Je me sentis sonné. Il n'avait pas osé... Non, il n'avait pas osé, hein ? Mais je sentais ma joue brûlait férocement et il me tenait encore par le col. Sauf que je l'avais prévenu. Je l'avais prévenu de ne pas m'énerver plus que je ne l'étais déjà. De quel droit osait-il lever la main sur moi. Oh, ça, ça allait se payer et cher. Il n'était pas mon vampire, il n'avait aucun droit de me materner ou de me traiter de la sorte. La première fois, je m'étais juste senti triste qu'il ne comprenne pas mais là...
Je l'écoutais vaguement parce qu'il était hors de question qu'on puisse penser que je n'écoutais pas et que je n'en faisais qu'à ma tête. Sauf que j'en avais vraiment assez de ses conseils là. Je voulais sortir, il n'aidait en rien et Sword en rajoutait pour me mettre encore plus les nerfs. Je le laissais me poser par terre et redressai mes habits avant de le regarder avec animosité. Oui, j'en étais là et ça n'était pas fini.
-Comme si tu savais où il fallait aller, toi. C'est sûr qu'un vieux vampire en sait toujours plus long que les autres, hein ?
Je ricanai et je me détournai pour continuer la route, marchant bien au centre pour éviter de me faire chopper par les monstres. Personne n'avait jamais réussi à m'irriter autant que lui, même Eirik lors de notre dispute ne m'avait pas donné l'envie de lui faire mal comme Tarô venait de le faire. Il pouvait se féliciter, vraiment.
Arrivant au milieu du couloir, je laissai à nouveau le bas de mon corps se changeait en fumée et je dis à Tarô sans le regarder.
-Cours.
Et je me mis à foncer vers la porte face à nous alors que peu à peu, les cages des monstres s'ouvraient et les laisser sortir. Quelle joie, la prochaine fois que quelqu'un me proposait de fêter Halloween, je lui dirais de se farcir le gros intestin de rats ! Vivants. Je poussai violemment la porte là encore et nous finîmes... dans les cuisines.
A croire que mon estomac me guidait. Sauf que je n'avais pas faim, et qu'en plus, je savais que je ne retrouverai pas Eirik de sitôt. J'étais à vif à ne pas réussir à contrôler ou oublier mes émotions comme d'habitude. En plus, ça puait, le décor était à la fois charmant et dégoûtant. C'était comme être dans une peinture qui ne pouvait pas laisser indifférent quelque soit la perspective sous laquelle on l'observait.
Ça sentait le sang mais je me rappelais que de toute façon, jusque là, aucun monstre ne nous avait réellement fait du mal. Sauf à Sword mais en même temps, la liche avait semblé aimer sa balade alors... Alors au lieu d'essayer de foncer à travers cette salle, je me tournai vers Tarô, l'air mauvais. Ma fumée se répandit autour de lui et finit par entrer par sa bouche et ses narines, emplissant ses poumons. Oh, il avait beau être mort, il avait le réflexe de respirer donc ça allait être très gênant pour lui, assez pour qu'il ait l'impression d'étouffer en tout cas, sans compter que je solidifiais une partie de ma fumée à l'intérieur pour en faire des petites boules de piques qui roulaient dans sur ses alvéoles pulmonaires.
Je me fichais qu'il ait mal. Non, je voulais qu'il ait mal parce que je l'avais prévenu.
-Je t'avais dit de ne pas m'énerver. Ne lève plus jamais la main sur moi.
Qu'il tente de m'attraper, je ne serai que de la fumée pour lui, qu'il tente de me brûler, ça ne me ferait rien, j'étais insensible au feu. En plus, je me nourrissais de la fumée venant du feu non loin alors... Quant au monstre, s'il venait, je le tuerai. Preuve que j'étais vraiment d'humeur massacrante.
-Tu n'es pas Eirik, tu n'avais aucun droit de faire ça.