J'allais bien. Ou en tout cas, j'allais de mieux en mieux. Eirik avait été plus prévenant ces derniers jours. Pas que je m'attendais à ce que ça dure puisque ça n'était pas dans sa nature mais j'appréciais qu'il tente de faire des efforts continus. Et je ne lui en voudrais pas quand il en aurait enfin marre. J'avais bien compris qu'il fallait que je prenne ce qu'il voulait bien me donner sans demander plus. Quoiqu'il en était, mon échange de cadeau s'était bien passé et j'avais laissé le présent offert par le jeune D... par le jeune brun sous l'arbre. Un jour, je me frapperai pour aussi vite oublier les noms et les visages des gens. En tout cas, il était plus que temps que je rentre, il faisait trop froid.

Mais au lieu d'entrer par la porte, ce qui aurait été poli, je passai par les dimensions pour entrer dans la chambre et pouvoir me changer. Ça allait sûrement décontenancer Eirik mais il faisait bien chaud dans la maison et je m'étais dit que quelque chose de plus... sexy lui plairait. Je bataillais donc quelques minutes avec mes couches de vêtements pour finir dans un pantalon en cuir sans sous-vêtement mais j'espérais qu'il ne comprendrait pas ce détail de suite et une chemise blanche quasi transparente avec des broderies d'or pour faire festif. J'enfilai des chaussons plus sobres que mes chaussons lapins et je le rejoignis dans le salon.

Bien sûr, je lui souris dès que je le vis et vins l'embrasser chastement pour un meilleur coucou. J'avais du mal à m'y faire à vivre chez lui quand même, c'était son antre, ça se voyait partout que c'était chez lui. Mais en même temps, je ne m'y sentais pas si mal... Ça restait juste... Une expérience d'un nouveau genre pour moi. Et pour lui aussi certainement. Je pris doucement le verre de vin que je devinais pour moi et le fit tinter contre le sien.

-Tu n'as pas peur de me voir rouler sous la table, chéri ?

Ça pourrait facilement arriver, je ne supportais pas beaucoup l'alcool. Mais je n'allais pas me faire priver de mon verre pour ça.

-Ça sent super bon... Attends, tu as fais le dîner ?

Je m'attendais plus ou moins à ce qu'il mette la table puisque je ne savais pas où se trouvait la moitié des choses. Mais le repas ? Vraiment ? C'était surprenant vu qu'il préférait le sang, le sang et le sang. Je ne savais pas si je devais me sentir gêné ou honoré, vraiment. Je lui fis un autre sourire alors que Glacier venait se frotter à ma jambe et du coup, je racontai à mon vampire.

-J'ai offert un cadeau à un élève. Je pense que tu l'as eu aussi, le message des Directeurs. Il avait l'air très tendu mais je ne sais pas ce qu'il m'a offert bien que ça ressemble beaucoup à un livre...

Je penchai la tête.

-En fait, j'ai deux cadeaux pour toi... Si on peut me considérer comme un cadeau...

Et je rigolai de gêne.

Il semblait que ma tenue faisait mouche ma foi, son sourire se fit tellement grand que ça me surprit un peu. Il pouvait réellement avoir un sourire pareil ? En tout cas, ça voulait assurément dire qu'il était de très bonne humeur et franchement, ça faisait plaisir. Buvant une gorgée de vin, je le laissai rire de moi, pas gêné d'être raillé pour le fait que je ne tenais pas l'alcool. Techniquement, étant de la fumée, il était normal que je ne me sois pas construis une endurance contre quelque chose de liquide. Je rosis aussi. Finir au même endroit, il me donnait presque l'impression qu'il n'allait pas savoir garder ses mains pour lui.

Et il commença déjà à me le prouver en prenant ma main pour la caresser. Ça n'avait l'air de rien comme ça mais je le connaissais et il le faisait exprès pour me faire rougir. Et ça marchait parce que j'avais complètement conscience des quelques idées qui lui trottaient dans la tête. Plus ce que j'avais prévu, c'était certain que ça allait être une longue nuit... Heureusement que je n'aurais pas à me lever tôt le lendemain...

-Cela m'ira très bien, je ne suis pas difficile en nourriture. Un peu normal quand on a connu la faim... Hum, je devrais faire attention à ce que je dis, moi.

Je n'allais pas me mettre à plomber l'ambiance avec mes fichus souvenirs d'enfance.

-Et oui, je me doute que tu me porteras au lit. Ton doudou préféré te manquerait dans la nuit.

Un peu de taquinerie ne pouvait pas faire mal. Sauf si Eirik recommençait à nier tout et n'importe quoi parce qu'il se sentirait gêné. En fait, j'essayais depuis d'éviter les moment où il pourrait me refaire un coup pareil mais là, ça m'avait un peu échappé. En même temps, c'était Noël, je ne devrais pas être sur mes gardes avec mon amant, non ? Tout était dans le mot "devrais". Et il faudrait que je cesse de dériver dans mes pensées où j'allais rater la majeure partie de la soirée.

Quoique en fait, peut-être pas. Je me retrouvai dans les bras d'Eirik qui me caressa le torse, et j'eus l'impression qu'une bouffée de chaleur s'était emparé de moi tellement j'avais pris des couleurs. Et la suite de ses gestes n'arrangea en rien mon état bien que sa claque sur mes fesses me tira un "hep" un peu indigné. Mais je me repris pour faire un peu le malin.

-Ah, la preuve que tu es un pervers ! Tu voulais vérifier si j'ai un sous-vêtement ou pas avec ta claque, pas vrai ?

Je gloussai alors qu'il prenait une autre cigarette. Si ça avait pu avoir un impact sur sa santé, je ne l'aurais pas laissé faire mais là... En plus, ça me servait à faire le plein de forces pour plus tard. Un plus tard que j'évitais tout de même d'imaginer parce qu'on ne savait jamais. Je m'installai à table pendant qu'il apportait la nourriture.

-Quant au cadeau, je ne suis pas surpris que tu ne l'aies pas fait. Ce n'est pas si simple d'offrir quelque chose à un pur inconnu.

Moi, je l'avais fait dans l'esprit de Noël tout simplement. Je souris un peu plus en voyant la nourriture. Si, si, mon vampire allait devoir attendre un peu avant de me plaquer contre une quelconque surface plane. Si ça devait arriver. D'abord mon estomac. Des forces et encore des forces.

-Juste comme ça, tu as fait un cadeau à Tarô ?

Je vis Glacier monter sur la table, à sa place habituelle, devant sa gamelle. Lui aussi voulait son saumon et il regardait Eirik l'air de dire "dépêche-toi, bestiole, on ne fait pas attendre le maître". Plus ça allait, plus la relation entre mon chat et mon vampire m'amusait. A croire qu'ils ne pouvaient vraiment pas se piloter. Ou peut-être que c'était juste un jeu entre eux, aucune idée.

-J'ai aussi un cadeau pour toi, mon chat doux. Tu veux bien lui donner une tranche de saumon, chéri ?

Je reçus un miaulement appréciateur et il ronronna rien qu'en me jetant un œil. J'adorais mon chou doux. Je fis un sourire adorable à Eirik pour qu'il cède sans trop râler.

Non ne pas bugger... Ne pas bugger... Mon joli... corps ? Sérieusement ? D'autres trouveraient ça culcul la cacahuète mais moi, on ne m'avait jamais dit des trucs comme ça. Cependant, c'était pas une raison pour surchauffer déjà. En tout cas, qu'il avoue aussi facilement que je lui manquerai, c'était ça la cause de la chaleur sur mes joues. Et dire que la dernière fois, c'était parti en salto arrière parce qu'il avait préféré me faire mal... C'était comme avoir le bébé et le vieillard en l'espace de moins d'une semaine. La preuve aussi qu'un vampire, quoique l'on fasse, ça restait imprévisible.

-Pas le choix, ce pantalon est trop serré pour mettre quelque chose dessous ! Et tâter le terrain, c'est être un pervers ! Mais ça me va... Parce que c'est toi.

J'avais une mine légèrement boudeuse même si je feintais tout de même pas mal. Je n'aimais pas tellement me faire traiter d'aguicheur mais j'avais conscience que tout cela n'étaient que des taquineries et qu'en fait, j'avais avec moi un Eirik d'excellente humeur même. Le soir du Réveillon de Noël. Si on me l'avait y'a deux mois, je ne l'aurais pas cru tant on passait du temps à se disputer lui et moi. Du coup, en réalité, j'étais d'aussi bonne humeur que lui mais comme il tenait aux gentilles piques, il fallait bien que je fasse semblant d'y réagir. Même si j'avais plutôt envie de rire.

Je le laissai me servir, le remercier tout en le complimentant sur sa technique. Cependant, son soupir me fit lever un sourcil. Qu'avais-je dit de mal ? Oh...

-D'accord. Mais moi je lui ai fais un cadeau. Des maracas avec un livre sur la musique baroque dans lequel il y a des partitions qui ont été un peu oubliés au fil des siècles.

Je ne voyais pas l'utilité de dire que le livre était de moi, mais je supposais que Tarô trouverait bizarre de ne pas voir de nom d'auteur dessus. C'était l'une de mes nombreuses études et je m'étais dit que ça pourrait lui servir alors j'avais pris le temps de tout réécrire sur du parchemin avec une enluminure en or pour les débuts de chapitre et j'avais fait la couverture en carton et cuir. Je me disais que ça lui plairait plus si ça avait un côté un peu ancien même si c'était clairement neuf. Et puis même, mon cadeau pour Eirik ne valait rien à côté de celui-là.

-Et non, je ne me moque pas. Regarde comme il est heureux. Dis-toi que ça te donne des points auprès de lui.

Je n'avais pu m'empêcher de rire quand il m'avait dit que je trichais tout en dégustant mon plat. Simple et raffiné à la fois, ça me plaisait énormément. Glacier me faisait rire à ronronner en mangeant, la preuve qu'il adorait son saumon.

-Si ça c'est triché, que devrais-je dire quand tu prends ton visage de vampire ? Moi je perds complètement mes moyens. Et tu es chou à bouder un peu.

Il me donnait envie de l'embrasser mais comme nous mangions, ce n'était pas tellement une bonne idée. Et puis quelque chose me disait que si je faisais ça, j'étais bon pour finir dans le lit et le dîner serait complètement oublié. Je jetai un œil à mon vampire qui semblait penser à quelque chose d'assez perturbant pour lui et je lui fis un baiser en fumée qui finit sur son joue. Tout en me mettant à parler de pleine lune, de croissance des plantes, de pirates, de vers de terre, de requins lutins, de la pression atmosphérique... Et je me perdis sans m'en rendre compte tout en continuant à festoyer. Quand j'arrivai aux chocolat chaud, je me dis alors qu'il y avait peut-être un souci...

-Je parlais trop... Je me suis perdu...

Et l'air penaud, je les regardais tous les deux. Glacier s'était carrément endormi, bercé par ma voix. Le méchant ! Je finis ma dernière bouchée, me tapotais le ventre.

-Oh, je crois que j'ai besoin d'une pause...

Je me sentais un peu ivre... Avais-je déjà bu trois verres ? A moins que ce soit quatre... Je fis venir les potions que j'avais acheté auprès de la boutique des Directeurs et les montrai à Eirik avec un grand sourire, le regard pétillant.

-Alors, ils ont appelé ça "Piment" les pervers ! Et il paraît que ça donne envie d'essayer de nouveaux jeux sexuels ! T'y crois toi ? Celle là, c'est "Sans limite" et il parait que ça enlève toute pudeur à quelqu'un... Et celle là, je tiens à ce que l'on l'utilise ! C'est "Nuit Étoilée" et ça nous fera un beau ciel dans une bulle... Comme on peut pas faire l'amour dehors... Mais on sera coincé dedans un moment... Y'a tout sur les papiers avec les potions.

Et je gloussai en me levant pour venir passer mes bras autour de lui.

-Tu vas jouer avec moi alors ?

Il avait intérêt à se laisser tenter. Quand il en aurait vraiment envie. J'essayai d'évacuer l'alcool de mon corps pour ne pas continuer à être aussi bizarre. Je remportai déjà une palme, j'avais pas m'en rajouter une deuxième, je ne comptais pas aller faire un tour voir les poissons dans l'océan ce soir, merci. Je voulais rester avec mon Eirik. Na.

Oh. Eh bien tant mieux, je n'allais pas me plaindre si au moins il était juste content d'avoir le cadeau. Mais vraiment, je restais quasiment certain que mon présent ferait mouche auprès de ce professeur de musique bien que la musique baroque soit un peu décriée de par son style un peu convenue. Enfin, j'étais plutôt content aussi qu'une de mes études puissent servir à quelqu'un. Juste que j'espérais que Tarô ne comprendrait pas que c'était moi qui l'avait écrit. Je détestais qu'on reconnaisse mes travaux, surtout quand c'était des proches. C'était beaucoup trop embarrassant. Pas pour les critiques, tous travaux méritaient des critiques mais pour les éloges. Je... Je ne serais sûrement jamais à l'aise avec ça.

-Tu le vois encore comme un enfant ? Il y a combien d'années entre vous deux ?

Parce que ça allait finir par m'inquiéter ça. Déjà qu'il me traitait des fois comme un gosse... Hum... A force, s'il réfléchissait trop, il allait me voir comme un bébé. Et définitivement non, ça ne me disait rien comme délire ça, au contraire s'il fonçait là dedans, j'allais l'éviter pendant des siècles. Parce que je trouvais ça flippant.

La suite me fit faire un peu la moue. Comment ça, je gâtais mon chat ? Il exagérait, vraiment, parce que Glacier était en pleine forme, pas grand, musclé, et avec un pelage que je brossais tous les jours. J'étais sûr qu'il était jaloux de mon pauvre Main Coon mais vu la possessivité d'Eirik c'était plutôt à prévoir. Et donc, il trouvait que ma méthode était déloyale mais pas la sienne. Je rêvais, de quel droit pouvait-il me dire des trucs pareils, hein ? Nos manières de faire se valaient, c'était juste qu'il tenait à donner plus de légitimité à la sienne puisque ça lui permettait de m'avoir en son pouvoir.

-Si t'es même trop chou. Quand tu veux bien.

Et na ! Il avait l'air ravi que les potions soient vraiment là et que je ne me sois pas moqué de lui. Pas que j'avais prévu de le faire, j'avais vraiment fait un achat de gros le jour où je suis allé à cette fameuse boutique. Il me surprit cependant et je ne pus m'empêcher de demander.

-Comment ça, tu en as subis les effets d'une ? Tu ne m'as jamais raconté ça.

Je me fis embrasser d'une façon qui me retourna un peu le cerveau et me fit aussi gémir. Eirik recommençait à poser ses mains sur mon pantalon. J'espérai tout de même qu'il éviterait de me donner une érection dans ce vêtement si moulant, je risquai vite d'être mal à l'aise et d'avoir mal. La réplique qui vint ensuite me fit rire et je me débrouillai d'abord pour ranger les restes sinon Glacier allait manger le saumon. Ni vu, ni inconnu comme on dit. Puis je me levai et pris les potions dans les bras.

-Il va falloir quand même une minute, le temps qu'on aille dans la chambre et que je mette en place la zone. Petit impatient.

Je ris en allant donc dans notre chambre - notre chambre, ça faisait bizarre de le dire - et je renversai peu à peu la potion de Nuit Etoilée, attendant juste que mon vampire y entre avant de refermer derrière lui. Je me retins alors d'avoir l'air émerveillé quand la voûte de la bulle se para d'étoiles, comme promis. C'était vraiment génial, j'en rachèterai à l'occasion. Puis je pris les deux potions restantes après un clin d’œil pour Eirik.

Alors, je me mis à avoir chaud et une envie incroyable de me déshabiller me vint. En même temps, les vêtements, c'était surfait et inutile, je ferai mieux de me promener nu, pas vrai. Je fis un sourire aguicheur à mon amant et je me mis à lui faire un strip-tease, mettant à bonne contribution mes talents en danse. Il manquait juste une barre de pole dance pour que je puisse montrer que j'étais souple... Finalement nu, je me léchai les lèvres en caressant lentement mon corps avant de m'appuyer sur le bord du lit pour lui mettre mes fesses sous le nez. Que je bougeai avec un petit rire tout en lui disant d'une voix sensuelle.

-Je crois que tout ceci est à toi, non ? Et si tu venais y goûter ?

Une partie de moi me disait que ce que je faisais n'était pas du tout normal et que j'étais un ridicule crétin mais clairement, les potions étaient plus fortes puisque je pris l'une de mes fesses pour qu'il voit mon intimité. Je voulais qu'il me bouffe...

Trois ans de différence, ah oui quand même... Pour des gens comme nous, ça pouvait être court comme long trois cent ans... Bien que j'avais à peine plus de deux cents de mon côté. En fait, il ne fallait vraiment pas que je m'étonne de me faire traiter de gosse en permanence en fait... J'oubliais souvent combien il était vieux. Très vieux en fait. Cependant, il me semblait presque intemporel, sûrement parce qu'il avait déjà les cheveux blancs. Non, neige. Comme la neige au dehors.

Oh, euh... Donc, quelqu'un lui avait donné une potion. Pendant la réunion des professeurs. J'aurais bien voulu voir ça mais en même temps, si ses sentiments avaient été inversés... Quoiqu'il ne me connaissait pas à l'époque. Mais euh... C'était qui Daeron ? Ou Black ? Si j'étais le savoir, je l'avais complètement oublié. Complètement zappé. J'espérai juste que ça ne me porterait pas préjudice parce qu'on ne pouvait quand même pas m'en vouloir d'avoir une mémoire de combava.

-Oh... De toute façon, à ce sujet, tu fais bien ce que tu veux.

Et puis il avait dit que c'était avant notre rencontre donc je n'allais pas lui en vouloir, pas vrai ? Ce serait complètement ridicule.

-Et on a bien mieux à faire.

Sous les effets de la potion, j'étais vraiment complètement désinhibé et il était clair que ma petite danse avait déjà rendu mon vampire à moitié fou. Il en avait même pas réussi à se déshabilla tant il avait été fasciné par mon strip-tease. Oh, et je comptais faire pire, tellement pire. La nuit allait être longue et je tenais à ce qu'il oublie tout sauf mon nom. Qu'il oublie le sien n'avait pas d'importance là, il ne devait penser qu'à moi. Je l'avais déjà sur moi rien qu'à moi et ce constat me tira un petit rire alors qu'il me disait de faire attention.

-Pourquoi ne devrais-je pas, chéri ? Je veux ta bite dans mon cul et vite.

Je bougeais mes hanches de façon taquine, gémissant outrageusement quand il me fit sentir son besoin. Je lui arrachai sa chemise tellement hors de propos maintenant et il fallait que je trouve un moyen de me débarrasser de son pantalon si encombrant. Vraiment, il aurait pu avoir l'indécence de se dévêtir pour moi quand même !

-Pour le début, je préférais que tu modères ta force oui... Ce serait dommage de devoir arrêter au premier round parce que tu serais trop fatigué.

Je le taquinais puisque je savais qu'il avait plus d'endurance que moi. J'ajoutai à son oreille.

-Je suis déjà un peu lâche tu sais... Je me suis préparé un peu avant de mettre mon superbe pantalon moulant... J'ai adoré ton sourire quand tu l'as vu.

Et je retournai la situation pour virer enfin ses fichus habits en trop. Avant de m'empaler sur lui sans prévenir, le dos cambré, la bouche en forme de "o" à cause du plaisir de le sentir en moi. Je ne voulais pas attendre, je voulais tout tout de suite et il allait me le donner. Après tout, c'était lui monsieur l'impatient.

-Je préfère la tourner sept fois dans ta bouche chéri. Tu as très bon goût quand je ne sens pas le sang de quelqu'un d'autre que moi entre tes lèvres.

Nous étions donc partis pour un vrai concours d'endurance alors. Oh, je comptais ne pas me laisser vaincre aussi facilement, j'allais sûrement même être une vraie tête de mule et recueillir tout le sperme qu'il pouvait avoir à disposition d'une façon ou d'une autre. D'ailleurs, le fait de l'avoir presque bouche bée était déjà une victoire en soi et la suite ne serait que meilleure. Il me fit un peu rire avec son air mécontent qui dura si peu. Eh oui, chéri, j'allais peut-être la prendre dans le cul mais je n'allais pas être totalement soumis en ce faisant.

Et bon sang, c'était tellement bon de l'avoir en moi que je ne pouvais m'empêcher de le serrer avec mes muscles pour mieux le sentir encore. Mon vampire n'avait aucune patience mais je ne voulais pas qu'il le soit, je voulais être salement baisé au point d'être recouvert de son essence même à l'intérieur. Ma voix variait selon l'angle puisqu'il ne poussait jamais deux fois de la même façon dans cette position. Plus le fait que je me déhanchai de façon anarchique... De toute façon, ce serait trop facile de jouir maintenant, je voulais tout de même que ça dure, encore et encore.

-Baise-moi à fond !

Je n'en voulais pas de la douceur là, je voulais qu'il me prenne comme un gros sex-toy et qu'il tire toute sa jouissance de moi et rien que de moi ! Le fait qu'il change nos positions ne me dérangea absolument pas, je voulais sentir son goût sur ma langue sans l'avoir sucé... Pour le moment. Je savais que je criai sous ses assauts mais c'était juste du plaisir que je ressentais, ça me brûlait les veines, me rendait presque fou. Sauf que ça n'était pas encore le moment de l'être et je me cambrai en gémissant son prénom pour qu'il comprenne combien j'en voulais encore.

-Oui là ! Juste là ! Putain c'est bon ! Oui, oui !

Je levai la main pour me branler de façon totalement anarchique juste pour achever de le rendre cinglé parce que je voyais bien dans ses yeux qu'il perdait totalement pied pour n'être qu'à moi, le mien, le mien...

-Remplis-moi.

Peu importe que je vienne avec lui ou pas sur cette première fois. Tant que c'était moi qui récupérait son jus, tant que c'était moi qu'il marquait comme sien toute la nuit, je m'en fichai. Il réussit tout de même à me faire venir au moment où je m'y attendais le moins et je me salis le torse sans complexe. Me léchant les lèvres parce que j'avais eu ce que je voulais et que ça n'était pas fini.

Je le laissai à peine reprendre son souffle, je ne cherchai pas à récupérer le mien puisque j'étais de la fumée, respirer c'était surfait. Non, je me dégageai tout en souriant de sentir son plaisir couler entre mes cuisses et je l'obligeai à finir à nouveau allongé sur les draps froissés pour le prendre dans ma bouche. Il n'allait pas cesser d'être en forme sitôt, il avait parié, il n'avait plus qu'à assumer parce que je n'allais pas nous laisser une seule seconde de répit. Léchant son gland, je le regardai dans les yeux.

-Cette lumière nocturne te rend encore plus baisable que d'habitude...

Je fis venir à moi la boîte de jouets et fouillai rapidement à l'intérieur pour trouver les menottes que j'en passai une pour le moment. Il dut sentir le métal froid contre son engin si chaud et je gloussai en reprenant ma tâche, le prenant bien au fond de ma gorge tout en montrant le godemiché qui finit entre ses mains. Je le tentais, encore. Je ne savais pas d'où venait mon envie qu'il me violente mais en tout cas, ses griffures dans mon dos n'avaient pas été suffisantes, à peine une entrée en matière. J'étais sûr qu'il pouvait faire beaucoup mieux que ça.

Spoiler:

C'était qu'il appréciait mon grand cochon de vampire, hein... Il aimait sentir sa belle queue dans la gorge. Je sentais ses ongles griffer la peau de mon crâne alors qu'il prenait complètement son pied à être aussi chaudement accueilli dans ma bouche. Je faisais en sorte d'en cajoler chaque centimètre, hors de question de ne pas bien honorer son érection pas vrai ? Je frissonnai quand il m'appela comme si j'avais pensé une seule seconde à m'arrêter. Pas du tout, non, je comptais bien qu'il vienne dans ma bouche... Sauf que je n'avais pas prévu que lui donner le sex-toy allait lui donner envie de retourner la situation.

En tirant sur mes cheveux, il me fit émettre quelque chose entre le gémissement de plaisir et un grognement de protestation. J'étais bien avec son gland grattant ma gorge moi ! En plus, il utilisa sa vélocité pour m'attacher. Vraiment aucune patience, il mériterait d'être celui qui devait être collé au barreau du lit ! Je fis une moue mécontente qui passa clairement inaperçue. Dommage pour lui, avec les potions, son visage naturel ne me subjugua pas comme d'habitude. Par contre, je le trouvais bien mieux sans son masque.

Je me cambrai quand il inséra le sex-toy en moi sans aucune douceur, me tirant un son étranglé. Je bougeai inutilement les bras dans l'envie de mettre mes mains dans ses cheveux. Moi aussi je voulais le toucher, merde à moi d'avoir sorti les mains et merde à lui d'être incapable d'attendre.

-Je voulais avoir ta semence dans ma bouche ! Oh, fucking god ! Hadha jayid !

Il en arrivait même à me refaire parler ma langue natale ce sacré bon suceur ! Je ne pouvais détacher mes yeux de sa tête pour voir ses lèvres si bien entouré mon désir presque lancinant. La main aquatique me fit peur pendant quelques brèves secondes pour ensuite me faire jurer en arabe quand elle se mit à faire bouger le jouet. Je sentais mon corps tressauter autant parce que sa langue faisait des merveilles que parce qu'il me griffait. J'étais sûr que le sang perler et j'étais certain que je serai une épave pour le jour même de Noël mais je m'en foutais, j'en voulais encore et ça s'entendait.

-Eirik, encore oui encore !

Je n'étais pas impatient de venir, ça non, je voulais justement qu'il soit obligé de tout faire pour me prendre cet orgasme là puisqu'il m'avait empêché de finir de lui prendre le sien. C'était à moi de le vider, pas le contraire et il allait finir par le contraire, foi de djinn !

Spoiler:

J'eus un gémissement couplé d'un grognement quand Eirik maintint la base de mon sexe pour que je ne puisse venir. Il voulait même contrôler mes orgasmes à ce point maintenant, ce satané vampire ! Je méritais de venir puisqu'il n'avait pas voulu que je le vide ! Ça n'était pas juste. Mais je ne le dirais pas parce que j'étais certain qu'il rirait et me dirait qu'il n'avait pas à être juste. Ça l'amusait de jouer les vilains celui-là, sauf qu'on pouvait jouer salement à deux. Si d'habitude, je me laissai plutôt manipuler comme je l'entendais, ce serait, ça ne serait pas le cas !

Et puis sans prévenir, il m'arracha le jouet, me faisant émettre encore un son mécontent et je me sentis obligé de serrer mes muscles internes pour avoir encore l'impression d'avoir quelque chose en moi alors que je me sentais tellement vide. Je me mordis la lèvre tout en lui jetant un regard noir. Il n'avait pas le droit d'être content de lui bon sang ! Et là, il se mit à me lécher. Sa langue caressait chaque centimètre qu'il s'était amusé à blesser et j'émettais des espèces de gargouillis pas forcément glamour mais qui prouvait qu'il me faisait un effet monstre. Puis il mordit et je faillis m'étouffer avec ma salive. Il poursuivit son manège plusieurs fois et je finis par plus ou moins comprendre ce qu'il voulait sauf qu'il ne l'aurait pas.

Je ne supplierai pas.

-Tous les coups sont permis... Si je triche, c'est que tu triches aussi...

J'étais essoufflé, étourdi mais je ne manquerai pas de répondant. Je frissonnai violemment alors qu'il s'emparait de moi à nouveau mais avec une telle lenteur que si je n'avais pas été menotté au barreau du lit et quasiment immobilisé par sa poigne, j'aurais tout fait pour accélérer le mouvement. Il voulait me torturer comme ça, ce sale sadique ! Au moins c'était bon de ne plus me sentir si vide mais ça n'arrangeait pas mes envies.

-Je veux jouir... Salaud...

Je savais d'avance que mon insulte ne serait pas bien accueilli mais ça avait été plus fort que moi, il avait fallu que ça sorte. Je secouai la tête alors qu'il continuait à serrer mon érection tandis que la sienne frottait en moi, semblant même s'installer tellement il me donnait peu l'impression de bouger. J'essayai de bouger le bassin pour en avoir plus, refusant de céder si facilement et de lui chanter les supplications qu'il voulait tant entendre. Non, j'étais plus fort que ça, j'étais même un dominant moi aussi normalement ! Je n'allais pas jouer les petites salopes en manque de bite !

-Eirik, bouge !

Ouais, c'était un ordre !

Spoiler:

[ Hrp:Je suis resté gentil tu vois. En attendant ça dérive totalement, c'est assez déstabilisant xD]

Me punir, me punir, il ne pensait qu'à ça alors que je voulais mon orgasme, mon extase, mon sperme qui éclabousserait encore son torse et le mien. J'aurais grogné s'il n'avait pas eu sa main autour mon cou, il se permettait un peu trop de liberté parce qu'il me dominait celui-là. Il serait content si je lui faisais un coup pareil ? Non, bien sûr, mais moi j'étais sensé prendre sans rien dire, hein ? J'eus une telle envie de le mordre et de l'attacher avec ma fumée pour jouer avec lui. Malheureusement pour moi, j'avais choisi un amant qui pouvait me contrer sans mal et même me tuer. Qu'est-ce qui m'avait pris de faire ça, hein ?

-Tu sais que j'étais un dominant. Tu ne peux pas me demander de jouer les petits mignons dans mon état.

J'avais émis cela d'une voix boudeuse malgré le fait qu'il m'étranglait un peu. Je n'avais pas besoin d'air moi. Et de toute façon, je ne pus protester plus longtemps puisqu'il se mit à abuser de mon corps d'une manière... Il voulait me rendre fou, j'en était sûr parce que passer de la pure brute violence à des coups de reins lents... J'avais presque envie de pleurnicher mais non non et non, je ne lâcherai pas l'affaire, je ne supplierai pas ! Il pourrait faire me languir autant qu'il voulait avec la patience qu'il avait, il craquerait le premier.

Et il me le prouva puisqu'il cessa d'alterner pour juste se faire brutal en m'embrassant. Je répondais tout aussi férocement, pas que je prenais cela pour un concours mais juste pour lui rappeler que je n'étais pas fait pour être tout le temps docile comme il se pourrait qu'il voudrait que je sois. Ce fut un soulagement qu'il lâche ma bite, j'avais déjà tellement de pression que j'étais surpris tout de même de ne pas venir dès qu'il me lâcha. Je le sentis me remplir encore pour mon plus grand plaisir bien que je ne sois finalement pas venu. Mais ça n'était pas bien grave, ça allait même m'être très utile pour la suite.

-Merci de le dire.

Même s'il devrait aussi remercier les Directeurs sur ce coup là parce que quelque chose me disait que sans les potions, il ne m'aurait jamais eu comme ça. Je me détachais sans mal en faisant passer mes poignets en fumée et au lieu de rester sur le lit, je créai enfin ma barre de pole dance pour danser autour, me fichant complètement de mes cuisses souillées. Je me masturbais sous ses yeux sans aucune pudeur avec des gémissements qui avaient l'air de donner des idées à son sexe.

Et puis avec un air très taquin, je changeai cette barre en une croix à laquelle j'étais attaché, dos à lui, le ventre contre la fumée. Et ce fut partie le troisième round. Cependant après cet orgasme là, je me sentis bizarre. Ou plutôt à nouveau un peu plus moi-même. Deux heures s'étaient donc écoulé et la potion sans limite était éliminé de mon système. J'étais sûrement aussi rouge que mes cheveux mais pour autant, j'avais toujours des envies très osées. C'était la potion piment ça ? Mais quelle idée j'avais eu de boire ça ?

Je regardais Eirik, certain qu'il allait déjà voir qu'il y avait une différence entre mon regard de maintenant et mon regard de quelques minutes plus tôt. J'étais affligé par mon comportement, pourtant, je voulais encore et encore jouer.

-Eirik, s'il te plait...

Qu'il fasse quelque chose de moi, n'importe quoi. Je baisai sa peau de façon tendre et douce, il fallait qu'il agisse ou peut-être qu'il fallait que je lui donne l'envie d'agir. J'avais mal un peu partout mais je brûlais toujours à l'intérieur avec l'impression que je ne serais jamais assez rassasié de lui. Sauf que même si j'avais envie, je ne trouvais aucune idée à appliquer, il fallait que mon vampire en trouve et je l'embrassai pour l'encourager à reprendre ce rôle auquel il tenait tant.

-Fais moi encore l'amour. J'ai besoin de toi... S'il te plait...

Je bougeai mes hanches pour lui prouver que je n'attendais que lui.

-Fais moi encore tien...

Malgré la gêne, malgré tout... Je me cacherai sous la couette plus tard.

Si la croix avait été en bois, elle m'aurait sûrement écorché les tétons alors quelque part, c'était bien que je sois accroché à quelque chose que ma fumée avait fait. J'avais tellement envie de me cacher mais Eirik m'avait rejoint et il comptait clairement continuer de faire ma fête. Je connaissais une légère douleur sourde partout dans mon corps et quelque chose me soufflait que je ne dormirais probablement pas sous ma forme humaine après tout ça. La caresse de mon vampire me fit frémir, je ne savais pas s'il allait me punir ou pas finalement de l'avoir insulté...

Mais d'ailleurs, qu'est-ce qu'il m'était passé par la tête pour faire ça, hein ?

-Ne me punis, j'ai besoin de toi...

Je n'avais pas pu me retenir de le dire. Son baiser m'avait un peu rassuré mais je restai pas mal chamboulé par ce que j'avais fait pendant les deux heures d'avant. Je n'aurais jamais cru que je puisse faire aussi... pute ? Sans compter qu'avec la deuxième potion, même si je n'étais plus décoincé, j'avais encore des envies bien spéciales... Sa voix à mon oreille me fit trembler de je ne savais quoi. J'avais au moins conscience que je ne pourrais cesser de rougir pendant quelques temps... Mettons une semaine et qu'il pourrait allègrement se moquer de moi.

Mais pour le moment, le plus important, c'était qu'il ne me laisse pas comme ça et quand il évoqua une nouvelle position, une nouvelle vague de chaleur me traversa, me tirant un petit gémissement. De toute façon, j'étais plus ou moins à sa merci, que je me détache de ma propre croix ou pas. Et je voulais savoir ce qu'il allait faire... Note pour moi-même, ne plus prendre ces potions. Plus du tout !

-Eirik...

Il était beaucoup plus doux maintenant qu'il savait que j'avais quelque peu retrouvé mes esprits. Je frémissais autant à cause de sa langue sur son cou, à croire qu'il voulait me mordre, qu'à cause de son sexe en moi qui... Oh bon sang, il allait me rendre fou ! Je gémissais le visage appuyé la croix alors que mon vampire ne pouvait tenir plus longtemps un rythme doux, ce qui ne me surprit pas mais me tira tout de même un son entre plaisir et douleur avant que le plaisir ne prenne l'avantage. Je l'entendais facilement mais j'étais perdu dans les brumes de ma propre extase qui venait à grands pas et qui me fit lever la tête pour voir la voûte d'étoiles au dessus de nous.

Je me rendis dans un cri sonore, les yeux incapables de quitter ces petites lumières qui scintillaient pour nous. Je me sentais épuisé, ravi, douloureux... Tellement d'émotions que j'en avais encore plus le vertige que d'habitude... La croix disparut et je m'effondrai contre le torse d'Eirik, les jambes si faibles que je savais que je n'aurais plus aucune chance de pouvoir marcher avant le lendemain. J'émis alors un rire gêné et j'essayai de cacher mon visage dans son torse. Alors que je brûlais encore et encore à l'intérieur et que presque malgré moi, je cherchais une nouvelle idée pour que mon vampire ait encore envie de me mener à l'orgasme...

Je ne savais même pas si je voulais réellement que tout ceci continue ou non. Ce que je savais, c'était que je ne pouvais pas arrêter alors j'embrassai Eirik, l'appelant à l'aide de cette manière.

Je ne compris pas pourquoi Eirik s'arracher de mes lèvres alors qu'il voulait aussi de ce baiser. Avait-il quelque chose d'important à dire ? J'en doutais, il n'y avait pas grand chose à dire, à moins qu'il ne veuille ma bouche autre part... Comme j'étais déjà définitivement rouge, mon teint ne varia pas à cette idée perverse que avait si facilement germé. Et dire qu'en général, pour me donner envie, il faut tout de même qu'Eirik exprime son envie... Là, je me retrouvais coincé avec une partie de moi qui hurlait de me laisser faire et d'écarter les cuisses sans vergogne dans toutes les positions folles qu'Eirik pourrait me proposer et mon vrai moi qui voulait juste une pause... Sauf que la potion était plus forte que moi.

Je finis à nouveau sur le lit après que mon vampire m'ait porté, il avait clairement bien compris que je commençai à réellement fatiguer. D'habitude, je ne durais pas aussi longtemps, mais avec un tel feu dans mes veines, je me savais déjà incapable de m'endormir. J'écartai les cuisses pour accueillir Eirik entre elles, levai les bras pour l'avoir plus proche. Je devais avoir peur qu'il me laisse dans cet état, mon esprit essayant encore de trouver une nouvelle façon perverse de s'offrir à mon amant. Sauf qu'il était doux et qu'il semblait presque inquiet pour moi. Pourquoi ? J'allais bien pour le moment... Non ? Pensait-il m'avoir blessé "là" ? Je n'avais aucun moyen de réellement savoir tant mon cerveau était embrumé.

Et que je l'entendis m'expliquer ses actions, je faillis me mettre à pleurnicher.

-Mais Eirik, ça brûle... Je n'arrive même pas à penser à autre chose... J'ai l'impression de me noyer et de caresser de l'herbe en même temps...

A moins que ça ne soit voler... Son baiser dispersa de nouveau le peu d'idées neutres qui avaient réussi à me revenir. Je ne voulais plus que ses baisers, ses caresses, tout de lui. Pour qu'il apaise ce délire pervers qui m'habitait. Il le fit à sa façon, preuve qu'il était vraiment un peu inquiet de mon état. Sauf qu'on ne pouvait plus rien y faire à mon avis mais j'appréciais vraiment qu'il se fasse si doux et tendre. Je sanglotai mon plaisir sans larme, les mains serrant et desserrant les draps. Sa main faisait comme apparaître plus d'étoiles devant mes yeux et je ne pouvais m'empêcher de m'exposer complètement à son regard.

-Oui... S'il te plait... S'il te plait...

Je ne savais plus après quoi je mendiais mais c'était tellement bon et pas assez en même temps. J'avais réellement l'impression d'être fou.

Je le savais. Je ne le savais que trop bien puisque j'éprouvais une légère douleur au niveau des fesses... Surtout à l'intérieur en fait. Mais quand bien même, avec un peu de chance, s'il me prenait encore, peut-être que je tomberai dans les pommes assez longtemps pour que la potion s'estompe de mon système à mon réveil. C'était le meilleur moyen d'arrêter que j'avais sans compter que dans le même temps, ça calmerait ma faim de lui avant que je sombre. Comment pouvais-je avoir si faim de lui à cause d'une simple potion ?

Je sentais combien il tentait de se retenir pour mon bien mais là franchement, ça ne m'aidait pas. Et au fond, je ne l'aidais pas non plus avec ma façon de me conduire. Mais c'était plus fort que moi, tellement et tellement plus fort. J'avais envie de lui encore, peu importe la douleur. Et puis pour une fois que j'étais sacrément masochiste, il devrait juste en profiter, non ?

-Je suis désolé aussi...

Son baiser m'avait définitivement chauffé, comme le fait qu'il s'excuse. C'était comme s'il m'avait dit "je t'aime". Je me mordis la lèvre quand il manipula le bas de mon corps, gémit tout de même quand il me pénétra mais cela sonna comme une sorte de gargouillis pour le coup. Je ne voulais pas qu'il se sente coupable alors que quand même, c'était moi qui lui avait de boire ces trucs. Je ferais face aux conséquences de mes actes. Et puis même si c'était douloureux, au début, il était si doux que ça m'aidait à mieux supporter la suite.

Suite qui m'excita encore plus à cause de la potion alors qu'il nous faisait délibérément changer de position. Je m'abandonnai totalement à lui, le laissant être tout mon bourreau et mon amant dans le même temps. Je serrai les draps en criant, le regardant quelquefois pour l'assurer que je voulais qu'il continue encore... Encore... Encore... Quand l'extase me traversa, je me sentis sombrer. Comme quoi, la potion ne pourrait pas avoir raison de l'évanouissement...

Quand je revins à moi, la moitié de mon corps était plus ou moins en fumée : une partie de mon torse et surtout cet endroit. Comme si inconsciemment, j'avais tout de même tenu à rester assez matériel pour Eirik. J'émis un rire fatigué, constatant que la voûte étoilée avait disparu et que si je brûlais encore un peu à cause de la potion, j'étais certain qu'elle allait bientôt s'estomper. Je cherchai Eirik des yeux en redressant mon corps un peu... vaporeux.

-Désolé... Mais tu as été génial...

J'avais la voix un peu rauque, preuve que quand même... Je l'avais senti s'éloigner de moi après notre dernier orgasme, sûrement pour se retenir. Je vins embrasser son épaule.

-Par contre, c'est terriblement gênant.

Et je me couchai sous les couvertures malgré mon envie.

-Qu'est-ce qui m'a pris de te dire des trucs pareils ?