Depuis quelques temps, je n’arrive pas à bien me reposer. Ho ! Bien sûr, rien à voir avec l’insomnie, ou même le manque de profanations. Seulement... J’ai beau tenter de m’amuser par tous les moyens avec diverses personnes de cette école, j’ai toujours comme un vide en moi. La sensation de manque et d’ennui permanent ne cesse de me perturber. Et même lorsque je veux me reposer, je n’y arrive pas. Les souvenirs et la douleur me hantent à chaque fois que je ferme les yeux. J’avais beau me défouler sur Mariana ou jouer avec elle Ce manque ne me comblait pas. J’avais littéralement besoin de me retrouver, et de voler. Oui. Voler. Reprendre ma véritable forme pour pouvoir parcourir les cieux pour ensuite me trouver un endroit où me terrer. Une grotte, sous terre, peu-importe. Mais c’était impossible. Et ma forme scellée actuelle ne me convenait pas. Un dragon qui ne peux pas voler, ni se sentir en forme est voué à disparaître... Où à ne plus devenir ce qu’il est. Mais je suis coincé ici sans pouvoir reprendre ma véritable forme et c’est vraiment désagréable. Sans parler de mes souvenirs.

Je n’aime pas en parler. Mais quand je rêve, c’est toujours mon monde que je vois. Mes parents qui offraient tout leur amour pour moi et leur peuple. Et ce cocon douillet et agréable que je pensais éternel... Tout à coup disparaître à cause d’un homme avide de pouvoir quia détruit tout mon univers de bonheur. Ce rêve me hante tous les jours, toutes les nuits. C’est le prix fort à payer pour être devenu ce que je suis actuellement. Ne jamais oublier, quoi que ce soit... Finalement, il m’arrive de me demander ce qui aurait pu se produire si je n’avais jamais tenté de me venger. Je ne serais surement pas là, je n’aurais jamais connu Black, ou peut-être que si mais en étant ennemis.

Je me suis encore réveillé au levé du soleil, mon sang coulait de mes yeux comme des larmes, et je saignais intensément du nez. Je finis par sortir de mon cercueil un peu blasé, ce n’est pas la première fois que ça m’arrive alors bon, je commence à m’y faire. Mais bon. Après m’être nettoyé et avoir cessé l’hémorragie, j’étais sorti du caveau en laissant dormir Mariana. J’avais ainsi erré jusqu’au bureau des directeurs pour leur demander d’enlever le sceau au moins pour la journée. Afin que je puisse reprendre ma forme véritable. Sans vraiment leur donner ma raison à cela d’ailleurs. En frappant à leur bureau, je tombais sur celui avec des oreilles de chat. Mais il me snoba littéralement et referma la porte de son bureau sans même me laisser entrer. Je soupirais franchement et retournais sur mes pas. Sans retourner à mon caveau. J’avais besoin de prendre l’air. Alors j’étais parti me promener sur l’île en ignorant tout le monde. Ne calculant même personne pour tout dire. Je m’arrêtais en sentant le sable chaud sous mes pieds. Et je relevais la tête pour constater que j’étais sur la plage. Je m’avançais jusqu’au bord de l’eau sans me préoccuper des gens qui se baignaient tranquillement. Et je posais mes fesses en tailleur sur un carré de sable sec.

Regardant l’horizon en m’imaginant pouvoir voler au dessus de l’eau et aller plus loin encore. Sans ce fichu sceau et sans cette forme ridicule qui ne me permet pas de faire ce que bon me semble. Je fronçais les sourcils en regardant dans le vague l’horizon. J’ignorais tout, même le temps. La chaleur du soleil sur ma peau commençait à la faire brûler petit à petit, pourtant je ne bougeais pas pour autant. Même lorsque le soleil se profila à l’horizon que je fixais depuis que je m’étais installé ici. Ne prêtant même pas attention au fait que la marrée remontait doucement vers moi après être bien descendu à un certain niveau. La lune se levait et la marrée commençait doucement à me submerger. Mais je ne bougeais pas. Mon visage était toujours rivé sur cette étendue d’eau. Mon esprit divaguait. Je repensais à mes parents. A l’amour que je ressentais pour eux et qui a finalement cédé à la corruption. Doucement, l’hémorragie au niveau de mes yeux reprenait, alors que j’avais un regard vide et le visage complètement fermé et impassible. L’eau m’arrivait maintenant aux épaules et mon sang se déversait lentement dans celle-ci, éloignant les petites créatures marines. Puis, l’eau monta encore et je fus complètement submergé, avec les courants des va et vient de l’eau, mes fesses avaient fait ventouse avec le sable, du coup, en ne bougeant pas, je restais dans le fond de l’eau, jusqu’à ce qu’une algue vienne s’accrocher à mon épaule. Me sortant doucement de mon immersion spirituelle pour regarder autour de moi.

Je pouvais rester autant que je voulais sous l’eau, mes poumons s’étant depuis déjà un bon moment remplies d’eau de mer. J’étais déjà mort alors j’avais tout mon temps pour observer avec lenteur que je me retrouvais sous l’eau. Je fermais les yeux, et pourtant l’hémorragie continuait. Ha... Je viens de me souvenir qu’il y en a un qui ne va pas aimer que je sois là. Mh... Je m’en fiche en fait. J’ai pas envie de me battre. Pas envie de faire grand chose à part rester comme je suis, mes fesses sagement ventousées dans le sable et attendre que la marrée baisse de nouveau pour regarder une fois de plus l’horizon et m’imaginer voler à travers les nuages.

Le niveau de l’eau descendait rapidement et anormalement. Et je n’avais pas de mal à reconnaître l’aura qui était venue à moi. Je me doutais bien qu’il allait finir par se pointer un moment ou un autre. Je reprenais doucement mes esprits lorsque sa voix me parvint aux oreilles. L’eau de mer sortait lentement de mes poumons et je laissais l’eau s’échapper de ma bouche en le regardant fixement. Maintenant que je n’étais plus dans l’eau je sentais mes yeux continuer de couler. Je passais mes mains sur mon visage et me rendis alors compte que je saignais encore. Je ne comprenais pas pourquoi ça faisait ça. Est-ce que mon corps réagissait tout seul ? Ou était-ce le surplus de vide en moi qui faisait réagir mon corps d’un besoin certain et inaccessible de vouloir reprendre sa véritable apparence ? Je ne savais pas. Mais je me frottais les yeux pour calmer l’hémorragie. Je comprenais pourquoi il parlait d’attirer les requins. Mais de toute manière, ils ne pourrons rien me faire. Alors je m’en fiche.

Je me relevais lentement en titubant doucement. Mes jambes étaient engourdies à force de rester assit aussi longtemps. J’avais le buste en avant et les bras ballant, la tête baissée. Je comptais quitter la plage et commençais à reculer. Ne prêtant pas attention aux manifestations d’Elias. Je n’avais pas envie de me battre. J’avais juste envie de... De reprendre ma forme et de m’envoler. Je fermais les yeux et me concentrais, serrant les poings et calant mes pieds pour ne pas tomber. Mon corps commençait à s’illuminer vivement, mon énergie déferlant rapidement dans mon corps je sentais qu’en me forçant et en forçant le sceau je pourrais surement arriver à prendre au moins une forme intermédiaire. Je me concentrais et serrais les dents. Laissant échapper un léger gémissement. Ce n’était pas chose aisée d’aller contre l’entrave qu’on m’avait mise. Et je commençais à ressentir les effets bénéfiques qui n’étaient pas bons pour moi. Comme si on utilisait un sort de soin sur moi ! Le genre de chose qu’il ne faut pas faire à un mort. Mon corps en prenait les lourdes conséquences et alors que je sentais que la transformation allait peut-être enfin être celle à laquelle je m’attendais, le sceau bloqua tout et le sort de bénédiction s’acharna sur moi. Et laissait des marques et des brûlures sur tout mon corps.

Je tombais à genoux en me rattrapant avec mes avant bras. J’enfonçais mes mains dans le sable et serrais les poings avec la force qu’il me restait. J’en avais assez de ce sceau. Je voulais pouvoir être libre de faire ce que bon me semble sans cette fichue entrave qui m’empêche de reprendre ma vraie nature. Je gémissais, mal à l’aise, laissant mon corps se remettre des blessures que m’avait infligé le sceau lorsque j’avais forcé sur ce dernier. Puis je frappais du poing dans le sable avant de me redresser et de lancer un profond cri de rage et de déception en me redressant vers le ciel.  Je m’étais assit sur mes talons et regardais le ciel étoilé d’un air triste. Laissant mes bras ballant toucher le sable Je baissais ensuite la tête vers le sol. Le regard vide et laissant échapper un souffle las. Reprenant conscience qu’Elias n’était pas reparti. J’avais complètement mis de côté sa présence. Je relevais les yeux vers lui sans relever la tête et le fixais.

-Vas-y... Moque toi... Je m’en fiche de toute façon...

Je rabaissais mon regard pour fixer d’un air vide mes genoux. Je n’avais pas la force, ni l’envie de bouger de là de toute manière.

Tiens donc... Elias n’est pas intéressé au fait de se moquer de moi. Pourtant juste avant que je dise ça, ma situation semblait le réjouir. Ha... Je comprends mieux. Si ce n’est pas lui qui est à l’origine de ce désespoir chez moi c’est moins drôle. Je me mets à rigoler doucement, d’une voix faible faisant trembler mes épaules. Je le trouvais mignon. Dommage qu’il n’ait pas réellement bandé. Je vais peut-être réessayer à en faire une nouvelle plus intense dans ce cas. Je soupire en gardant en visu mes genoux, le sentant simplement se rapprocher et l’eau revenir vers moi pour me couvrir les jambes et le bassin.

-Si je te disais que c’était toi qui me mettait dans cet état tu banderais ?

Non, il ne faut pas rêver. Je ne fais que lui mentir. Il n’y a pas moyen qu’un être vivant me mette dans un état pareil. J’ai peut-être des états d’âme sur l’incapacité à pouvoir reprendre ma forme originelle mais je n’en ai aucun lorsque quelqu’un tente de me faire du mal, généralement j’aime ça et je n’ai plus franchement de dignité à faire tout ce que je peux faire. Tous les coups sont permis. Je relevais lentement la tête vers lui. Il était plus près d’un coup, et il avait l’air de bien s’amuser à me voir comme ça. Mais, chose que je n’avais pas remarqué tout à l’heure à cause de la distance, je constatais qu’il avait un cache-oeil, et ce n’était pas une ombre qui cachait son oeil en réalité. Alors comme réponse à sa question dont le surnom de dragonnet me fit serrer les poings dans le sable sous l’eau, je lui demandais :

-On a pris ton oeil droit pour une coquille St Jacques ?

J’étais fatigué à cause de ce fichu sceau et mon corps reprenait lentement son énergie malgré la nuit. J’avais besoin de forces, seuls les magatamas pourraient m’en procurer assez pour quitter cet endroit, mais même aller sur l’autre plan, je n’ai plus la force. Je soupirais en rabaissant la tête, de toute façon, qu’est-ce que ça peu lui faire ce qui m’arrive ou pas ?

-Tu me hais, et pourtant c’est toi qui viens me consoler !

Je rigolais faiblement. C’était mignon de sa part et je doute qu’il ait encore envie de rester avec ça. Mais peu importe, puisqu’il est là... Je reprenais doucement mes esprits, et cessais de sourire, mon regard revenant doucement au triton.

-Est-ce que tu sais au moins ce que ça fait d’être privé de sa forme primaire et de ne pas pouvoir aller où bon te semble ? Imagine que tu ne puisses plus faire le poisson et que tu ne puisses plus aller dans les fonds marins... Comment tu réagirais à ton avis !? Tssk !

Je soupirais en baissant la tête, fermant les yeux et serrant les dents. Ramenant mes mains sur mes genoux et serrant les poings à m’en faire saigner les paumes. Ca je ne le peux même plus. Je ne peux même plus voler, reprendre ma forme ridicule, hors de question. Ce n’est pas ma véritable apparence et je ne peux rien faire comme d’antan avec cet aspect ridicule et presque inoffensif.

Je rigolais. Forcément qu’Elias ne me croirait pas. Je m’en doutais un peu. Cependant il ne manque pas d’imagination. Et il peut bien tenter ce qu’il veut contre moi. Je lui tire mon chapeau s’il arrive à trouver. Cependant, il ne fera que m’énerver d’avantage contre lui. Mon regard se reporta au ciel avec un sourire amusé. Ca ne doit pas être drôle de se faire manger les yeux, mais bon.

-Il a de la chance ! Paraît que la viande de sirène et de triton rend immortel. Bien sûr pas pour tout le monde...

Forcément, la viande de sirène est très nocive à la base, mais quand on mange de la viande de sirène, soit le corps s’adapte, soit on se transforme en une créature pire que la sirène et on ne possède plus de raisonnement logique. Mais encore faut-il trouver une sirène à porté de main. Ce qui n’est absolument pas facile. Pour ma part, elle ne me fait absolument rien. Puisque je suis déjà éternel et que je ne peux pas mourir si facilement.

-C’est meugnon !

J’étais sûr qu’il réagirait comme ça lorsque j’ai parlé qu’il vienne me consoler. Il ne m’aime pas mais juste pour le plaisir de voir comment il se comporte avec quelques mot me fait doucement sourire. En fait je n’ai rien contre lui. Même si il a l’air de penser que je me remets très vite de mes émotions, ce qui est le cas quand je vois la vilaine frimousse d’Elias. Mais au fond je suis toujours blessé de ne rien pouvoir faire. J’arrêtais de serrer les poings et portait mes mains à mes lèvres pour lécher le sang avant que les plaies ne se referment. Je soupirais ensuite doucement en reprenant ma mine pleine de déception. Il ne connait pas les détails de mon histoire, non. Et je n’ai pas envie de lui en dire plus. Il pourrait trouver une faille que ne me plairait pas. Cependant, je peux bien lui donner un indice sur le pourquoi je viens pleurer sur sa plage. Ca m’énerve de parler de ça. Il ne peut pas savoir que j’ai bien essayé différentes alternatives, par l’alchimie, par la force, en demandant à un élève de tuer les directeurs en les dessinant mort, en allant même voir les directeurs pour leur demander gentiment d’enlever le sceau au moins quelques heures. Mais je n’ai eut le droit qu’à me prendre une porte sur le nez en me rigolant au nez. Je me redressais brusquement en serrant les dents.

-Ne parle pas comme si ne n’avais rien essayé ! Je réfléchit encore maintenant, même si je n’en ai pas l’air et j’ai tenté déjà plusieurs choses comme tout à l’heure ! Mais à cause de ces saletés de directeurs me voilà coincé sous ma forme secondaire et je déteste ça !

Je me mordais la lèvre et me laissais retomber au sol, l’air totalement abattu. Je m’allongeais alors dans l’eau et flottait avec le peu d’eau qu’il y avait autour de moi. Regardant le ciel en soupirant, las.

-Je veux voler, aller jusqu’au plus haut, me dégourdir les ailes et apprécier le vent sur ma peau...

Je fermais doucement les yeux en appréciant l’eau autour de moi. M’imaginant le vent à la place lorsque je prends de la vitesse. Mais ça n’a pas la même impacte. J’ai besoin de sentir l’altitude.

-Mais au lieu de ça ! Je prends une forme totalement ridicule. Peuh ! Ça m’énerve !

Je continuais de regarder le ciel en me déconnectant de la réalité. Je souriais doucement en m’imaginant là haut, rigolant de plus belle d’une petite voix claire et amusée. Puis je me mis à chanter dans ma langue natale un air que me chantait ma mère lorsqu’elle me consolait. Un air qui nous rappelait ce que nous étions. Et surtout le fait de voler libre et fier. Je m’arrêtais net, je ne suis même plus libre... Ni même fier de ce qu’on m’a fait. Je me tournais en position fœtale en me serrant la poitrine, fermant les yeux un moment avant de les rouvrir. J’ai encore oublié qu’Elias était là... Je me suis finalement décidé à me relever et me diriger un peu plus loin.

-Je ne vais plus t’ennuyer...

Elias est vraiment trop territorial. Ca a le don de m’énerver pour le coup. D’autant qu’il a l’air franchement d’apprécier lorsque je suis dans un état lamentable. Bien, alors profite de cet instant mon coco ! C’est dommage que tu sois le jouet de Black, j’aurais pu m’amuser franchement et sans me gêner avec toi. Histoire de me remettre de mes émotions mais tant pis. Je lui tournais le dos et regardais en face de moi, ayant stoppé mon élan pour me tirer de cet endroit. Je l’écoutais... Faire ce qu’ils veulent ? Ca veut dire obéir à plus faible que soit en restant docile aux côtés de ma tutrice. Je ne suis pas aussi stupide. Je sais parfaitement que ce ne sont plus les directeurs qui s’occupe de nous.

-Ce qu’ils veulent... ? Encore faudrait-il que je sache ce qu’ils veulent !

Je m’accroupis en prenant mes genoux contre moi, les enlaçant avec mes bras. Et je restais immobile en gardant le dos tourné au triton. J’avais encore envie de hurler. Mais en même temps je ne pouvais pas non plus m’acharner à me casser la voix pour rien. Alors je restais silencieux et feignait un semblant de tristesse. Reniflant par moment en regardant le sable. Puis l’eau qui venait doucement et repartait.

-Le ciel me manque ! J’ai envie de brûler un village et de bouffer ses habitants ! Bouhouuu~ !

Mais je suis comprimé ici, sur cette contrée à faire quoi ? Les gardiens de vivants ! Beurk ! Je déteste les vivants ! ils sont répugnants et puent la vie à plein nez. Je ne peux même plus faire peur, m’occuper d’enfants et tuer leurs parents lentement devant leurs yeux pour qu’ils crient de plus belle par l’effroi et le sang de leurs proches. Je m’ennuyais dans mon caveau avant que les directeurs ne viennent me voir, mais maintenant je m’ennuie tout court sans même pouvoir faire peur aux enfants d’ici, ni même les torturer un petit peu. Mais entendre Elias me rabâcher les oreilles avec des choses que je connais déjà m’exaspère et m’éreinte sérieusement.

-Je sais tout ça ! Je sais ... JE LE SAIS ! Grrr !

Je grommelais dans mes genoux en griffant mes bras. Puis je soupirais, calmant ma rage passagère pour la transformer en une simple folie dérisoire. Je rigolais doucement. Murmurant pour moi même :

-Me voilà bien si je dois faire ce que me demande la gamine qui m’a été attribuée comme tutrice. Et puis ce n’est même pas la peine de protéger les vivants. Quelle horreur...

Je me prenais la tête en passant mes doigts entre mes cheveux, serrant le cuir chevelu et respirant comme pour calmer ma rage qui ne passait pas. Puis je me redressais sur mes deux jambes regardant le ciel en pensant à quelque chose de bien. Et de... De bon, bénéfique. Je souriais pleinement en rigolant par la suite. Guilleret jusqu’à laisser passer mon énergie et tenter de me retransformer pour échapper à la vigilance du sceau qui me refilait encore ces fichues ondes qui me perturbaient de trop. J’essayais de passer outre cette aura de bonté absolue que ce fichu sceau me transmettait. Mais même en tentant de faire abstraction une pulsation plus intense parcourut mon corps comme une onde de choc, comme un sévère choc électrique qui se propagea et provoqua des spasmes dans tout mon être. Je tombais raide sur le sol. Fumant une fumée et une aura blanchâtre. Mes marques passèrent directement au rouge. Mon corps s’était soudainement affaibli jusqu’à ce que le vide total s’empare de moi.

Je ne sais pas combien de temps je suis resté inconscient. Ni ce qui pouvait bien se passer durant ce laps de temps.

Ce que je percevais intérieurement ne me plaisait absolument pas. Déjà que ce rêve que je faisais sans cesse n’était pas agréable. Mais là c’était encore pire. J’avais une sensation de bien-être désagréable qui parcourait mon corps. Ce n’était pas quelque chose comme la douleur ou autre. Non, c’était une douce chaleur. Trop douce à mon goût. Ca devait être ce fichu sceau qui continuait de propager dans mon corps cette bienfaisance. Pourtant, je suis du genre à détester ça, mon corps réagissant négativement à ça. Pour le coup j’avais l’impression que cette chaleur ne me faisait absolument rien. Au contraire, elle me rappelait la douce chaleur de ma mère. Quand elle me berçait et me prenait contre elle. Je me sentais étrangement comme apaisé et serein. Sa voix raisonnait dans ma tête et je sentais ses mains me caresser doucement la tête. Elle était si jolie, si douce et délicate... Maman...

J’ouvrais les yeux dans mon rêve, et la lueur du soleil me réchauffait doucement. Elle était là, à me sourire adorablement et chantait d’une voix tellement claire et belle. Elle s’arrêta lorsqu’elle senti mon regard sur elle. Puis elle me sourit et ça me fit vraiment bizarre. Est-ce qu’elle était vraiment là ? Non bien sûr que non... Elle n’est plus là depuis longtemps. Pourtant elle me parait tellement réelle. Elle a finit par parler. Comme toujours d’un ton agréablement doux et compréhensif. Nous avons discuté pendant un moment Elle me demandait pourquoi j’en étais venu à être ainsi, alors que pourtant, elle et mon père avaient tout fait pour me donner un profond amour. En répondant, je lui ai fait part de la dure vie qui avait changé mon esprit après leur mort. Et elle comprit sans me le dire. Je le sais, j’aurais dû depuis longtemps me satisfaire de ma vengeance. Et je sais parfaitement que ça na rien changé. Ils ont été tués et sont mort, me venger ne les a pas ramené pour autant. Et pourtant, j’aurais pensé qu’en devenant ce que je suis j’aurais eut la puissance nécessaire pour les ramener à la vie. Mais même ça, ça n’a pas pu être fait. J’ai discuté avec elle durant un bon moment dans mon esprit avant de commencer à reprendre conscience.

J’ouvrais les yeux, cette fois-ci en reprenant conscience. Calmement, sans franchement comprendre pourquoi j’étais sous un arbre. Mes membres étaient encore endoloris et je n’arrivais pas encore à tout bouger correctement. Mais je crois que ce qui me perturba le plus fut qu’Elias était à côté de moi, tranquillement installé sous l’arbre alors que j’aurais plutôt pensé qu’il m’aurait laissé en plan à où j’étais tombé. Et ce serait barré après s’être bien moqué de moi. Mais même pas. C’est perturbant... J’ai simplement levé les yeux sur lui et l’ai observé sans bouger. L’odeur de la cigarette qu’il fumait me venait aux narines. Je n’aime pas l’odeur que ça dégage... Mais ça ne me dérange pas plus que ça. Puis faut dire qu’entre temps je me suis calmé. Du coup ce moment est agréablement calme. Je crois bien que j’ai finit de faire ma crise... Elias n’a peut-être pas tord sur certains points. Je devrais peut-être ranger ma fierté pour un temps afin d’obtenir ce que je veux réellement. Mais pour le moment, j’observe Elias... Son profile est plutôt agréable à regarder, surtout quand il tient  sa cigarette  avec ses lèvres. Ca lui donne un air amusant. Alors je le regarde en esquissant un minime sourire. Qui disparaît aussitôt. Et je finis par me redresser en silence en ramenant mes jambes contre moi en m’aidant avec mes mains puis je posais ma tête sur mes genoux en soupirant doucement.

-Parfois... Ils me manquent vraiment trop...

Je ne sais pas pourquoi j’ai dis ça. Ce n’est pourtant pas le genre de choses que je dit. Encore moins à un ennemi ou à quelqu’un en qui je n’ai absolument pas confiance. Pourtant... Je m’étonne moi-même à dire ça à Elias. Je ne devrais surement pas continuer. Alors je détourne la tête pour regarder à l’opposé de sa présence. Le regard vague et encore un peu troublé. Je fermais les yeux en souriant. Repensant à ma mère et notre discussions un peu avant mon réveil. Je me souvenais bien de sa chaleur et elle me manquait vraiment, tout comme sa voix. Mes souvenirs sont intacts, l’avoir revue m’a fait du bien et m’a apaisé. Mais j’ignore si c’est à cause du sceau.

Je ne sais pas pourquoi je lui ai dis ça et maintenant je me doutais qu’il allait me demander de qui je voulais parler. J’avais simplement détourné la tête en restant silencieux. C’est seulement après un long moment de silence que je finis par lancer simplement.

-Ma famille...

Et plus exactement mes parents. Malheureusement je ne les reverrai jamais. Mais inutile de m’apitoyer sur mon sort. Ce qui devait être fait est fait. Un point c’est tout. C’est la vie, la mort, et tout ce qui s’en suit. Les choses auraient pu être différentes si me parents n’étaient pas mort, si j’avais continué sur la bonne voie et si j’étais devenu un roi. Mais je n’ai rien, absolument plus rien. A quoi bon continuer de me défouler sur des gens et faire des carnages si ça ne m’apporte absolument plus rien, pas même une once de satisfaction mis à part du plaisir et encore. Je tournais la tête pour plaquer ma joue contre mon bras en regardant l’horizon. Le regard vide et je murmurais.

-Mort... Tous mort...

Je laissait un blanc en repensant à ce qui s’était passé, ces souvenirs qui ne cessent de me hanter depuis que je l’ai vu faire. Jamais il ne cesseront, et jamais je n’oublierais. Je ne peux pas revenir en arrière de toute façon. Alors à quoi bon. Même si je voudrais ne plus m’en rappeler, ne plus me souvenir de cette douleur à la perte de mes parents et la douleur de la vengeance, puis celle de mon passage vers l’autre monde pour revenir comme je suis maintenant. A force d’avoir mal, les autres douleurs ne sont que pures caresses. Et je me mets à rigoler doucement, tristement. Reprenant d’un murmure.

-Tout ça à cause de l’avidité d’un seul homme !

Je ne sais pas pourquoi j’en parle à Elias, je ne devrais pas. Mais je m’en fiche de toute manière. Je pense que s’il avait voulut me descendre il l’aurait déjà fait, il pourrait très bien ne pas m’écouter de toute manière, ou s’en aller. Il fait ce que bon lui semble et je ne lui en tiendrais pas rigueur. Je ne suis pas son ami, ni même quoi que ce soit pour lui à part une gêne, un obstacle. Alors ce n’est pas aujourd’hui que les choses changeront. Je finis par me laisser tomber sur le côté pour m’allonger, gardant mes jambes repliées vers moi et étendant mes bras sur le sable en soupirant doucement. Observant encore l’étendue de sable et d’eau puis l’horizon face à moi. Laissant peser un silence apaisant. Je finis par fermer les yeux en inspirant profondément.

J’écoutais calmement les confessions d’Elias en restant allongé dans le sable et je comprenais soudainement pourquoi il était aussi narcissique et trop fier à certains moments. Pas que ça m’avait sauté aux yeux la première fois, mais je devais l’admettre, Elias à une trop grosse fierté de lui même et il a les chevilles qui ne passent plus les portes par moment. D’autant qu’il na pas supporté quand je l’ai touché la dernière fois. Je voulais juste me faufiler pas non plus me cacher et il ne l’a pas bien prit du tout. Moi ça m’a bien fait rire. Enfin bon, peu importe. Je sentais bien qu’il s’en voulait toujours que son père y soit passé par sa faute.

Au final je pouffais doucement de rire à sa dernière phrase. Chassé ceux qui avaient tué mes parents ? Hahaha ! On peu dire ça... Enfin il peut bien le savoir de toute façon, ce n’est pas comme si il allait franchement avoir besoin de ces informations pour me nuire. Et puis, ça peu même le mettre en garde s’il compte faire quoi que ce soit  contre moi. Je calmais doucement mon hilarité en regardant l’eau aller et venir sur la plage, mon visage redevenant impassible et froid.

-J’étais le prince d’un royaume magnifique et paisible, un véritable paradis féérique et magique. Mes parents étaient aimés de tous et me donnaient énormément d’amour, amour que je leur rendais. J’étais comblé, heureux et fier d’être le prince de parents aussi bons.

Ouais, le contraste est absolument horrible en regardant bien. Il doit se demander comment j’en suis arrivé à ce que je suis aujourd’hui. Je levais la main vers la lune et m’amusais à écarter les doigts et les resserrer. Me rallongeant sur le dos, mon autre bras derrière la tête. Je continuais ensuite mon récit.

-Je pensais que rien ne pourrais jamais briser ce monde de paix et de bienfaisance. Mais un beau jour, un être maléfique est arrivé avec une armée et a tout ravagé, cet homme a tué mes parents alors que je me cachais dans les murs pour m’enfuir. Je l’ai vu les tuer. Je n’ai rien pu faire, j’étais impuissant et je n’ai pu que m’enfuir. Après quoi j’ai trouvé un vieux magicien qui m’a apprit l’art de la magie, ma soif de vengeance grandissant jour en jour, j’ai finit par me spécialiser dans la nécromancie.

Bon, c’est très résumé, mais en réalité le vieil homme ne voulait absolument pas m’apprendre cette magie maléfique sachant que je n’avais que de la haine en moi et rien d’autre. Il savait qui j’étais, et il ne voulait pas que je devienne mauvais. Il voulait que je continue dans ce que mes parents avaient commencé. Je devais devenir un roi bon et aimé de son peuple en reprenant le trône. Malheureusement j’étais aveuglé par ma haine et je n’ai pas suivit ses conseils.

-J’ai tout fait pour devenir plus puissant que celui que je devais tuer pour récupérer mon trône. Et j’ai dû offrir mon âme à la mort pour y parvenir. Au final, sa mort ne m’a pas suffit. Absolument pas. Je n’étais pas assouvi et j’avais encore ce sentiment de vide en moi. Alors j’ai absolument tout détruit, et partout où j’allais, je semais la mort et l’effroi. Jusqu’à ce que ce petit jeu me lasse et que j’arrive sur ce monde. Au début c’était drôle de répandre le chaos, mais au bout d’un moment, ce n’est plus amusant.

Je soupirais doucement et rabaissais ma main pour la mettre sur mon front en regardant la lune et les étoiles calmement.

-A force je m’y suis fait. Et je ne peux malheureusement pas les faire revenir, ni redevenir un gentil et sage petit garçon comme je l’étais autrefois.

Je rigolais doucement, non... C’était tout bonnement impossible. Je peux en jouer, faire l’hypocrite de première mais absolument pas le penser et être sincère en faisant ça. Je suis devenu mauvais, mon coeur comme mon âme sont teintés de noir, et il est désormais impossible de les éclaircir sans me tuer.

Il semblerait qu’Elias soit devenu bien calme. J’ai l’impression que mon histoire l’a suffisamment calmé pour ce soir. En fait, j’avais simplement relevé la tête un instant pour observer le petit Elia à l’envers. Il semblait avoir le moral au plus bas et j’avais simplement remis ma tête correctement le temps d’observer la lune dans le ciel. Puis j’avais simplement fermé les yeux en l’entendant se glisser un peu plus dans le sable. Sa question me fit doucement esquisser un sourire. Comment j’en étais arrivé à ce point ? Eh bien c’est une bonne question. Mais rien que le fait d’y repenser m’énerve en réalité. Je haussais les épaules en gardant ma main sur mon front et mon humeur redescendait d’un cran. J’avais encore plus le moral à zéro pour le coup.

-Comment j’en suis arrivé là... Pff ! Question stupide !

Je ricanais doucement avant de laisser, à la suite de mon rire, échapper un gémissement profond et las. Je me redressais pour m’asseoir en appuyant mes bras sur mes genoux. Tout en regardant la mer je finis pas lui expliquer.

-Ce sont les directeurs qui sont venus me chercher. J’demandais rien ! J’étais pénard dans le sarcophage d’un ancien roi du nord. Je m’étais installé en profanant ses subordonnés et foutais les jetons aux habitants du village voisin. Rien qu’en ma simple présence, je m’étais simplement reculé pendant des années sans rien faire à ce monde qui m’avait lassé. C’est quand un humain trop curieux s’est aventuré dans mon nouveau chez moi que je me suis éveillé, et les directeurs ont dû sentir ma présence.

Je posais ma tête sur mes bras en soupirant lourdement. Plus j’y repensais et plus ça m’énervait de savoir que j’avais baissé ma garde sur ce fichu blondinet qui me tapait sur le système.

-Je ne voulais pas les suivre, alors j’ai passé un marché avec eux. S’ils arrivaient à me battre, je les rejoignais sans faire d’histoires. J’aurais dû y aller sans retenue avec eux, et je n’ai pas fait attention à ce que le blondinet m’avait lancé comme sortilège. Du coup, je me suis retrouvé affaibli et ils ont finit par gagner. Tous les deux ils sont peut-être fort, mais tout seul ils ne font pas un plis. Mais impossible de les séparer ils sont toujours fourrés ensemble ! S’ils étaient cousus par le cul ç’aurait été la même chose !

Oui, je suis grossier, ces deux là m’énervent. J’ai eut beau les attaquer en créant un maximum de légions et deux trois abominations pour bien les affaiblir mais ils ont réussit à m’affaiblir et me mettre la misère après ça. Je les déteste. Je les ai suivit parce que je n’ai qu’une parole lorsque je fais un marché. Mais je ne m’attendais pas à faire du babysitting dans une école. Je me levais brusquement et levais les bras et une jambe en me tournant vers Elias avec un sourire candide.

-Et me voilàààà~ !

Faussement joyeux en réalité. J’abaissais mes bras et me remettais sur mes deux jambes en posant mes mains sur les hanches et cessant de sourire pour regarder Elias.

-Et dire que j’aurais pensé utiliser mes pouvoirs pour une véritable raison, mais faire du babysitting pour des mortels ça me répugne.

Je soupirais bruyamment en haussant les épaules et les rabaissant d’un air légèrement abattu et je me rallongeais dans le sable.

-Mais bon... On finit par s’y faire apparemment... Puis c’est pas si mal, y’a de quoi s’occuper, et je ne pensais absolument pas revoir une vieille connaissance ici. En plus, son jouet il est amusant !

Je souriais clairement en tournant la tête vers lui pour le fixer par dessus mon épaule. Oui, c’est de lui que je parlais. Et il m’amusait vraiment.

-C’est marrant de te voir t’énerver pour tout et n’importe quoi. J’ai rien contre toi, j’t-assure. Mais toi t’as des griefs contre moi et c’est trop mignon !

Oui, c’est vrai je le provoque un peu, mais je suis réaliste et pour le coup, même si je risque de le vexer, c’est pas pour être foncièrement méchant. Puis en plus il m’a écouté alors c’est quand même un brave p’tit gars.

-Mais ton écoute ce soir me ravi, et je suis content qu’on ne se soit pas tapé dessus pour une fois.

Je rigolais aux répliques d'Elias lorsque je me suis mis à parler de lui. C'est vrai que les poissons sont curieux, la preuve en est ce soir actuellement. Il aurait très bien pu m'ignorer et se barrer mais non, il est resté et m'a même écouté. Je relevais la tête vers lui. Il est mignon à l'envers, ça donne envie de le pendre par pes pieds et le torturer un peu.

-De toute façon tu auras beau me frapper je risque d'aimer ça! Même venant de toi. J'ai connu des douleurs bien plus supérieures à ce que tu pourrais t'imaginer m'infliger. Douleurs que j'aurais pu te faire sentir si Black n'était pas intervenu la dernière fois. Mais tu as eu de la chance parce que tu m'avais vraiment énervé pour le coup!

C'est vrai quoi!? Je ne faisais rien de mal et j'étais pénard avec Nessa quand il s'est pointé et a décidé de nous ennuyer. Je me levais. Ras le bol d'être assis. Du coup je m'étirais et levais les bras au dessus de ma tête en regardant l'horizon.

-Surtout que je ne faisais vraiment rien même pas de champ phtisique ou de profanations. Alors que tu ne supportes pas ce que je suis est un fait. Mais relever les morts je ne le fais pas tout le temps. Je les créé principalement. Alors en soit ce n'est pas comme si ils avaient vécus une vie de vivant avant ça.  

Il m'arrive en effet de relever les morts quand c'en est amusant et que je peux jouer avec eux. D'autant que leur conscience est encore présente lorsqu'ils sont fraichement tués. Ça me permet de les faire souffrir encore plus et de m'amuser encore plus longtemps avec. Mais bon après ça me lasse et je n'en vois plus l'intérêt. De toute façon il aura beau chercher à trouver un moyen pour me faire disparaître ce sera au desus de ses moyens. Et je me mets d'ailleurs à éclater de rire. J'était tellement amusé par ce qu'il venait de me dire que j'ai mis un petit moment avant de me calmer. Je m'étais plié en deux ennme tenant le ventre tellement je me marrais. Puis je soupirais doucement en reprenant mon calme. Et je le regardais avec un sourire sincère mais ô combien machiavélique.

-Je te l'ai pourtant dit. C'est la mort qui possède mon âme! Tu auras beau me tuer par tous les moyens qui sont en ton pouvoir, tenter de me faire disparaître dans un bain d'acide ou dans de la lave, je trouverai toujours un moyen de revenir. Je suis de toute façon déjà mort.

En somme je suis en plus de ça un dragon liche. Et les possibilités de me tuer vraiment sont infimes. Je doute que le poisson soit capable d'avoir un niveau de prêtrise ultra élevé pour me détruire. Parce que dans tous les cas il faut être une creature divine ou même carrément dieu pour me faire disparaître.

-Il n'y a pas de lumière sans ombre. Pas de paix sans chaos! Il y aura toujours cette balance conflictuelle entre les ténèbres et la lumière. Toi même tu fais partie de ceux qui font régner cette partie sombre sur la terre. Que tu sois pour la nature ou contre moi. Tu es une part de chaos pour les gens de ce monde. La nature elle même est chaotique. Et elle trouve toujours un chemin. Crois moi ou non, si je voulais vraiment répendre le chaos et la destruction, je détruirais absolument tout, même la nature et ton océan. Hors ce n'est pas le cas.

Puis ça me lasserait de le faire et je l'ai déjà fait une fois, pas besoin de le refaire. Je n'en vois pas l'intérêt. C'est peut-être aussi les souvenirs de mon ancien monde qui m'empêchent de le faire.

C'est en observant Elias que mon petit air mesquin et rieur venait de disparaître doucement. Je ne sais pas pourquoi il a autant de mal avec moi. Je n'arrive même pas à le comprendre. J'ai l'impression qu'il est jaloux mais qu'en même temps il ne l'est pas. Que je le répugne et pourtant il trouve le temps de m'écouter et même de me faire rire avec ses commentaires plutôt ironiques. Mais pourquoi veut-il autant me voir disparaître? Je ne comprends pas vraiment pourquoi il veut ça à tout prix et du coup je le regarde en prenant un air pensif et en croisant les bras contre moi. Fronçant même les sourcils. Je finis par venir me mettre à genoux à côté de lui. Assit sur mes talons à la japonaise, les mains sur mes cuisses et je l'observais encore un long moment.

Oui, un très long moment où je plongeais dans son oeil pour comprendre pourquoi tant de haine. Je comprendrais si j'avais blessé sa famille ou fait en sorte de détruire une majorité de son petit monde de corail mais rien. Juste une haine pour ce que je suis? C'est quand même fort. Y'a forcément autre chose. Je faisais la moue en le fixant et fronçais encore une fois les sourcils. Serrant les poings sur mes cuisses.

-Pourquoi tu me déteste autant? Outre que le fait que je sois un nécromant.

Ça m'énerve de ne pas savoir et surtout de me taper ses humeurs. Je n'ai vraiment rien contre lui. Bon, c'est vrai j'ai aussi beaucoup voulut jouer avec lui mais en gardant des limites. C'est le jouet de Black après tout. La petite soirée au bar moi je l'avais bien aimé. C'était marrant de le voir danser et chanter. Surtout très excitant en réalité. Mais je garde ça pour moi de toute façon.

-Je t'aime bien moi. Même si parfois tu mérite des claques! Mais c'est ce qui fait ce que tu es.

Puis c'est pas vrai! Je sens pas le cadavre en décomposition! Même si je suis mort mon corps ne peu pas se dégrader. Un peu comme les vampires, sauf que moi c'est grâce aux ténèbres qui coulent en moi.

-Puis sinon tu serais pas amusant si tu n'avais pas ton caractère de poisson lune!

Je rigolais doucement en faisant une bouille toute mimi et enfantine. Puis je savais bien une chose pour Black et je préférais le lui dire.

-Tu aimes Black! Je trouves ça complètement insensé, et totalement fou! Et je trouve ça mignon... Mais il faut que tu saches que même s'il vient se défouler avec moi, c'est toi qui passe en premier. Cherches pas à lui demander un retour sur tes sentiments, il ne les comprendra surement jamais. Il te garde c'est déjà une preuve qu'il tient à toi. Mais tu le sais. Je ne t'apprends rien là dessus... Il me semble.

Je le regardais avec un sourire malsain une certaine lueur dans mon regard. Puis je fermais les yeux et restais tranquille sur le moment. Black ne comprend pas l'amour, et si jamais il devient vulnérable à cause de ça je crois que je vais me faire un malin plaisir à m'amuser avec lui. Puis je ne l'imagine pas amoureux, ni avoir peur de perdre son jouet le plus cher.

Je peux convevoir et comprendre qu'il ne m'aime pas pour ce que je suis mais je ne saisis absolument pas pourquoi j'ai l'impression de lui taper sur le système. Je sais qu'il l'aime, ça se voit comme le nez au milieu de la figure et surtout je vois bien qu'il est quand même possessif et jaloux. Alors bon, j'attendais sa réponse, en restant devant lui sans bouger. les poings toujours repliés sur mes cuisses. Je ne battais pas d'un cil. Rien. J'étais attentif.

En l'écoutant quelque part j'étais content moi qu'il me dise qu'à la base il n'avait rien contre moi. Je l'amusais? C'était bien la première fois qu'un jouet de Black trouvait que je l'amusais. Je fis ma petite boiche en "o" sans rien dire, l'observant toujours aec des yeux ronds et très attentif à ce qu'il disait... Pas vraiment à ce qu'il faisait en réalité.

C'est là que je crompris qu'avec moi il se sentait piétiné. Piétiné ?! Comment ça piétiné!? Je fronçais les sourcils. Sa fierté je le sentais bien mais en quoi je le piétinais? Et comment? Bon je dois me faire vieux j'ai plus toute ma tête je radote parfois et je perds la mémoire. Mais j'ai pas vraiment eut le souvenir de le prebdre comme rival de conquête! Pas moi et loin de moi cette idée. Est-ce qu'il veut parler de territoire et de possession? Je ne sais pas trop. Puis en plus il ne développe pas alors me v'la bien!

-Qu'est-ce que tu entends par piétiner? Ne me dis pas que c'est parce que Black et moi on se connait depuis bien avant ta naissance?!

Je haussais les sourcils en rigolant doucement et je secouais la tête très lentement en le fixant toujours.

-J'ai blessé ta fierté? Mais quelle fierté insinues-tu?!

Je souriais sadiquement. Il était le jouet du type le plus pourri de l'univers, les ténèbres incarnées dans une entité à part entière. Il est sa pute de luxe à qui il ne faut rien arriver et peut lui faire faire ce qu'il veut par une simple demande et il me parle de fierté? Lui qui a fait tué, contre sa volonté, certes, son père et qui a mis en danger ses proches?! Il garde une once de fierté? Alors là... Je rigolais doucement et haussais les épaules. Oui bon je me moque un peu. Moi je n'ai pas de fierté mais je ne le nie pas et j'en suis conscient. Si J'en avais encore ça ferait longtemps que j'aurais repris ma place sur le trône de mes parents.

-Remarques, ce doit être ce qui ne te fait pas encore sombrer dans la folie et devenir un vrai petit légume. Tu peux t'accrocher à quelque chose et ça vaut mieux. Mais ne me dis pas que j'empiète sur toi... Et si tu parles du territoire, oui, j'empiète et je me fous complètement que ce soit ton territoire, celui de la blondinette en herbe ou n'importe qui d'autre! Je vais où je veux! Un élève qui se baigne juste à côté de là où tu vis tu vas le tuer? S'il ne fait que passer et se détendre tu le feras? Alors qu'il ne fait rien de mal?  

J'avançais ma tête vers lui en haussant les sourcils et le fixant plus sérieusement. Je me reculais ensuite et mettais mes mains é plat sur mes cuisses.

-Oui, je peux être méchant, mauvais, cruel, hautain, tout ce que tu veux de maléfique, c'est ce que je suis. Mais je ne vais pas me brider parce que je suis sur ton territoire ou celui d'un autre.

J'avais pas envie qu'on se fasse mutuellement la gueguerre tous les jours ou dès qu'on se voyait. Quand j'ai senti qu'il avait l'odeur de Black j'ai tout de suite compris. Ce n'est pas pour autant que c'est pour ça que je l'emmerde. En plus je ne le fais pas exprès. Je prenais un air assez tristounet en le gardant en visu.

-Ca ferait drôlement chier Black si toi et moi on s'entendait... Ou peut-être qu'il s'en foutrait au final. Mais si par fierté tu ne peux pas prendre conscience que je ne suis pas là pour te puétiner alors oui. On est mal parti. Oui, je t'ai provoqué plein de fois, et surement plusieurs fois vexé par mes gestes ou mes paroles. Je m'excuserais pas je l'ai fait exprès! Pour savoir Jusqu'où tu pouvais aller.

Et surtout parce que j'aime bien jouer avec lui pour le faire chier. Faut bien que je m'occupe. Je m'ennuie, alors du coup ça me fait passer un peu le temps. Au final je soupirais doucement en me posant sur mes fesses ce coup-ci et mes mains à plat dans le sable.

-J'ai pas de raison de me battre contre toi. La dernière fois, si je me suis vraiment énervé c'est parce que je voulais être au calme avec Nessa. Et t'es venu au mauvais moment me faire chier.

Rien de plus. Rien de moins. J'adore la princesse du grand ténébreux. J'ai toujours eut une certaine affinité avec elle. Et en plus c'est un reptile comme moi. Et c'est justement pour ça que je l'apprécie plus que quelqu'un d'autre. Bon, certes elle appartient à Black. Mais parfois j'allais me faire martyriser par Black juste pour la voir un peu de temps en temps. Pui si je disais à Black que je venais juste pour voir Nessa, c'est sûr il l'aurait très mal prit.