S'il le pensait... Parce que décidément, moi, je les trouvais tous grands. Et non, je n'étais pas petit, merci, j'étais parfaitement dans la norme française. Oui, française, n'oublions pas qui était mon papa. J'eus un léger pincement au cœur en pensant à lui mais je me ressaisis. Où qu'il soit, il allait sûrement mieux que du temps où il vivait dans ce monde et ne voyait ma mère, sa femme en plus, qu'une fois par an. Même si c'était pendant un mois entier... Quelque part, j'avais l'impression de lui ressembler présentement, surtout si j'acceptais la proposition d'Eirik. Bon, il serait tout de même plus souvent avec moi mais il n'en resterait pas moins qu'il ne serait pas tout à moi. Oui, je devais vraiment être comme mon papa, je me contentais de peu.

Arrivé chez moi, j'enlevai la veste de mon ensemble et la laissai sur une pile de livres prévue à cet effet. Ensuite, je l'entraîna dans le salon, dans mon canapé de velours noir, très confortable. Mes ouvrages étaient soigneusement rangés dans les bibliothèques... En fait les murs étaient des bibliothèques. Et je lui proposai un verre d'alcool ou de soda tout en ouvrant deux boutons de ma chemise. Je trouvai qu'il faisait toujours tiède chez moi, comme si les livres gardaient la chaleur. J'allumai pourtant un feu dans ma cheminée après avoir donné son verre à Eirik. Parce que je trouvais que ça faisait chaleureux et que j'avais toujours besoin de fumée pour me requinquer pour le lendemain.

-Désolé, ça reste quand même fouillis... Mais je trouve ça plus agréable que si c'était parfaitement ordonné. Si tu repères un livre qui pourrait te plaire, dis-le moi.

Tout sourire, j'allais chercher mes sucres d'orge tout en retirant mes chaussures pour mes chaussons chats. Oui des chaussons à tête de chats et des oreilles. Je les aimais beaucoup, c'était très confortable. Me faisant mon thé au chocolat et en préparant même assez pour qu'Eirik en ait s'il le voulait, je lui dis de s'installer et de prendre ses aises autant qu'il voulait. Revenant avec des cookies maison aussi.

-Bon, je suppose que tu veux qu'on parle du lien. Et de si je veux le faire ou pas.

J'effleurai mon cou, normalement ma cravate avait du caché la marque de ses crocs. Je n'avais pas tellement eu envie de les guérir. Assis sur un pouf, presque au pied d'Eirik, je me versai ma tasse de thé tout en léchant mon sucre d'orge.

-Cookies ?

Non, je ne retardais rien, j'étais juste poli, il n'était pas question que je sois un mauvais hôte.

-En fait, je voudrais juste qu'on parle d'un point qui me dérange légèrement. Si tu veux bien.

Me rappelant ce que j'avais lu, je savais que le lien pourrait m'affecter bien plus que l'on ne pourrait le penser. Ça ne me gênait pas de finir aux petits soins pour lui pas plus qu'il aille se nourrir ou coucher ailleurs. Le fait aussi qu'il allait être possessif -en fait, je croyais qu'il l'était déjà- et ne pas me laisser aller voir d'autres personnes ne me dérangeait pas non plus. De toute façon, j'aurais trop à faire pendant l'année scolaire pour penser à aller voir ailleurs, entre autres bonnes raisons. Je bus une gorgée de thé, souris au goût.

-En fait, ce qui me dérange, c'est que je ne suis pas sûr d'aimer d'être tout le temps soumis à toi. Je n'ai jamais été dessous... Et je ne sais pas si je saurais tout le temps t'obéir...

En fait, vu comment j'étais, je risquais même d'oublier que j'étais sensé lui obéir. Même si c'était inscrit dans le lien même, il fallait que le Primero reste conscient de certains points pour qu'ils fonctionnent parfaitement. Et quelque chose me disait que ça ne marcherait pas tout le temps avec moi. Un peu rose, je regardais enfin Eirik. En suçant mon sucre d'orge.

C'était un peu amusant pour moi de voir à quel point Eirik était impatient de connaître ma réponse. Je comprenais que ce soit important pour lui tout de même. Cependant, j'avais encore un peu de mal à croire qu'il voulait faire ça avec moi. Il faudrait peut-être que j'arrête de penser ainsi mais ça me prendrait encore pas mal de temps. En tout cas, tout en suçant mon sucre d'orge, je l'écoutais et je me retins de froncer les sourcils. Pourquoi avait-il du mal à me voir comme un dominant, hein ? C'était parce qu'il était grand ça ! Les grands, ça pense toujours dominer à cause de leur taille ! Ces sacripants !

-Ce n'est pas parce que je suis petit que je ne sais pas être dessus. Méfie-toi, parce qu'un de ces quatre, je pourrais te montrer ce que ça fait ! Non mais...

J'avais presque envie de bouder mais je le ferais s'il osait revenir sur le sujet. En attendant, même s'il se moquait clairement de moi sur ce point, il reprit de façon plus sérieuse et je buvais ses paroles. Ce qu'il disait était plutôt rassurant, je n'étais pas du genre à me comporter comme un toutou. J'étais même du genre à n'écouter qu'une fois sur cinq, surtout quand c'était dit de façon trop autoritaire. Peut-être que c'était pour ça que ma maman n'arrivait à rien avec moi sauf en utilisant ses pouvoirs.

Au moins, Eirik ne voulait pas réellement que je change ou que le lien me change. Mais il voulait réellement que je sois à lui. Je souris, mon sucre d'orge toujours en bouche quand il finit son petit discours sur le mot contrarier. Le pauvre, je pourrais réussir à le faire sans même l'avoir compris, j'étais quand même doué pour ne parler pour ne rien dire. Ou pour trop en dire ? Pas assez ? A moitié ? Hum... Je penchai la tête quand Eirik me fit signe de venir sur lui. Et je pris un peu plus de couleur avant de me lever et de m'exécuter gentiment. Mes chaussons chats tombèrent de mes pieds alors que j'étais à califourchon sur lui.

-D'accord alors.

Je parlais avec ma sucrerie en bouche, pas envie de la lâcher comme ça.

-Je suppose que ce serait mieux de le faire dans ma chambre, non ?

En sachant très bien que mon vampire -je supposais que je pouvais le penser- voulait très certainement me sauter dessus. Je posai enfin mon sucre d'orge près de ma tasse de thé et me léchai les lèvres à cause du sucre. Le saccharose. Parce que le fructose, c'était dans les fruits qu'on le trouvait.

-Elle est au fond du couloir.

Ma chambre. Et certainement un peu inattendu. Parce que le lit, aux draps argent et doré, occupait les quatre-vingt pour cent de l'espace, il y avait juste une sorte de petit couloir devant pour se déshabiller et enlever ses chaussures. Avec au mur des étagères mais sans livres, plutôt des souvenirs d'un peu partout. Des pierres, des statues, des bijoux... La lumière tamisée venait de lampes qui voletaient au dessus. Il y avait toujours de la lumière dans ma chambre, je n'aimais pas dormir dans l'obscurité. D'ailleurs, je n'en fermai jamais les volets, je tirais juste des rideaux la nuit.

Dès que je lui avais dit oui et que je m'étais placé sur lui, Eirik n'avait pas perdu de temps. Il se permit de caresser ma peau, me faisant légèrement frissonner. Il ne le savait pas encore, mais j'allais comme subir un autre changement quand on finirait dans ma chambre. Oui, j'étais du genre naïf, je l'admettais volontiers. Mais quand je savais que j'allais finir sur un lit et pas pour dormir, je n'étais plus vraiment comme ça. Je me demandais si mon vampire allait apprécier ou non. Nous allions bien le voir. En tout cas, il m'allumait.

Je souris quand il fut surpris par ma chambre. Je laissai même entendre un petit rire même quand il me lança sur le lit. Je le regardai enlever son haut mais au lieu de rougir, je me mis à le détailler. Il reprit cet air de prédateur qui avait tendance à me fasciner, je levai la main pour caresser sa joue, attrapai sa nuque pour l'attirer contre moi alors que je sentais sa main sur moi. Sa phrase me fit encore sourire, je devais avoir un air mutin et taquin.

-Tu l'as dit toi-même que c'était sérieux. Alors je me devais d'y penser de façon sérieuse.

Je voyais clairement tout son désir dans ses gestes -et sa voix !- et quand il attrapa mon menton pour pouvoir faire ce qu'il voulait sur mon cou, je levai les mains pour caresser son torse, frottant du pouce l'un de ses tétons. Je n'avais pas peur du tout, je savourai ce que sa bouche faisait sur mon cou. Je soupirai même et ouvrit de moi-même ma chemise. Ma fumée l'envoya valser sur le sol devant le lit avant de s'occuper d'enlever les chaussures et chaussettes d'Eirik. Ça aiderait à aller plus vite quand il serait temps qu'il soit tout nu.

-Hum...

Les yeux mi-clos, je me laissai faire pour le moment, me demandant au passage si Eirik dirait quelque chose à mes cicatrices. Vu la faim qu'il avait de moi, j'en doutais. Une main dans ses cheveux, l'autre toujours en train de caresser et taquiner sa peau dévoilée, je soulevai mon bassin pour mieux le coller au sien.

-Ça a l'air tout dur là...

Ma main alla se promener sur sa cuisse, même si ses actions me déconcentraient pas mal. Énormément en fait.

-Ça veut quelques caresses, tu crois ?

Je réussis à promener lentement mon index sur son entrejambe.

Visiblement, le fait que je ne sois pas comme d'habitude ne semblait pas du tout gêné Eirik. Au contraire, il semblait même avoir envie de plus comme le laissa entendre la bosse qui s'agrandit dans son pantalon. Me léchant les lèvres, j'étais content de voir que mes actions étaient aussi bien appréciées. Je le sentis sourire près d'un de mes tétons, et de suite, malgré le fait que le plaisir embrouillait mes pensées, je me demandai ce qu'il avait en tête. A croire que même s'il aimait bien, le fait que je n'avais pas l'air totalement soumis l'embêtait un peu.

Il parla mais je n'entendis rien de ce qu'il avait voulu dire, c'était sûrement fait exprès. Je fronçai un peu les sourcils et m'apprêtai à l'interroger quand il me griffa le torse ce qui me fit haleter de surprise. Pas de douleur, j'avais connu suffisamment pire pour que cela ne me semble pas grand chose. Puis je sentis ses mains autour de mon aine et je crispai un peu la mienne sur la boucle de sa ceinture que j'avais voulu enlever. Il vint alors me donner un baiser sauvage qui me fit gémir de plaisir. Le message était clair, pourtant, j'avais toujours envie de le titiller. J'étais comme ça...

-Oh oui, Eirik, touche moi partout...

Je relevai la tête pour le voir faire quand il voulut me montrer tout son savoir faire. J'avais un sourire un peu amusé malgré moi. Pour me cambrer par la suite quand il joua de sa langue et de son piercing sur mes tétons qui devenaient si sensibles, ce qui me tira des sortes de petits miaulements. Vraiment serré dans mes vêtements maintenant, je frémis quand sa main finit entre mon boxer et mon pantalon.

-Enlève-le ! S'il te plait, enlève tout !

Presque incontrôlée, ma fumée attendit avec impatience que je retirais les fermetures du pantalon d'Eirik. Pantalon qui se fit donc la malle avec son sous-vêtement grâce à elle qui se faisait des plus caressantes sur sa peau. Seulement là, je me permis de prendre le dessus, peu m'importait que ce n'était pas tout à fait ce à quoi s'attendait mon vampire. J'allais lécher l'intérieur de ses cuisses puis son érection bien dur, taquinant son gland avec le bout de ma langue. Puis sans prévenir, je le pris dans ma bouche pour le sucer lentement, mon regard mutin sur son visage.

Tandis que ma fumée allait le caresser partout sauf là. Parce que je ne pensais pas s'il le prendrait très bien que je le fasse et que de toute façon, je n'étais pas sensé être dessus. Par contre... J'allais faire une chose que je n'avais jamais faite... Et je me sentais fou de le faire. Je me redressai et le prit en main pour le caresser tout en me suçant les doigts. Et j'osai commencer à me préparer sous ses yeux.

-Je suis fou... Complètement fou...

Je reconnaissais à peine ma voix tellement elle était chargée de désir. Ma fumée me rapporta du lubrifiant, ce qui me facilita la tâche. Mais je n'allais pas vite. Déjà un doigt, c'était... Je l'avais déjà tenté et je trouvai ça vraiment étrange... J'espérais qu'Eirik savait y faire pour que ce soit bon.

-J'espère que tu aimes ce que tu vois...

J'avais adoré l'entendre gémir alors que je jouais de ma langue sur lui. Eirik était bien plus vocal que je ne l'aurais pensé pendant le sexe et ça me plaisait énormément, ça m'aiderait pour toujours lui donner plus de plaisir. Et voir que j'arrivais encore et toujours à le surprendre, c'était bon aussi. Je ne voulais pas qu'il puisse se sentir indifférent envers moi, encore plus alors que nous étions dans une telle situation. Je tenais à le subjuguer et le rendre fou. D'ailleurs clairement, je réussissais. Puisque Eirik me choppa sans aucune douceur pour me plaquer dos contre le matelas. Et les mains au-dessus de la tête.

Je clignai des yeux, pas à cause de la surprise mais simplement pour habituer mes yeux car penché sur lui, j'avais eu moins de lumière que maintenant. Je ne tentais même pas de bouger mes poignets, je sentais à quel point le prédateur dominateur au-dessus de moi voulait ma reddition. Je feignis le drapeau blanc en suçant ses doigts mais les mordilla un peu avant qu'il ne les enlève de ma bouche. La partie la plus stressante allait arriver. Heureusement, même si Eirik avait tendance à être plutôt brutal, il commença à me préparer gentiment.

Ce qui me rassura tout de même, surtout que ça ne m'était jamais arrivé. J'haletai doucement en sentant ses doigts travaillaient en moi, je n'aurais pu dire si j'aimais cela ou pas. Mais je ne pouvais pas y être insensible. Il serra un peu plus fort mes poignets, coupant presque la circulation de mon sang. Ça me fit gémir mais pas plus de plaisir ou de douleur. J'avais une haute tolérance à la douleur... Je rigolai un peu en l'entendant dire avant de me cambrer contre lui...

-J'ai remarqué... Pas grave...

Ce que je ne pus continuer à faire quand il écarta mes jambes davantage en m'embrassant. Mais il me tira bientôt un gémissement sonore. Je savais ce qu'il venait de toucher et franchement, sans l'avoir vécu, on ne pouvait pas deviner l'effet que ça faisait.

-Eirik... Encore... S'il te plait...

Je voulais qu'il y touche encore. Ma fumée dut lui griffer un peu le dos et les fesses, ce que je ne pouvais pas faire avec mes mains en somme. Je ne savais pas si j'étais vraiment prêt à être pris. Je ne savais pas si mon esprit saurait faire réellement face à ça. Mais j'en avais quand même une envie folle.

-C'est bon...

Et je voulais croire que ça le serait encore plus en le sentant en moi.

Je gémis encore quand Eirik toucha cette glande en moi, j'avais l'impression d'avoir la voie lactée sous les yeux, c'était impressionnant. C'était comme y nager sauf que c'était juste les photons sur mes rétines qui me donnaient cette impression. En tout cas, j'adorais ça et franchement, je voulais qu'il continue encore. Cependant, la suite me surprit et j'écarquillai les yeux à cause de cela. Il venait vraiment de me mettre un anneau pour m'empêcher de jouir ? Un anneau fait d'eau en plus ? Je regardai Eirik mi-frustré, mi-abasourdi. Il ne savait pas l'effet qu'avait l'eau sur de la fumée ? Surtout quand elle était concentrée ?

Je finis donc attacher par un lien d'eau et des mains de mêmes substances se baladaient sur mon corps. D'un côté je gémissais et vibrais de plaisir. De l'autre, j'avais un peu peur parce que je savais que mon corps allait peu à peu devenir transparent, surtout sur une charge d'eau magique qui accélérerait le phénomène. Partagé entre les deux, je perdais quelque peu l'esprit. Je ne voulais pas que Eirik voit cela. Je me faisais déjà vulnérable en le laissant prendre l'ascendant sur moi, alors le laisser savoir qu'il pouvait si facilement me tuer...

-Eirik...

Je tournai la tête vers lui en l'entendant me parler -et en plus, il se branlait !-, maintenant partagé entre une sorte de terreur et d'agacement. Oui, on m'avait laissé dominer et oui, on avait aimé ça. Il poussait le bouchon un peu loin et j'avais le lui montrer. Je le devais de toute façon parce que mes poignets avaient comme "fondu", ce qui me permit de me redresser. Oui, mes mains n'étaient plus raccordées à mon corps, mais ça allait se réparer. Je récupérai la fumée qui venait du feu de cheminée de mon salon et je changeai de plan, abandonnant tous les jouets aquatiques de mon vampire sur le lit.

Et j'apparus derrière lui sous ma forme de fumée. Quasiment inaccessible pour lui puisque immatériel. Et là, je lui fis un peu payer son jeu mais avec une grande douceur. Ma main vint lui caresser le sexe, l'autre alla caresser ses fesses jusqu'à frotter son entrée plissée.

-Tu sais, jouer avec de l'eau sur de la fumée, ça n'est pas bien du tout. Tu m'enlevais toutes mes forces. Tu veux un soumis, pas un être à moitié-mort...

Ma fumée s'infiltra en lui, juste un mince filet, de quoi masser sa prostate et lui faire comprendre ce que ça faisait d'avoir quelque chose qui frottait à cette glande qui rendait un peu fou. Deux langues de fumée vinrent mordiller les tétons d'Eirik et je mordillai le cou et la nuque de mon vampire.

-Tu veux jouer ? Moi aussi. Et tu vas devenir fou, promis...

Je frottai la glande plus fort en riant gentiment.

Oh, le regard si noir. Mais je n'allais pas me sentir coupable alors qu'il me menaçait quasiment de me tuer alors que je ne faisais pas grand chose de mal. J'acceptai d'obéir, bien plus anxieux qu'il n'y paraissait.

-Penses-tu réellement avoir besoin de me menacer pour avoir ce que tu veux ?

Si oui, je trouvais ça triste, moi je lui avais fait confiance en le laissant m'attacher avec son eau, à le laisser jouer avec moi alors que j'avais eu peur. Je repris lentement forme humaine, fut un petit peu étonné de le voir sourire. C'était assurément vampire de changer aussi vite d'expression, il me semblait presque aussi lunatique que j'étais changeant moi-même parfois. En tout cas, il me choppa et me replaça sur lui à califourchon. J'agrippai ses épaules, ça semblait être un réflexe maintenant alors qu'il enfonçait à nouveau ses doigts en moi. J'haletai en le griffant légèrement, un peu perdu dans tout ce que je ressentais.

Et puis il entra en moi. J'écarquillai les yeux alors que son érection faisait son chemin. Ça faisait mal... Pas que je ne savais pas que ça allait me faire cet effet la première fois. Heureusement pour moi, Eirik allait lentement, avec une douceur plutôt rassurante. J'espérai qu'il ne jouerait plus du tout avec de l'eau d'ailleurs. J'émis un soupir quand il fut complètement en moi, la sensation était juste... indescriptible en fait. J'étais bien et mal en même temps. Je voulais que ça s'arrête mais aussi qu'il continue.

Quand il se mit à bouger après une courte attente qui m'avait permis de me détendre un peu, je ne savais plus que penser du tout. Il m'attrapa alors pour un baiser qui acheva de me tourner la tête et je finis pour réellement passer mes bras autour de son cou pour mieux me coller à lui. Ce qui fut une des meilleures choses pour moi car elle augmentait la friction sur ma virilité. Je laissai à nouveau entendre des petits miaulements, les yeux sur son visage si fascinant.

-Tu vas devoir... travailler... longtemps là... dessus...

Parce que je ne me voyais toujours pas être totalement soumis et docile. Ça n'était pas moi et je ne voulais pas totalement changer pour lui plaire. Je frissonnai violemment quand il laissa entendre mon prénom. Mais je perdis totalement pied quand il me mordit. Là, tout se confondit, je ne m'entendais même pas crier de plaisir et l'appeler alors que je bougeais en rythme avec lui pour atteindre l'extase. Je voulais tout, son plaisir, le mien, l'infini...

-Eirik !

Je me rendis dans les cinq minutes qui suivirent, lui griffant largement le dos, la tête rejetée en arrière. A cet instant, j'étais tout à lui, autant qu'il le voulait.

-Eirik...

J'étais tout mou contre lui, le corps encore frémissant et j'avais tellement chaud, je me sentais tellement bien que j'avais presque envie de somnoler...

J'émis un gémissement de plaisir mais aussi de légère protestation quand il s'attaqua à nouveau à mon cou. C'était incroyable comme la morsure rendait ma peau sensible. Pourtant, je tournai la tête pour le laisser faire quand même, profitant de son poids sur mon corps, encore un peu retourné par la façon dont il m'avait pris. Si on m'avait dit que je sentirai un homme aussi profondément en moi, je n'y aurai cru qu'à moitié. Et le pire, c'était que je n'avais pas forcément envie qu'il s'en aille alors que c'était un peu inconfortable maintenant.

J'ouvris les yeux quand il cessa son manège pour tomber à côté de moi. Je rougis alors un peu parce que le résultat de son extase... Enfin, je comprenais d'autant mieux l'usage des préservatifs. Mais je doutais sérieusement que Eirik veuille en mettre. Au contraire, dans son instinct, il devrait encore mieux me marquer en agissant comme ça. Je bougeai pour me mettre sur le côté, en fumée à l'intérieur, mon corps malgré moi voulait soigner le peu de dégâts. Je sentis la première marque de mon vampire s'estomper et disparaître. Mais vu qu'il y en avait une toute fraîche.

Je lui souris à mon tour quand il le fit, bien que je sentais un futur coup fourré. Je savais que je l'avais contrarié avec ma fumée contre sa prostate... Avait-il dans l'idée de me punir ? Oui, sûrement... Je frémis un peu quand sa main revint caresser mon torse. Et je rougis encore. Heureusement pour moi, je ne m'étais pas entendu où je me serai enfoui sous les couvertures. Bien sûr, il avait fallu qu'il en parle !

-Je pensais que c'était fait. Tu devrais le faire maintenant... Je pourrais encore m'enfuir sinon.

D'ailleurs, j'avais envie de mon thé au chocolat et de miel dedans.

-Juste... Tu ne feras plus ça avec ton eau, hein ?

C'était plus fort que moi, il avait fallu que je le demande. Je levai une main pour caresser sa joue mais elle finit par s'égarer dans ses cheveux.

-Je n'aime pas avoir aussi peur pour ma vie...

Et qu'il sache à quel point j'étais vulnérable me faisait un peu peur. Je me collai à lui, espérant un câlin rassurant. Je m'en fichais qu'il me fasse un peu mal pendant le sexe, je m'en fichais qu'il aille voir d'autres pour ses besoins. Mais son eau, je ne voulais pas vivre dans la peur de ça. Surtout pas. Et je pensais qu'il pouvait le comprendre.

Eirik accepta de me faire un câlin. Clairement, il n'avait pas l'habitude d'en donner mais comme je n'avais pas non plus l'habitude d'en avoir, ça me suffisait déjà. A nouveau plus détendu, je fus encore plus content de l'entendre dire qu'il ne me ferait plus peur avec ses pouvoirs. C'était tant mieux, surtout s'il avait réellement envie d'une relation solide et durable entre nous. Et il parlait de punition. J'en étais sûr, c'était comme ça les dominants dans son genre, ils avaient toujours le besoin de punir leur compagnon s'ils pensaient que c'était nécessaire. Je ne pus m'empêcher de sourire.

-J'étais sûr que tu finirais par parler de punition. Je signale que je n'en mérite pas, je n'ai rien fait de mal. Et un "non" aurait suffi pour que j'arrête, je ne suis pas un violeur.

Et je n'avais pas besoin non plus. Au pire, je vivais très bien avec mes livres. Il me fallait juste un chat à caresser pendant que je lisais. Un gros main coon. Oui, j'allais m'acheter un chat. Tout content de moi, je me voyais me balancer sur un arbre avec mon futur animal de compagnie mais Eirik me fit vite revenir au présent. Surtout que je le vis se mordre lui-même. Ça ne faisait pas mal ça ? Et il me tendit son poignet. En voyant le sang, je compris de suite.

-Il faudra que tu m'arrêtes alors parce que ça ne me gêne pas de boire du sang... Enfin je crois... Après tout, je mange bien du sang d'animaux...

Mais cuits, pas frais comme celui-là. Je pris doucement son poignet et léchai pour voir. C'était à peine tiède, j'aurais pensé que son sang serait quand même plus chaud.

-Oh... Sans doute oui, mais tu pourras quand même essayer d'en profiter.

Et juste après son baiser sur ma joue, je me mis à boire. Ça n'était pas spécialement bon mais ça n'était pas mauvais non plus. Le goût métallique persistait sur ma langue, je sentis mon corps se mettre à chauffer, ce qui me parut un peu étrange. Par contre, comme il m'avait prévenu, le fait que j'ai soudainement envie d'obéir au doigt et à l’œil à Eirik ne me surprit pas mais m'amusa. La pensée était là, essayant d'être obsédante, mais ballottée parmi les milliers d'autres.

Je pensais à mon futur main coon, à mon thé, à la rentrée, au corps d'Eirik contre le mien, à l'automne, au fait que le sang ne me dérangeait vraiment pas, aux draps que j'aurais à changer, au feu de cheminée qui s'éteignait faute de bois, à l'envie que j'avais d'avoir encore du sexe avec mon vampire, au lien qui se faisait clairement plus présent mais qui ne m'affolait en rien... Et puis y'avait des pensées un peu plus spéciales comme le temps de condensation de l'hydrogène dans l'apesanteur, si on pouvait nourrir un bébé phoque avec du lait de soja, si on pouvait se faire reproduire des mammouths d'un autre monde dans celui-ci...

En somme, comme d'habitude, c'était le fouillis et je n'essayais pas du tout de m'y retrouver. Non, je buvais sagement jusqu'à ce que Eirik reprenne son poignet. Là, je me léchai les lèvres, le regard toujours un peu ailleurs.

-Ça aurait presque un goût de réglisse si c'était plus sucré. Tu veux du thé avant de t'endormir ?

Je n'avais pas fini mon sucre d'orge d'ailleurs, je voulais le finir... Sauf si Eirik me surprenait en voulant recommencer, mais j'avais dans l'impression qu'il était fatigué. Personnellement, c'était l'orgasme qui m'avait rendu somnolent, maintenant, j'étais tout à fait réveillé et un bon livre me disait bien. Avec mon chat... Mince, je n'avais pas encore mon chat. Je l’appellerai comment d'ailleurs ?

-Ou tu veux une douche ? Après tout, ça colle... Mais je vais quand même rester comme ça. J'ai déjà eu assez d'eau pour ce soir.

Et au final, sa semence "là" ne me dérangeait plus tant que ça même si je devinais très bien comment l'intérieur de mes cuisses et autres étaient sales.

Je me retins de lever un sourcil quand Eirik me fit une liste de ce qu'il voulait. Encore amusé. Toujours même. Quelque part dans mon cerveau, y'avait quelque chose qui me disait de me lever pour obéir avec humilité et joie mais j'avais l'impression qu'un hippopotame se trémoussait dessous en dansant du jerk. Pas que je n'allais pas lui ramener ce qu'il voulait mais je n'allais pas me presser non plus. Me levant, je constatais réellement les dégâts mais je m'en fichais. Je passai mon peignoir rouge sang en soie et je partis en chantonnant une chanson de Zazie. Rodéo.

-Si, si, j'en ai. Pur je suppose...

En fait, j'aurais pu faire tout ça sans me lever mais je voulais rallumer le feu dans la cheminée et refaire chauffer de l'eau pour le thé. Mon sucre d'orge en bouche, je continuai à chantonner, sachant qu'un verre de vodka était en train d'aller vers Eirik grâce à ma fumée. Avec ses chères cigarettes. L'eau était en train de bouillir alors que je mettais le thé dans un chinois... Ou un thaïlandais... Un vietnamien ? Non, un japonais ! Ou un chinois... Peu importe.

-Oui, je veux un chat. Je l’appellerai Neige !

Tiens, j'étais reparti sur une de mes seules obsession... Heureusement qu'on était en automne, j'aurais bientôt plein de neige. Et je tomberai malade... Et je ferai des anges jusqu'à m'endormir et finir en fumée... Et je serai encore malade... Je versai l'eau chaude dans la bouilloire et je réchauffai les cookies en faisant un moon walk.

-Il me tiendra compagnie pendant que je lirai. Je ne cherche pas à ce qu'il soit tout le temps utile. Et même s'il ne l'était pas, il serait amusant, j'en suis sûr.

Je revins enfin dans la chambre avec un plateau couvert des cookies et des tasses de thé. Un plateau en forme de grenouille d'ailleurs. Je m'installai sous les draps, enlevai mon peignoir. Oui, je savais qu'Eirik avait tout vu, mais c'était gênant. Je n'étais pas du tout du genre à m'exhiber tout le temps. Je préfère exhiber mes connaissances, les mettre à nues, leur faire faire un strip tease... Est-ce que du savoir peut faire un strip tease... J'imaginais la chose, c'était intéressant comme sujet inutile.

-Les cookies sont chauds...

Je léchai mon sucre d'orge de façon distraite. Laissant là encore la fumée d'Eirik me redonnait des forces. Je n'étais vraiment plus prêt à dormir... Lire... Chanter... Tricoter ?

-J'espère que tu n'auras pas de mal à dormir dans mon lit. J'aime que ce soit grand... Sinon, je tombe du lit.

Quoique je n'étais pas tombé chez lui. Mais parce qu'il m'avait gardé contre lui...

La neige me tuer ? Hum, non. Je ne voulais pas que quelque chose que j'aimais puisse finir par me tuer. Et comme j'adorais la neige, je ne la laisserai pas faire. Comme Eirik d'ailleurs. Si le vampire tentait de me tuer réellement, eh bien il n'y arriverait pas. Même si là, ça risquait d'être nettement plus compliqué à gérer. Finissant mon sucre d'orge, je mordis dans un cookie et bus une gorgée de thé au chocolat. Je mangerai bien de la réglisse mais je n'en avais plus à la maison. C'était de la faute d'Eirik ça.

-Les chats, c'est doux, c'est mignon, c'est câlin, c'est adorable et ça ronronne.

Et tant pis s'il ne l'aimait pas tant que ça. Moi je l'aimerais. Et puis j'étais chez moi, na ! En fait, c'était pas un hippopotame qui dansait du jerk mais un diplodocus qui fouettait la soumission. C'était marrant. Je ne savais pas exactement comment Eirik et moi, on allait vivre notre lien. Je savais à peu près ce que c'était me faire ressentir et faire mais rien ne disait que ça marcherait. Surtout avec moi. Je risquais de le décevoir... Je n'aimais pas trop l'idée mais si ça arrivait, eh bien je ferai ce qu'il faut pour arranger les choses.

Il me connaissait un peu, il savait que j'étais souvent ailleurs et perdu dans ce que je faisais alors...

-Ça doit être bien d'avoir des frères. Moi, ma maman, elle ne voulait plus... comment elle disait ça ? Ah oui, détruire son corps en portant encore un enfant.

Il effleura ses cicatrices, si fines, presque invisibles mais avec la vue qu'avait Eirik, il ne devait pas les avoir manquées. Je soupirai distraitement en calculant la superficie du Mont Blanc par rapport au Mont Everest. Tout pour ne plus penser à ma maman. Et puis, j'avais comme l'impression qu'il avait lui-même aborder un sujet qu'il aurait finalement préféré éviter.

-C'est bien que t'aime mon lit. Et oui, je sais très bien cuisiner même si je peux faire des choses assez bizarres de temps en temps. Après, je ne sais pas si tu as bien choisi...

Je le laissai me serrer, remarquai son sourire moqueur. Ah, ça l'amusait que je sois capable de prendre soin d'une maison. Bah, ça n'était pas compliqué, comme j'étais de la fumée je pouvais me faufiler partout et nettoyer tout partout. C'était chouette... Je me remis à califourchon sur lui, caressa lentement ses épaules. Puis je me penchai et baisai doucement la peau que j'avais abîmé. Puis je léchai doucement, frottai lentement mon nez à un des tétons d'Eirik.

-Je sais que tu es fatigué mais me laisserais-tu finir de te détendre...

Je léchai délibérément mes lèvres, laissant mes doigts caresser lentement son entrejambe. Je le sentais toujours un peu excité et j'avais envie de le sentir s'épancher entre mes lèvres. Et je doutais qu'il dise non à cela. Tout le plateau finit dans la cuisine, les yeux brillants sur le visage de mon vampire.

-Laisse-moi profiter encore un peu. La rentrée est là, je suis sûr que tu auras trop de travail. Alors autant bien te détendre maintenant.

Je glissai pour embrasser ses cuisses, mordilla gentiment son flanc.

S'il en était persuadé, qui étais-je pour faire croire à Eirik le contraire ? Vu que je voulais que le vampire tienne à moi, ce serait même stupide de continuer à clamer que le blanc avait eu la pire des idées. Sans compter que ça le mettrait en colère et en cette fin de soirée, je voulais juste profiter du lien, de sa fraîcheur, de ses petites piques, de sa présence, de lui. J'aurais bien voulu de la mousse au chocolat aussi, il faudra que je m'en fasse demain.

Alors que ma bouche s'approchait toujours plus de son sexe, je souris quand il m'avoua qu'il m'aurait bien pris contre le mur. Je soulevai doucement sa longueur à demi-dur pour la caresser lentement.

-J'ai exaucé des vœux alors sache que je suis en pleine forme. Même si ton eau m'a un peu fatigué, c'est vrai.

Après, j'avais exaucé des souhaits plutôt pas amusants. Entre un homme qui avait voulu un nouveau bateau, un gamin qui avait voulu un exemplaire de toutes les consoles et les jeux vidéos du monde, une femme qui avait voulu rajeunir de vingt ans... Franchement, les humains étaient parfois décevants alors qu'ils pouvaient en réalité avoir une imagination des plus folles et des plus intéressantes. Je me souvenais d'un enfant qui m'avait demandé de lui mettre une étoile en bouteille. Ça, ça m'avait plu. Bon, son souhait l'avait tué mais ensuite, je n'étais pas responsable des conséquences d'un vœu.

-Et puis j'aimerai bien que tu m'épuises ce soir... Mais je pense que ça va être le contraire.

J'en avais envie et j'allais le faire, point. J'aimais faire plaisir plus que prendre du plaisir dans pas mal de cas. Comme présentement. Alors je le pris en bouche et me mis à le sucer avidement, jouant de ma langue pour l'aider à mieux fondre dans le plaisir. Ma main libre finit par attraper ses bourses pour les masser, après son long détour sur les quelques points érogènes que j'avais pu repérer chez mon vampire.

Dans un coin de ma tête, amusé, je me demandai si c'était pour ça que je mangeais autant de sucettes et de sucres d'orges. Pour que mes talents en ce domaine ne puissent faiblir. Suçant fortement son gland tout en léchant le bout, j'ouvris les yeux pour voir son expression. J'adorais le voir me montrer ce qu'il ressentait, je me sentais un peu honoré quand il le faisait.

Et ma fumée s'amusa à revenir le caresser avec une douceur lascive sans se permettre quoique ce soit que Eirik trouverait déplacé. Même si je trouvais un peu regrettable qu'il ne veuille pas ressentir de plaisir grâce à cela. Surtout que je n'avais eu aucune envie de le prendre, tout juste de lui faire savoir ce que je pouvais ressentir à cause de ses doigts à lui. Tant pis...

Gémissant tout bas, je le repris plus profondément dans ma bouche, le sentit cogner au fond de ma gorge, ce qui me tira un nouveau gémissement. Et j'accélérai enfin pour avoir sa jouissance sur la langue. J'y tenais absolument.

Et j'espérais bien qu'il trouverait du temps pour moi... Je n'avais pas envie qu'il me manque de trop.