Un ange protège, n’est-ce pas ? Eh bien c’est ce que faisait le père de Johan lorsqu’il rencontra celle qui allait devenir la mère de l’hybride. Il avait été assigné à la protection d’un humain, et suivait parfaitement son rôle, jusqu’à ce qu’il la croise. C’était un soir, il faisait presque nuit. L’humain qu’il devait protéger s’était aventuré en forêt, et il l’avait suivi. C’est alors qu’elle était apparue. Ses yeux aux reflets dorés observaient, non pas l’homme, qu’elle était censée voir seul, mais justement l’ange qui devait le veiller sur lui. De cette rencontre, naquit une amitié entre les deux créatures, puis un amour. Durant ses périodes de protection, il faisait toujours en sorte de la voir. En cachette bien sûr, car les distractions étaient prohibées durant les veilles. De cette relation cachée naquit un bébé, mi loup, mi ange. Tout aurait pu aller très bien pour ce petit trio, mais un des protégés de l’ange eut un accident. Manque de surveillance… L’être divin fut rappelé de force au ciel, ne pouvant même pas dire au revoir à ce petit être qui était son enfant. Une explication. C’est ce que voulaient les anges supérieurs : une raison de sa défaillance à sa mission. Il ne répondit pas. Vous ne le savez peut-être pas, vous appuyant sur les récits qui sont dits d’eux, mais les anges… ne sont pas vraiment des anges – vous m’excuserez le jeu de mot –, ils peuvent s’énerver pour un rien. Surtout les anges supérieurs. Ayant peur de ce qu’ils pourraient faire à sa nouvelle famille, l’ange devenu père ne dit rien. La sentence fut une des pires pour un ange : il perdit ses ailes et perdit le droit d’aller sur Terre. Mais pour un père, savoir son enfant en vie pouvait dépasser toutes les souffrances.

La petite créature grandit, apprenant d’abord à maitriser sa transformation en animal. Au départ, elle ne voulait pas. La première fois qu’elle avait essayé, ça lui avait fait mal. Très mal ! De plus, il n’arrivait pas à prendre entièrement sa forme animale. A force de persuasion, sa mère réussit à le convaincre. C’était son pouvoir, il devait le contrôler. Petit à petit, la douleur due à la transformation diminua. Il réussit même à se changer entièrement en loup. Quand il atteignit l’âge de 14 ans, ses ailes poussèrent, lui causant une vive douleur. Sans vraiment le remarquer, pendant que ses appendices faisaient leur apparition, le jeune Johan n’arrêtait pas de changer de forme. Tantôt loup, tantôt humain. C’est ce qui donna les ailes à sa forme de loup.

L’apparition de ses ailes fit également apparaitre les autres pouvoirs de sa partie ange. D’un seul coup, il commença à entendre, à saisir tout ce que pensaient les gens autour de lui. Son premier réflexe, lorsqu’il comprit ce qu’il se passait, fut bien évidemment de s’éloigner de tout. Plus de gens autour, plus de pensées, enfin tranquille. Enfin c’est ce qu’il pensait. Il y avait trop de pensées, trop de mensonge, trop de choses, trop de gens… Comment allait-il vivre avec toutes ces pensées ? Sa tête allait finir par exploser ! Il finit par se décider à ne pas subir ce pouvoir, mais à le contrôler. Chose difficile, admettons-le, mais il n’avait pas le choix s’il ne voulait pas finir totalement fou. Il s’attela donc à maitriser ce pouvoir et finit tant bien que mal par y arriver.
Le pouvoir du soin, bien qu’il l’ait eu en lui depuis qu’il était devenu ange, ne s’était pas encore manifesté. C’est lorsque sa mère fut blessée sous forme de louve par un chasseur, qu’il montra le bout de son nez. Si tant est qu’un pouvoir ait un nez. Il put ainsi soigner, pompant sa propre énergie pour guérir la blessure de sa mère. Le vertige qu’il eut après eut tôt fait de le prévenir quant aux risques qu’il courrait en recourant à cette méthode. Il choisit donc d’éviter de trop l’utiliser.

Un soir qu’il se promenait dans la forêt, sous forme de loup, il fit un petit somme. En se réveillant, il fut attiré par une lumière assez faible. Curieux, il s’approcha. Une tablette ? Mais que faisait-elle en pleine forêt ? Il secoua la tête et reprit forme humaine, se rhabillant rapidement, avant de jeter un œil. Il y avait même son nom dessus ! Décidément, la curiosité le tenaillait, et elle réussit à le pousser à cliquer sur ce lien.