Comme tous les matins, Drakhys c’était réveiller et après avoir émergée, elle était partie prendre une douche. Elle évitait les miroirs le plus possible afin de ne pas croiser l’autre. Cependant ce matin-là, l’autre ne voulait pas qu’elle l’évite. Quand elle passa devant le miroir elle la siffla pour l’attirer. Intriguée, elle s’approcha. Pas en confiance pour deux sous et regarda sa jumelle. Elle affichait un air confiant et un sourire sadique. La jeune femme se demanda si elle savait sourire d’une autre façon. Elle en doutait sérieusement. Elle haussa un sourcil car elle ne semblait pas vouloir déballer ce qu’elle voulait. Au bout de quelque secondes elle haussa les épaule et fit mine de partir.
- Un cours avec le professeur Drade. Aujourd’hui. Va le chercher.
La brune la regarda étonné. Elle voulait un cours ? Elle qui n’était pas studieuse pour deux sous c’était étonnant et aujourd’hui en plus. Presque maintenant. Et si le prof était occupé à autre chose ? Non mais c’est vrai quoi, elle se prenait vraiment pas pour n’importe qui, elle pensait peut-être que les professeurs étaient à ses ordres ? Le jeune femme croisa les bras sur sa poitrine et releva le menton.
- J’ai autre chose de prévu aujourd’hui.
Elle ne comptait certainement pas exhausser le moindre de ses petits caprice sous prétexte qu’elles habitaient le même corps. C’était elle le parasite c’était à elle d’obéir. Un éclair de colère passa dans les yeux du reflet. Elle pinça ses fines lèvres et pris un air agacé.
- Je ne te laisse pas le choix. Soit tu y va bien gentiment, soit moi j’y vais ! Et crois-moi que tes petits pouces et ton épaules ne seront rien à côté de comment tu vas ressortir.
La douleur avait disparu mais son souvenir était encore bien présent dans son esprit. Elle se massait régulièrement les pouces. Surtout le soir. Elle avait tenu tête au professeur Volgris et ça ne lui avait rien valu de bon. Elle déglutit en se tenant le pouce. Elle ne voulait pas exécuter ces ordres mais elle ne voulait pas non plus retomber dans la souffrance. Indécise, elle restait planter là à regarder sa tortionnaire.
- Bouge-toi ! je n’ai pas que ça à faire.
Le ton froid et détacher mais surtout le haussement de voix la firent sursauter. Elle partit s’habiller. Elle enfila un short court en jean et un débardeur bleu. Des baskets et elle fila en claquant la porte. Elle fit le tour des bâtiments, la salle de cour du professeur Drade se trouvait dans le bâtiment C près du gymnase, si elle se rappelait bien le plan. Elle sentait en elle l’impatience de sa part ténébreuse. Elle s’agitait en elle comme un vers dans son ventre, c’était désagréable. Elle finit par trouver la salle de cours de magie. Il était encore super tôt, elle n’avait croisé personne et elle doutait fortement que le professeur Drade soit déjà là. Et surtout, elle était septique quant au fait qu’il accepte bien gentiment de donner un cours à sa sœur. Elle leva les yeux au ciel en se disant qu’elle doutait vraiment de rien. Elle leva la main et frappa contre la porte de la salle qui était close. Elle attendit sagement qu’on lui réponde. Elle se tapotait le ventre en espérant faire cesser le remue-ménage de l’autre.
Liar ▲ Fix YouC'est déjà une preuve d'attachement que de pouvoir se supporter soi-même. J’étais venu tôt ce matin pour faire mes entrainements habituels. J’avais commencé par un échauffement en forêt, pour ensuite finir sur la maîtrise de mes pouvoirs dans la salle de magie. Les élèves n’étaient pas encore debout, en faire, normalement à part certains nocturnes, aucun diurnes n’étaient encore debout. Ca me permettait d’avoir la paix et d’être relativement tranquille lorsque je faisais mes entrainements perso. La salle de magie est idéale pour parfaire des techniques sans qu’il n’y ai de débordement. Ma psychokinésie est puissante mais j’ai encore besoin de maîtrise, et surtout, j’ai besoin de la combiner avec mes pouvoirs de feu. C’est donc dans le but d’associer les deux que j’ai passé le début de matinée à parfaire mes dons.
Le reste de la matinée, eh bien j’ai fait une sieste, j’avais encore deux bonnes heures avant de commencer les cours, et prendre ma douche avant surtout. Parce que c’est bien beau de s’entrainer mais c’est crevant de parfaire des compétences en magie. J’avais installé mon petit coin, avec des tables assemblée en carré, assez large pour roupiller dessus et j’avais en prime été chercher un gros matelas de sport, vous savez ces matelas pour les sauts en hauteur ? De ceux-là, pas tip top pour dormir réellement dedans, mais moi je dors n’importe où alors ça fait très bien l’affaire. J’avais posé ça sur le carré de table et m’amusais à utiliser ma psychokinésie sur l’ensemble, avec moi dessus pour voler dans la pièce. Comme ça en prime je m’exerce aussi à augmenter les charges de mon don.
La salle était vaste, avec une estrade en son centre pour des combats, une sorte d’arène si on peut dire où tous les coups magiques sont permis. Pas besoin de concentration quand on est un maître, alors je somnolais à moitié en faisant voler mon amas de tables et matelas dans la vaste pièce. Jusqu’à ce qu’on frappe à la porte. Je me redressais et regardais en direction de la porte, regardant l’heure sur mon portable, je fronçais les sourcils. D’autant que je reconnu rapidement de qui il s’agissait. J’ai fait descendre calmement le tout en silence pour le poser au sol. Et la porte s’est ouverte à distance sur une petite Drakhys qui avait l’air toute paumée. Moi, j’étais en face, sur mes tables et mon matelas, tranquillement installé comme un pacha et la fixais avec un regard interrogateur.
“C’est encore un peu tôt pour venir en cours… Miss Andar, bien le bonjour.”
Elle ne vient pas pour rien. Je suis certain qu’elle a quelque chose en tête. Enfin, Darkhys, je parle. Drakhys, je doute qu’elle soit là de son plein gré, sauf si elle veut s’entrainer à être plus forte et plus confiante pour maîtriser Darkhys. Ceci-dit, moi j’aime bien les deux et je les trouve amusantes. J’ai esquissé un sourire amusé à cette pensée. Ramenant ma jambe droite pour poser mon bras sur mon genou et la fixant toujours, plissant les yeux, penchant légèrement la tête j’ai repris.
“Tu es venue me demander quelque chose peut-être ? T’entrainer ? un cours privé ?”
La jeune femme n’entendait aucun bruit et elle pensa que le professeur n’était pas là. Et d’un coup la porte s’ouvrit. Si quelque instant plus tôt elle doutait de la présence de l’enseignant, le doute n’était plus permis. L’ouverture de la porte avec provoquer un appel d’air et l’odeur si particulière de Ryan lui était arrivé de plein fouet. Ses crocs s’allongèrent et elle déglutit. Elle ne comprenait absolument pas pourquoi elle était si attiré par son odeur, c’était vraiment n’importe quoi. Déjà qu’elle répugnait à mordre qui que ce soit… La main posé sur son ventre, elle leva les yeux et tomba sur un Ryan tranquillement installé sur un matelas lui-même sur des tables. Elle se demanda ce qu’il pouvait bien fabriquer, surtout que ça pouvait un petit peu prêter à confusion. Mais elle était bien loin de tout ça. Elle lui adressa un petit sourire gênée tout en rougissant jusqu’aux oreilles. Bah oui un cours particulier, c’était exactement ça, mais la façon dont il l’avait dit semblait suggestive… Ou alors c’était un reflet de ses propres désirs refoulé… Aller savoir. Elle fit un pas pour entrer dans la salle et s’inclina respectueusement.
- Bonjour monsieur Drade, excusez-moi de vous déranger aussi tôt….
Elle se redressa et ramena quelques mèches de ses cheveux derrière son oreille. Maintenant, il fallait qu’elle amène la raison de sa venue avec tact. Mais elle n’eut pas trop longtemps pour réfléchir. Sa jumelle s’impatientait depuis un moment déjà et ses yeux se teintèrent de rouge. Comme toujours l’ambiance devint beaucoup plus ténébreuse. Les cheveux de la jeune femme s’étaient allongé son anneau avait changé de main et de couleur et son expression un peu gênée avait fait place à une confiance en soi et un aplomb d’acier.
- Trêve de politesses…
Elle plongea son regard pourpre dans celui similaire du professeur. Le sourire carnassier qu’il affichait se reflétait sur le visage de la jeune femme. Elle aimait bien cet homme et pas que pour son délicat parfum. Il semblait être tellement plus qu’il n’y paraissait. La dernière fois, ils avaient entamé un petit jeu plaisant. Elle aurait continué, mais elle n’était pas là pour ça. Peut-être… Après…. A voir dans quel état ils seraient à ce moment-là.
- Je vais lever le celer sur les pouvoirs de Drakhys. J’ai besoin de toi pour les maîtriser.
Ouais, donc on ne va pas s’étendre en explication superflu surtout. Savoir pourquoi ils étaient celer, de quoi ils relevaient, tout ça ne semblait absolument pas important aux yeux de l’entité qui s’exprimait. Elle croisa les bras sous sa poitrine, camper bien droite sur ses jambes. Elle n’attendait pas particulièrement l’assentiment du professeur, il allait l’aider point barre. Non, elle attendait juste de savoir s’il se sentait prêt. Car vu la posture qu’il avait, il allait s’en prendre plein la figure pour pas grand-chose. Rien que briser le celer n’allait pas du tout passé inaperçu.
Elle se retourna, referma la porte de la salle et brisa la poignée. A moins de défoncer la porte, ce qui n’était pas une chose bien difficile remarquez, ils ne seraient pas déranger. Elle refit face à l’homme aux cheveux ébouriffés et releva un sourcil. Son visage exprimait clairement de l’impatience. Attendre ce n’était pas son truc mais elle savait que ça le ferait bien marrer si il pouvait la faire mariner un petit peu, alors les bras toujours croisés, elle prit un air détaché en pianotant ses doigts sur son bras.
Liar ▲ Fix YouC'est déjà une preuve d'attachement que de pouvoir se supporter soi-même. Drakhys ne resta pas longtemps maîtresse d'elle-même. Très vite ce fut Darkhys qui prit les commandes. Et moi je ne bougeais pas jusqu'à ce qu'elle me dise clairement pourquoi elle était là. En tout cas la patient elle ne connait pas... Ou est très limitée. Alors j'ai esquissé un sourire, à chaque fois qu'elle apparaît il règne une aura nefaste et sombre, ça fait vibrer mes papilles. Et pourtant je n'ai pas spécialement faim. Je me demande quel genre d'entité cette petite peut bien avoir en elle. Je me redresse un peu, haussant un sourcil en la fixant lorsqu'elle casse la poignée de la porte après l'avoir refermée. Claquant la langue.
Ok elle a besoin de moi pour la maîtriser vu qu'elle va ouvrir un sceau... Mais qu'est-ce que je gagne à le faire? Et qu'est-ce que je risque surtout? Je me suis redressé du matelas et descendais de tout mon barda comme s'il y avait des marches imaginaires dans le vide avant de poser les pieds sur le sol de la pièce. Croisant les bras contre moi, j'ai regardé la miss qui tapait des doigts sur son bras d'impatience. Je souriais. Moi j'ai tout mon temps. Je m'étirais comme si je venais de me lever, inspirant profondément pour ne pas bailler là gueule grande ouverte. Puis faisais craquer ma colonne et mon cou. Je fixais de nouveau Darkhys d'un air froid et pas franchement amical pour le coup... En fait je lui rendais simplement son expression.
-Tu te doutes bien que je ne fais pas ça gratuitement et encore moins à l'aveuglette!
Je suis un démon, ok, mais je suis avant tout le gardien de l'école. Bon ok! Ex-gardien. Mais ça n'empêche pas. Je ne vais pas me risquer à faire un truc qui pourrait encourir à des risques pour les élèves et le reste de l'école. Je plissais les yeux en la fixant en silence. J'aimerais bien connaître la petite en face de moi et en savoir plus sur ce qu'elle est. Qui sait, peut-être que je la connais, une entité qui dégage autant d'énergie négative et d'ancienneté, je la connais forcément. Avec mon vieux j'en ai vu un paquet d'entité maléfiques et pas que des démons, puisque je vous fait un petit rappel, mon vioc traitait souvent avec les autres plans, en terme de commerces et traités d'alliance.
Quand il daigna enfin lever son postérieur du matelas pour s’avancer vers elle, elle remarqua que son sourire en disait long sur son intention. Il allait prendre clairement son temps. Il s’étira et si craquer ses articulation. Elle sourit se rappelant la douce mélodie des os broyé, c’était un son très agréable. Puis il adopta une pause similaire à la sienne, jusque dans l’expression de son visage avant de prendre la parole. Ah parce-que qu’il lui fallait une rétribution en plus ? Devait-elle lui rappeler qu’il était professeur ? Et qu’il était dans son devoir de venir en aide à une élève qui venait la requérir ? A l’aveuglette passe encore, elle pouvait éventuellement éclairer sa lanterne. Mais pour l’heure, l’expression étrange qui se peignait sur son visage laissait la ténébreuse perplexe. Elle cligna des yeux, il souriait et ses yeux brillait, on aurait dit un gamin devant un magasin de bonbons. La brune laissa ses bras retomber le long de son corps et se déplaçant de sa vitesse vampirique arriva dans le dos de Ryan. Elle glissa un doigt le long de sa colonne et sur la pointe des pieds elle murmura à son oreille.
- Et que souhaites-tu de moi dans ce cas ?
Avant qu’il n’ait pu réagir, elle se retrouva assise sur une table, une jambe pendu l’autre plier sur la table, son visage posé sur son genou. Elle arborait un sourire amuser. Oh bien sur elle était toujours aussi impatiente, mais si elle obtenait quand même ce qu’elle voulait, quelques minutes de plus n’étaient pas bien graves. S’il voulait jouer, elle jouerait mais pas longtemps, s’il voulait parler, elle parlerait aussi, mais brièvement. Elle était prête à céder à ces caprices s’il cédait au sien bien entendu. En revanche si il profitait d’elle mais qu’elle n’obtenait pas son du… Et bien elle lèverait quand même le sceau, il souffrait inutilement, et sa douce petite sœur se retrouverait perdue dans le néant de son propre esprit. Bien qu’à première vu cela puisse servir ses intérêts, elle devait garder la petite en vie. Déjà parce-que sans ça, elle perdrait l’usage de l’immense pouvoir qu’elle abritait et qu’ensuite, elle aimait avoir un corps. Evidement sans forme physique, son emprise n’avait pas de limite et le chaos se déchainerait sur cette terre. Mais avoir un corps apportait aussi son lot de petits plaisirs. Et elle avait fini par s’y habituer au fil des siècles.
Elle leva son regard carmin sur l’homme non loin d’elle. Elle posa ses bras derrière elle pour prendre appuis sur eux. Elle leva un sourcil interrogateur accompagné d’un séduisant sourire.
Liar ▲ Fix YouC'est déjà une preuve d'attachement que de pouvoir se supporter soi-même. Hinhinhin! Parce que la miss croit que je vais lui dire bien gentiment mes attentes à son encontre sans savoir de quoi il en retourne si je l'aide à lever le sceau? Nan, nan, nan! Ca marche pas comme ça. Je la fixe en gardant mon sourire carnassier et prédateur, les bras croisés contre moi en restant immobile alors que son déplacement vampirique, telle une flèche, l'a faite venir jusqu'à mon dos. Elle ne le sait peut-être pas, mais je n'ai pas réellement besoin de bouger, mon sens aiguisé du danger me prévient si réellement j'encoure un risque. Et au pire des cas, il m'est tout à fait possible de l'immobiliser via ma psychokinésie. Je ne bouge pas, ne tourne même pas la tête vers elle. Fermant simplement les yeux en émettant un léger ricanement. Purement malsain. Alors que son doigt glisse dans mon dos. Son souffle glacial hérissant les poils de ma nuque alors qu'elle me parle à l'oreille. Je garde les yeux fermés en ressentant cette sensation pas si désagréable que ça. amusé, réellement. Et je rouvre les yeux pour la voir désormais assise à une table en face de moi, légèrement sur l côté de la pièce. Je tourne alors la tête pour lui répondre. vu que mademoiselle semble si impatiente.
-On verra! Tout dépend de ce que j'encoure à t'aider à lever le sceau de Drakhys, ma chère... Je te dirais alors en conséquence ce que j'attends de toi!
Ceci dit j'ai grandement hâte de savoir si ça vaut vraiment le coup. Parfois je me fais tellement chier... un peu de baston et de challenge ne serait pas plus mal de temps en temps. Et ça me permettrait peut-être même d'améliorer mes propres capacités en terme psychique et physique. Je finis par baisser les bras, m'avancer un peu vers elle, m'arrêtant à une distance convenable entre elle et moi, mon regard se plongeant dans le sien je repris. Finalement décidé à l'aider, quitte à devoir subir les foudres des directeurs je m'en fous. Il y a parfois des élèves qui en valent la peine, mais s'il s'avère qu'elle a une puissance égale ou supérieure aux hiddens, il est fortement probable qu'elle soit mise sous clef elle aussi du fait qu'elle risque de faire de trop gros dégâts en dehors de l'île. Si je pense à la manière des directeurs... Même si ce n'est pas réellement mon point de vue. Les choses ne s'arrangeront pas si les monstres et les humains ne s'entendent pas, et ce n'est pas en se cachant qu'on arrivera forcément à se faire comprendre d'eux. J'écoutais donc son raisonnement, sa réponse, et même si elle n'était pas exhaustive, tant pis, j'avais juste envie de découvrir ce qu'il en était pour, le sceau une fois levé, ces pouvoirs qui allaient s'éveiller à la petite.
-Alors, ma p'tite?! Si Drakhys reste en vie une fois le sceau levé, fais toi plaisir.
Le jeune professeur semblait plutôt indécis. Il ne savait pas ce qu’il risquait et de ce fait il ne semblait pas enclin à vouloir prêter main forte à la jeune femme. Comme il semblait savoir les risques qu’il encourait, Darkhys soupira mais elle lui devait bien ça. Elle lui expliqua donc que le sceller qu’elle avait apposé ce situait sur le subconscient de Drakhys. Que de ce fait, elle ne pouvait pas « voir » ce que elle, elle faisait, qu’elle ne pouvait pas reprendre le contrôle à sa guise mais surtout qu’elle ne pouvait pas avoir accès à cette source immense de pouvoir qui coulait en elle. Elle continua en ajoutant qu’une fois le sceau briser, Drakhys serai « entière » et que de ce fait, elle serait sans doute quelque peu dérouté.
Elle adressa un sourire carnassier à son compère, avant de lui dire qu’elle ne savait pas vraiment ce qu’il se passerait en détail une fois le sceau lever. Ca libérerait beaucoup d’énergie, certes, mais elle comptait justement un peu sur lui et sur cette salle conçue exprès, pour limité les éventuels dégâts matériel. Après tout, même si cela serai amusant sur le coup, elle ne comptait pas détruire son terrain de jeu tout de suite.
Pour conclure, elle lui apprit la nature approximative des pouvoirs que son hôte possédait, afin qu’il ne soit pas surprit par leurs arrivés brutal.
- Elle manipule l’énergie. Non seulement sa propre énergie mais aussi celle qui l’entoure.
Elle lui fit remarquer que tout est énergie. Le fait de bouger le petit doigt, produit de l’énergie. Voilà l’étendu de ce pouvoir. Mais pour cette manipulation, elle utilisait le langage. De simples mots, une simple idée. C’était une force incroyable mais aussi une énorme faiblesse. Il suffisait qu’elle soit dans l’incapacité de parler et ce n’était plus que la petite Drakhys douce et inoffensive.
Il s’approcha près d’elle et plongea son regard dans le siens, il semblait avoir pris sa décision. Mais, son hôte devait rester en vie. Soit, c’était ce qu’il était prévu de toute façon… Enfin pour l’instant… Elle se leva de la table et se plaça au centre de la pièce. Elle regarda Ryan d’un air sérieux et concentré.
- Tu es prêt ? Attention, il pourrait y avoir un… « choc »
A la suite de quoi elle ferma les yeux. L’aura qui émanait habituellement d’elle, cette aura ténébreuse et glaciale sembla être aspirée dans le corps de la jeune femme. Il y eu quelques seconde de flottement où rien ne se passa. Un silence de mort, pas un bruit ni un souffle d’air. Et puis elle rouvrit les yeux. Ils n’étaient plus rouges mais vairon. L’un toujours carmin, l’eau à la couleur plus douce et chaleureuse, la couleur de l’ambre. En même temps qu’elle avait ouvert les yeux, une puissante vague d’énergie s’était dispersé autour d’elle de manière concentrique. Cette vague était tellement puissante et concentré qu’elle était visible à l’œil nu. Telle des éclairs enflammés de couleur chatoyante, elles vinrent percuter le professeur de plein fouet. Affolée Drakhys, se précipita vers son enseignant, l’énergie qu’elle dégageait restait en aura autour d’elle.
-Oh mon dieu, mais qu’est-ce que j’ai fait ?
L’énergie qui l’enveloppait sembla réagir au son de sa voie et vint recouvrir Ryan. Douce et apaisante pour guérir du choc qu’il venait de recevoir. Elle main plaquer de chaque côté de son visage, les larmes débordant de ses yeux, la jeune femme se balançait d’avant en arrière, accroupit au sol.
- Je n’y arrive pas, tais-toi, tais-toi, sort de ma tête !!!
La voix de l’entité ténébreuse de la jeune femme, essayait de la guider. Elle lui avait intimé l’ordre de se calmer, mais les décennies de conflit entre elles et toute l’amertume que la jeune femme éprouvait en elle ne l’aidait pas pour se calmer. L’énergie qui l’entourait se resserra sur elle et des blessures apparurent sur sa peau, de nombreuses coupures surtout au visage apparaissait sur la jeune femme. Elle regarda la seule personne qui assistait à tout ça. Dans ses yeux on pouvait lire une terreur immense, une détresse infinie et sans borne.
- Aidez-moi, je vous en supplie….
L’énergie tournait autour d’elle comme un orage furieux. A chaque seconde, son corps recevait de nouvelles blessures et malgré sa guérison relativement rapide, ce n’était pas encore suffisant. Une voix beaucoup plus froide mais surtout autoritaire retentit des lèvres de la jeune femme.
- Je ne parviens pas à la calmer, fait quelque chose…
Darkhys était toujours là, mais le sceau levé, elle ne pouvait plus vraiment faire tout ce qu’elle voulait. Il faudra qu’elle face avec, il y aurait des compromis à faire… Et des deux côtés.
Liar ▲ Fix YouC'est déjà une preuve d'attachement que de pouvoir se supporter soi-même. J’étais prêt, oui. Après cette explication sur l’origine des pouvoirs de Drakhys et ce qui m’attendrait lorsque le scellé serait levé j’étais on peu plus prêt. Le cours sur l’énergie, je le savais déjà. Merci quand même de le préciser. Je ne suis pas prof de combat et de magie pour rien donc bon. Faut dire que beaucoup ne savent pas que même le fait de bouger la langue est énergie. Ce serait trop chiant, et trop long à expliquer pour certains donc autant passer ce détail et aller au vif du sujet. Je m’attends toujours à avoir un choc et si c’est pas psychique, c’est forcément physique. Mais ce n’est pas ça qui va m’arrêter. D’autant que j’en ai vu des vertes et es pas mûres alors un peu plus ou un peu moins… J’ai observé attentivement Darkhys, son aura que je voyais clairement, parce que oui je suis un démon et que j’arrive à percevoir les auras. De par ma particularité pour me nourrir surtout. Elle me donne faim rien qu’en dégageant une telle aura néfaste, alors le fait de savoir qu’elle va briser un sceau et que Drakhys pourrait avoir une énergie plus riche encore me met l’eau à la bouche. Bon sang de bordel de merde ! Moi qui en avais pris une bonne grosse dose avec le pétage de câble de Miley, me voilà à penser avoir la dalle et me ferais bien un petit en-cas.
Son aura a fini par retourner dans son corps, et j’ai froncé les sourcils, baissant les bras pour me tenir prêt. Me concentrant sur elle, j’ai sentis le changement radical avant même qu’elle n’ouvre les yeux. Puis l’onde de choc d’énergie se propagea et je fus frappé de plein fouet. J’ai eu un mouvement de recul, basculant la tête en arrière, les arcs électriques de l’onde de choc m’engourdirent les jambes et je tombais sur mon genou droit en posant mon poing au sol. Serrant les dents, j’essayais de catalyser cette énergie et l’absorber. L’onde de choc avait été puissante, c’est vrai, et l’énergie est un mélange particulier entre ténèbres et lumière. J’inspirais profondément, jusqu’à ce que je me rende compte que Drakhys était de nouveau là, apeurée, paniquée, je sentis une aura m’enrober et me réchauffer.
J’ai relevé la tête vers elle en plissant les yeux. Eh merde ! Elle perd le contrôle et panique complètement ! Grâce à ma télépathie je peux percevoir la conversation avec Drak et Dark. En même temps, si elles ont été en guerre toutes les deux c’est normal qu’elle ne veuille pas écouter Darkhys, la miss. Et pour le coup je comprends qu'elle me demande d'intervenir.
Je me suis levé, voyant que son énergie allait réellement poser problème et commençait à la blesser. Non ! Pas bon du tout ça. Je suis allé vers elle pour la prendre dans mes bras, contre moi. Putain de bordel de merde ! A peine eussé-je le temps de la caler contre moi que son énergie m’entourait. J’absorbais alors le surplus pour le catalyser en moi. Je fermais les yeux et faisais en sorte de libérer cette énergie de façon plus douce à travers la pièce.
“Drakhys… Ferme les yeux et concentre toi, essaye de trouver ton équilibre à travers l’énergie que tu dégages, catalyse la et rassemble la en toi, ne la laisse pas déborder. Sinon elle va te blesser encore plus…”
Le choc d’énergie avait poussé Ryan à mettre un genou à terre et bien que Drakhys était venue à lui dans le but de lui porter secours, ça avait vite dégénérer. Le fait que la jeune femme éprouve autant de rancœur avers l’entité ténébreuse qui l’habitait et le besoin viscérale de s’en défaire, provoquait une réaction violente. Le sang perlait de nombreuses coupures, et la douleur de ses blessures n’arrangeait pas les choses. Prise de panique total devant le chaos qu’elle mettait, Drakhys perdait pied et laissait toute son énergie affluer librement. Le combat intérieur faisait rage, les deux femmes s’affrontaient férocement, l’une essayant de calmer la première, tandis que celle-ci voulait récupérer l’intégralité de son corps et de son esprit en l’anéantissant. Soudain, elle sentit deux puissants bras l’envelopper et la serrer contre un large torse. Revenue dans la réalité, elle constata que le professeur Drade la serrait contre lui et lui murmurait des conseils pour endiguer la marée d’énergie. Devenue cramoisie et complétement déstabilisé, la jeune femme ne parvenait qu’à formuler une seule et unique pensée qui tournait en boucle dans sa tête :
- Oh mon Dieu !!
Pas le « oh mon Dieu ! Je suis en train de tout péter » Non, non, le « Oh mon Dieu ! Il me serre contre lui !!! » Comme une groupie excitée. L’odeur si particulière, et si enivrante pour elle, lui faisait tourner la tête. Les blessures qu’elle avait reçu et toute l’énergie qu’elle avait dégagé, l’avait affamé, et la soudaine proximité du jeune homme lui faisait monter l’eau à la bouche. La voix ténébreuse de l’entité malsaine qui avait élu domicile en elle retentit dans sa tête.
- Dis quelque chose…
Parfaitement consciente que Drakhys en pinçait pour Ryan, Darkhys en profitait pour l’initier à la maitrise de son pouvoir. Et comme elle la catalysait à travers sa voix, elle devait la pousser à l’utiliser. Elle rendait à présent son étreinte au jeune homme et comme il lui avait conseillé elle avait fermé les yeux. Elle ressentait le flot d’énergie, comme une tempête, une mer en colère. Elle lui avait dit de dire quelque chose mais quoi. Et si ses paroles provoquaient un nouveau déchainement ? Pourquoi, lui infligeait-on cela ? Elle agrippa un peu plus le haut de Ryan au niveau de ses omoplates.
- C’est ta volonté allié à tes paroles qui pourront calmer tout ça. Ta seule volonté est insuffisante, tu dois te servir de ta voix. Dis quelques choses, n’importe quoi.
La voix de Darkhys était toujours froide, cependant, Drakhys pouvait largement sentir la différence entre maintenant et avant. Elle souhaitait vraiment qu’elle s’en sorte et elle l’encourageait, à sa manière. Mais elle n’osait toujours pas ouvrir la bouche. L’énergie était toujours déchaînée autour des deux êtres enlacés. Est-ce que si ça empirait, il la laisserait en plan ? Elle ne voulait pas qu’il la laisse seule au milieu de toute cette merde. Elle ne voulait pas mourir seule.
- Ne partez pas….
Ce n’était qu’un simple murmure, une prière. Mais allier à la forte volonté qu’elle avait de ne pas vouloir être seule et donc que tout ce calme et que personne ne soit blesser, le tourbillon d’énergie ralentit et se calma pour devenir une onde. Elle enveloppait le couple, douce et chaude, guérissant et réparant les dégâts comme on efface un mauvais coup de crayon avec une gomme. Le calme était revenu dans la pièce, mais la jeune femme sentait qu’il n’en faudrait pas beaucoup pour que tout bascule. Rien qu’à l’idée que tout recommence, elle frissonna. Le silence de la pièce depuis quelques secondes, n’était brisé que par un son, lent et régulier. Elle s’aperçut que c’était les battements de cœur de l’enseignant auquel elle s’agrippait toujours. Elle se sentait à bout de force et s’il ne la soutenait pas, elle sera déjà tomber au sol.
- Je crois qu’on a trouvé ton point d’encrage. Mémorise-le, ça t’aidera à garder le contrôle.
Un faible sourire plana sur les lèvres de la jeune femme. Finalement, personne n’était mort et l’école n’avait pas volé en éclat. L’énergie qu’elle avait libérer n’avait certainement pas du passer inaperçu, mais à cet instant précis, dans les bras du professeur Drade, elle se sentait protégée.
- Tu devrais peut-être le lâcher… Tu vas l’étouffer à le serrer si fort.
Elle crut discerner de l’amusement dans la froideur de Darkhys. Mais elle n’avait pas tort. Lentement et complétement à contre cœur et consentit à libérer le jeune homme de son étreinte. En revanche, elle n’était pas du tout libérer de sa délicieuse odeur et de sa soif. Elle crevait littéralement d’envie de planter ses crocs dans son cou. Et étonnement, ça ne la révulsais pas du tout… Darkhys lui fit savoir qu’elle aurai mieux fait de s’enticher de quelqu’un d’autre. Non mais un prof… Et pourquoi pas un directeur tant qu’elle y était… Elle pensa furtivement qu’après tout, il n’était stipulé nulle part que les liaisons entre prof et élèves étaient interdite. Ça devait bien arriver quand on savait qu’il y avait des élèves plus vieux que des professeurs… Enfin tout ça n’était qu’extrapolations… Et darkhys prit un malin plaisir à chasser tous ses petits espoirs. Elle jeune femme se décolla de l’enseignant et lui offrit un sourire penaud où ses long crocs de vampire laissant entendre qu’elle criait famine. Mais elle essaya de se concentrer sur autre chose. Elle fixa son regard vairon à celui carmin de Ryan.
- Merci…
L’onde qui entoura la jeune femme frémit pour effleurer doucement le jeune homme. Elle grimaça. Est-ce qu’elle allait devoir se coltiner cette espèce d’aura tout le temps ? Et à chacun de ses mots, ça produirai un effet ? Elle n’allait plus jamais oser ouvrir la bouche….
Liar ▲ Fix YouC'est déjà une preuve d'attachement que de pouvoir se supporter soi-même. Le "ho mon dieu!" de Drakhys me fit pleinement sourire d'amusement. J'aurai ricané si la situation ne dégénérait pas autant actuellement. La voir dans un tel état de trouble était à la fois amusant et mignon. Le fait qu'elle m'agrippe comme elle le faisait m'obligea à continuer l'étreinte. Pas dérangeante en soit. Vraiment pas même. Seulement cette énergie était différente et tellement belle à voir que j'en étais agréablement fasciné. Un sourire restait sur mon visage en entendant dans la tête de la demoiselle la conversation avec elle et son double maléfique. C'était tellement marrant de l'entendre parler. Quand elle me demanda de ne pas partir je posais une main sur sa tête et la serrais un peu plus dans mes bras.
-Je suis là...
Je continuais d'observer l'énergie qui nous entourait opérer aux réparations, de la salle, de mon corps et des blessures de la miss. Je ne bougeais pas jusqu'à ce qu'elle ait réussi à se calmer complètement. J'ai ricané un peu à la remarque de Darkhys. Putain!! Je devrais arrêter de lire dans sa tête moi! Ça se fait pas merde mais actuellement je ne le contrôle pas vraiment, donc ne le fais même pas exprès. Je ferme les yeux et me concentre. Je me focalise sur autre chose et minimise ma télépathie.
Enfin tout s'arrête dans ma tête et je n'ai plus que ma propre pensée. Soulagement total! Putain sa fait du bien d'être tout seul dans sa tête. Je finis par laisser Drakhys se dégager d'elle-même une fois calmée et l'observe. Son merci vient me caresser le visage d'une douceur qui me rappela la caresse d'une femme sur ma peau. Pas n'importe laquelle en fait et je fronçais les sourcils en fixant Drakhys, reprenant mon air légèrement renfrogné.
-Bien... Maintenant que tu as calmé ton énergie il faut la contrôler. Concentre toi sur celle-ci et essaye de la diminuer, de l'estomper. Imagine toi que tu es en train de ranger dans une boîte ton objet le plus précieux. Et que cet objet tu ne le sors que si réellement tu en as besoin.
Comment imager le principe de catalyseur et d'énergie. Il faut qu'elle apprenne à manipuler son énergie. Et d'abord il va falloir qu'elle réussisse à la ranger, la canaliser en elle et la conserver. Ce n'est pas facile à faire. C'est même plus dur de ranger son énergie que de la sortir si on peut dire. Mais je suis bien placé pour lui apprendre ça puisque je le fais toujours pour éviter de me faire repérer par les généraux de mon vieux! J'ai toujours fait ça pour me camoufler et ne paraître qu'humain aux yeux de tous. Autant vous dire que ça n'a pas été facile d'y parvenir, surtout de faire disparaître mon aura démoniaque. Mais j'ai réussi tant bien que mal à la faire disparaître, la ranger en moi si on peut dire. Et malgré les apparences que je prends actuellement, si je n'avais pas les yeux rouges, quelqu'un d'inexpérimenté n'y verrait que du feu.
Enfin bref. Je reviens sur Drakhys pour l'instant. Et lui sourit en voyant ses crocs de sortie. Ha! Ouais je vois bien que la miss a faim. Et heureusement que je peux diminuer ma chaleur corporelle. Cependant elle risque de ne pas trop apprécier mon sang qui n'est pas réellement composé de plasma comme les autres. Allons dire qu'il n'y a pas d'eau déjà et que le fluide est extrêmement combustible. Sinon comment je prendrais entièrement feu à votre avis?! Enfin ça c'est quand je le souhaite bien. Sinon mon sang regorge de magie. Je suis fils de Balrog après tout. J'ai mis du temps à m'éveiller à la combustion de mon corps. Mais je dois admettre que je n'ai jamais donné mon sang à un vampire. À des démons pour sûr. Mais on va voir comment elle va réagir. Je me coupe le poignet et fait couler mon sang dans la paume de ma main.
-Tiens, bois ça. Ça peut t'aider à te concentrer correctement. Fais gaffe, ça risque de te surprendre.
Au moins si elle boit ce sera une bonne chose. Darkhys n'aura pas besoin de se charger de sa santé. J'attends de voir ce qu'elle va faire calmement.
L’énergie que la jeune vampire avait dégagé restait toujours visible. Le flot de la tempête c’était calmé et l’énergie se mouvait paresseusement autour d’elle. Quand elle avait prononcé des mots, elle s’était étendue en ondulant lentement vers l’enseignant pour venir l’effleurer. Ces manifestations n’enchantaient pas vraiment Drakhys. Elle était on ne peut plus transparente dorénavant. La moindre de ses paroles et son énergie traduirait ses sentiments. Elle ne voyait pas du tout comment elle allait pouvoir vivre avec ce truc à présent. Elle s’imaginait déjà adresser un simple bonjour à un personne peu appréciée et celle-ci se retrouverai en plein big-bang de l’univers. Quant à ceux qu’elle aimait particulièrement, ils seraient surement enveloppés d’une bulle de bien-être et de béatitude. Elle ne pourrait plus avoir d’interaction social avec quiconque, ou alors, elle finirait muette. C’était une bonne idée ça…
♦ Tu plaisantes j’espère ? ♦
C’était sans compter l’autre bien évidement… Le regard et la voie du professeur Drade la ramena un peu sur terre. Elle fronça les sourcils, écoutant attentivement son enseignement. Un objet précieux… Euh…. L’ennui c’est qu’elle n’avait rien de précieux. Oh, bien sûr elle avait cette bague depuis sa naissance, surement transmit par ses parents. Elle avait sans doute une grande valeur pécuniaire mais sentimentalement… Pas vraiment. C’était juste un objet qui la rattachait à son passer, mais elle ignorait tout du reste. Ne voyant pas du tout sur quoi elle pouvait bien jeter son dévolue, elle se demanda si autre chose pouvait faire l’affaire. Comme un souvenir par exemple. Car si c’était possible, elle voyait parfaitement quel souvenir conviendrait. C’était encore tout frais en plus, donc facile à se remémorer et pour le coup, complètement inoubliable. Darkhys la railla sans ménagement et lui conseilla de se concentrer sur son anneau, que se serai amplement suffisent. Elle l’ignora et interrogea son enseignant sur le sujet.
- Un souvenir plutôt qu’un objet… Ça fonctionnera aussi ?
A peine les premiers mots prononcés, que l’énergie se déploya pour remplir la pièce. Elle entoura Ryan et sembla se figer à quelque centimètre de lui comme si elle aussi attendait sa réponse. Mais au lieu d’une réponse, elle le regarda lui sourire avant de s’entailler le poignet. L’odeur de sang inonda complétement la pièce. Les pupilles de la jeune femme se dilatèrent et ses crocs se firent douloureux. Ses ongles s’étaient allongés pour devenir des griffes acérées. Elle ne respirait plus, elle haletait. Le précieux liquide s’écoulait dans la paume du jeune homme. Elle le fixait sans comprendre. Il éclaira sa chandelle en l’invitant à boire. Désarçonnée, quelques secondes s’écoulèrent où le cynisme de Darkhys retentit dans sa tête.
♦ Il te faut un carton d’invitation en plus ?♦
Non, bien sûr que non. Avant qu’une goutte ne tombe au sol, elle se saisit du poignet et posa ses lèvres contre la plaie. Le liquide brulant pénétra sa bouche et, telle une coulée de lave, glissa dans sa gorge. Elle n’avait jamais bu de sang d’elle-même. Le « mal » s’en chargeait quand ça devenait nécessaire. Elle ne gardait donc jamais aucun souvenir de cet acte. Aucun gout, aucune sensation. A part le sang en poche, froid et dénaturé. C’était un peu comme une première fois pour elle. Et qu’elle première fois ! Elle sentait le feu se répandre en elle. Ça la brulait. C’était douloureux et pourtant elle en redemandait. La seconde gorgée fut pire que la première. Le fluide l’incendiait. Ses crocs s’étaient plantés dans le poignet de Ryan à la première gorgée. Elle les retira en tombant en arrière, les deux mains autour de son cou. Le feu, elle brulait vive, c’était forcément ça. Elle tenta de se griffer la gorge pour faire sortir la lave de sa gorge. C’est à ce moment-là qu’elle s’aperçut que Darkhys hurlait dans sa tête. Le son aiguë lui vrillait la tête. Elle feula comme un chat enragé. Et lentement, la sensation de brulure s’estompa. Toujours haletante, elle cligna des yeux.
♦ « Ça risque de te surprendre », mon cul. Il a voulu nous tu….♦
La voie de Darkhys s’évanouit et la jeune femme n’eut pas besoin de se demander pourquoi. Elle pétait la forme. Son énergie charger de couleurs tels un kaléidoscope, ne reflétait plus que des variations de rouge et d’orange. Elle tournait autour du jeune homme. Il donnait l’impression d’être au milieu d’un incendie. Sa vision se troubla, le Ryan actuel disparu remplacer par un plus jeune. La mine résignée, une voie retentissait : « tu es misérable ! » Tout se brouilla et de nouveau Ryan plus vieux que précédemment, la mine sombre, les mâchoires serrées regardant un corps vide de toute vie. Une succession de flash s’enchainait à une vitesse vertigineuse. Drakhys voltigeait au milieu d’images et de paroles désordonnées. Elle observait le professeur tantôt joyeux tantôt en colère. Parfois blessé, interloqué. Mais elle finit par fermer les yeux car tout cet enchainement lui donnait la nausée.
Quand elle les rouvrit, tout était redevenu normal. Elle était dans la salle de cours, son professeur devant elle. Elle, à genoux au sol, elle reprenait tant bien que mal son souffle. Une main toujours autour de sa gorge où sa dernière boisson lui laissait une sensation de chaleur, pas forcement désagréable.
♦ C’était quoi… Ça ?♦ ♦ C’est LUI♦
Et part « lui », Darkhys n’entendait pas « c’est de sa faute », non, elle entendait c’est… Bah « lui » quoi. A travers son sang, elle avait absorbé comme une infime partie de lui. Elle avait vu son passer, son présent. Un battement de cil dans sa longue vie. La jeune femme se sentie à la fois privilégiée mais aussi terriblement confuse. Elle avait vu, certes très furtivement, des facettes du professeur que peut-être personne n’avait vu. Mais, c’était comme violer son intimité, elle n’avait pas le droit de voir tout ça.
♦ C’était sa décision… Et il n’aura pas besoin de nous inviter la prochaine fois. Et crois-moi bien que son poignet ne sera pas suffisent. Du sais-je en bruler vive.♦
Drakhys fronça les sourcils. Ça ne lui plaisait absolument pas ce soudain intérêt de sa moitié pour le sang du professeur. Et encore moins quand cette dernière ajouta qu’il n’y avait pas que son sang d’intéressant… La colère montait lentement en elle alors que sa noirceur laissait entendre un rire malsain.
- C’est hors de question !
Les mots avaient franchi ses lèvres entre ses dents serrées et l’énergie ne mit pas une fraction de seconde à réagir. L’enseignant fut happé dans le tourbillon d’énergie. De l’extérieur le flux était nerveux, puissant, chaotique l’exacte reflet de Darkhys. En revanche du point de vu de Ryan, qui se trouvait à l’intérieur, douceur, calme, chaleur à l’instar de Drakhys. Tétanisé, la jeune femme resta bouche bée. Elle était une catastrophe ambulante.
Liar ▲ Fix YouC'est déjà une preuve d'attachement que de pouvoir se supporter soi-même. Avant qu’elle ne prenne mon sang, je l’observais un long moment. Imperturbable de faciès, alors que je fixais ses yeux vairons. L’ambre et le rubis se marient très bien. Le côté froid de Darkhys mélangé à celui chaleureux, agréable et doux de Drakhys est un véritable contraste. Oui, je la détaillais de la tête aux pieds. Quand bien même je n’étais pas particulièrement axé sur des élèves, encore moins les jeunes filles, le fait qu’elle possède une entité intérieure bien plus vieille me laissait penser que ça ne serait pas un mal que de profiter un peu pour mater. J’ai l’impression même que depuis qu’elles ont fusionné en partie, elle a pris des formes et plus d’assurance. Sa question me fait secouer la tête doucement, puis hausser les épaules. Sentant alors son énergie en face de moi, attendant la réponse. Ce qui me fit sourire lorsque je levais les yeux sur l’énergie. J’avais l’impression qu’on me prenait dans une étreinte, l’étreinte d’un serpent qui s’enroulait sur mon corps et qui levait sa tête en face de moi, prêt à frapper de ses crocs, si je donnais une mauvaise réponse. Cette sensation me fit sourire d’un air légèrement malsain.
-L’objet est une image. Ça peut être n’importe quoi à partir du moment où tu arrives à trouver la similitude avec ton pouvoir et à le raccorder. Tu peux rapporter ça à un sentiment, bon ou mauvais, un objet, un souvenir, tout ce qui te permettra de garder le contrôle sur ton énergie.
Après ça, je n’ai pas attendu bien longtemps une réaction lorsque je me suis ouvert le poignet pour que Drakhys se jette sur mon poignet. Bien que j’eus décelé une certaine hésitation en la voyant. Ses pupilles dilatées. La morsure à mon poignet me fit soupirer en fermant les yeux. C’est le genre de choses qui m’excitent. La douleur, puis la succion me donnait de réels frissons et une demie-molle. Je ne me le cache pas… Je gardais quand même mon contrôle sur la situation, hein. Faut que je reste tout de même sur mes gardes si jamais il se passe un truc.
J’ai bien vu la réaction de Drakhys peu après. Mouais, je m’y attendais, et au moins elle aura peut-être compris que je suis pas le genre de gars qu’on peut boire comme du p’tit lait. J’ai plissé les yeux, sans bouger en la voyant se dégager en se tenant la gorge. Oups ! Peut-être encore un peu trop chaud on dirait. Je la surplombais, l’observant tout en gardant le poignet dans la même position, tendu vers elle. Le sang cessait doucement de couler. La plaie diminuant doucement pour se refermer. Je souris de plus belle et d’un air malsain en la voyant feuler. Seulement je n’avais pas envie qu’elle s’égorge alors je l’empêchais de faire une connerie en immobilisant ses griffes qui s’apprêtaient à se planter dans sa chair, grâce à ma psychokinésie. Elle se calma peu à peu.
Pendant ce temps où elle resta légèrement affabulée au sol en haletant et cherchant à calmer son ressenti, je récupérais mon poignet et léchais mon sang. La chaleur cautérisa ma plaie et mes légions terminèrent le travail en faisant disparaître la blessure rapidement. Je regardais désormais l’énergie de Drakhys autour d’elle. Flamboyante, chaleureuse. De véritables variations de flammes. C’était tellement particulier et beau à voir. J’en restais intérieurement fasciné. Bien que je fronçais les sourcils en constatant qu’elle aurait pu très bien récupérer une partie de mon pouvoir en buvant mon sang. Je n’aime pas trop ça, et j’espère que ce n’est pas le cas. Je verrais bien. En même temps, si elle n’a sucé que des poches de sang, ou des humains, je peux la comprendre que la sensation de boire de la magie pure dans du sang à haute température doive lui faire un putain d’effet. Je plissais les yeux. Putain ! Quelle connerie j’ai pas fait encore !!?
La voix de Drakhys me fit baisser les yeux sur elle et avant même que je ne puisse rétorquer, je reculais d’un pas, pris par l’énergie de la demoiselle. Entravé dans un vortex chaud et apaisant. Sentant à l’extérieur ce côté froid, malsain et instable. J’en avais des frissons qui me parcouraient l’échine avec un réel besoin. Mes cheveux prirent une teinte blanche, et mes dents devenaient plus acérées, une rangée de crocs. Je me transformais petit à petit sans le vouloir réellement. Non seulement grâce à mon sang l’énergie était plus puissante, mais en plus elle provoquait ma faim réelle. Mes pupilles s’étrécirent et je grognais. Ne me laissant pas aller par ce sentiment de faim, je reprenais ma forme humaine et touchais l’énergie pour l’absorber. Le vortex se dissipa brutalement et je relevais la tête, puis l’abaissais en râlant et crachant de la fumée.
- Contrôle-toi, putain!
Je rouvrais les yeux, et la fixais froidement. Je ne supporte pas manger autant, et je n’avais pas envie de me taper en plus de ça une énergie à moitié bonne. Je déteste ça ! Je mettais ma main devant la bouche en grognant. Tout en la fixant. J’avais des sueurs froides et j’avais du mal à garder cette énergie en moi. Je me concentrais et levais le bras qui lança une vague de feu dont l’énergie ressemblait à celle de Drakhys, douce, apaisante et sereine la flamme se dissipa, elle n’était aucunement néfaste et n’avait rien brûlé. Bien, une flamme qui sert à rien ! J’avais gardé celle de Darkhys parce qu’elle ne me posait pas de problème. Je soupirais en baissant mes mains puis regardais de nouveau la miss. J’aurais dû ne pas arrêter ma télépathie avec elle pour savoir ce qui a bien pu se passer avec Darkhys dans sa tête.
-J’ignore pourquoi vous vous disputez mais calmez-vous toutes les deux! Drakhys, c’est le moment d’apprendre à contrôler ton énergie! Alors fais ça correctement.
Boire le sang chaud de Ryan avait été une expérience indescriptible pour Drakhys. Et elle prenait peu à peu conscience qu’elle ne pourrait pas se passer longtemps de ça. En effet, le liquide que lui avait fourni son professeur l’avait rempli de chaleur. Cette chaleur que son corps n’avait jamais eue. Et plus le temps passait, plus la douce tiédeur qui coulait à présent à travers ses propres veine diminuait. Elle frissonna. Elle serait bientôt reprise par le froid. Elle releva les yeux sur le poignet avec espoir mais Ryan l’avait porté à ses propres lèvres. Elle passa sa langue sur ses lèvres avec envie.
Après qu’elle l’ait enfermé dans une bulle d’énergie protectrice, elle s’était relever et avait tenté de reprendre son énergie mais sans succès. Elle ne parvenait pas à reformuler son souvenir car elle était inquiète pour l’homme à l’intérieur. Et s’il était blessé ? Et s’il était privé d’air là-dedans ? Et si et si… Mais Ryan se délivra seul et la rabroua sans ménagement.
Quand il rouvrit les yeux le soulagement de la jeune femme de le savoir saint et sauf s’envola rapidement. Son regard était glaciale presque autant que sa peau. Il semblait…. Malade comme prêt à vomir et avant qu’elle n’ait pu esquisser le moindre geste vers lui, il libéra une flamme de ses mains.
Mais elle fut rapidement rappeler sur terre par la voix tranchante de Ryan. Elle se faisait sermonner comme une petite fille. Piquer à vif son regard se durcie autant que ses joues rosirent. Il voulait qu’elle s’applique ? Pas de problème, il n’allait pas être déçu du voyage.
Planter devant lui, elle se tenait droite. Elle ferma les yeux et tenta de libérer son esprit. Darkhys lui laissa même le champ libre, coopérant à cette libération. Puis elle changea ce vide par des bras puissants la serrant contre un large torse. Le silence se transforma en un boum-boum régulier et sourd, celui cœur qui bat. Elle inspira profondément puis expira lentement.
- J’y suis…
L’énergie se concentrait autour d’elle, calme. Toujours les yeux clos, elle rangea soigneusement la sensation des bras de Ryan autour d’elle dans une petite boite au creux de son esprit. Elle s’imagina la verrouiller comme un coffret à bijoux. Et quand elle rouvrit les yeux, son énergie n’était plus visible.
Quelques secondes passèrent. La jeune femme était un peu dubitative.
- J’ai réussi ?
Rien ne se produisit, ce qui répondait à sa propre question. Elle afficha un air victorieux et un sourire satisfait. Cependant quelque chose clochait. Darkhys était bien trop silencieuse. Aucune remarque cinglante de sa part. Et c’est en fronçant les sourcils sur cette réflexion qu’elle sentit toutes ses forces l’abandonner. Le sol semblait se rapprocher à toute vitesse tendit qu’un bruit assourdissant envahissait ses tympans et que le noir s’étendait à perte de vue.
Au milieu de son inconscient, elle distingua une silhouette entourée de ténèbres. Elle s’en approcha. Elle n’était pas bien sûr que c’était une personne car les contours de la forme semblaient fusionner avec la noirceur ambiante. Elle s’aperçut que le noir était tout autour d’elle mais que cependant, elle pouvait voir ses mains et ses pieds comme si elle était faite de lumière. Flottant dans cet océan sombre elle s’approcha encore de cette forme et étrange et finalement elle tendit la main pour l’effleurer. Toute la noirceur lui rentra immédiatement à l’intérieur comme si elle avait déclenché un piège. Elle lâcha un hoquet de surprise en sentant cette intrusion, mais elle ne ressentit aucune douleur. Tout était à présent lumière autour d’elle, elle fronça les yeux, éblouie. Et comme cela n’était pas suffisant, elle mit ça mains en visière et s’aperçut qu’elle était beaucoup moins lumineuse que précédemment. Elle n’était pas ombre mais elle n’était plus lumière non plus. Elle était les deux à la fois.
Il lui sembla alors entendre son nom. Quelqu’un l’appelait. Elle commença à se diriger vers cette voix qui lui était si agréable.
Liar ▲ Fix YouC'est déjà une preuve d'attachement que de pouvoir se supporter soi-même. Bien. Elle commence à se contrôler de Mieux en mieux la p’tite. Au moins ma petite gueulante a eu pour effet de les faire réagir toutes les deux. Oui, je suis du genre à ne pas être tendre ou patient, c’est vrai. Et si elle est ici ce n’est pas pour rêvasser du prince charmant qui n’arrivera jamais de toute manière, mais bien de lui faire maîtriser ses pouvoirs actuels maintenant que Darkhys à briser le sceau. Je me foutais bien qu’elle soit mal à l’aise parce que je l’ai engueuler, mais l’aparté avec le sang on verra pour plus tard. J’ai des cours à tenir ce matin et les gamins vont bientôt arriver.
Quand elle se plante devant moi, je la fixe avec un air renfrogné et croise les bras contre moi, m’appuyant sur une jambe, puis sur les deux en me plaçant correctement en face d’elle et j’attends. Je cerne son aura et rentre en osmose avec l’atmosphère et l’aire de la gamine qui commence à comprendre le fondement de son énergie. Parfait, elle ira loin et plus vite que prévu. Je reste immobile et silencieux jusqu’à ce que la demoiselle finisse par faire diminuer son énergie et la rendre invisible. Bien… très bien même. J’ai souri quand elle a posé la question au sujet de sa réussite et air relevé le menton en la regardant, baissant les yeux et les paupières, me donnant un air vraiment mauvais et inquisiteur avec ma tronche antipathique. Je baissais la tête et venais rapidement sur elle pour la retenir dans sa chute. Eh merde ! Elle a puisé trop d’énergie, et je ne peux que comprendre ça. Elle a besoin de se reposer. Il va falloir que je l’emmène se reposer à l’infirmerie, mais avant ça elle doit se réveiller.
-Drakhys ! Hey ! Miss! Réveille-toi!
Je ne me faisais pas trop de soucis sachant qu’elle n’était qu’inconsciente par fatigue. Je l’avais allongée sur les matelas que j’avais utilisé pour faire ma sieste plus tôt et lui tapotais la joue pour qu’elle se réveille. Rien n’y fit sur le moment. Elle était encore inconsciente alors je l’ai porté et je suis sorti de la salle en ouvrant la porte par psychokinésie puisqu’elle avait été bloquée par la miss plus tôt. Donc c’était dur pour les gamins de la rouvrir pour aller en cours. Mais au moins la porte était rouverte et quelques gamins attendaient déjà devant la porte, d’un air étonné en me voyant avec Drakhys dans les bras.
-Rentrez et prévenez les autres que j’aurais du retard.
Ai-je demandé aux quelques élèves déjà présent qui me regardèrent vraiment avec un air d’ahuri finit. J’avais envie de leur botter le cul mais je me contentais de les ignorer. C’était ce qu’il y avait de mieux à faire. J’emmenais la gamine à l’infirmerie et la posais sur un lit délicatement. Ouais, j’en ai croisé pas mal qui me regardais avec de gros yeux. Et alors ? Où est le problème ? Bref ! Ma tronche les a tout de suite incité à aller voir ailleurs.
-Ho ! Drakhys! Miss! Tu m’entends? Réveille-toi.
Je réitère et j’espère qu’elle va se réveiller cette fois-ci. Je reste au-dessus d’elle sur le lit pour la regarder se réveiller. Si elle voit ma tronche renfrognée comme pas permis elle risque de flipper. Ou de me sauter dans les bras, à voir qui des deux se réveillera.
La jeune femme n’avait pas heurté le sol. Le démon l’avait retenu à temps. Elle errait à présent dans son subconscient. Elle s’apprêtait à rejoindre la voix si chaude qui l’appelait, quand elle fut retenue par quelque chose. Comme quand, vous êtes sous l’eau et que vous vous apprêtez à fendre la surface pour reprendre de l’oxygène mais que quelque chose pour retiens par la cheville, avant de vous tirer de nouveau dans les profondeurs. C’était exactement ça. Un son, non, une voix. Cette voix elle la connaissait c’était plus qu’une certitude. Elle fit demi-tour et laissa les appels en suspens. Guidé par cette autre voix, elle plongea plus profond dans son inconscience.
Les lèvres de la jeune femme s’entrouvrirent légèrement, alors que Ryan l’avait posée sur un lit à l’infirmerie et un soupir s’en échappa formant un minuscule nuage de condensation glacial, comme si elle avait poussé son dernier souffle.
Elle avançait dans le néant et petit à petit elle discernait enfin ce que la voix disait :
- Mox… (le X est muet)
Elle était à présent dans un couloir. Depuis quand avançait-elle là ? Elle ne saurait le dire. Au bout, une porte entrouverte. Elle se dirigea par là et poussa l’ouverture. C’était une chambre d’enfant. Un lit simple, quelques jouets raffinés comme une petite dinette en porcelaine, une jolie poupée à l’apparence très fragile. Un homme se tenait accroupie devant elle. Elle plaqua sa main devant sa bouche. Ce n’était pas n’importe quelle chambre, c’était la sienne. Dans son pays. Elle en avait de vagues souvenirs, mais à présent tous était limpide.
- Mox, approche… - Père…
Cet homme était son père. Il ressemblait comme deux gouttes d’eau à l’homme qu’elle avait été à Pâques, en légèrement plus vieux cependant. Il était magnifique. Il lui manquait tellement.
- Qui est Mox ?
Il ne semblait pas la voir en fait. Pourtant il parlait. Enfin, ses lèvres bougeaient et son expression était d’une douceur infinie, mais aucun son ne sortait de sa bouche en dehors de « Mox ».
- Ce n’est pas à toi qu’il parle… ceci est l’un de tes souvenirs…
Elle se retourna et vit une jeune femme très peu vêtue. Elle était magnifique, bien qu’un regard glacial l’habitait. Elle avait des cheveux d’agent, et un crane sur le sommet de sa tête, comme un chapeau. Sa peau était aussi blanche que la sienne. Le justaucorps qui l’habillait semblait fait de toile d’araignée tellement il était fin et fragile. Des chaines d’or pendaient à son cou. Elle leva un bras fin et gracile et pointa quelque chose derrière Drakhys. Elle se retourna et se vit, elle. Une petite fille d’à peine 6 ans. Ses sourcils étaient froncés, un air parfaitement mécontent et contrarié sur son petit minois. Elle sembla hurler quelque chose à son père et son énergie sortie de son corps comme une flèche et percuta l’homme de plein fouet. La petit fille se jeta sur lui toutes dents dehors et le griffa, le morda, tira sur ses membres, les arracha. La pièce était baignée de sang. La petite fille également, son énergie formait un vortex autour d’elle et quand elle hurla. L’énergie explosa comme un missile nucléaire, annihilant toute vie dans un périmètre de plusieurs kilomètres. Elle s’effondra sur le sol.
La jeune femme avait assisté à toute la scène. Ses yeux étaient inondés de larmes, et s’approcha du cadavre démembré de son père, elle effleura son visage figé dans une expression de douceur. Ses doigts passèrent au travers de la forme.
- Pourquoi… Pourquoi as-tu fais ça Dark ?
Elle avait tourné la tête vers l’autre femme, qui était resté près d’elle. Oui c’était bien Dark. C’était la forme qu’elle avait vraiment, si elle n’était pas piégée dans un autre corps ou si elle n’était pas que fumée noire et abstraite. La scène tournait en boucle comme une cassette vidéo qu’on rembobinait sans cesse.
- Ce n’est pas moi… Regarde bien. - NON ! c’est insupportable…
Dark lui saisit les cheveux et la força à regarder de nouveau.
- Regarde, tes yeux… Regarde leur couleur !!
Sa voix n’était qu’un murmure d’une autorité imparable. La jeune femme qui avait d’abord fermé les yeux les rouvrit lentement. Elle se regarda, petite fille. Elle arborait des yeux couleur d’ambre, une lueur vengeresse dans ceux-ci.
- Non…. - Si… Tu es la seule qui contrôle, ou pas, ce pouvoir. Tu as tué ton père, ta mère et détruit tout ton pays.
Elle se laissa glisser au sol… Ca continuait de tourné en boucle. Elle regardait horrifiée. Son père parlait puis elle déchainait sa colère contre lui…
- Que dit-il… Pourquoi je ne l’entends pas ?
C’était ses derniers mots, pourquoi n’arrivait-elle pas à les saisir ? Dark lui expliqua qu’elle bloquait, elle-même sa mémoire parce-qu’elle refusait de l’accepter. Evidement qu’elle le refusait, c’était Dark le monstre pas elle… Elle était…. Elle était… un monstre aussi….
- Mox, approche… Mox, ma douce Mox, protège Pandore. Ne laisse pas l’histoire se répéter. - Mox n’est pas là….
Alors que la petite prononçait ses mots, elle fut submergée par un sentiment de jalousie sans borne. Elle Hurla à l’instar de son double enfant. Tout avait disparu. Il ne restait plus qu’elle, Dark, le silence et le néant. Prostrée en position fœtal, elle se tenait la tête en pleurant. Dark se baissa et posa une main sur la sienne. Elle était glacée.
- On ne peut pas revenir sur le passé. Il faut avancer maintenant. Ne te laisse plus guider par tes sentiments, nous devons œuvrer ensemble…
Elle refusait de l’écouter. Elle se dégagea de sa main si froide avec brutalité.
- Qui est Mox ???
Le menton relevé vers elle, les sourcils froncé et les joues ruisselant de larmes, elle attendait la réponse de la ténébreuse. Cette dernière s’était relevée et la fixait avec supériorité. La lumière se fit sur Drakhys.
- C’est toi… C’est comme ça que Père t’appelais… Mais alors ? Qui est Pandore ?
Dark se détourna d’elle et croisa les bras sur sa poitrine. Elle laissa un profond soupir s’échappé. Mais elle devait lui dire. Elle ne pouvait plus vraiment reculer. Dark redoutait que si elle ne répondait pas, Drakhys refuse de remonter à la surface et reste dans ce coma.
Elle débuta son récit par le commencement. Elle était une création des Dieux tout comme le reste de l’humanité, de la flore et de la faune. Les Dieux avaient confié la tâche de créer le monde à l’un des leurs. Par fainéantise ou désintérêt, ce dernier avait refilé le bébé à son frère, qui avait créé un monde merveilleux, donné à chaque être vivant le moyen de vivre. Mais il ne restait rien pour les pauvres hommes. Alors, il était partit voler le feu aux Dieux et l’avait offert aux hommes. Les Dieux, jaloux de la perfection de la création mais également courroucés par le vol, ils avaient créé Pandore. Exquise et divine Pandore. Elle était d’une beauté sans pareille mais également d’une bonté et d’une douceur sans égale. Mais comme toute chose doit avoir son contraire, pour préserver l’équilibre du monde, ils avaient également créé Mox, son entité contraire. Le Dieu qui avait créé le monde, accepta Pandore, cependant, quand les autres lui envoyèrent Mox, il l’enferma dans une prison car il l’estimait trop dangereuse pour son œuvre. Pandore rendait souvent visite à Mox. Elles passaient des heures à parler. Enfermée, Mox était inoffensive et petit à petit elle commença à aimer sa sœur de lumière, à l’instar de cette dernière. Pandore ne supportait plus de la voir enfermée, alors un jour, elle la libéra défiant l’autorité de son Dieu. Mox, libérée, s’en alla exécuter ce pour quoi on l’avait créé, détruire le monde. Quand ce dernier fut à feu et à sang, elle revint auprès de Pandore. Cette dernière n’avait pas supporté d’être responsable de la destruction de l’œuvre de son Dieu et elle s’était donné la mort… A la suite de ça, les Dieux confièrent à un cercle d’humain doté de pouvoirs, le moyen de seller Mox dans un corps de chaire afin de limité l’étendue de sa destruction et de laisser le temps à l’humanité de se reconstruire. Le cercle se transmettait, de génération en génération, la formule qui l’enfermait, choisissant des corps de plus en plus résistant afin de la garder enfermée le plus longtemps possible. Au fils des années, les faits étaient devenus un mythe. Zeus, Prométhée, Epiméthée, Pandore. Tous étaient là. Quant à Mox, son souvenir se dégrada et on ne retenu d’elle que la boite de Pandore qui contenait tous les maux de la terre, précipitant l’humanité dans la destruction. Elle avait traversé les siècles en vivant de corps en corps jusqu’à aujourd’hui. Le père de Drakhys avait rapidement compris que le sorcier avait logé une entité étrangère dans le corps fragile de son enfant. Il avait fait de longues recherches avant d’enfin découvrir la vérité au-delà du mythe. Oui sa fille était sauf, mais à quel prix ?
- Mais si Pandore n’est plus, alors, pourquoi….
Drakhys avait été attentive au récit de la blanche. Elle était même touchée par sa perte. Mais elle ne comprenait pas pourquoi, son père lui avait demandé de protéger Pandore, si cette dernière était déjà passée dans l’au-delà depuis des centaines de milliers de siècles. Darkhys leva de nouveau son bras et d’un grand geste balaya les ténèbres. Une rétrospective de tous ce qu’elle avait fait pendant que la miss était inconsciente se déroula sous ses yeux ébahis. Les massacres mais aussi les nombreuses dépravations de son corps.
Les ténèbres s’effilochèrent lentement.
- Ho ! Drakhys! Miss! Tu m’entends? Réveille-toi.
Elle leva la tête vers la lumière. Elle était lasse, mais elle ne voulait plus rester ici. Elle lança un regard à Dark ou Mox elle ne savait plus très bien. Cette dernière acquiesça et elle s’en alla sans se retourner pour rejoindre la voix qu’elle savait être celle de son professeur.
Elle ouvrit péniblement les yeux et se les frottas du bout des doigts. Ils étaient humides. Elle avait pleuré… Elle regarda devant elle, son champ de vision était envahi par le visage de Ryan. Il arborait son air ronchons comme toujours. Il était beau. Elle leva sa main et la posa sur sa joue. Ah, il était bien réel, alors, elle était revenue. Elle avait le regard triste et sa voix semblait caverneuse, comme si elle n’avait pas parlé depuis des années.
- Hey…
Elle se sentait faible, plus morte que jamais. La culpabilité la remplissait intégralement. Elle laissa retomber sa main. Il l’avait emmené à l’infirmerie. Il avait dû la porter et traverser l’école ainsi. Ça allait pas mal jasé. Mais à cet instant, elle n’en avait cure. Elle voulait se blottir dans ses bras, qu’il la serre fort. Elle en avait tellement besoin. Mais elle se sentait tellement sale, impure, repoussante. Elle fixa son visage si prés et ses yeux glissèrent sur son cou. Sa veine palpitait de vie, et l’envie irrépressible de mordre l’envahit. Elle se décolla du lit et vint glisser sa tête prés de sa carotide. Son parfum était si enivrant, si délicieux. Elle entrouvrit les lèvres et ses dents se posèrent sur sa peau. Elle resta une demi-seconde en suspens avant de se laisser retomber sur le lit. Elle ne devait pas… Elle referma ses yeux et de nouvelles larmes roulèrent sur ses joues. Elle tourna la tête et elles disparurent, absorbées par l’oreiller. Elle aurait aimé dire quelque chose à son enseignant, le rassurer, n’importe quoi, mais aucun mot ne voulait sortir de sa bouche.
Liar ▲ Fix YouC'est déjà une preuve d'attachement que de pouvoir se supporter soi-même. Je regardais Drakhys, elle pleurait... Je ne savais pas vraiment de quoi elle rêvait mais ça ne devait pas être franchement agréable vu sa tête. Je restais un moment silencieux et attendis calmement qu'elle reprit conscience après avoir insisté un peu à l'appeler. Je m'assis sur le bord du lit et la fixais en silence. Lorsqu'elle me répondit de manière à me dire "salut" dans son "Hey" tout timide je lui souris. Pas un sourire des plus chaleureux, non. Juste un sourire en coin et un haussement de sourcil quand elle posa sa main sur ma joue. Je sais pas comment je dois prendre ça. Mais sa fraîcheur est pas désagréable.
-Comment tu te sens?
Pas trop engourdie? Parce-que vu la puissance qu'elle a utilisée ouais, y'a encore pas mal de travail à faire pour qu'elle réussisse à tout contrôler correctement. Ca va lui prendre du temps. C'est certain. Mais ma question resta en suspend. Drakhys semblait avoir soif au vu de sa réaction et je ne bougeais pas. Je sentais son souffle froid dans mon cou et ça me fit frissonner. Mais je ne bougeais pas, sentant ses crocs sur ma peau, ça avait tendance à m'émoustiller tout ça. Alors quand je la vis retomber brusquement sur le lit je ne compris pas pourquoi elle s'arrêtait dans son élan. Elle avait besoin de force. Ce n'est qu'après que j'ai réalisé. Tout à l'heure mon sang ne lui avait pas fait tellement de bien. La voir pleurer me fit soupirer un peu. Je posais ma main sur sa joue visible et caressais celle-ci en la fixant.
-Y'a ce qu'il faut à disposition dans l'infirmerie si tu as soif. Repose-toi. Tu en as besoin.
Je me penchais au dessus d'elle pour embrasser son front tout frais et me relevais pour retourner à mon cours. Je m'arrêtais à l'encadrement de la porte et détournais légèrement la tête sans pour autant la regarder.
-Quand tu iras mieux, tu n'auras qu'à venir me voir, on continuera l'entraînement.
Et plus si affinité. Mais je n'allais pas la laisser dans le mal, elle va devoir apprendre au moins à maîtriser un minimum ses changements de puissance dans son pouvoir. Donc quelques cours privés et ça devrait faire l'affaire. Je repartais ensuite à mon cours en refermant la porte de l'infirmerie et allais assurer mon cours de la matinée.
Elle avait perçu son sourire. Il n’était pas doux ni chaleureux mais il était là, comme si il avait pu être, d’une certaine manière, rassuré qu’elle « revienne ». Il n’avait pas bougé. Ça la perturbait. Il l’aurait laissé faire, volontairement. Elle avait vu les frissons sur sa nuque et ses cheveux se dresser sur celle-ci alors qu'elle allait le mordre. Elle sentit la chaleur de sa main sur sa joue. Elle blottit celle-ci dans son creux, les yeux clos. C’était agréable cette sensation… Elle fixait ses yeux de braise et elle ne put retenir une petite moue quand il lui dit qu’elle avait ce qu’il fallait ici pour se nourrir. Il lui semblait que la pièce était devenue sa seconde chambre tellement ses venues étaient régulière. Il se pencha sur elle et ses lèvres se posèrent sur son front. Son odeur, son contact, cette soudaine proximité lui donnaient des fourmis dans les jambes et des papillons dans le ventre. Elle avait failli se pendre à son cou et l’embrasser avec autant de chaleur que son sang quand il coulait dans sa gorge. Mais il s’était déjà éloigné. Un petit sourire planait sur ses lèvres, elle le regarda contourner le lit, détailla ses larges épaules, son dos surplombant une fine taille, ses yeux descendirent encore et elle se sentit rougir.
Sa voix la fit revenir à son visage presque en sursaut, comme si elle avait été prise en flagrant délit. Elle ne manquerait pas de revenir le voir. Elle était attirée par cet homme comme un aimant. Elle esquissa, il allait disparaitre dans le couloir et elle serait de nouveau seules. Elle ne pouvait évidemment pas le retenir près d’elle éternellement. Il avait d’autres projets pour la journée. Elle l’interpella quand même, juste une seconde.
- Ryan… ? …. Merci….
Elle fut certaine qu’il avait marqué un temps de pause infime avant de refermer la porte. Elle se laissa bercer par la chaleur encore présente sur sa joue et son front. Et elle repensa au moment où elle avait perdu le contrôle. Il l’avait pris dans ses bras, mais c’est surtout ses paroles qui l’avait le plus marquée. « Je suis là… » Dans ces trois simples mots, il avait comblé un vide immense en elle. Elle ne se sentait plus seule à présent. C’est ce qui faisait que c’était le souvenir qu’elle avait choisi pour contrôler son pouvoir. Elle regretta de ne pas l’avoir mordu plus tôt. Le gout des poches de sang de l’infirmerie étaient infects. Et bien que son sang à lui était brulant, la chaleur qu’il répandait en elle était délicieuse.
♦L’appel du sang sera toujours le plus fort. Tu sentiras cet appel constamment…♦ ♣ J’ai l’habitude d’avoir soif♣ ♦Tu as bu son sang et tu l’as laisser en vie. Le sang appel le sang. Tu n’y résisteras jamais bien longtemps…♦
Ça sonnait vraiment comme une fatalité. Elle ferma les yeux ignorant l’avertissement et s’endormit.