En fin de compte, la semaine à la neige était passée plutôt rapidement, et surtout, sans trop de problèmes. Faut dire que vu la façon dont elle avait commencé, je m'attendais à ce qu'il m'arrive tout un tas de connerie ! Me réveiller à côté d'une fille... j'avais hurlé tellement fort que je crois que tout le village m'a entendu ! Après je suis pas retourné une seule fois dans le chalet, me contentant d'errer ici et là. C'était un endroit plutôt paisible, l'air était bon, la température ne m'atteignait pas... mais c'était aussi particulièrement agaçant ! De l'eau partout, sans avoir la possibilité de nager ! C'était bien la première fois que je me retrouvais dans cette situation ! C'était frustrant, et ça m'avait  mit d'assez mauvaise humeur de toute la durée du séjour.

Ça devait faire environ une semaine depuis que nous étions là. Je suppose du moins, parce que j'ai pas spécialement fait attention au temps qui passait. Je traînais tranquillement en forêt lorsque mon portable s'est mit à sonner. J'ai juste jeté un coup d’œil à l'écran, et y voir écrit 'dirlos' suffit amplement à me faire le remettre dans ma poche en soupirant. Sauf qu'il s'est mit à sonner et vibrer non stop pendant plus d'une heure. Sérieusement, leur ténacité commence à m'agacer! J'ai pas envie de me débarrasser de mon téléphone au cas où quelqu'un d'autre m'appelle, du coup j'ai bien dû me résoudre à répondre pour entendre ma convocation. Pourquoi faire ? Sitôt dit, on m'avait raccroché au nez, ce qui m'avait d'autant plus emmerdé. Il me semble pas avoir fait la moindre connerie, alors pourquoi on me convoque ?!

J'avais bien finit par comprendre qu'aller à l'encontre de la volonté des directeurs était une mauvaise idée, du coup je me suis finalement rendu au chalet commun sans -trop- rouspéter. Seulement voilà, le truc auquel je m'attendais pas du tout, c'était qu'en passant les portes je me retrouve dans un lieu totalement différent de la salle à manger que j'avais connue dans la semaine ! J'ai pas mis longtemps à comprendre qu'il y avait une sorte de réception ici, et que je m'étais fait avoir par les directeurs... encore. En voyant les genre de décorations, et un grand sapin qui traînait dans un coin, je me suis aussi rendu compte qu'en fait, on était le 24 décembre. J'y avais vraiment pas prêté attention...

Autour de l'entrée traînait une montagne de cadeaux, et j'avoue que j'ai été sacrément surprit que le premier sur lequel mon regard s'était posé ait une étiquette avec mon nom. Il y avait déjà pas mal d'élèves, et j'en voyais récupérer leur cadeau, alors bon, j'ai fait de même. J'avais un peu d’appréhension par contre... Je me suis isolé comme je pouvais, et j'ai ouvert le paquet... et j'avoue que là, j'ai vraiment été bluffé ! J'ai trouvé un pendentif magnifique, et j'avais aucun mal à deviner qu'il était magique puisque certaine parties lévitaient et de l'eau coulait silencieusement avant de disparaître dans la partie inférieure du bijou. Pourquoi un tel cadeau ? Et puis merde ! J'en ai marre de me prendre la tête ! Je l'ai passé autour de mon cou, et mes fringues ont subitement changé. Ils peuvent pas faire les choses normalement, hein ! Bref, je me retrouvais avec une tenue plutôt classe, le genre de truc qu'on me forçait à porter à une époque, et les cheveux impeccablement plaqué en arrière. J'avais aussi un masque sur le visage, même si je doute qu'il réussisse à cacher quoi que ce soit de mon identité...

J'ai vite comprit qu'il n'y avait aucun moyen de repartir pour le moment, alors je me suis baladé dans la réception qui ne cessait de se remplir, il y avait une ambiance agréable, tout le monde semblait joyeux, mais moi ça commençait à me monter à la tête. J'aime pas les lieux bondés, je déteste ça, même ! J'ai cherché un endroit où m'isoler, mais tout ce que j'ai trouvé c'était des vestiaires. Un coin sombre et vide comme ça, je me doute trop du genre de personnage que je vais trouver... tant pis, je prends pas de risque. Quitte à être coincé ici, autant éviter de me faire chier autant que possible ! Je suis retourné du côté de la piste, dans un coin de la salle où j'avais de l'espace pour moi tout seul, et je me suis adossé à un mur, les mains dans mes poches. Si toute la soirée se déroule comme ça, ça risque d'être long...

Tenue!:

J'étais toujours adossé à mon mur alors que la salle continuait de se remplir d'élèves, et je ne me sentais pas vraiment à mon aise. Déjà parce que une semaine sans nager, c'est trop long, et si c'est pour nager dans la foule, ça m'horripile ! Je sentais déjà venir le mal de crâne, mais j'avais pas envie de changer de lieu. Je me doute que tout le monde va être ramené ici de force, alors autant que je reste dans un endroit le plus éclairé possible, espérant que Daeron aurait du coup pas envie de venir m'emmerder. J'étais toujours fâché contre lui, et le plus frustrant c'est qu'il hantait toujours mes pensées. J'avais beau me dire que cette situation ne rimait à rien, que mes sentiments ne me faisaient que du mal, que je voulais tourner la page, rien à faire. Tout me faisait penser à lui, et je craignais le moment où nous nous retrouverions face à face. Je suis pas con, je sais que ça arrivera, mais j'ai toujours le maigre espoir que ce ne sera pas ce soir.

Du moins, ce petit espoir dura jusqu'à ce que je sente son énergie. Il avait beau la dissimuler, je la connaissais trop pour qu'elle m'échappe dans cette foule. Il était tout près. J'ai finalement remarqué une ombre derrière moi, juste au moment où elle se dispersait et que je commençais à basculer en arrière. J'entendis la voix de Daeron, et n'eus que le temps d'écarquiller les yeux avant de le sentir me rattraper. Instantanément, j'ai senti mon estomac se nouer, j'avais mal, et j'étais furieux en même temps. J'ai passé tout ce temps à l'éviter, il débarque et me fait une blague de merde. Il cherche juste à me faire chier ou il espère que ses mains sur moi suffiront à me faire perdre toute résistance ? Il croit sérieusement que je vais tomber dans le panneau à chaque fois ? J'ai pas envie de lui pardonner, pas envie de le revoir ! Ça me fait trop mal à chaque fois ! J'ai qu'une envie, c'est de me barrer, mettre le plus de distance possible entre lui et moi. Je commençais à me débattre d'un geste sec lorsque quelque chose de sombre apparut soudain dans mon champ de vision. Coupant mon champ de vision, pour être plus exact. C'est quoi ce bordel ? C'est pas des ombres ça ! Depuis quand il a des ailes, lui ? J'les ai jamais vues !

Bref, je vais pas m'attarder là dessus, j'ai toujours pas la moindre envie de lui adresser la parole ! En plus ça, cet abrutit me menace de me bâillonner. J'ai laissé entendre un bref éclat de rire mesquin. Qu'il essaie un peu, que je lui montre comment je peux être quand je suis vraiment en colère ! Parce que jusqu'à présent, ça a jamais été le cas, je me suis toujours soumis au moindre de ses caprices, et la seule fois où je me suis défendu j'étais déjà HS ! J'avoue que j'ai mal au cœur à l'idée d'en arriver là, mais si il me fout pas la paix, moi je peux pas continuer comme ça ! J'en peux plus de ces putains de sentiments ! Ça me bouffe la vie ! Et ça m'amène quoi en retour ? Rien. De la douleur, des déceptions, de la jalousie. À quoi ça mène ?!

Je me sentais mal, surtout à être aussi proche de lui. J'étais près à lui en coller une bonne pour pouvoir me barrer en paix, sans la moindre intention de l'écouter, pourtant lorsqu'il commença il su tout de suite attirer mon attention. Connard.

J'aurais probablement pu parler, juste pour l'emmerder, mais j'ai pas pu en placer une. Et puis l'entendre me décrire m'a littéralement figé. J'ai pas pu m'empêcher de froncer les sourcils. Déjà je l'emmerde, et ensuite, si j'étais si possessif que ça je passerai mon temps à le poursuivre et à criser chaque fois qu'il joue avec quelqu'un d'autre, or, il me semble que c'est pas le cas ! Sword est un cas particulier, ils se connaissent trop, se fréquente trop, depuis trop longtemps, et surtout, je peux plus le piffrer depuis l'autre fois ! Rien que l'idée que ce truc m'ait touché me donne envie de gerber ! J'en donne peut être pas l'impression, mais j'ai des critères de sélection pour les mecs avec lesquels je couche ! Mais pour en revenir à ce que Daeron disait, jusque là, ça allait encore, mais il a suffit d'un petit mot, un seul, pour me faire exploser intérieurement. « Humain ». « Un truc d'humains ». D'où t'as vu que j'étais humain, connard ?!

J'ai prit une profonde inspiration, me retenant avec très grand difficulté de ne pas exploser. Mais j'écoutais, juste pour voir si il allait me donner une bonne raison de vouloir le tuer. Depuis le temps que j'en parle après tout, autant m'y mettre ! Puis lorsqu'il parle de la mer, ça m'aide grandement à me contenir. Je me calme pas pour autant, mais c'est quand même pas mal qu'il l'ait remarqué ! Et puis le repêcher même quand je suis en colère, ça, ça dépend. Comme j'ai dit, jusqu'à présent j'ai toujours été plutôt calme, même à ma pseudo tentative d'assassinat !

Qu'il se souvienne de ma tête pendant que je prends du plaisir, tant mieux, merci ! Au moins j'ai moins l'impression d'être totalement inintéressant ! Et puis quand je dors ? Je me demande si il m'a plus souvent vu endormit ou assommé, et puis quand je cauchemarde....stop ! Une seconde ! C'était quand ça ?! Il enchaîne sans s'arrêter, et j'avoue que je commence à être un peu troublé. L'idée de vouloir me barrer commence à s'estomper, et mon air fâché s'efface au profit d'un dubitatif. Il sait que je tiens à ma famille. Pourtant je pensais pas qu'il l'aurait remarqué, et je sentis mon cœur se serrer à sa remarque. Je sais qu'il a raison sur ce point, mais je peux pas, j'ai arriverai pas. Pas pour le moment. Pourtant je ne lui ai parlé qu'une seule fois de ma famille, je me doutais qu'il aurait retenu pour me père, mais j'étais un peu surprit qu'il ait pensé à ça.

Puis quand il me parle de mon dégoût pour les femmes, j'ai presque envie de rire. Ouais, ça c'est pas très difficile à remarquer. Et puis je m'entends avec la seule femme qu'il déteste, tandis que Miley est ma seule amie féminine, et j'aime la seule créature qu'elle ne peut pas supporter. C'est assez ironique quand on y pense ! Mais pas le temps de divaguer, Daeron ne me laisse pas de répit en me déballant tout ce qu'il sait de moi. Bien sûr que j'aime l'entendre me dire certaine choses, ça me fait plaisir, et même temps ça me fait mal en sachant qu'il pige même pas le principe. Mais faut croire que je suis vraiment très con. À ce niveau-là, j'avais déjà oublié ma colère, et j'étais juste passionné par ce qu'il me racontait. Je sentais même mes joues commencer à me picoter, ce qui me laissait une petite idée sur la couleur à laquelle virait mon visage. Et puis oui, j'ai bien remarqué qu'il sait parfaitement comment m'embobiner pour obtenir ce qu'il veut, que ce soit par ses gestes ou ses mots, et encore une fois, je suis en train de me faire avoir ! Quant à ma résistance, ça me laisse perplexe. Que je sache, je me suis jamais donné à fond en sa présence. Le désert compte pas, l'environnement m'affaiblissait trop. Et oui, je sais, je me suis déjà évanouit plusieurs fois devant lui, mais c'est pas une raison !

À ce niveau-là, même si il me demandait de lui répondre, j'aurais pas su quoi dire. J'étais bluffé qu'il me sorte autant de choses sur moi, la plupart vraie d'ailleurs. Là, j'étais carrément troublé. Il me parle du collier, que je n'avais pas pu me résoudre à retirer, et je suis surprit d'entendre qu'il a finalement comprit l'importance qu'il a pour moi ! Lui qui trouvait ça ridicule y a pas si longtemps... ou peut être qu'il l'a toujours su, et qu'il se foutait juste de ma gueule. Mais alors là, il m'achève. Non, c'est vrai que j'aurais jamais imaginé qu'il sache autant de chose sur moi, mais c'était pas par fierté, seulement parce que j'étais persuadé qu'il n'était pas attentif à moi. J'étais complètement paumé pour le coup ! J'aurais voulu lui faire face, mais même pas le temps de faire un geste, sitôt terminé il s'était barré, me laissant tout seul dans mon coin de la salle.

J'en avais complètement oublié l'endroit où je me trouvais, la situation. J'étais incapable de penser à ce qu'il s'était passé la dernière fois. Sitôt qu'il était partit j'ai sentit mes jambes défaillir, et j'ai dû faire plusieurs pas en arrière pour m'appuyer contre le mur. Ma main s'est instinctivement posée sur mon cœur qui s'emballait comme jamais, et je pouvais pas m'empêcher de penser que c'était super niais comme réaction, même si j'avais absolument aucun moyen de me contrôler. J'ai ensuite passé mes mains sur mon visage, et vu comme il était brûlant j'avais pas trop de mal à deviner son niveau de rougeur. Faut vraiment que je me calme là... putain, j'ai envie de rire tout seul comme un con ! J'me sens...trop heureux !

Putain ! Alors cet abrutit fait bel et bien attention à moi, à sa manière. Pas un seul instant je n'aurais pu me douter qu'il retenait tous ces petits trucs sur moi, j'imaginais pas non plus qu'il pouvait m'observer ! Et il m'avait planté la tout seul, complètement bouleversé ! J'ai prit le temps de calmer ma respiration avant de m'élancer vers le balcon, suivant sa trace. Ouais, parce qu'après qu'il m'ait déballé tout ça, j'allais pas le laisser filer ! Je me sens un peu con. Je suis pas sûr de savoir autant de choses sur lui, et pourtant c'est moi qui le poursuis, moi qui prétends avoir des sentiments pour lui. Je me sens complètement à la ramasse, mais pour le coup, j'ai plus qu'une envie, c'est de le voir ! Arrivé sur le balcon, j'ai senti sa présence sur le toit, j'ai pas perdu de temps et j'ai commencé à escalader souplement. Je déteste les lieux en hauteur, mais ça ne m'empêche pas d'être très bon à l'escalade ! Une fois en haut, je l'ai trouvé tranquillement allongé aux côtés de Nessa.

« Tu sais que j'te déteste... »

Je me suis rapproché de lui lentement, sans le quitter des yeux. Je savais pas trop où je voulais en venir, je me sentais perdu.

« Non, en fait, je te hais ! »

Je voulais qu'une chose, c'était de m'accrocher à lui...alors c'est exactement ce que j'ai fait en arrivant à sa hauteur, je me suis installé en me rapprochant le plus possible de lui. Je peux pas me résoudre à le lâcher, et m'éloigner me paraît inenvisageable.

« ça te plaît à ce point de me faire tourner en bourrique ? »

Le pire, c'est que ça marche. Il me rend complètement dingue cet abruti !

Maintenant que je pouvais tranquillement observer Daeron, je ne m'en privais pas. Sa tenue était plutôt simple, mais ça lui allait bien. Ses cheveux étaient redevenus noir, puis j'aimais sa veste, et surtout ce qu'elle dévoilait de son torse. J'avoue que j'étais toujours surprit de le voir avec des ailes, mais ça rendait bien. Si j'avais dû l'imaginer avec des ailes, je suis certain que je les aurais fait ressembler à ça. Comme je m'y attendais, ce que je lui disais le faisait marrer. De toute façon j'avais aucune intention de me disputer avec lui. Absolument aucune envie, même. Quand il me dit que je radote, c'est moi qui ait bien envie de rire. C'est vrai, je compte même plus le nombre de fois où je lui ai dit ça.

Daeron m'avait laissé m'installer à ma guise. Alors oui, j'étais vraiment qu'il soit venu me chercher et qu'il m'ait dit toutes ces choses. J'avais l'impression d'être sur un petit nuage, sans le vertige, heureusement. J'étais même plus fichu de me souvenir de pourquoi j'étais fâché à peine quelques instants plus tôt. Et dire que j'ai crisé pendant des jours... Quand il a répondu à ma question, j'ai pas pu m'empêcher de sourire. Ouais, ça me plaît, et ça me plairait encore plus si il appréciait ça aussi ! Enfin, je suppose que je peux pas en demander autant. Après tout, je devrais être amplement satisfait avec ce qu'il m'a dit.

Un instant, j'ai laissé mon regard se poser sur la lune et les étoiles. Je le dirai pas à Daeron, mais j'aime les lumières, et j'adore les couleurs. Je trouve la surface tellement fade face à toute cette beauté qu'on trouve dans l'océan, et j'adore me promener dans les fonds où le noir est complet pour croiser à tout hasard quelques poissons lumineux. Quand je remonte à la surface, je trouve plaisir uniquement à observer le ciel, même si là en compagnie de Daeron c'était presque perturbant. Pourtant dès qu'il reprit la parole, mon regard était rivé sur lui. Plus vieux que lui ?! J'ai pas pu m'empêcher d'éclater de rire. La bonne blague !

« J'me fringuais comme ça quand j'étais gosse. »

Même si je restais en général pas habillé très longtemps. Je détestais ce genre de tenue trop réglementé, mais c'était une espèce de tradition dans ma famille. Je sais pas exactement à quel moment on a quitté la mer pour se mêler aux humains, probablement des siècles avant ma naissance, mais on s'est retrouvé avec des titres, et à force on s'est coltiné des coutumes que je trouve parfaitement ridicules. On est des habitants de la mer, pourquoi se faire chier avec des cérémonies sur terre ? À une époque ils avaient une bonne explication, mais maintenant... après, comme j'étais de la famille principale, tout le monde était plus stricte avec moi, et ça me saoulait. Ça a même été encore pire après la mort de mon père. Pourtant dans le fond, je me sentais un peu nostalgique dans ce genre de tenue, moi qui me fringue n'importe comment depuis mon départ. Je dirais pas que ça m'a manqué mais... presque.

Je préférais prendre sa remarque à la rigolade toute manière. Si j'ai l'air plus vieux, peut être qu'on me prendra moins pour un gamin. Je sais que je suis jeune, et je sais que je me comporte n'importe comment, mais ça veut pas dire que je sais pas me tenir, c'est juste que j'en ai pas envie. Enfin, qu'importe. Pour le moment, j'ai pas envie de me prendre la tête. Je me rendis finalement compte que j'étais reparti dans mes pensées, et surtout que j'affichais la même expression dont il avait parlé plus tôt. Je trouvais ça plutôt embarrassant qu'il puisse lire aussi facilement en moi. C'est bien le premier à remarquer toutes ces petites choses, le premier qui essaie de me déchiffrer... Merde, quel abruti ! J'ai rigolé doucement en tournant la tête pour qu'il ne voit pas mon visage. En plus je sentais le rouge me remonter aux joues. Va falloir que je fasse attention, il commence à en savoir trop sur moi ! Je me suis finalement redressé un peu pour le regarder droit dans les yeux.

« J'peux vraiment pas te blairer... »

Mes mains sont parties caresser son torse, alors que mon visage est partit se nicher tout naturellement dans son cou, mes lèvres se promenant sur sa peau froide. Il me met toujours dans tous mes états cet abruti !

Je suis toujours un gosse. C'est sûr, avec mes petits vingt ans, je fais pas le poids à côté de ses... j'ai pas la moindre idée de l'age qu'il a. Est ce que ça doit se compter en centaines ou millier d'années ? Est ce que seulement lui le sait ? Remarque, vu qu'il se souvient pas de son enfance, il doit pas avoir la moindre idée de son age précis. Mais je ne me sentais pas vexé par sa remarque, je la prenais comme simple constatation, je vois pas pourquoi je me serais énervé. Ça m'arrive de m'énerver facilement, mais quand même !

Je le sentais amusé alors que je promenais mes lèvres dans son cou, tantôt frôlant sa peau, tantôt l'embrassant. C'est un acte de pure haine, voyons ! Il me dit de surveiller mes propos, ce qui me fit doucement sourire, sans que je ne réponde. Le champ d'activité de mes caresses était grandement restreint par la présence de Nessa sur lui. J'ai au moins la présence d'esprit de pas l'emmerder. Quand j'entends Daeron poursuivre, je me mets à rire doucement, avant de laisser ma langue remonter son cou pour aller taquiner son oreille. Je m'amusais aussi avec mon piercing qui m'offrait de nouvelles techniques.

« Dommage, en effet... »

Je savais parfaitement qu'il se foutait de ma gueule. Ce genre de truc, il le dit que quand il peut en tirer un bénéfice. Là, ça lui aurait servit à rien. Et puis quand il me parle de prochaine fois ça me fait encore plus marrer. Je mordille un instant son oreille, avant de finalement me réinstaller, posant ma tête sur son épaule pour regarder le ciel.

« Je m'en voudrais de déranger Nessa... »

C'est surtout que je me risquerais pas à essayer de la pousser. Pas par peur d'une morsure, mais parce que je sais que Daeron le tolérerait pas. Mais que je sache, il était sensé me faire l'amour, or, comme on a été coupés l'autre fois, j'espère bien qu'il compte se rattraper ! Enfin, pour le moment je profite surtout de sa présence. Mon masque est pas super confortable, mais j'ai la flemme de l'enlever. Et puis je l'aime bien, aussi. Mon côté fétichiste.