Tour obligatoire depuis qu'elle avait commencé ses excès avec les femmes. Elle n'était pas inquiète, elle se sentait bien et elle était une Déesse dans les maladies ne lui faisaient rien. Le problème, c'était ces histoires de transmissibilité. Si elle n'en souffrirait jamais et qu'elle se fichait même de l'idée de ne jamais pouvoir retomber enceinte, ce n'était pas le cas des autres et par respect, elle se présentait donc à l'infirmerie.
Habillement, Erato allait dans le monde humain pour son bilan sanguin mais pas cette fois. Pas avec une Tara si déprimée qu'elle serait capable de faire une bêtise à la moindre absence de la Muse. Elle avait noté que malgré tous ses efforts, l'humeur de la jeune fille stagnait. Elle serra les poings avec cette immense envie de faire du mal à Lenno Maiya. Encore une preuve que l'on ne pouvait pas faire confiance aux hommes, elle l'avait toujours su.
Soupirant, elle entra dans les lieux aseptisés de soins, fronçant le nez face aux odeurs piquantes des médicaments. Mais il n'y avait pas que cela... L'endroit avait changé depuis la dernière fois qu'elle y était venue avec une jeune fille tombée dans les pommes après une partie de jambes en l'air. D'ailleurs, elle ne vit pas l'infirmière qui l'avait accueilli ce jour là. Avançant, elle remarqua un géant, plus loin. Un homme. Décidément... Elle toussota.
-Bonjour. Veuillez m'excuser mais je ne veux faire perdre du temps à personne alors serait-il possible que je vois le responsable dès maintenant ?
En espérant que ce ne soit pas le colosse mais Erato savait qu'elle n'avait aucune chance que ce ne soit pas lui.
-J'ai besoin d'un bilan sanguin, s'il vous plaît.
Sa robe d'été, blanche et bleue, soulignait sa beauté, comme d'habitude. Ses cheveux étaient retenues par un headband marron-doré et des bijoux discrets complétaient sa tenue ainsi que des spartiates. Sa lyre dans son dos, elle continuait de se méfier des lieux tout en semblant à l'aise. Il fallait dire qu'à force de faire des bilans tous les trois mois, elle était habituée aux hôpitaux.
Bilan Erato Assit à son bureau après un grand rangement, nettoyage et classement de dossiers, d’archivages et d’inventaire sur les différents produits à commander. Ankh commandait le matériel qui lui manquait depuis l’ordinateur mis à sa disposition. Bien entendu, face à cela, l’infirmerie était complètement vide et il avait fait partir ses collègues infirmiers pour pouvoir faire tranquillement son travail et aseptiser les différentes pièces en retournant absolument tout. Tout était passé sous la main experte du médecin qui ne supportait pas la saleté. Une sorte de déformation professionnelle à la longue. Ou un petit côté psychopathe, allez savoir. Dans tous les cas, lorsque la femme entra dans l’infirmerie, tout était propre, trop propre même, au point de se demander si on ne devrait pas marcher avec des housses aux pieds pour éviter de salir. Il l’avait entendu arriver mais ne leva les yeux vers elle que lorsqu’elle fut à son niveau. Il se redressa de son siège en cessant promptement ce qu’il était en train de faire pour la saluer d’une inclinaison de la tête. Arborant un sourire jovial.
˝Bonjour à vous. Je suis le responsable des lieux. Que puis-je pour vous ?˝
Une muse… J’avais en face de moi une de ces déesses de la musique qu’avait créée Zeus. Je savais, avec les dossiers que j’avais lu sur les élèves et le personnel de l’école qu’il y en avait une. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle se présente à moi pour un bilan sanguin. Surtout pour un bilan sanguin en réalité. Une tenue typiquement grecque, tandis que la mienne était plutôt orientale sous ma blouse blanche. La seule note de sombre était mon haut à col montant et sans manches noir. Ma veste longue d’un blanc immaculé était accrochée soigneusement au porte-manteau derrière moi. Je me permis de faire le tour du bureau pour inviter ma patiente à aller s’installer sur le siège d’auscultation dans la pièce voisine prévu pour les prises de sang.
˝Si vous voulez bien aller vous installer…˝
Il la laissa pour aller s’installer tandis qu’il partait fermer la porte de l’infirmerie pour éviter que l’on rentre comme dans un poulailler alors qu’il était en plein bilan avec cette jeune femme. Il alla chercher le matériel prévu pour les prises de sang et un dossier vierge qu’il comptait bien remplir de sa nouvelle patiente.
˝Je suis le Docteur Rahim Bêtnafek. Mais vous pouvez m’appeler Ankh. Si je ne me trompe vous êtes une des Hidden de l’école ? Quel est votre nom ?˝
Ce dont j’avais besoin de savoir pour mes dossiers, rangés par classe, rang dans l’école, et ordre alphabétique. Pour le moment, la seule Hidden que j’avais à ma charge pour un suivit était Miss Lewis. Les autres semblent plutôt se débrouiller d’eux même.
˝Pour quelle raison vous faut-il un bilan sanguin ?˝
Parce qu’il y a des tas de recherches et d’orientations lorsqu’on fait un bilan sanguin. Soit il s’agit d’un bilan pour déterminer une maladie, dans ce cas on recherche des éléments bien précis contenus dans le sang, ça peut être une grossesse, mais il ne s’agit pas du cas de cette jeune femme, soit un rhésus, et bien d’autres choses encore. Si je pose cette question ce n’est pas pour l’embêter, bien au contraire.
Elle ne savait pas pourquoi mais voir cet homme heureux de la voir la dérangeait un peu. Il fallait dire que ça ne devrait plaire à personne d'avoir un patient à soigner, quelque médecin que ce soit. Même si ça leur enlevait leur travail. Le colosse s'avéra en plus être le docteur en chef, comme elle l'avait présumé, comme s'il fallait l'achever.
Erato sentit la surprise qui émanait de cet homme. Quoi, elle n'avait pas le droit de faire des bilans sanguins ? C'était réservé à l'élite ? Elle savait qu'elle était en train de s'énerver sans aucune raison apparente mais la taille du soigneur ne la rassurait pas, pas plus que son sexe. Ça allait vraiment devenir mal d'être un homme avec elle, sa misandrie augmentant presque malgré elle. Elle tentait de ne pas avoir d'a priori sur qui que ce soit mais c'était plus fort qu'elle. Qu'on lui pardonne...
-Il le faut bien, nous le savons tous les deux.
Avec soin, Erato enleva sa lyre de son dos et la laissa là où elle ne pourrait gêner le médecin. Elle s'installa de façon semi allongée sur la table d'auscultation, présentant déjà son bras sans aucune appréhension. Alors que l'homme avait le bon sens de fermer la porte de l'infirmerie, que tout ceci reste confidentiel. Un bon point pour lui.
-Je suis Dame Erato Astrapi, Muse et Hidden en charge de la surveillance de la forêt d'Esperanza. Et non, je ne vous appellerai pas par votre prénom dès une première rencontre encore plus alors que vous êtes un homme.
Puisqu'il fallait mettre les pieds dans le plat, elle le ferait. Elle préférait qu'il ait plus ou moins conscience de sa répugnance envers la gent masculine pour qu'il la touche le moins possible. Quelle délicatesse, quel tact avait cet individu de toute façon de son côté en lui demandant ainsi pourquoi elle voulait un bilan sanguin. Elle faillit soupirer mais elle se retint, à quoi bon... Et puis, il était en droit de savoir s'il allait la voir tous les trois mois.
-A cause de ce que les humains appellent MST. J'ai été une porteuse saine de certaines d'entre elles dans une autre incarnation, si bien que quand je l'ai su, je me suis promis de toujours faire attention pour mes partenaires.
Elle le regarda dans les yeux.
-Je parle de femmes.
Qu'il ne se fasse pas la moindre illusion même si elle voyait qu'il était profondément amoureux de quelqu'un. La luxure n'allait pas toujours avec l'amour, elle le savait bien la première vu son poste. Elle posa la tête sur le papier protégeant le siège de consultation, gardant bien son regard bleu glace sur l'homme. C'était plus fort qu'elle, quelque chose lui disait de se méfier. Qu'ils étaient... du même niveau. Ou quelque chose comme ça, c'était difficile à saisir.
Bilan Erato Bien que le ton de la jeune femme soit sarcastique et froid, Ankh garda son calme et prépara son matériel pour effectuer la prise de sang demandée. Lorsqu’Erato s’était présentée à lui, il lui offrit un sourire bienveillant malgré ses propos. Son acerbité semblait dater d’une certaine haine envers la caste masculine. Ce que le médecin ne chercha pas vraiment à relever. Elle semblait tout de même faire des efforts pour être le moins désagréable au possible. C’est ce qu’il ressentait. D’ailleurs, il avait pu constater ce changement soudain de son aura lorsqu’il avait affirmé qu’il était le gérant de ces lieux et le médecin par la même occasion.
˝Qu’à cela ne tienne… Pardonnez mon offense à votre encontre.˝ Répondis-je calmement.
Pour autant, je préférais effectivement qu’on m’appelle par mon nom lorsque je ne connais pas. Ce qui n’est malheureusement pas le cas de tout le monde.
Il se prépara et se mis à ses côtés le temps qu’elle lui réponde. Normalement, ils devraient être tranquilles pour faire la prise de sang, et de toute évidence, si quelqu’un entrait dans l’infirmerie, il lui dirait d’attendre dehors ou de se mettre dans la salle voisine. Il l’écouta attentivement et lui jeta un coup d’œil lorsqu’il eut terminé sa préparation d’aiguille et de tubes. Puis se tourna vers elle avec un fin sourire et la fixa.
˝Je l’avais compris…˝
Vu son caractère et sa façon d’être avec moi, comme ce qu’elle vient de me dire, je suis bien conscient qu’elle semble légèrement misanthrope sur les bords et je ne vais pas la blâmer pour cet état de fait. C’est juste dommage ou dérangeant qu’elle mette les hommes dans le même panier au final. Nous ne sommes pas tous pareil. Cependant si le débat venait à être posé, je compte bien me défendre à ce sujet. Contrairement à elle, j’ai un petit côté anthropophobe à cause de mon vécu avec l’humanité en général. Même si je ne le montre pas ou que ça ne se voit pas.
Il commença à préparer son bras pour la piquer, utilisant un désinfectant, son élastique pour ralentir le flux, et chercha la veine la plus abondante avant de traverser la peau en évitant les terminaisons nerveuses afin que ce soit le moins douloureux au possible. Une fois l’aiguille plantée, il plaça les tubes qui se remplirent rapidement, l’un après l’autre. Et une fois la prise effectuée, il retira délicatement l’aiguille et désinfecta à nouveau pour retirer le sang éventuel qui risquait de perler hors de la plaie. Il plaça un petit pansement pour faire cesser toute hémorragie et jeta l’aiguille dans une poubelle à déchets biologiques sur la table voisine.
˝C’est terminé, vous pouvez vous relever en douceur… Vous risquez d’avoir la tête qui tourne.˝
Je m’apprêtais à aller déposer les flacons dans la centrifugeuse pour les analyses quand sa question m’arrêta dans ma lancée. Je me tournais de nouveau vers cette jeune femme et la fixais. Mon sourire s’élargit doucement à la commissure de mes lèvres.
˝Disons que nous sommes cousins par nos origines et religions.˝
La Grèce et l’Égypte antiques étaient basées presque à la même période dans les écrits historiques et s’étaient croisés. Cependant, les croyances égyptiennes étaient ancrées bien avant, et les dieux de ce peuple existaient avant ceux des romains. Cependant, il savait que cette réponse ne suffirait pas et n’aiderait pas forcément Erato à comprendre. C’est pourquoi après être allé déposer le sang pour les analyses il revint vers elle. S’apprêtant à lui donner tout de même une barre céréale si jamais elle avait besoin d’un peu de sucre pour ne pas tomber dans les pommes. Même s’il en doutait très franchement.
˝Pour répondre plus explicitement à cette question, je suis un avatar. Hôte d’un dieu d’Égypte qu’on nomme Anubis.˝
Je ne m’en cachais pas. Elle était la première à me poser cette question. Donc j’y répondais sans me dire qu’il y aurait des conséquences par la suite. Nous étions dans une école de créatures toutes aussi fascinantes qu’intrigantes. Et je ne voyais pas pourquoi je cacherais ce que j’étais. Seuls les véritables curieux auraient la réponse à leurs doutes. Bien entendu, j’ose dire ce que je suis, mais je ne suis pas du genre à le crier sur tous les toits et me faire voir tel un narcisse invétéré. J’aimais à rester discret.
˝Et si j’affole vos instincts, c’est probablement parce que vous devez ressentir l’aura de ce dieu qui sommeille en moi.˝
Offense ? Mais c'était qu'il parlait bien malgré son allure de colosse mal famée. Oui, elle exagérait un peu, il n'était pas si mal si elle se forçait à être complètement objective mais elle ne saurait lui trouver la grâce qu'elle recherchait toujours chez ses partenaires. Même Ryry était complètement à côté niveau grâce, c'était sa forme féminine qui le sauvait un tant soit peu. Ça, et le fait qu'il sache la supporter quand elle se montrait complètement immonde. Elle doutait que Tara soit capable d'affronter sa mauvaise humeur, surtout en ce moment où elle avait le moral six pieds sous terre.
L'acte médical fut rapide et efficace. Preuve qu'il méritait son niveau. Erato avait regardé couler son sang sans aucune appréhension ou peur. Du sang, c'était juste du sang... Un liquide vital, certes, mais ce n'était pas lui qui l'empêcherait de se réincarner si on la tuait. Elle esquissa un sourire amusé aux dires du médecin. La tête qui tournait juste pour ça ? Non, elle était assez forte pour éviter d'avoir l'air faible après un truc pareil.
-J'irai bien, merci de vous en souciez.
La Muse ne se redressa pas de suite pour autant, continuant d'observer l'homme alors qu'il poursuivait lui-même sa tâche. Voir son sang allait dans cette petite machine qui permettait de dépister tout et n'importe quoi...
Erato se redressa seulement quand le docteur commença à répondre à sa question. Cousins ? Elle se souviendrait de lui et elle était certaine de ne l'avoir jamais croi... Oh... L'Egypte. Mais il n'était pas le dieu Anubis lui-même, mais son porteur. Il avait accès à certains pouvoirs mais ne pouvait s'octroyer le rang de dieu comme elle pouvait se le permettre. Elle descendit de la table d'auscultation, fit quelques pas en veillant à ne pas se faire maladroite. Là, elle s'étira, mais sans quitter l'homme des yeux.
-Le dieu des morts... Qui vit. Tant de contradictions mais il serait injuste qu'il ne puisse pas le faire. Et parfois, la mort est une forme de vie.
Erato esquissa un nouveau sourire.
-Jugez-vous donc vos patients ? Avez-vous eu envie de les mener dans l'autre royaume ?
Oui, la Muse n'allait pas retenir ses questions. Comme elle aurait répondu aux siennes s'il avait osé. Peut-être le ferait-il. Elle récupéra sa lyre, fit entendre quelques notes à la fois joyeuses et taquines. Le défiant un peu du regard, même si c'était complètement puéril. Il était rare qu'elle croise des gens qui pouvaient comprendre ce qu'être une divinité pouvait signifier. Ces prières auxquelles il fallait répondre. Ces prêtres qui s'allouaient des droits qu'ils ne leur avaient pas donner...
-S'est-on servi de vous ? Je parierai que oui.
Les notes se firent plus menaçantes.
-Mais c'est étrange, je sens beaucoup d'amour en vous. Et juste cela. Qui que soit votre amour, il doit se sentir amoureux que vous teniez autant à lui. Il est votre monde plus que tout le reste.
Bilan Erato Il hocha la tête. Se doutant pertinemment qu’elle n’était pas fragile pour autant, mais qu’il préférait tout de même prévenir des fois que le déséquilibre et le tournis lui prenne à se relever trop vite. Il termina de mettre le sang en centrifugeuse pour se tourner vers la muse et esquisser un léger sourire. Bien qu’elle montre un certain agacement au personnage masculin, cette femme semblait être tout de même quelqu’un d’appréciable. Dommage que la gente masculine ne puisse pas observer son comportement moins tendu et plus ouvert à son insu.
Je croisais les bras sous mon poitrail, resserrant légèrement mes côtes tout en écoutant ce que la muse avait à me dire. En effet, le dieu des morts qui vit, mais c’est encore plus complexe que cela.
˝Vous-même le savez mieux que quiconque… La vie, qu’est-ce ? Et qu’est-ce que la mort au final pour une créature qui peut à l’infini se réincarner en récupérant son savoir d’antan ? Contrairement à ce que beaucoup pensent, la mort n’est pas néfaste.˝
Il ferma brièvement les yeux. Puis reprit en fixant de nouveau Erato. Cette question était un peu dérisoire à partir du moment où il ne jugeait que les morts et non les vivants. Le jugement qu’il pouvait se faire de la vie d’autrui, ce n’est pas forcément le même que dans leur mort.
˝Je ne juge que les morts. Bien qu’il m’arrive souvent, en croisant des « morts-vivants » de vouloir les amener à leur renouveau avec un jugement adapté. Pour moi, ce n’est pas normal qu’ils puissent encore se mouvoir et j’ai beaucoup de mal à supporter de voir leur esprit tourmenté par leur pseudo éternité.˝
Elle devait bien comprendre de qui je pouvais parler, les deux frères Ishirama, et Miss Andar pour qui j’avais énormément de mal à concevoir qu’ils puissent continuer à vivre malgré leur corps mort. Cependant, Drakhys était encore un être à part avec l’entité des maux de Pandore en elle.
Il esquissa un léger sourire. Observant le flux constant et vif de son vis-à-vis. Ce qu’il voyait en elle était très intéressant à observer et relativement gracieux. Il ressentait sans mal son côté divin, et ce pouvoir de l’amour et l’érotisme qui coulait en elle. Mais aussi une profonde colère. Une colère qui affluait autant dans ce flux.
˝Contre qui votre colère est-elle tournée, Dame Astrapi ? ˝
Je devais bien me douter un peu, puisqu’elle semblait très viscérale avec les hommes mais j’aimerais tout de même confirmation de la chose. Bien que sa question à mon encontre me renfrogna légèrement. Les notes qu’elle effectuait me paraissaient plus menaçantes à mes oreilles, comme une certaine provocation à ma question précédente. Seulement, si je me renfrognais, ce n’était pas contre elle, mais contre les hommes.
˝Pour être un avatar, il faut que le dieu lui-même porte son dévolu sur vous, et pour cela il faut être choisi, élevé dans un cadre strict, adoré et utilisé comme une poupée sans vie, sans libre arbitre. Vous dire le contraire reviendrait à vous mentir. ˝
Hors je suis tenu de ne pas mentir envers qui que ce soit. Je le pourrais, mais à quoi bon et pour quoi faire ? C’est dans ma nature et dans mon éducation de ne pas le faire. Parce que j’étais un enfant élu, et que je n’avais pas le droit de cacher les choses ou de mentir à mes suivants. J’ai longtemps été vu comme une divinité puisqu’Anubis était en moi et que j’étais la voix d’Anubis. Je l’ai longtemps subi plus que vécu. C’était néanmoins un honneur pour moi, mais au final, je n’étais libre de rien faire. La suite m’interpella et je la regardais avec un air à la fois faussement étonné et légèrement gêné. Je savais qu’elle pouvait le ressentir, mais le dire de cette manière me perturbait. Je détournais légèrement la tête en souriant, rougissant très légèrement. Penser à Noah me ramenait toujours à un manque inlassable. Elle a su percer en moi si facilement, et je ne m’étonne même pas. Noah est tout pour moi.
˝Il est le seul qui me comprenne… en rapport à ce que j’ai pu vivre. Il est ma lumière. Ca me gêne un peu de parler de ça. Mais vous m’avez percé, quoi de plus normal pour la muse de l’amour et l’érotisme. ˝
Il releva la tête vers elle et lui sourit, un sourire penaud et bienveillant à l’encontre de la jeune femme.
˝Votre colère influe tellement sur la magnificence de cette aura divine qui coule en vous que j’en suis presque peiné. J’espère qu’un jour la noirceur de votre colère s’estompera et disparaitra pour vous rendre aussi radieuse que d’antan. ˝
Cousins par nos origines et les dieux, elle en était une, quoiqu’on en dise, je n’étais que l’apôtre de l’un d’eux pour ma part mais j’avais pu voir tellement de choses depuis le regard de mon hôte. S’il a croisé d’autres dieux, les dieux grecs en font partie. Comme beaucoup d’autres divinités. Ho, bien sûr je me surpris à reconnaître que mes propos pourraient être pris comme des avances et je sursautais un peu, levant les mains pour me rattraper.
˝N’y voyez en rien des avances parce que ça n’était absolument pas mon intention. Comme vous l’avez vu plus tôt, Noah est le seul pour qui je porte mon amour et ma dévotion...˝
Et me voilà mal à l’aise encore une fois. J’espère qu’elle ne va pas s’emporter et s’énerver, je m’en voudrais un peu qu’elle m’en veuille pour des propos que je ne voulais pas déplacés à la base.
-Non, la mort est un passage comme un autre. Le problème n'est pas la mort en elle-même, mais la souffrance qu'elle cause à ceux qui restent. Peu de gens savent gérer correctement l'absence. Surtout quand les sentiments sont forts.
Parce que les sentiments étaient le départ de tout, en effet. Sans émotions, impossible de dire que l'on vit, sans mort aussi. Elle n'était pas choquée par son avis sur ce qu'était sa réelle profession. Il avait eu largement le temps de comprendre ce à quoi il servait, pourquoi son rôle était important. Sans compter que quelque part, l'immortalité était vraiment ennuyeuse. Elle ne regrettait pas de mourir et de revenir, elle regrettait juste d'avoir blessé ses sœurs en disparaissant comme elle l'avait fait. Car elle ne doutait pas qu'elles avaient souffert. Les Muses se devaient d'être neuf...
Enfin, Erato se concentra tout de même sur ce que cet avatar lui disait. Ah oui, il ne jugeait que les morts ? Elle se retint de rire. Non, il ne pouvait pas faire cela. Dans le sens où l'on jugeait à chaque seconde tout ce qui se passait autour de soi. Cependant, son jugement devait être réellement plus percutant pour une âme en attente de ses paroles que pour un être qui ignorait complètement qui il pouvait être. Mais elle ne sourit pas plus en l'écoutant au final.
-Et l'on se demande pourquoi je hais l'humanité. J'imagine fort bien combien cela a dû être pesant même si vous étiez adoré dans le même temps.
La Muse le trouva adorable en tout cas pour ce qui concernait son amour. Il était rare qu'un homme se permette de rosir aussi librement en penser à la personne aimée et pour cela, il marqua des points. Sachant que tout les hommes partaient dans son esprit avec un score négatif de cent points, il pouvait se féliciter d'être maintenant à moins soixante-seize. Sachant que Ryry était à moins deux. Et qu'il y stagnait.
-De l'amour, je ne sais pas mais l'érotisme, je ne l'ai pas perdu, c'est certain.
Elle ignorait sa question depuis un moment mais elle finit enfin par y répondre.
-Je dois haïr mon père autant que vous aimez votre compagnon.
Et là, le docteur la surprit. Vraiment. Erato l'écouta déblatérer sur sa noirceur pour ensuite s'emmêler bêtement les pinceaux. Comment aurait-elle pu croire qu'il osait lui faire des avances de toute façon ? Il n'y avait aucune envie de luxure chez le colosse, même en pensant à son ami, il y avait d'abord l'amour et la tendresse qui prédominaient. Si bien que cette fois, elle éclata de rire, sa lyre riant avec elle.
-Oh, par le ciel, mais vous êtes un marrant en fait. Comme si j'aurais pu y penser ne serait-ce qu'une seconde !
Elle avait du mal à cesser de glousser.
-Quant à ma colère, je travaille dessus mais sachez qu'il y a une personne en ce monde qui sache complètement l'apaiser. Cependant, comme cette dernière n'a pas le moral à cause d'un homme, je suis dans un entre deux. Comme j'aimerai le tuer... Mais je ne peux pas, ce serait blessé mon amour.
Erato semblait presque radieuse maintenant, même si sourire tenait plus du narquois que du doux et sincère. Elle rejeta un peu sa chevelure hors de ses épaules, approcha lentement mais sûrement le médecin, sans sa lyre. Elle dut bien sûr lever la tête pour continuer de le regarder dans les yeux.
-Combien de temps cela va-t-il prendre ?
Elle parlait des analyses.
-C'est amusant comme votre amour en dit beaucoup sur vous sans que je veuille savoir tout cela. Vous regrettez son absence et pourtant, vous tenez à être indépendant pour le bonheur de le retrouver chaque soir. Vraiment... Vous êtes amusant.
Et la Muse se doutait qu'il détestait lui être si lisible.
Bilan Erato Lorsque le rire de la muse retenti contre les murs de la pièce le géant fut d'abord surprit avant de finalement être émerveillé par l'aura haute en couleur de la Hidden. Une agréable surprise. Bien qu'il se dit tout de même qu'elle devrait être ainsi plus souvent plutôt que ruminer sa colère. Il lui sourit afin de lui faire comprendre qu'il n'était pas offusqué par son rire. Un marrant... Il me l'était pas vraiment mais si c'était le cas il ne le faisait pas exprès. Au moins son comportement avait le don de faire rire la muse et d'irradier son aura de bons sentiments. Au moins elle avait répondu à sa question qu'elle avait mis en suspend un peu plus tôt. Et il comprenait ce sentiment. Il ressentait la même chose envers Seth, le frère d'Anubis. Mais contrairement à elle, pour lui c'était surtout la colère de son dieu contre son frère et non la sienne. Il feintait souvent la colère plus qu'il ne l'avait réellement. Quand il grognait, ce n'était jamais bien longtemps en général.
˝Votre amour finira par s'épanouir. Puisse-t-elle ne jamais faner.˝
Des paroles sincères pour la muse et un sourire bienveillant de circonstance. Lorsqu'elle s'approcha de lui pour lui demander quand ce sera terminé, il se tourna vers la machine et observa le temps qu'il pourrait rester. Mais ça ne se faisait pas comme ça non plus. Il devait travailler le sang et utiliser des particules spécifiques pour dévoiler certaines mollecules du sang que la machine ne pouvait analyser.
˝Il me reste encore du travail après l'analyse de base de la centrifugeuse. Le mieux serait que vous repassiez demain pour avoir la totalité des résultats.˝
Cependant la suite des propos de la muse me laissèrent encore plus mal. Elle devait savoir et ressentir que je n'aimais pas qu'on arrive à me lire aussi bien quant à l'amour que je ressentais envers Noah. Cependant je ne pouvais rien faire contre ça. Oui, elle avait entièrement raison. Pour moi c'était nécessaire en quelque sorte.
C'était la première fois qu'on le mettait autant mal à l'aise depuis plusieurs années. Il en viendrait presque à aller se cacher dans les ténèbres sous sa forme canine en posant ses pattes sur son museau tellement il était décontenancé par cette lecture si précise de son amour pour Noah.
˝Je suis mitigé entre cette forte envie de rester à ses côtés et celle de constamment bouger pour faire autre chose de mes journées. Je n'apprécie pas la vacuité en règle générale. Mais vous m'avez bien cerné. Je ne supporte pas non plus être loin de lui...˝
C'était très désagréable comme position d'ailleurs. J'avais le sentiment de ne pouvoir rien faire. Et cette contradiction en moi était assez pénible. Mais si Noah pouvait rester immobile des heures avec les enfants, j'avais beaucoup de mal à le supporter et il me fallait bouger au bout de plusieurs minutes d'attentes. Trouver une préoccupation surtout. Et le fait qu'Erato en sache autant rien qu'en voyant l'amour que je ressens pour Noah serait capable de me perturber au point d'être gauche et complètement maladroit. Vraiment perturbant.
˝Mais au moins je vous amuse. Ce qui est en soi une bonne chose. Votre rire fait rayonner votre aura. Et la noirceur disparaît complètement.˝
Je lui souriais. Assez timidement tout de même. Je ne pouvais pas ignorer ce fait. Mes yeux voyaient les auras, l'âme des êtres vivants comme ceux qui étaient morts alors je ne pouvais pas passer à côté de cela. Bien que mon regard se reporta sur un esprit qui passait par là sans pour autant s'arrêter à moi. Quelque part cela me donnait une petite échappatoire sur la conversation actuelle. Je revenais sur la machine qui sonna pour annoncer qu'elle avait terminé la première partie. Je me devais de m'occuper du reste désormais.
˝Si vous etes curieuse vous pouvez toujours rester pendant que je termine vos analyses.˝
Ce qui pourrait nous permettre de discuter un peu plus.
-Vous vous faites presque poétique. Mon âme aurait touché la vôtre ?
Bien entendu, c'était une chose que tout le monde pouvait dire, elle le savait bien. Ça n'avait rien de très recherché ou qui fasse rêver mais cela suggérait tout de même qu'il savait être touché par la beauté des mots quand on savait les manier. Deux points de plus pour lui. Cependant, elle faisait attention à ne pas trop penser à Tara, c'était doux et douloureux à la fois. Elle ne savait toujours pas comment sauver la jeune fille de la dépression dans laquelle elle menaçait encore de s'enfoncer. C'était effrayant de le voir et de ne pouvoir rien faire.
Erato écouta attentivement la suite. Elle avait souhaité faire cet examen mais laisser de son sang à une créature comme elle ne la rassurait pas tellement. Elle savait que la magie de sang n'était pas si habituel dans ce monde à part chez les vampires, cependant, il n'en restait pas moins qu'elle n'avait pas envie de connaître une mauvaise surprise.
-Vous me les donnerez tout de même plus rapidement que les humains qui demandent une semaine. En même temps, ils traitent tant de personnes.
La Muse regarda encore cette fameuse machine qui aidait le médecin dans son travail alors qu'il traitait sûrement les informations qu'elle lui avait donné. Elle voyait bien que cette contradiction en lui le rendait quand même un peu chèvre mais il apprenait à faire avec. Il en était toujours ainsi, il fallait apprendre à faire avec les armes que l'on avait qu'elles soient aiguisées ou non.
-Bien sûr que je vous ai cerné sur ce point mais c'est sûrement l'une de seules échelles où je pourrais vous comprendre sans mal. Le reste, non seulement, cela ne m'intéresse pas mais en plus qu'en ferais-je ? Votre vie en elle-même n'a rien à voir avec moi. Nous nous croiserons, nous discuterons mais connaître toute votre âme... A mon sens, j'en connais le plus important. Et je pense que vous êtes d'accord avec moi.
Erato tiqua un peu quand le docteur parla de son aura, elle n'avait vraiment pas l'habitude que l'on voit cette part d'elle. Elle ne se sentait pas nue pour autant mais elle se sentait un peu vulnérable. Oh, elle savait bien qu'elle faisait le même effet au colosse, ce qui les mettait finalement sur un pied d'égalité. La noirceur, hein... Elle se tourna élégamment vers la fenêtre, alla s'appuyer contre le mur à côté de celle-ci, les rayons du soleil tombant sur elle.
-En somme, vous aimerez juste que je sois heureuse.
Elle chantonna doucement une courte seconde.
-Je ne pense pas que cette noirceur soit un mal. Je ne pense pas qu'être triste soit mal aussi. Le malheur, c'est du bonheur qui se repose et si l'on était toujours heureux, comment serions nous que nous sommes heureux parfois ? Il faut de tout, qu'on se le dise une bonne fois. Et je n'ai pas honte de ne plus être aussi aimable que le suggère mon prénom.
Et finalement, elle retourna s'allonger sur la table d'auscultation, mais sur le côté pour regarder le médecin tout en jouant des petites notes çà et là, comme pour ponctuer la douceur du silence. Son sourire en coin toujours présent, elle chercha à savoir si elle allait se faire curieuse ou non. Avant de repousser quelques mèches blanches.
-Votre ami est aussi un avatar ? Avez-vous peur qu'Anubis se réveille un jour ?
Sa musique se fit plus précise mais toujours douce.
-Oh et... Que pensez-vous des folies du Directeur ?
Bilan EratoIl savait bien parler, en effet. Mais s'il disait cela ce n'était pas tant qu'il aimerait la voir toujours heureuse, la vie n'est jamais forcément ce que l'on souhaite mais dans ces moments de noirceur le bonheur était ces petites intervalles sans soucis que l'on vivait parfois. Le médecin se focalisa sur son examen sanguin et utilisa un nouvel appareil avec un microscope. Bien entendu il restait à l'écoute de la muse, ses chant, ses paroles et ses propos étaient cohérents.
˝Je comprends votre point de vue. Je ne vous demande pas forcément d'être heureuse constamment, personne ne le peut dans un monde tel que celui-ci. ˝
Je relevais la tête pour l'observer, haussant un sourcil en la suivant du regard lorsqu'elle alla s'allonger sur la table d'auscultation. Je souriais interieurement.
˝Je relevais simplement le fait que votre rire et votre sourire étaient rayonnants d'énergie. Faisant ainsi céder cette noirceur habituelle qui ternie votre aura.˝
Je secouais la tête et reprenais mon analyse pour ensuite retranscrire sur ordinateur ce que la machine et moi-même avions trouvés.
Il resta silencieux le temps de fairece qu'il avait à faire. Bien sûr le résultat serait plus rapide que chez les humains. Ce qui était amusant était que l'aura contenue dans le sang qu'il analysait avait le même rayonnement lorsqu'elle semblait détendue et calme. D'une certaine façon c'était amusant à observer.
˝Je dois vous ennuyer à parler de votre aura. Navré, j'ai simplement été surpris sur l'instant. ˝
Je me tournais et observais la muse tout en récupérant le papier qui sortait de l'imprimante.
˝J'en ai terminé avec vos analyses. Vous n'êtes pas séro-positive. De ce côté là rien à signaler, en revanche vous devriez peut-être contacter un gynécologue et lui transmettre vos analyses afin qu'il regarde de plus près pourquoi vous avez un taux supérieur de plaquettes et une hypoglobulinémie. Il se peut que vous ayez quelques petits parasites malgré tout. Rien de bien affolant je vous rassure. ˝
Et je ne voulais aucunement l'offusquer ou la braquer en lui proposant moi-même de lui faire un frottis. Ce peut être gênant surtout si le préfère les femmes aux hommes.
˝En dehors de ceci rien d'anormal. ˝
Après avoir mis les résultats dans une enveloppe il la lui tendit. Puis vinrent des questions plus personnelles, concernant d'abord Noah, puis son avis sur le directeur. Ankh alla s'installer sur un tabouret près de la table d'auscultation.
''Oui, il en est un également. Nous nous sommes bien trouvés. Quand à ce que je pense de la folie du directeur... Eh bien je ne sais pas trop. Je me dis qu'e tant qu'elle ne met personne en danger ça ne peut pas être un mal. Juste probablement agaçant à force. À ce que je saches, nous avons tous un petit brin de folie. ''
Je me permis de sourire à cette dernière phrase. Je pense que le directeur est, malgré cette soit-disant folie une personne qui protège ses élèves et permet aux créatures une vie tranquille dans un monde où nous sommes chassés.
Amusant comme il disait que le monde était difficile à vivre. Beaucoup le pensait, refusant souvent de se dire que le problème, c'était leurs existence. Ou plutôt le fait qu'ils soient trop conscients de leurs existences. Elle avait bien remarqué combien les animaux souffraient bien moins qu'eux de tout cela. Leur savoir était aussi beau que malfaisant à sa façon. La souffrance qu'ils emmagasinaient venait aussi du fait qu'ils ne savaient pas oublier. C'était parce qu'elle ne pouvait pas oublier ce qu'était son père qu'elle n'arrivait pas à avancer sur certaines choses.
Et en être consciente ne changeait pas grand chose.
Erato, les yeux toujours sur le colosse, s'amusa encore de le voir rester encore et toujours si respectueux. Ryry pourrait en prendre de la graine et dans le même temps, si Ryry se faisait si sage, il serait ennuyant. Elle répondit en s'étirant un peu.
-Cela ne me dérange pas. Je sais que les auras savent être surprenantes. Et si vous aimez un peu la mienne, cela me ravit. D'une certaine manière.
La Muse se redressa alors que le médecin disait avoir ses résultats préliminaires. Bien, au moins cela n'aura pas tardé. Elle s'en voudrait tellement de rendre malade Tara. C'était affolant de penser autant à un être, de vouloir lui épargner toutes souffrances. Quelque part, c'était ridicule, la jeune fille et elle étaient très loin d'avoir une telle relation. Mais au cas où. Toujours au cas où. Il valait mieux toujours prévenir que guérir, même si l'état de la Kitsune ne s'arrangerait pas de sitôt.
-Comme je vous l'ai dit, je suis toujours porteuse saine de ce genre de maladie. Mais tant que je n'ai pas le virus, ma compagne ne craint rien, c'est le plus important. J'irai voir le gynécologue puisqu'il le faut.
Erato comptait bien éradiquer quoiqu'il pourrait faire du mal à quelqu'un qui coucherait avec elle. Elle voulait bien faire souffrir, mais pas comme ça. Pas pour avoir eu une nuit de plaisir avec elle. La Muse parcourut les résultats soigneusement et les plia pour les ranger dans sa poche.
-Je vous remercie de ne pas vous être proposé, vous connaissez vraiment le tact et la délicatesse.
Elle composa rapidement un SMS à Tara pour lui faire savoir qu'elle serait de sortie hors de l'établissement et revint au docteur. Vraiment ? Combien de temps supporterait-il les lubies de l'hommes, elle se le demandait. Un sourire en coin, elle se releva, se collant presque au corps de l'homme malgré elle. Elle recula lentement pour sourire au colosse.
-Nous verrons combien de temps votre patience tiendra. Sur ce, je vous dis au revoir, monsieur Bêtnafek. Prenez soin de lui.
Erato récupéra sa lyre après s'être étirée, joua quelques notes sonnant comme une véritable plainte de plaisir avant de faire un clin d’œil au brun, un brin moqueuse. Et enfin, elle s'éclipsa pour se rendre en ville. Ce qu'il ne fallait pas faire pour être en "bonne" santé.