité. Je suis l’adulte, le professeur, ne me contrariez pas je vous prie.
J’avais adopté un ton faussement sec et hautain avant de me fendre d’un sourire doux et chaleureux et de lui adresser un clin d’œil. Elle n’était pas dans son assiette et j’étais prêt à donner mon arbre qu’elle ne trouverait pas le sommeil rapidement en la laissant comme ça, dans cet état. Elle m’indiqua le numéro de sa chambre et je me dirigeais donc dans les couloirs. J’espérais que personne n’aurai une soudaine envies de se dégourdir les jambes. Je ne me voyais pas très bien expliquer la présence d’une jeune élève dans mes bras. Bien que je n’aie absolument rien à me reprocher, les faits seraient toujours là… Elle avait remonté un pan de mon manteau pour le ramener sur ses épaules. Je souris faiblement alors qu’elle caressait quelques unes de mes longues mèches blondes. Si j’avais eu ma forme d’évanescence, j’étais persuadé qu’elle ne m’aurait plus quitté…. A l’instar d’Elros… Je sentis mon cœur se fissurer… Mes pensées revinrent à elle alors que je montais quelques marches.
- Cessez de vous excuser Gaia… Votre passé aussi sombre soit-il fait la personne que vous êtes aujourd’hui… Et vous êtes une très belle personne.
Elle entortillait mes cheveux autour de son doigt tandis que je longeais un nouveau couloir. Si mes estimations étaient bonnes, nous devrions tourner la prochaine à droite et entrer dans le couloir des chambres…
- Si vous vous excusez une nouvelle fois, je vous lâche…
Je n’étais absolument pas sérieux, bien entendu, elle pourrait se blesser. Je ralentis mes pas car je quittais le couloir des yeux pour la regarder.
- Toutes mes questions n’ont certes pas été résolues, cependant je suis heureux de vous avoir rencontré et j’ai passé un moment très agréable.
Il fallait absolument que je la détourne de son auto flagellation. Je lui indiquais que pour le reste de mes questions, je faisais confiance au temps pour me les apporter, que toute choses viendraient si on en leurs laissaient le temps. Je m’arrêtais devant la porte qui portait le numéro 5, et je la déposais sur ses jambes, m’assurant qu’elle allait tenir debout. Je souris avec douceur et lui remit une mèche derrière l’oreille effleurant sa joue.
- Cessez de vous rongez ainsi l’esprit. Je me sens beaucoup plus léger grâce à vous.
J’avais l’intime conviction qu’elle resterait persuadée de ses propres paroles. Je lui pris la main avec délicatesse et m’inclinais, une main dans le dos, avant de poser mes lèvres sur le dos de sa main.
- Je vous suis reconnaissant d’avoir porté une oreille attentive à mes problèmes, princesse des ombres….
Je ne savais pas si j’en faisais trop ou pas assez. Une chose était sure pour moi, je ne voulais pas qu’elle ressasse notre conversation toute la nuit pour chercher encore et toujours une solution…
Messages : 122
Date d'inscription : 07/04/2016
Rang :
Sujet: Re: Il est l'heure de se coucher [PV Gaia] Jeu 19 Jan - 23:40
Même si l’Ombre pensait que Monsieur Valàreir n’était aucunement responsable, il n’était clairement pas du même avis. D’un ton sec, qui n’avait rien de convainquant, il indiqua prendre la responsabilité de tout ça et qu’elle n’y avait rien à redire. Même si ces propos étaient tranchés, le sourire et le clin d’œil qui s’ensuivit indiqua clairement qu’il ne cherchait pas à jouer les autoritaires. C’est pour cette raison que la jeune femme ne dit mot, même si elle n’en pensait pas moins.
Continuant d’avancer dans les couloirs en portant Gaia, l’Elfe lui demanda d’arrêter de s’excuser. Il rajouta même que malgré son passé, elle est ce qu’elle est et, selon lui : une très belle personne. Vraiment ?
Ces propos étaient surréalistes pour elle, ce n’était pas possible que ça lui soit destiné. Elle ne s’était jamais considéré comme une belle personne, encore moins comme une très belle personne. Alors, pourquoi disait-il cela ? Qu’est-ce qui lui faisait penser ça ? Tant d’incompréhension dans ce moment qui la gênait un peu.
Cependant cette petite gêne disparue vite lorsque le beau blond fit preuve d’un peu d’humour en la menaçant de la lâcher si elle s’excusait davantage. Que nenni, elle était sure qu’il ne ferait jamais ça ! Toutefois, elle allait quand même faire attention de ne pas encore présenter d’excuse, même si elle se sentait fautive.
Gaia sentit ensuite l’Elfe ralentir légèrement sa marche. Levant la tête vers lui, il avait posé son regard bienveillant sur elle. Alors comme ça, il était heureux de l’avoir rencontré et avait passé un agréable moment ? Ces dires firent grandement plaisir à l’Ombre, d’autant plus qu’ils avaient l’air sincère. Bon, il est vrai qu’elle aurait aimé que leur rencontre ne connaisse pas autant de pics émotionnels si on pouvait la décrire ainsi, mais on ne pouvait retourner dans le passé.
La jeune femme se dit alors qu’elle aussi avait passé un moment très agréable en compagnie de l’Elfe. Elle ne connaissait pas la réelle définition du mot « heureux » mais ce qu’elle ressentait pouvait surement être apparenté à cela. Oui. Elle était surement heureuse. C’était donc sa la sensation que procurait du « bonheur ». Hum. Vraiment étrange.
- Moi aussi je suis heu-reuse de vous avoir rencontré, dit-elle timidement.
Après être revenus sur ces questions qui ne trouveront des réponses que grâce au temps, Monsieur Valàreir posa délicatement l’Ombre. Elle trembla légèrement, bien qu’un peu plus reposée mentalement qu’il y a quelques minutes, elle était quand même fatiguée physiquement. Un peu de sommeil ne serait pas de refus, encore faut-il arriver à le trouver…
Gaia fut légèrement surprise quand l’Elfe effleura sa joue de sa main afin de remettre une de ces mèches noire derrière son oreille. Au début, il avait plutôt l’air mal à l’aise avec les contacts de la jeune femme et désormais, ces contacts venaient de lui. Elle ne put se focaliser plus sur cette analyse car son interlocuteur prit de nouveau la parole.
Il était plus léger désormais ? L’Ombre n’avait pas l’impression d’avoir fait grand-chose pour parvenir à un tel résultat. Cela sonna alors comme une prouesse pour elle. Si elle avait cette faculté d’aider si facilement les gens, elle aimerait le faire davantage. Voilà peut-être un nouvel objectif qu’elle se devait d’atteindre : Aider un maximum ceux qui tendait une main vers elle ? Non, elle se faisait surement des idées. L’inconnue des relations humaines ne pouvait pas réaliser ça aussi facilement…
Monsieur Valàreir fit ensuite quelque chose d’étonnant et de clairement inattendu. Il prit la main de Gaia avec délicatesse avant de s’incliner devant elle et posa ses lèvres sur sa main. Elle sentit alors son cœur faire un bond, ne suspectant absolument pas ce qu’il venait de faire. Elle ne méritait pas tant de sa part, elle était vraiment gênée. Non pas par ce contact mais parce qu’il lui faisait trop d’honneur. Les paroles qui prononcèrent ensuite ne fit que renforcer cela.
Sa reconnaissance, elle l’acceptait même si elle pensait ne pas avoir aidé à grand-chose mais, princesse des ombres ? C’était un peu présomptueux non ? Elle se mordilla la lèvre, gênée par ce dernier terme mais contente de l’entendre dire une nouvelle fois qu’elle avait pu l’aider.
- Et moi je vous suis extrêmement reconnaissante de prendre autant soin de moi…
Gaia enleva délicatement sa main qu’il tenait encore et fit un petit pas vers lui. Elle ne savait pas vraiment pour quelle raison mais elle avait envie de prendre l’Elfe dans ses bras et de le serrer fort contre elle. Ce n’était clairement pas dans sa façon d’être d’avoir ce genre d’envie, c’était comme si elle en avait besoin pour la libérer d’un certain poids, pour se sentir bien…
L’Ombre prit sur elle et osa faire le geste de ses pensées même si elle ne savait pas si elle avait réellement le droit de faire un câlin à un enseignant. Elle prit délicatement l’Elfe dans ses bras et alla se blottir contre lui. Même si la jeune femme était quand même grande, dans ses bras, elle se sentit toute petite, mais un sentiment de bien-être et de protection s’empara d’elle. Etait-ce ce que l’on ressentait quand on était avec quelqu’un que l’on appréciait ?
- J’espère que l’on pourra passer d’autres moments ensemble Monsieur Valàreir… A l’avenir je tacherais de prendre plus sur moi afin de ne pas vous polluez avec mes sentiments négatifs.
Elle le serra un peu plus contre elle et ferma même les yeux, appréciant ce moment dans le doux silence nocturne. Une petite larme roula sur sa joue droite, n’ayant jamais espéré ressentir un jour un sentiment aussi positif et délicat, elle fût vraiment touchée. C’était ça d’avoir quelqu’un sur qui compter ?
Son visage resta le même, toujours aussi figé, mais elle ressentit vraiment quelque chose de nouveau au fond d’elle ce qui la fit sourire intérieurement.
- Vous n’imaginez pas tout ce que vous venez de faire pour moi.
Elle ne savait guère pourquoi mais d’autre larmes roulèrent sur ses joues, pourquoi pleurait-elle ? Elle n’était pas triste pourtant ! Elle se souvint alors qu’elle avait pu observer ce phénomène chez certains humains ; cela leur arrivait de pleurer lorsqu’ils étaient joyeux ou heureux. Elle cacha alors sa tête contre l’épaule de Monsieur Valàreir et le serra encore un peu plus.
- Je ne saurais vous remercier assez Monsieur Valàreir…
Elle marqua une courte une pause avant de reprendre.
- Il doit se faire tard désormais, il va falloir aller dormir un peu...
Effectivement, il était plus que l’heure de rejoindre Morphée mais l’Ombre ne se détachait pas de l’Elfe pour autant, espérant que ce moment dure indéfiniment. Actuellement, toutes ces noires pensées avaient disparues pour laisser place à ce petit halo de bien-être, c’était si agréable…
Messages : 146
Date d'inscription : 05/12/2016
Age : 30
Chambre : N° 5
Rang :
Sujet: Re: Il est l'heure de se coucher [PV Gaia] Dim 22 Jan - 19:36
Je voyais bien que mes propos la perturbaient. Cependant, elle ne se voyait pas à travers mes yeux. J’étais un étranger il y a encore quelque heure… Et elle m’avait tendue la main pour résoudre mon problème, mettant tout son cœur à la tache ce qui avait fini, malheureusement par la blesser. Alors, oui j’affirmais sans l’ombre d’un doute qu’elle était une très belle personne, car peu de gens aurait pris la peine de faire de même… Je fus vraiment heureux de voir des petits scintillements dans son aura quand je lui dis que j’étais content d’avoir fait sa rencontre. Jusque-là, aussi sombre que les ombres, son aura ne m’indiquait pas grand-chose en dehors de ses frémissements. Et voir de faibles couleurs pointer était un incommensurable soulagement. Ils n’avaient pas réussi à la priver d’émotion… J’avais l’impression de sentir une tension se dissipé, car bien que je n’en avais pas parlé, cela me tenais un peu en soucis… Je souris comme je savais si bien le faire quand elle me dit qu’elle était également heureuse de cette rencontre. Il sembla d’ailleurs que ce mot avait une drôle d’impression dans sa bouche.
- Je suis sûr que ce n’est qu’un début…
Je l’avais posé au sol et là encore je m’aperçus de l’impact de mes mots sur elle. J’aurai peut-être dû me taire, surtout si elle n’était pas habituée aux émotions et qu’elle s’y ouvrait à cet instant. Cela devait être fort et j’espérais qu’elle tienne le coup… Elle m’était reconnaissent que je prenne soin d’elle. Je ne riais pas parce-qu’elle semblait bien secouée, mais c’était mon travail ici de prendre soin des élèves. Elle s’avança d’un pas vers moi après avoir retiré sa main de la mienne. Mon regard sur elle était, comme aux premiers instants, doux et bienveillants. Je sentis ses bras se refermer autour de ma taille et venir poser sa tête contre mon épaule. Un peu déstabilisé, je refermais tout de même mes bras sur elle, comme je l’avais fait pour Vivien. Posant une main douce et rassurante sur sa tête pour lui caresser les cheveux. Oui… C’était très clair, je l’avais complètement perturbée… J’étais un idiot. Mais, je pus prendre le temps de me sermonner plus longtemps. Nom d’un elfe, mais où était-elle allé chercher une absurdité pareille ? J’avais vraiment laissé entendre cela ? Je fronçais les sourcils, me repassant le fils de notre discutions jusque-là. Mais enfin, qu’est-ce qui lui avait fait penser ça ?
- Je ne sais pas ce que j’ai fait pour que vous arriviez à une conclusion pareille, mais vous vous trompez lourdement.
Elle me serait toujours contre elle, alors je la gardais contre moi, présument que ce contact lui était nécessaire. Je baissais un peu la tête, ma bouche proche de son oreille je chuchotais.
- Comment pourrais-je être « pollué » par une femme qui porte le nom de notre Mère ?
Ce murmure était doux et profond. Gaia était le nom de notre Mère. Celle qui nous donnait tout. Bien que cette enfant ait vécu une vie difficile, si ce n’est atroce, jusque-là… A aucun moment je ne m’étais sentit polluer… Vraiment, complétement absurde. Il fallait absolument qu’elle s’ôte cette idée de la tête…
- Peut-être pas complétement, mais j’ai ma petite idée…
Les couleurs de son aura se solidifiaient. Je regardais son visage et remarquait le petite perle d’argent qui glissait sur sa joue. Je détachais ma main de ses cheveux pour venir récupérer cette larme avec mon doigt. Elle s’y déposa et je portais ensuite mon doigt à mes lèvres pour venir lécher cette perle. Elle cacha ensuite son visage contre mon épaule, venant se blottir un peu plus contre moi.
- Considérez cette larme comme le plus merveilleux des remerciements.
Bien sûr ça ne m’enchantais pas vraiment de savoir son petit minois baigné de larmes. Mais son cœur se libérait et c’était vraiment un bonheur. Elle fit la remarque pertinente qu’il était tard et qu’il était plus que temps de dormir. Sauf que ses paroles étaient bien loin de ses actes. Toujours calée contre moi, elle ne semblait pas le moins du monde encline à entrer dans sa chambre pour se coucher. Le noir de son aura s’était presque complétement dissipé et je craignais vraiment qu’en la laissant cela provoque une rechute. Je pinçais légèrement les lèvres. Il était hors de question que je rentre dans sa chambre. Un professeur n’avait rien à y faire et encore moins en pleine nuit. Quant à la ramener chez moi, c’était encore pire… Et rester au milieu du couloir… Je retenais un soupir et déverrouillait sa porte de chambre comme j’avais ouvert les portes de la bibliothèque pour en sortir, un peu plus tôt. Une racine assez large prit vie sous nos pieds pour nous faire entrer dans sa chambre. Je laissais la porte ouverte cependant. C’était un compromit… Acceptable. Je la gardais toujours contre moi et, mes yeux devenant plus brillant, un arbre poussa de l’encadrement de sa fenêtre et vint nous cueillir dans ses branches couverte de feuillage, offrant un matelas moelleux. A demi-couché avec la brune sur moi, je caressais doucement ses cheveux.
- Dormez… Je m’en irais quand je me serais assuré que le Dieu du sommeil vous retient dans ses bras…
Je souris avec douceur et mon regard se porta sur le couloir désert alors que je me mis à fredonner un chant que mère me chantait pour m’endormir quand j’étais petit. Il m’était arrivé de nombreuse fois de le chanter pour Elros, comme je le faisais à cet instant pour l’enfant que je tenais contre moi.
Messages : 122
Date d'inscription : 07/04/2016
Rang :
Sujet: Re: Il est l'heure de se coucher [PV Gaia] Mar 24 Jan - 0:34
Blottis contre l’Elfe qui lui caressait doucement les cheveux, intérieurement Gaia souhaitait que ce moment dure plus longtemps. Ce fût tellement reposant pour elle de trouver un tel réconfort dans cet homme qui, en début de soirée, n’était encore qu’un inconnu pour elle. Ce bien-être qu’elle ressentait en ce moment même, elle n’avait rien eu de comparable, sans parler des fois où elle trouvait le repos dans ses ombres. Là c’était vraiment différent, ce n’était pas un ressenti qui provenait de son pouvoir, mais, d’autre chose. Qui était ancré plus profondément en elle et qui n’avait eu que de piètre possibilité pour ressortir. Alors que là, cela faisait doucement surface : un bonheur fragile, doux et encore mal compris.
Cependant la jeune femme ne put s’empêcher de penser aux possibles mauvaises ondes qu’elle avait transmises à Monsieur Valàreir. D’abord en lui parlant de son passé, ensuite en perdant ses forces sur ce foutu bouquin. Elle l’avait touché c’est sûr, et d’ailleurs, c’est ce qu’elle lui fait remarquer. Toutefois, le blond ne l’entendait pas de cette oreille et le fit bien comprendre à Gaia. Il ne comprenait pas une telle réflexion de sa part et elle s’en voulu alors d’avoir tenu pareil propos.
Gaia sentit ensuite l’Elfe baisser la tête avant qu’il ne murmure une question qui fit sourire l’Ombre intérieurement. C’est vrai qu’elle portait le nom de leur Mère, la déesse Gaïa était celle qui avait donné naissance à bon nombre de races divines. C’est d’ailleurs cette question qui lui fit couler une première larme, elle appréciait vraiment ce que faisait Monsieur Valàreir pour elle. Elle voyait bien qu’il essayait de la détourner de ses sombres idées et voulait l’entrainer dans sa lumière. L’Ombre pensa alors que si elle était une très belle personne comme il l’avait dit, l’Elfe lui était une personne exceptionnelle. Et en y réfléchissant, elle aura du mal à vraiment le considérer comme un professeur. Elle le voyait plus comme un… ami ? Même si sa définition personnelle de ce terme était encore vague, il en était surement un, a-m-i.
- Vous marquez un point.
Cette réflexion fit pleurer plus intensément Gaia qui vit l’Elfe récupéré une de ces larmes avec son doigt. Elle essaya alors de comprendre sa réaction avant qu’il ne dépose son doigt sur ses lèvres pour lécher cette petite larme. Suite à cette action, la jeune femme s’était recachée contre l’épaule de Monsieur Valàreir, un peu gênée finalement…
Alors il voyait en cette larme un merveilleux remerciement ? Et bien, elle s’en voyait ravie, car elle ne savait pas comment le remercier assez pour tout ce qu’il avait déjà accompli pour elle. Resserrant son étreinte autour de l’Elfe, elle indiqua, à contre cœur, qu’il était désormais l’heure d’aller dormir. Elle ne voulait absolument pas dormir à cette heure, enfin non, ce n’était pas tout à fait vrai. Elle était fatiguée mais elle voulait encore passer du temps avec Monsieur Valàreir. Elle ne voulait pas quitter ses bras, c’était surement un peu égoïste de sa part, mais elle ne voulait pas mettre fin tout de suite à ce qu’elle ressentait actuellement.
Soudain, elle entendit une porte se déverrouiller, était-ce la sienne ? Effectivement, il s’agissait bien de sa porte de chambre. Elle avait simplement tourné la tête en ne lâchant toujours pas le blond pour vérifier cela. Ensuite, elle sentit quelque chose sous ses pieds qui vinrent les pousser tous deux dans sa chambre. C’était une racine !
Observant attentivement le pouvoir de l’Elfe s’exercer sur le bois environnant, l’Ombre était vraiment fascinée par tout ça. Son pouvoir était vraiment splendide et lui ouvrait tellement de possibilité ! Belle récompense qu’il avait hérité là pour un enfant de la nature. Oh, et voilà qu’un arbre se mit à pousser, prenant comme source l’encadrement de la fenêtre. Ce n’était surement pas qu’une démonstration de son pouvoir qu’il voulait faire, Monsieur Valàreir avait sans doute une idée qui lui trottait l’esprit.
Et c’est cette idée que Gaia ne tarda pas à découvrir. L’arbre avait laissé pousser des branches couvertes de feuillage qui fit office de matelas pour l’Elfe qui s’y installa, sans lâcher l’Ombre de ses bras. Sans y faire vraiment attention, elle avait fermé les yeux lorsqu’ils s’y étaient installés. Les douces caresses dans ses cheveux noirs ne faisaient que renforcer son sentiment de bien-être. Personne n’avait été comme ça avec elle. Encore une fois, elle ne savait comment elle pourrait le rendre à l’Elfe. En plusieurs minutes il avait fait plus que quiconque qu’elle avait croisé depuis la sortie de son enfer…
Ouvrant les yeux et plongeant son regard rouge qui c’était adouci dans celui de son nouvel ami, elle était quelque part touché par le fait qu’il resterait avec elle jusqu’à ce qu’elle trouve le sommeil. Elle lui était vraiment reconnaissante. Il se mit même à fredonner un doux chant pour l’aider à ceci. Cependant la jeune femme ne pouvait s’empêcher de penser aussi à son sommeil à lui, elle espérait fortement qu’une fois parti, il pourra s’endormir dans de bonnes conditions.
- Merci pour tout Mon… Monsieur Valàreir.
Bien qu’elle ait envie de l’appeler Ciryiel, elle n’osa pas. Il restait tout de même un enseignant et elle ne voulait pas lui manquer de respect, surtout avec tout ce qu’il faisait pour elle.
- J’espère que vous arriverez aussi à trouver le sommeil et qu’il vous emportera vers de doux rêves…
Confortablement installée contre l’Elfe, elle ferma les yeux et prit une de ses mains pour la ramener contre elle, plus précisément près de son visage. Elle y déposa un doux baiser avant de redescendre un peu sa main, sans autant la lâcher. Cependant, elle n’y exerçait pas vraiment de pression pour qu’il puisse la retirer.
L’esprit encore chamboulé par tout ce qui venait de ce passer, ses pensées finirent par arrêter de tourner après quelques longues minutes pour vraiment savourer l’instant, cet instant de bonheur, de quiétude… Sa main libre était même passé dans les longs cheveux de l'Elfe pour les caresser doucement, tendrement..
Concentrée sur la douce chanson qu'il lui chantait, sa respiration finit par ralentir, ses muscles commencèrent à se détendre et son visage laissa même apparaitre un futile sourire. Bien que peu voyant, il était quand même là. Morphée la prenait doucement dans ses bras, et elle murmura quelques mots avant de partir avec elle.
- Bonne nuit… Ciryiel.
Messages : 146
Date d'inscription : 05/12/2016
Age : 30
Chambre : N° 5
Rang :
Sujet: Re: Il est l'heure de se coucher [PV Gaia] Mar 24 Jan - 10:32
J’avais souri quand elle avait déclaré que je marquais un point. Mais elle sembla pleurer d’avantage malgré ça. Bien qu’elle n’ait pas énormément de couleur, je voyais bien qu’elle ne pleurait pas de peine, alors je la laissais. Ses larmes venaient terminer leur vie sur mon manteau alors qu’elle cachait son visage contre mon épaule. J’avais fait en sorte que nous soyons bien installés. Elle s’était laissé aller sans protester me confirmant que ma présence était encore requise pour quelque instant. A part aller moi-même me coucher, je n’avais rien d’autre à faire. Et la porte que j’avais laissée ouverte sur le couloir, me permettait de ne pas soumettre ma présence à quelques ambiguïtés. Bien que l’esprit fertile des enfants pouvait largement passer outre… Je caressais doucement ses cheveux, fredonnant ce chant légèrement. Elle s’inquiétait encore et toujours pour moi et ça me touchais. Elle avait pris ma main et l’avait rapproché de son visage pour déposer ses lèvres contre. Je ne l’en empêchais pas, j’avais fait de même quelque minutes plus tôt. Elle me garda près d’elle. Je ne pouvais plus lui caresser les cheveux, bien qu’elle ne tienne fermement ma main droite, tandis que la gauche la tenait contre moi par la taille. N’y voyez pas de geste déplacer. Je ne saurai avoir ce genre de relation avec un élève et encore moins avec une femme… Peu à peu, je sentis son corps devenir plus lourd sur moi alors que ses muscles se relâchaient. Sa respiration se fit plus lente et profonde. Je baissais les yeux sur son visage et je constatais une bien belle naissance. Un début de sourire sur ses lèvres. Elle n’allait pas tarder à commencer son voyage vers le sommeil mais elle m’interpella une dernière fois. Je clignais des yeux et fini par sourire. Je venais callé ma joue contre le sommet de sa tête.
- Bonne nuit Gaia…
Je comptais attendre qu’elle soit dans la phase la plus profonde du sommeil pour partir, car sinon, en la manipulant, je l’aurais réveillée. Je regardais l’obscurité du couloir, laissant mes pensées se perdre. Combien de fois avais-je tenu mon jeune cousin de cette façon ? Il était plus petit bien sûr et ses cheveux étaient tout aussi blonds que les miens. Vivien m’avais déjà donné l’envie de retourner chez moi et Gaia venait la renforcer. J’ouvris brutalement les yeux. Je crois que je m’étais également endormi. La brune était toujours lovée dans mes bras et je constatais qu’elle dormait à point fermé. Au vu du peu de lumière dans la pièce, j’avais dormis à peine une heure. Avec une lenteur calculée et dans le plus grand silence, je mis la jeune femme dans son lit. Je retirais son manteau blanc et ses chaussures ainsi que la fleur dans ses cheveux. Je posais le tout avec soin sur sa table de nuit et remontait les couvertures sur elle. Je me penchais et embrassait son front, lui souhaitant de doux rêves. Mon arbre s’était résorbé et il ne restait plus rien de mon passage hormis cette fleur sur le meuble. Je sortis de la pièce et refermait la porte derrière moi. Une fois dans le couloir je m’étirais un peu et fourrant mes mains dans les poches de mon manteau, je pris la direction de chez moi. La nuit était déjà bien entamée mais je comptais dormir encore un petit peu.
Ciryiel et Elros. Y'a juste à s'imaginer Gaia à la place d'Elros ^^: