Je regardais cet alliage de métal et de plastique avec perplexité. Comment diable étais-je supposer utiliser cette chose ? Par la nature, heureusement, on m’avait fourni une notice. Donc je m’évertuais à la lire en long en large et en travers effectuant en même temps toute les manipulations décrite. Ça faisait déjà quatre bonnes heures que je pianotais sur cet appareil. Je commençais à m’y faire. J’avais été obligé de le brancher car il me signalait un rectangle avec un éclair rouge dedans. J’avais lu qu’il fallait lui fournir de l’électricité pour ne pas qu’il s’éteigne. Heureusement que j’étais à peu près dépendant de ça pour faire chauffé mon eau pour le thé sans quoi ma maison n’aurai pas été pourvu de cette chose. Cependant, je préférais avoir des petits boitiers un peu partout sur mes murs plutôt qu’une flamme chez moi. J’avais donc fait un choix. Je farfouillais dans ma poche et en sorti la carte que Law m’avais donné.

Je consultais le carnet de la notice à la rubrique « envoyer un sms ». Fronçant les sourcils, je glissais mes doigts sur l’écran tactile pour aller dans message. J’ajoutais le destinataire. Mais…. Il ne me propose que des chiffres… Ah ! Oui j’avais lu que je pouvais « enregistrer » des « contacts »… C’était d’un compliqué. Je demanderais à mon ainé de m’aider parce-que là j’étais dépasser. Demandez-moi de manipuler deux lames aussi agilement de la main droite comme de la main gauche ou de tirer une flèche dans le cœur d’une cible à 500 mètre. Mais écrire un « sms »… Je lâchais un gros soupir. Je suivis les instructions à la lettre et je fini enfin par composer mon message.

Cher Lawrence, il est maintenant temps. Je t’attendrais près du vieux chêne à l’entrée de la forêt dans 1 heure. Si ton ami veut se joindre à nous, j’en serais ravi. Ciryiel.

Je crois avoir mis près de trente minutes pour réussir à taper ce message. Je passais enfin mon doigt sur « envoyé » et contemplait mon appareil. Je le retournais dans tous les sens. Comment mon message était-il envoyé si rien n’en était sorti ? Vraiment je ne comprenais absolument rien… Je sursautais tandis que la chose émettait un signal aiguë.

- Par toutes les créatures de la forêt !

Je lisais ce que m’affichais l’écran : « accusé réception »…. Euh… D’accord… Je fini par délaisser cette technologie obscure sur ma table et me coulait une tisane. Après avoir bu ma boisson, m’être occupé de mes plantes et écouté le chant d’un rouge gorge, j’enfilais mes bottes et mon manteau ainsi que des gants. Je pris un panier que j’avais fabriqué moi-même et je descendis de mon arbre pour me diriger vers le vieux chêne.
C’est en arrivant prés de ce dernier que j’eus une illumination. Si jamais il ne pouvait pas venir, il m’en informerait sur mon « portable ». Et je l’avais laissé à l’intérieur… Dans tous les cas, mon élève était de nature ponctuelle, donc s’il ne venait pas je le saurais bien assez tôt. Je n’avais pas besoin de ce boitier. Je m’appuyais contre l’arbre le remerciant de m’offrir un appui et un abri et je me mis à fredonner un air elfique en attendant patiemment mon ou peut être mes compagnons. Je ne cache pas que j’étais fort impatient.

Je n’eus pas longtemps à attendre. Et vu l’aura qui se dégageait de mon frère, je pouvais affirmer qu’il était aussi excité que moi. Je lui souris a son arrivé et remarquais qu’il délaissait notre langue pour ne pas perdre son ami. Je m’amusais quelque peu de la façon dont il me désignait. En effet, il semblait apporter une grande importante à mon titre plutôt qu’à ma profession. Hors ici, je n’avais pas de peuple à guider, que des élèves, mais je ne le contredit nullement.

- Bonjour Celeborn, à merveille, je t’en remercie et tu m’as l’air en pleine forme.

Il me présenta enfin son petit-ami. Je posais sur lui un regard doux mais attentif.
Ce jeune homme était plutôt grand et il portait des cheveux bruns en bataille. Il était séduisant à sa manière et je ne doutais pas que si Lawrence lui accordait sa confiance, c’était qu’il la méritait. Je détaillais un peu son aura et les couleurs qui s’agitaient en elle. Je voyais clairement qu’il nourrissait des sentiments sincères à l’égard de mon frère et j’en fus soulagé.
J’inclinais la tête et posait mon poing droit sur mon cœur.

- Je suis ravi de pouvoir mettre un visage sur vous monsieur Iasneïev.

Je reportais mon attention sur le bleu et lui sourit avec douceur. J’avais l’impression d’être le père auquel on venait demander la main de sa fille. C’était absolument étrange.
Je me mis à rire devant l’empressement de Celeborn. Maksimilian prit soin de calmer ses ardeurs. Ils étaient mignons tous les deux.

- J’ai déjà eu l’occasion de travailler avec Mlle Lewis. Je ne pense pas que notre présence lui posera de problème. Vous êtes sous ma responsabilité, je vous protégerais.

Je ne pensais pas du tout que Miley verrait d’un mauvais œil notre visite. Sans compter qu’elle avait sans aucun doute bien mieux à faire en ce moment. De plus j’étais un professeur et j’emmenais deux élèves avec moi, alors si le moindre danger se présentait, je n’hésiterais pas une seconde à les protéger.

- Je crois que nous sommes un peu excités par cette sortie tant attendu monsieur Iasneïev, Il vous faudra nous pardonner notre emportement à Lawrence et moi-même.

Je lançais un sourire complice à mon ainé. Je lui tendais la main pour l’invité à me suivre lui et son ami. Je leur expliquais que nous allions ramasser du houx, du gui, des pommes de pin, de l’écorce de bouleau, de la mousse et toute une suite de chose. Ces choses serviraient par la suite à l’élaboration de divers petits objets décoratifs.
Nous nous enfoncions dans la forêt et le bruit de celle-ci devint rapidement une musique enchanteresse à mes oreilles. Je me demandais si Vivien aurai aimé venir. Seulement, j’avais encore un peu peur de la réaction de Lawrence. Et puis nous attendions tellement ce jour, je ne voulais pas que cette journée tourne au drame familiale. Parce-que j’étais certain que l’existence de Vivien causerait du mal à mon frère ainé quand il l’apprendrait.
Je jetais un coup d’œil au couple par-dessus mon épaule. Il était soutenu, au moins il ne serait pas seul dans cette épreuve à venir. Même si ça ne me rassurait pas tant que ça.
Je confiais mon panier à Caleborn et pris soin d’en tisser un second pour Maksimilian. Après quoi j’en fis deux nouveaux que je relais par un tressage végétal. Une fois fait, je pris ma forme de tigre, bien plus commode pour se déplacer dans les bois. La terre était fortement mouiller par les petites chutes de neige des derniers jours et il était facile de glisser. Avec mes larges pattes, je m’offrais une meilleur stabilité, sans compté que je passais de deux à quatre. Je demandais l’aide des deux jeunes gens pour qu’ils m’installent mes deux paniers sur le dos.
Bien nous voilà fin prêt.

- Nous allons également récupérer des branches également. Ne les cassés pas sur les arbres, seulement celles par terre.

J’avançais calmement écoutant les feuilles et les brindilles craquer sous les pas de mes deux élèves. Je tournais ma grosse tête de félin vers eux.

- Attention à ne pas glisser…

J’avais émis un rire léger à la déclaration de Lawrence, oui sans l’ombre d’un doute nous allions aimer tous les deux et même je l’espérais, tous les trois, cette journée… Le jeune homme si proche de mon frère m’interpella sur comment l’appeler. J’y réfléchis sérieusement… Je tutoyais et appelait par leurs prénoms Lawrence et Vivien mais ils étaient de mon peuple avant d’être mes élèves… Je ne savais  s’il était bien sage de rompre cette frontière… Après une seconde de réflexion j’inclinais la tête.

- C’est entendu, Maksimilian…

J’ajoutais un sourire doux. Il n’était pas vraiment mon élève et nous n’étions pas en cours. Cependant, je ne me permettrais pas de l’appeler par un diminutif. Nous n’étions pas suffisamment proches pour cela… Je vis dans son aura qu’il était heureux que je me plis à sa demande.
Les gardiennes ? Je tournais la tête vers Celeborn. Je savais que l’esprit sylvestre, au vu de sa nature, résidait dans cette foret, mais pas qu’elle avait de la compagnie… Et bien… Nous verrons bien…

- C’est une excellente idée Celeborn.

Mettre son cœur dans la réalisation d’un présent ne le rendait que plus précieux. Je relevais également qu’ils passeraient Yule ensemble et en bonne compagnie, ce qui me rassurais. Il posa les paniers comme je le lui avais demandé et j’agitais les oreilles et ouvrait la gueule.

- Merci…

Nous avions avancé et je tournais la tête pour voir si Maksimilian suivait, il était un peu resté en plan en arrière après mon changement. Je clignais paresseusement des yeux. C’est vrai qu’il ne me connaissait pas sous cette forme… Ses couleurs dans son aura m’amusèrent quelque peu mais sous cette forme je m’abstenais d’avoir des expressions faciales semblables à celles que j’avais en temps normal… Si je souriais à cette instant, je découvrirais mes crocs et j’aurais plus l’air menaçant que rassurant… J’agitais donc une oreille et ma queue remua pour marquer mon amusement. Je revenais à Celeborn et tournait les yeux vers les cervidés qu’il indiquait. Ceux-ci me fixaient et l’incertitude se dépeignit dans leur aura. J’avais l’apparence d’un prédateur sans en avoir l’odeur… Ils ne savaient plus où ils en étaient. Ce qui n’était clairement pas le cas des oiseaux qui prenait mes bois pour perchoirs comme toujours. Un rouge gorge tout rond et dodu émit un piaillement quand Lawrence glissa. Je n’eus pas le temps d’intervenir que le brun l’avait déjà rattrapé. Bien, je pouvais compter sur lui pour veiller sur mon grand frère quand je ne pouvais le faire moi-même.
Je tournais la tête, les oreilles dressées en direction de la forêt. Je me plaçais instinctivement entre mes élèves et ce que je sentais venir. Lawrence avait également remarqué cette présence, sauf que lui… Il en était visiblement familier… Elle resta à bonne distance. C’était une très belle femme et mon frère la salua avec respect. J’avançais ma patte avant droite et pliais la gauche pour m’incliner et ouvrais légèrement la gueule.

- Mes salutations respectueuses ma Dame…

Malgré la distance, je percevais aussi bien son agacement dans sa voix que dans son aura. Il semblait que la façon dont le brun c’était adressé à elle lui déplaisait en plus de notre présence. Je remuais les oreilles et balançais ma queue avant de poser mon postérieur pour m’assoir. Son regard glissa sur moi et j’inclinais la tête…

- Je n’étais pas au fait de votre existence… Veuillez m’excuser pour mon impolitesse…

Je connaissais l’odeur de mademoiselle Lewis et jamais je n’aurai conduit mes deux élèves chez elle, nous n’étions pas là pour cela. Je pris connaissance de son odeur à elle, en relevant la tête et reniflant l’air aussi bien avec mon nez qu’avec ma gueule pour bien m’en imprégner.

- J’en prends bonne note, soyez rassurée…

Je m’apprêtais tout de même à lui demander par quel moyen la prévenir d’une éventuelle prochaine visite, sans pénétrer dans la forêt, quand elle disparut. Je restais planter là quelque instant, un peu perplexe par cette apparition. Ma foi… J’essaierai de lui transmettre un message par le flux de vie de la nature… Car en dehors de ce moyen et celui de venir là directement, je ne voyais pas vraiment. Je tournais la tête vers Lawrence.

- Voilà une dame qu’il me serait agréable de rencontrer une nouvelle fois Celeborn…

Je lui demandais à tout hasard si lui, connaissait le moyen de s’annoncer, histoire de ne pas renouveler cet impaire. Je ne souhaitais pas la contrarier.
Je me remis sur mes pattes et les invitaient à continuer notre périple. J’indiquais au brun ce qu’il était bon de ramener ou non, tout en lui expliquant pourquoi, parfois je lui en refusais le droit.

- Non Maksimilian… Pas cette branche… Elle cache l’abri une musaraigne…

Ma voix ne s’était pas fait brusque mais j’étais intervenu à temps. A moitié prise dans la mousse, je percevais les petits couinements des bébés fraichement nés, dont la mère était en train de nourrir. Pour ce qui était du houx et du gui, nous serions obligés de prendre sur des vivants… Je me concentrais pour connaitre celui qui souffrait le plus de la présence du gui sur ses branches. C’était un parasite pour les arbres et j’indiquais à mes élèves là où il pouvait prélever. Pour le houx, je fis de même cherchant à connaitre celui qui avait besoin d’une petite taille pour repartir de plus belle. Affaiblir un être qui n’en avait pas besoin pourrait lui être fatale, alors qu’alléger un être affaiblit lui redonnerait vie. Nos paniers commençaient à se remplir doucement. Je regardais un peu autour de nous quand je bondis pour me placer devant Lawrence pour l’empêcher d’avancer plus…

- Attention… Un cercle de fées…

A ces pieds, juste devant mes pattes, un cercle parfait de champignons. Un cercle des fées. Ces petits êtres, lointains cousins, faisaient divers célébrations dans ses cercles. Il aurait été dangereux d’encourir leur courroux en le saccageant par mégarde. Je frottais doucement mon museau contre mon frère. Ses pas s’étaient tenue trop longtemps loin de chez lui, j’espérais qu’il pourrait rattraper le temps perdu avec cette promenade.
Je les invitais à mettre dans mes paniers les choses les plus lourdes. Ramassant un gland creux avec mes dents, je le déposais dans le panier de Maskimilian.

- J’espère que vous ne vous ennuyez pas Maksimilian…

Je ne savais pas s’il était peu bavard ou si les promenades en forêt n’étaient pas son truc. Dans tous les cas j’aspirais à mieux le connaitre, car il partageait la vie d’un des miens.

Lawrence m’informa que la Dame serait surprise de m’entendre. Je ne pouvais pas changer ma nature d’homme, c’était un fait. Et si elle ne les aimait pas… Qu’elle dommage pour moi de me voir priver d’une si charmante compagnie pour cela…

- Si Mère nous mets de nouveau sur le même chemin…

Je lui lançais alors un regard doux, fermant les yeux avec paresse. Il me parla ensuite d’un collègue qui était venue en aide à la belle Dame. J’hochais alors la tête. Nous verrons bien comment se présenteront les choses. Si je ne la revois pas avant d’avoir de nouveau besoin de fouler le sol de la forêt… J’irai alors trouver mon confrère enseignant. Confrère qui semblait d’ailleurs ne pas trop plaire à mon frère ainé… Je plissais les yeux. Si il avait besoin de se confié, il savait que j’étais là. J’aurai toujours une oreille très attentive pour lui. Je regardais Lawrence rassurer la petite famille et je le couvais du regard. Ses racines n’étaient pas loin… J’en étais vraiment heureux. Je laissais échapper un ronronnement amusé.

- Les fées sont des êtres très timides… Elles ne se montrent pas facilement… Même à nous… Ne soyez pas étonnés de n’en avoir jamais vu…

Bien qu’elles soient vraiment discrètes, elles aimaient jouer parfois des tours. Comme accroché vos lacets aux ronces pour vous faire trébucher. Remonter légèrement une racine pour que vous vous preniez les pieds dedans. Abaisser subtilement une branche pour que vous vous la preniez dans le visage. Ça les amusait énormément et on ne soupçonnait jamais leur présence. Mais si on prêtait une oreille avisé et attentive on arrivait parfois à dicerner leur rire dans le vent.
Je tournais la tête pour voir Celeborn caresser la joue de son ami. Son aura prenant de vive couleur à son contact, tout comme la sienne. Je remuais paisiblement la queue. Le brun affirma que tout allait bien malgré le fait qu’il ne voyait pas où tout cela les conduirait. Je jaugeais le poids de mes paniers et jetais un œil aux leurs. Bien, nous devrions avoir tout ce qu’il nous fallait, pour le reste, j’avais ce qu’il faudrait à la maison.

- Yule est une fête importante pour notre peuple. Nous prenons soin de célébrer sa venue… Il me semble que chez vous, vous appelez cela « Noël »…

Je m’étais arrêté et je leur indiquais que nous avions tout ce dont nous pouvions avoir besoin. Il était temps de faire demi-tour et de laisser la forêt à son repos. Je passais devant eux, et dans mes pas de tigre, poussait divers petites pousses. C’était ma façon à moi de remercier Mère pour ce qu’elle nous avait fourni aujourd’hui.

- Nous continuerons chez moi si vous le voulez bien…

J’avais préparé du thé et quelque gâteau. Bien sûr il faudrait que je finisse de faire le thé, mais ça ne prendrait pas tellement de temps. Je les invitais donc à me suivre, flairant notre propre piste pour nous extraire de la forêt.