Ma méditation fut interrompue quand mon patient commença à s’agiter dans son sommeil. Aurai-je dû ajouter un psychotrope pour que son sommeil soit sans rêves ? Il était trop tard de toute façon… Il se réveilla en sursaut et grogna avant d’ajouter un cri de rage. Il avait mis ses parties à l’abri et avait même dressé une défense magique. Il devait faire un sacré rêve… Faut dire qu’après le passage de Miley, ça ne devait pas être tout rose là-haut.

Je ne peux m’empêcher de sourire. Il a dû vraiment en baver entre ses mains. Mais il a l’air de plutôt bien se remettre. Il semble terminé de se soigner et me fixe comme courroucer.
Il se lâche enfin les parties avant de me questionner. Tiens il semblerait que la raison lui soit revenue. Je ne me défais pas de mon sourire et répond d’une voix douce et posée.

- Je suis le professeur Ciryiel Valareir, j’enseigne la botanique. Vous êtes toujours sur île, hélas, et je suis ici par la même volonté qui vous à amener, avec les autres.

Je crois que je n’avais oublié aucune de ses questions. Je lui racontais alors que Miley m’avait emmené avec elle après avoir sentis son diffèrent. Que j’avais tenté tant bien que mal de la faire arrêter avant que Néfir n’intervienne. Qu’ensuite, il s’était retrouver ligoter au sol mais qu’il avait bien voulu consentir à le relâcher pour que je l’éloigne. Je l’informais également que je lui avais prodigué les premiers soins, en lui faisant… ingéré un remède à base d’écorce de saule blanc et de mure.

Au vu de sa tête, ce n’était pas de son gout. Tant mieux, les médicaments ne doivent jamais être trop bons sinon on oublie qu’ils sont faits pour soigner.

- Est-ce que vous vous sentez mieux ?

Je  m’étais incliner vers lui et lui souriait toujours avec bienfaisance. Il semblait beaucoup mieux, enfin du point de vu physique, parce-que niveau mental au vu de ce que mes pauvres et délicates oreilles ont subi, je ne me prononcerai pas. Et surtout, je ne traite pas ce genre de maladie.

- Vous devriez vous reposer encore un petit peu.

Je m’installais au pied de l’arbre et m’appuyais contre son tronc, le sculptant de mon pouvoir pour qu’il adopte une forme confortable.

- J’ai cru comprendre par l’intermédiaire de monsieur Onyx que vous vous nommiez Sword.

Je regardais un oiseau sur une branche plus loin, il portait une brindille dans son bec. Sans doute pour la confection de son nid. Il la glissera avec habilité avec les autres dans un tressage subtil qui à terme accueillera ses œufs… Mon regard d’émeraude se tourna pour accrocher ses yeux de lapis.

- Je vous demanderai monsieur Sword, de ne pas retourner là-bas…

Je lui souris, si ma voix jusque-là avait été douce, chaleureuse et harmonieuse, cette fois elle se faisait tranchante. Non je ne souhaitais pas qu’il retourne importuner la demoiselle, ni même l’autre cadavre vivant. Il n’était pas prisonnier pour autant, simplement, pour sa santé, pour celle des autres et surtout pour mon bien-être je m’assurerais qu’il reste avec moi… Bien sagement si possible…

Comment aurai-je pu le laisser comme il était… Ligoter au sol par du diamant noir dans un état pitoyable. Non, sans doute ne méritait-il pas qu'on s’occupe de lui mais c’était plus fort que moi. Toute vie en ce monde est précieuse. Je balayais sa réplique d’un revers de la main. Sa nudité ne me perturbait pas le moins du monde. J’en avais déjà vu avant lui et j’en reverrais après, qu’il soit en tenue d’Adam m’étais absolument égale.
Je le regardais prendre une feuille avant de la mastiquer. J’haussais les sourcils surpris. Pourquoi mangeait-il une feuille ? D’autant plus une feuille de sumac vénéneux donc le suc est on ne peut plus irritant. Ça devait horriblement lui bruler la langue. Mais il ne semblait rien laisser paraitre. J’aurai peut-être du effectivement le laisser agoniser en fin de compte…

Sword Fylbers. Je mettais enfin un nom complet sur le personnage qui me faisait face. Quant au fait qu’il n’était pas content d’être là, ça ne me surprenait absolument pas. Qui l’était ? Tout le monde avait dû faire des projets pour ces vacances tant attendu et nous nous retrouvions tous piégé dans un endroit hostile avec des personnes étrangère ou indésirable.

Mon sourire fit écho à son rire.

- Voilà un langage bien fleuri…. Cependant vous semblez bien facilement colérique. Cela ne m’étonnerais pas que cet… Eirik je crois en ai joué.

Il démarrait au quart de tour même. Son aura était en perpétuelle agitation, comme une serpent qui suit le mouvement de la flute du charmeur, attendant que celle-ci s’approche un peu trop près pour lui bondir dessus et le mordre.
Quand il se leva, je tournais ma tête dans sa direction et l’observait changer de forme avant d’aller se coucher. Ce dragon était réellement de toute beauté. J’admirais les jeux de lumières sur ses écailles. Les dragons étaient des créatures ancienne et majestueuse. Intelligente et dangereuse également. Il imposait un certain respect.

- Inutile de me remercier une seconde fois.

Ma voix était tranquille et posé comme toujours et je souriais doucement. Il semblait décidé à faire une petite sieste. En tout cas il m’avait affirmé ne pas vouloir retourner auprès des autres. Mais je préférais rester dans le coin, juste au cas où ce soit l’un des autres qui revienne.
Je décollais mon dos du tronc dans lequel je m’étais niché et je m’étirais avant de rendre à l’arbre sa forme originelle.

- Votre forme animal est absolument époustouflante…

Je lui adressais un sourire empreint de respect. Néfir était également un dragon, d’un noir d’ébène. Mais Sword avait ces reflets intriguant, comme si il avait capturé la voie lactée dans sa peau. J’étais réellement impressionné. Je me rendis au bord de l’eau, une branche sortie du sol et enjamba le cours d’eau formant un pont naturel. Alors que je le traversais, je repris également ma forme Évanescente et me laissait choir au milieu de la branche. Ma patte pendait paresseusement frôlant la surface miroitante. J’avais également été interrompu pendant ma sieste, mais sans doute n’était-il pas trop tard. Ma tête se posa sur mon autre patte et je plissais les yeux tandis que les rayons du soleil me réchauffait et faisait ressortir mes veinures émeraude, projetant des milliers de luciole dans le feuillage des arbres.

J’entendais mon compagnon grogner et mon oreille s’agita avant que je ne finisse par relever la tête dans sa direction quand je sentis la terre trembler. Les couleurs de son aura étaient éloquentes, il était de nouveau en colère. Par contre je ne connaissais pas du tout la raison de cela. Avais-je dis ou fais quelque chose qui l’aurai mit dans cet état ? Il ne me semblait pas… Il finit par se calmer de lui-même…
Il me retourna le compliment que je lui avais fait et j’inclinais ma tête pour le remercier. J'ai reposé paresseusement ma tête sur mes pattes et tandis que des oiseaux viennent se poser sur mes ramures, je me sens lentement sombré dans le sommeil. Mon aura se répand jusque dans le sol et les bords de la rive se couvrent de fleurs multicolores. Le cours d’eau se voit peu-à-peu débordé de plantes aquatiques. De mon corps un bruit sourd se fait entendre, un ronronnement.
Je suis de retour chez moi. Je ne suis pas accueilli comme un héros, mais on ne me traite plus en paria. Mes tantes et cousines me sourient avec bienveillance. Mère est là et me tend les bras. Alors que j’allais m’y précipité, je suis réveillé en sursaut par un éternuement colossale suivit d’un second. Une matière visqueuse m’atterrit dessus à deux reprises.
Mes griffes sont profondément enfoncées dans le bois de la racine qui me porte et je sens l’arbre souffrir. Je les rétracte. J’ai les yeux qui me sortent presque de la tête.
Je tourne très lentement la tête en direction du dragon, ma respiration est rapide.

- Ná Elbereth veria le, ná elenath dín síla erin rád o chuil lín

J’avais les dents serrer non pas par la rage, après tout on ne pouvait pas contrôler un éternuement, non plutôt de dégout…

- C’est une expression qui dans ma langue signifie « à vos souhaits »

Là-dessus je me laissais glisser dans le cours d’eau sous moi, reprenant ma forme d’elfe. C’était beaucoup plus commode pour me laver… Je faisais pousser un cocotier pour obtenir une noix de coco de laquelle je récupérais l’eau de coco afin de m’en servir comme savon. Je m’étais débarrassé de mes vêtements et je m’employais à laver mes longs cheveux.

- La traduction littérale la plus juste serai : Puisse Elbereth vous protéger, puissent ses étoiles briller le long du chemin de votre vie.

Je lançais un regard en biais au dragon.

- Elbereth est notre déesse. Avez-vous des Dieux dragons ?

Je ne connaissais guère la culture des dragons aussi je profitais d’avoir un spécimen sous le coude pour enrichir mes connaissances. Mon bain m’avait détendu, je sortis de l’eau et je m’étendais au soleil afin qu’il me sèche de ses doux rayons. Le jour déclinait déjà, le soir allait bientôt venir…

J’avais écouté Sword m’expliquer comment on procédait chez son peuple quand un être était pris d’éternuement. Cela me fit sourire. La déesse farceuse de l’humour. Je n’aurai jamais imaginé cela d’un peuple comme les dragons. C’était absolument fascinant. Il se demandait pourquoi nous utilisions cette bénédiction aussi, je m’employais à éclairer sa lanterne.

- Dans la plupart des croyances, lorsque nous éternuons, c’est que nous avons attrapé un mal. C’est pourquoi nous utilisons une formule comme une bénédiction afin que la personne garde le mal loin d’elle. Cela diffère selon les régions du monde et les périodes du temps…

Je mettais mit sur le côté pour lui parler, j’étais très intéresser par son peuple et je m’apprêtais à le questionner de nouveau quand il se mit à gronder. De nouveau je constatais que son aura d’émotion s’agitait et adoptait des couleurs peu avenantes. J’ai froncé les sourcils et repris rapidement ma forme féline. Le dragon avait échappé des flammes bleu qui tourbillonnaient comme une tornade et blessait la nature autour de nous. Je me tournais et me plaçait dos au dragon et face à l’arrivé du vampire. Je m’assis là entre les deux, bien décidé à ce que mademoiselle Lewis ne revienne pas à la charge. Mes pauvres rétines ne supporteraient sans doute pas un autre viol…

Je regardais le vampire s’assoir contre un arbre. Et s’adresser au dragon. Je laissais couler mon pouvoir dans la terre sous mes pattes, l’arbre contre lequel s’était appuyé le vampire sembla étendre ses branches tout autour d’eux, les branches, les feuilles et les fruits en forme de petites pommes verte leur servait à présent de toit.

- Cet arbre est un mancenillier. C’est l’arbre le plus dangereux que cette terre ait créé. Si vous utilisez vos pouvoirs, l’un comme l’autre, nous mourrons tous les trois, brulés par la sève corrosive de ce végétal. Si vous faites couler de l’eau sur son écorce, ou son feuillage, nous brulerons. Si vous le brulez ou le coupez, nous brulerons. Si vous le touchez ou mangez ses fruits, vous mourrez.

Ma voix était douce et profonde. Je ne souhaitais absolument pas que les deux êtres avec qui j’étais s’entre-tue, je ne souhaitais pas non plus déranger Miley et Néfir une seconde fois, car je savais parfaitement qu’elle les tuerait sans aucune forme de procès et que je risquais sans doute d’y passer également juste parce-que j’étais là.

- Ma patience est effectivement grande, mais elle n’est pas sans limite.

Je tournais ma tête pour faire face au vampire et j’inclinais la tête. Ma queue battait le sol et soulevait de petits nuages de poussière. Non ça ne me plaisait pas beaucoup qu’il soit revenu, cependant il prétendait vouloir parler alors soit qu’il fasse. Je resterai aux aguets.

- Si vous devez parler alors faite le. Cependant je doute, et ce, pour la pérennité de cette conversation, que traiter monsieur Fylbers d’idiot, soit vraiment la bonne chose à faire…

Je me couchais mais je restais toujours entre les deux, en plein milieu. Je posais ma tête sur mes pattes et attendait la suite…

Je plissais les yeux à la réponse du sanguin. J’avais presque envie de rire. Il semblait vouloir obtenir l’attention du dragon mais ne faisait aucun effort pour. Quant au premier concerné, c’était encore pire. Il s’était ostensiblement retourner et nous faisait dos avec la plus grande impolitesse. Je levais les yeux au ciel. Elbereth sort moi de là…

Je commence par me lever et me dirige vers le vampire. Je saisis le bas de son pantalon dans ma gueule et je le tire d’un coup sec. Il se retrouve coucher par terre sur le dos. Je le surplombe de toute ma hauteur.

- Ne restez pas appuyez contre cet arbre… regardez vos vêtements… Ils commencent déjà à fondre…

Ma voix sous ma forme Evanescente était profonde comme sortit d’outremonde. A cet instant présent elle devenait presque menaçante. Je tournais la tête vers Sword et plissait les yeux. J’avais beaucoup aimé sa phrase adressé au vampire. Elle était extrêmement bien tournée. Je commandais aux racines dans le sol et elles découpèrent le monceau de terre sous lequel se tenait le dragon pour le faire tourner de 180°. Il était à présent face à nous, comme endormis. Je soupirais à travers mes naseaux… Quelle bande de tête d’âne…

- Je pense, messieurs, qu’il y a des efforts à fournir pour chacun de vous.

Je posais mon regard sur le blanc. Bien commençons par le plus ouvert des deux.

- Si vous souhaitez ouvrir un dialogue avec monsieur Fylbers, je doute sincèrement que les insultes et les menaces vous soit d’un grande aide. Vous avez sans doute constaté que plus vous faites cela, plus il se referme comme une huitre.

Non mais sérieusement, j’étais prof de botanique et là je me retrouvais piéger sur une ile déserte à donner un cours d’éducation social à un collègue et à un gardien. Je me demandais si j’avais commis une faute qui avait pu pousser mes employeurs à me mettre dans cette situation…
Je soupirais de nouveau et me tournais vers le dragon.

- Monsieur Fylbers, il semblerait que monsieur… hmm… Eirik…

Je tournais la tête vers le vampire et lui murmurait quelque peu gêné.

- Je n’ai pas retenu votre nom, veuillez m’excuser.

En fait, je crois qu’il ne me l’avait même pas dit. Enfin cela n’avait que peu d’importance…

- Bref, qu’il soit là afin de régler un problème de manière civilisé. N’êtes-vous donc pas préoccupé par le bien-être des « personnes cher » à vos cœurs ?

J’observais le dragon quelques instants et sa réaction commençait légèrement à m’agacer. Je battis de ma queue et lui envoyais de la poussière sur les naseaux.

- Vous réagissez comme un enfant trop gâté… Il ne vous demande pas de lui baiser les pieds, simplement de l’écouté. Je pense que vous êtes tout à fait capable de faire cela. Montrer nous un peu la grandeur et la noblesse de votre peuple.

Ma respiration s’était légèrement accélérée pour le coup, je fermais les yeux et me calmais en sentant le flux de la vie végétale sous mes pattes.

- Si un seul mot désobligeant franchis vos lèvres, croyez-moi bien que mademoiselle Lewis pourrait prendre quelques cours de ce que je vous ferais subir.

Mon regard se posa sur le vampire, puis sur le dragon. Et cela valait pour tous les deux. Je ne prenais parti pour personne. D’ailleurs, qu’est-ce que je faisais là déjà ? Ah... j’évitais le retour de Miley… Mes veinures vertes émeraude s’étaient mises à émettre une lumière intense comme pour appuyer ma menace.

Deux fois c’était peut-être un peu trop pour moi… Je ne cachais absolument pas ma répugnance. Mais c’était en partie de ma faute aussi… Je me secouais et envoyais toute cette morve autour de moi. Ils en prirent chacun pour leur grade. Pour le vampire, il était déjà baptiser mais Sword en prit aussi après tout c’était quand même la sienne…

-Nous feriez-vous l’obligeance de bien vouloir mettre votre patte devant votre museau à l’avenir. Ou de détourner la tête…

Mon ton était un peu sec et cette fois pas de jolie formule de politesse… J’observais le dragon prendre une posture quelque peu étrange et j’en aurai souri mais ma forme féline ne me le permettait pas. Bien que l’hypocrisie transpirait dans cette posture et dans ce simple mot. Il semblait néanmoins prêt à entrer en pour parler avec l’ancêtre.
Dans son aura je pouvais largement lire qu’il était à deux doigts de bondir pour déchiqueter le vampire. Je me tenais donc prêt à intervenir. Juste au cas où…

Le vampire semblait vraiment vouloir arranger les choses. J’en étais presque étonné. Mais bon cela m’arrangeais, les deux s’étaient plus ou moins calmer et peut-être qu’un dialogue allait enfin pouvoir s’installer entre eux. Et je parle d’un vrai dialogue, pas un échange de piques et d’insultes en tout genre.

Je me recouchais calmement et écoutai leur conversation. Non pas que j’en sois intéresser mais j’avais proférer des menaces et elles s’exécuteraient si il le fallait, je restais donc parfaitement attentif malgré pas posture calme et sereine.
J’appris que le dragon avait « volé » une personne au vampire. Etait-il possible de faire cela ? Chacun n’avait-il pas son libre arbitre ? A moins que cette personne soit un humain lambda, je doutais franchement qu’il soit incapable de tenir tête au dragon. De plus il s’en était pris à quelqu’un d’autre. Eh bien, voilà une personne très occupée.

J’agitais une oreille sur la dernière déclaration du sanguin. Ah… Il existait des vampires stables? J’avais dû rester vraiment trop longtemps à l’abri des feuillages. Leur soif de sang ne faisait-elle pas de cette espèce que des êtres instable ? Voilà qui était fort intéressant. J’étais à l’instar du dragon, tout ouïe également.

Oui… J’étais sans doute peut-être un peu trop naïf. Espérer, un dialogue serein avec deux être qui semblaient éprouvé une rancune l’un envers l’autre, depuis bien longtemps, c’était un peu comme croire au père Noël…
Sword s’agitait et je plantais mes griffes dans le sol. Son grondement me hérissait le poil. Dans sa voix la colère n’était pas dissimulée. Je me relevais lentement, la tête basse, les oreilles en arrière, je montrais même les crocs, mais je ne grondais pas encore. Je me tenais juste prêt…
J’observais qu’il faisait néanmoins tous les deux, preuve d’une grande retenue. Le professeur d’histoire serrait les poings et je dragon grognait et soufflait mais, même si la tension était plus que palpable, ils ne s’étaient pas jeté l’un sur l’autre pour s’entre-tuer. Et c’était déjà beaucoup.

Finalement Sword s’assit sur son derrière et le vampire s’installa dans un fauteuil d’eau. Je fermais les yeux et relâchais mon souffle que j’avais inconsciemment bloqué. Je lissais mon poil et me rassit également. Leur deux aura étaient tellement agitées comme une mer déchainée.

Je repris mon corps d’homme. J’étais bien loin de saisir leur querelle, cependant certain point m’interpelais.

- Me permettriez-vous de donner mon avis objectif de vos déclarations ?

Je me tournais vers chacun d’eux. Je soupirais en fermant les yeux avant de les rouvrir.

- N’hésitez pas à me détrompez, car mes connaissances dans le domaine de l’amour sont très vagues. Je n’ai pas encore eu l’occasion de m’ouvrir à ce sentiment.

Je pensais à Cassandre. En cet instant, être avec lui aurai été un véritable bonheur. Cependant, même si je ressentais envers cet homme une puissante attirance, pouvais-je le qualifier d’amour. Je n’en étais absolument pas convaincu. Je voyais ce sentiment comme quelque chose de pure et fragile. Comme une fleur, magnifique et puissante. Une fleur dont la floraison serait extrêmement lente mais la durée instable. Dépendant des soins apporter pour la maintenir en vie. Il faudrait un savant dosage, de soleil, d’eau, et d’engrais. Ni trop ni pas assez. Un peu de tout régulièrement sans quoi elle fanerait.
Bien que je ni connaisse pour ainsi dire, je ne considérerais pas l’amour comme un sentiment acquis à partir du moment où il était offert. Il devait absolument être alimenté continuellement.

Bref revenons à nos moutons. Si j’avais bien tout saisit. Sword entretenait une liaison avec le frère du vampire. Quant à ce dernier, il avait également une liaison avec un homme. Celle-ci semblait être sujette à controverse pour le dragon.

- Je ne remets pas en doute vos sentiments vis-à-vis de vos compagnons. Cependant, vous semblez oublier quelque chose d’important…

Et c’était vraiment peu dire. Et cela transcendançait, à mon humble avis, tous les sentiments qu’ils pouvaient bien porter à ses deux êtres.

- Vos compagnons ont leur propre libre-arbitre. Si votre frère à choisit de s’unir à Monsieur Flybers, ne pensez-vous pas, que plutôt que de nuire à cela, vous lui montreriez d’avantage votre amour en le soutenant ? Même si vous n’approuvez pas cette relation, respecter au moins son choix.

Ca me semblait l’évidence même. Après chaque couple vis sa relation amoureuse comme bon lui semble, cela ne devrait regarder que les deux personnes concernées. J’en faisais également part à mes deux interlocuteurs.

- Si vos compagnons sont heureux ainsi, pourquoi vouloir changer cela ?

Ces deux personnes me paraissaient vouloir plier leurs proches à leur volonté sous prétexte de les aimer. Même si c’était dans leur sécurité, pourquoi les privé de leur liberté ? J’avais beaucoup de mal à saisir cela. Mais peut-être que je faisais complément fausse route.

Ma Déesse que ses deux hommes étaient compliqués… Enfin quel être vivant ne l’est pas ? Seulement, plus je les écoutais et moins j’avais envie de lier ma vie avec qui que ce soit. Enfin j’espérais sincèrement que tomber amoureux et être aimer d’amour et de désir ne se résumait pas à ça…

Je fis une grimace, j’étais consterné. Comment pouvait-on obliger un être aimé à choisir entre la personne avec qui il a choisi de partager sa vie et son propre sang ? Je plaignais vraiment ce pauvre Shintaro. L’amour fraternel que le vampire lui portait devait être bien lourd à porter. Il semblait considérer son frère comme un simple objet que le dragon lui avait dérobé. Il était en droit de réclamer sa possession. Il faisait complètement abstraction des sentiments de son frère. Qu’il devienne malheureux ou qu’il perde gout à la vie semblait lui passer bien loin au-dessus de la tête.

J’exposais de nouveau mon opinion, mais je sentais que le vampire n’en n’aurait cure. Définitivement, je n’aimais pas ses êtres là.

- Vous critiquez l’un comme l’autre la façon dont vous aimez. Personne n’aime de la même façon, parce-que nous sommes tous différents. Nos vies, notre passé, nos connaissances, font que nos actes ne seront jamais égaux.

La diversité était tellement merveilleuse. Si riche, si infinie. Elle était omniprésente. Dans chaque création.

- De plus, vous devriez faire d’avantage confiance à cet homme que vous aimez tous les deux.

C’est vrai quoi. Sword avait-il si peu confiance en son amant pour penser qu’il l’abandonnerait juste parce-que son frère l’y contraignait ? Quant au vampire, il devrait faire confiance au jugement de son fraternel. S’il était le dernier, comme il le disait, ne devrait-il pas souhaiter son bonheur plus qu’autre chose ? Vraiment, je ne les saisissais absolument pas… Peut-être était-ce dû au fait que j’étais fils unique et que ma mère ne m’avait jamais donné de frère ou de sœur à chérir…
Je regardais le vampire s’éloigner. J’étais à la fois soulagé et tendue. Je me retournais vers l’imposant animal et par mesure de sécurité je tendis le bras, comme pour lui bloquer le passage. Bien sûr, avec ma taille d’elfe ridicule comparé à la sienne, il pouvait allégrement passer outre. Cependant, je pensais qu’il était largement nécessaire qu’ils méditent chacun de leur coté sur leurs paroles et sur les miennes, peut-être.

- Dans tous les cas, un combat ne solutionnerait pas la situation…

Ma voix était posée et calme. Je m’accroupis et posais ma main sur le sol. Mes yeux s’illuminèrent d’un vert profond tandis que je laissais mon pouvoir couler dans la terre. L’arbre si dangereux redevint un simple chêne comme à l’origine.
J’espérais le danger écarté. J’étais lessivé. Je tournais mes yeux vers Sword alors que je me redressais. Je lui souris avec douceur.

- Je vous laisse, vous avez sans doute besoin de réfléchir également…

Je m’inclinais avec respect avant de tourner les talons de partir d’une démarche agile. J’allais rejoindre la plage. Loin de toutes les autres énergies. Je reprenais ma forme de tigre et m’affalais dans le sable chaud. Je regardais le soleil descendre sur l’horizon. Vraiment, l’amour était un sentiment très complexe.
Je soupirais et fermais les yeux, lasse.