Petite révérence à l’attention de Tête de Con et un grand sourire de satisfaction à l’entente du compliment qu’il venait de me faire. Les bras ouverts alors que je pliais les genoux pour lui rendre la politesse.
-Je prends ça pour un compliment. Merci d’enfin réagir, Tête de Con ! La frappe amicale sur l’épaule me surprit un peu mais n’en montrais rien, si ce ne fut qu’un large sourire amusé de voir enfin la rouquine se faire plaisir avec ses ennemis. Comme quoi, il n’en faut pas beaucoup au final pour constater que ce type à beau me sortir par les trous de nez en mode harissa extra forte pour bien me brûler les naseaux après, il n’en reste pas moins un type beaucoup plus agréable qu’il n’y paraît quand il se décoince un peu. Je devrais lui donner des coups de pied au cul un peu plus souvent tiens. Je me contentais donc de rester à l’écart pour observer mon «élève » faire son travail mieux qu’un peu plus tôt. Un sourire se dessina sur mon visage. Shintarô se laissait enfin submerger par son pouvoir et il n’hésitait plus. Enfin, il hésitait moins maintenant qu’il avait compris le truc.
J’esquivais un coup ennemi pour ensuite laisser le vampire se mouvoir à sa guise vers celui qui venait de m’attaquer pour lui dérouiller la tronche. Et ce fut amusant à observer. Hey ! J’ai esquivé un coup. Merde ! J’aurais dû me laisser faire, on aurait pu tout recommencer. J’ai chiqué entre mes dents et ai lancé un regard à Shintarô.
-J’t’ai fait une fleur ! Y’a pas intérêt à ce que ça recommence Ducon ! Des mots d’amour. Il faut toujours que je sois avenant et que j’encourage mon élève.
Bien ! BIEN ! Il commence à comprendre la logique. Sa lame est faite pour l’aider à se débarrasser des ennemis tout feu tout flamme. Bah c’est pas trop tôt !
-Enfin ! Tu te décides à la sortir ! C’pas trop tôt, putain ! Il me remerciera plus tard pour le cadeau. Je le laisse s’amuser encore parce qu’une nouvelle grosse créature faisait son apparition, et moi j’avançais dans la salle en dansant. Oui, je dansais du Charleston tout en laissant le vampire se déplacer avec vélocité autour de moi pour tuer tout ce qui cherchait à m’attaquer. Je tournais sur moi-même, me trémoussais, claquais des doigts tout en sautillant pieds joints pour monter les marches. Imitant The Mask ou encore Chantons sous la pluie, même Marry Poppins. Bref, je ne faisais plus gaffe aux ennemis puisqu’ils étaient tous en train de se faire laminer par mon élève. Je m’arrêtais lorsqu’un poing fracassa le sol juste devant moi. Je levais les yeux avec un sourire aux lèvres et je me frottais le nez en reniflant. Attendant gentiment que Ducon vienne s’occuper du gros tas de merde qui me bloque le chemin. Puis j’ai continué d’avancer jusqu’à enfin arriver devant la porte de la prochaine salle. Je me tournais en croisant les bras pour regarder Shintarô s’amuser. Secouant la tête en tapant du pied. J’étais en train de l’attendre. Lorsqu’il eut terminé ses petits jeux je haussais un sourcil en le fixant.
-C’est bon ? T’as terminé ? J’ouvrais la porte avec ma psychokinésie, et entrais tranquillement dans la salle suivante. Enfin sortis de cette épreuve du feu. Je ne me tournais pas mais continuais ma marche tranquillement pour m’installer dans le hall entre deux couloirs, un qui descend, un autre qui remonte. Dans les escaliers descendant, on pouvait entendre les cris signalant une demande d’aide. Sauf que perso, je n’ai aucune envie de descendre et je compte bien monter pour ma part. Je regardais Shin en me posant tout en écoutant les appels au secours qui raisonnaient dans les bas-fonds.
-T’as le droit à une pause, fais-toi plez ! Tiens… Je sortais une poche de sang de ma veste et la lançais à Shintarô pour qu’il récupère un peu. Moi, je me bouffais une barre céréale. Dans la poche j’y avais mis du sang démoniaque très particulier qui lui permettrait de régénérer rapidement ses cellules et de se sentir moins fatigué pour les prochaines épreuves. Les appels continuaient plus bas et je râlais un peu.
-Vos gueules les mouettes !!! Criais-je subitement à l’attention des voix en contrebas qui cessèrent un bref instant avant de reprendre. Je râlais un peu plus en prenant une mine blasée.
-Bon, dépêche qu’on se casse de là quand même !