Nous y voilà... Il était temps que nous y arrivions enfin à cette fameuse grotte. Cependant, je ne m’attendais absolument pas à ça. Nous étions rentrés, et j’étais en compagnie du pupille de Nefir. Bien entendu, et comme promis, je me tenais à carreaux, même si mon envie débordante de tuer restait bien présente. Peut-être que je pourrais me défouler dans cette grotte. Il semblerait que la première épreuve soit la terre... Bien sûr, avant d’arriver ici, tout ne s’est pas passé comme ça en un claquement de doigts.

Un peu plus tôt, Nefir est venu me rendre visite, m’intimant à sa manière qu’il était fin prêt, et que nous pouvions y aller, chez lui. C’était avec joie que j’ai suivit le professeur de français. Rencontrant également son fils, Caleb au passage. Durant tout le voyage j’ai pus apprendre un peu à les connaître en dehors de l’école, tous les deux. J’étais sage. Bien que je pouvais parfois n’inspirer aucune confiance selon mes humeurs changeantes. Je n’ai pas toujours été tendre en parole, mais je me tenais à peu près convenablement. Parfois bien assez lunatique pour que je finisse par partir dans mon coin quelques heures lorsque nous nous arrêtions, et de revenir, parfois m’étant bien amusé dans les villages alentours ou les villes. Sans trop non plus faire de massacre... quoique... enfin bref, j’ai quand même dû me calmer et diminuer au maximum mon aura pour ne pas trop effrayer les sédentaires de chez Nefir. Je ne tenais pas à ce qu’il ait des problèmes et je me suis montré parfaitement aimable et poli, bien que très hypocrite sur les bords.

Et nous voilà désormais dans la grotte, après avoir passé une forêt avec d’immenses arbres et des choses qui m’ont beaucoup fait sourire. Impressionné quelque part, mais pas complètement.
Donc nous y voilà... Dans cette fameuse grotte des souhaits.

Et pour le moment, nous ne faisons que prendre une longue galerie creusée dans la roche et assez vaste. J’avais les mains croisées dans le dos, observant autour de moi avec un certain sourire mesquin et amusé. Et surtout très curieux.

-Je me demande comment va être cette première salle...

J’ai sourit pleinement lorsque Caleb m’a fait remarqué que je bouleversais tout par ici. Et j’ai simplement entonné sur un air jovial.
-Ho ! S’il n’y avait qu’ici...

Tout simplement, en posant calmement mes mains derrière la tête alors que nous marchions pour enfin arriver devant la salle en question. Fort heureusement, Caleb devait avoir un bon flair pour ne pas aller là où il y a du danger dans les dédales de cette grotte. En réalité, moi je serais directement rentrée là où il y a du danger, parce que ce n’est pas amusant sinon. Mais tant pis. Tout ce que j’espère, c’est que nous allons quand même avoir un peu d’action, parce que marcher dans un dédale vide, c’est franchement éreintant et ennuyeux. Je sentais qu’en ayant pénétré la grotte, certains de mes pouvoirs avaient été bloqués. Je me doutais desquels, et j’espère ne pas en avoir besoin à un moment donné. Sans quoi, et bien je m’en contenterai. Tant pis pour moi dira-t-on. En revanche, Caleb a bien fait de prendre un sac à provisions, en revanche, je n’ai absolument pas pensé à prendre mon bocal de magatamas de réserves avec moi. Pensant que j’aurais justement pus aller sur l’autre plan pour pouvoir en récupérer en chemin. Peut-être que je n’en aurais pas tant besoin, la grotte a quelque chose de... sinistre qui me permet de garder la forme même si je n’ai pas de magatamas sous la main. Ma corne dans la nuque absorbe les ténèbres et tout ce qu’il y a de malsain autour de moi. Alors ça va. Pour l’instant.

-Mh-Mh ! On y va.

Je sens la l’angoisse monter chez le petit lorsqu’il lit le message sur la stèle. Et je l’observe avec une certaine insistance avant de lui sourire d’un air plus machiavélique encore alors que le petit n’était absolument pas dans ses chaussures. Pas bien, assurément. Ne jamais sortir d’ici ? Clairement ça ne donne même pas envie d’y entrer mais bon, c’est pour la bonne cause allons-nous dire. Lorsque nous entrâmes dans la salle, j’ai un peu observé autour de moi tout ce qu’il pouvait y avoir. La salle était immense, et... Je dois avouer que c’est un plutôt bon terrain de jeu. Cependant, je pressent qu’elle est remplie de pièges en tous genres. Donc, je préfères que Caleb me guide jusqu’au bout de la salle. C’est pourquoi, lorsqu’il a tendu sa main vers moi, je l’ai d’abord regardé avant de le regarder de la tête aux pieds en partant par les pieds, puis, plongeant mon regard dans le sien, j’ai haussé un sourcil avant de lui donner ma main. Je suppose que je n’ai guère le choix. Je vais me faire guider comme un enfant, sage et patient.

-J’ai pus le ressentir. Un sceau de plus ou un de moins de toute façon...

J’ai haussé les épaules avant d continuer la marche. C’est dingue à quel point Caleb à un sens du danger. C’est... mignon. Alors cette pensée m’a faite sourire.

-Ce n’est pas la première fois que tu te rends dans la grotte ? Les jeunes ont le droit d’y entrer comme bon leur semblent ? Ou bien c’est autre chose ?

Bah oui, tant qu’à faire, si je peux m’instruire un peu sur leur principe ça peut toujours faire la conversation. Parce que franchement, si on doit faire toutes les salles sans qu’il ne se passe rien ça va vite être... Enervant !  Ceci-dit, je me suis un peu trop avancé parce qu’aussitôt j’ai pensé que ça pourrait être énervant sans un peu d’action, aussitôt j’ai senti des énergies paraître et nous encercler. Là, j’ai sourit pleinement alors que Caleb me regardait, moi je fixais les créatures. Il jurait, moi je me disais « chouette !! » intérieurement.  M’en occuper ne sera pas trop un problème. Alors j’ai levé la main pour appeler mes chakrams en espérant que ça ne me soit pas bloqué non plus. Et bienheureusement que non, ils apparurent dans mas mains, alors que je me faisais encore trainer par Caleb pour suivre le chemin. Je n’ai rien fait, laissant simplement les créatures s’approcher de nous un peu plus jusqu’à ce que le petit s’arrête, ne sachant pas trop quoi faire. Je lui ai lâché la main. Je sais manier mes armes d’une main mais je préfère quand même avoir les mains libres quand même.

C’est donc avec grâce que j’ai effectuer des lancés de mes chakrams sur mes ennemis. Dansant avec eux alors que mes disques-lame pourfendaient certaines créatures, j’utilisais mais poings et mes pieds pour asséner des coups rapides aux ennemis plus proches, absorbant également leur énergie avec un champ phtisique. Un sourire carnassier aux lèvres. Lorsque Caleb m’a dit où je devais sauter, j’ai fait une pirouette en abattant un ennemi là où je devais sauter avec mon chakram pour atterrir dessus et bien l’écrabouiller. Puis, j’ai enchaîné mes attaques, lançant mes disques qui revenaient toujours avec une grâce digne et princière, je dansais, un sourire amusé. Me surprenant même à rigoler par moment alors que j’étais encerclé. J’ai vu que Caleb en avait quelques uns sur lui et mon chakram droit les a tous tranché, lui laissant libre accès. Jusqu’à ce que ma danse destructrice soit suspendue lorsque le petit dragonneau me prenne la main et ne me force à quitter la salle.

Je m’amusais bien ! Pourquoi devions nous quitter si tôt un endroit si amusant ? J’ai fait un peu la moue lorsque les portes se sont refermées. Puis j’ai soupiré doucement en fermant les yeux. Lorsque j’ai lancé un regard à Caleb j’ai compris que le petit était complètement... ébranlé ? Paniqué aussi je pense. C’est drôle de se dire qu’un dragon a peur du combat. Enfin, peu importe. J’ai fixé le gamin manger. Puis me demander si je voulais continuer. J’ai simplement esquissé un sourire amusé.

-Il est trop tard pour rebrousser chemin de toute manière. Et puis, à quoi bon fuir ? Autant prendre sur soi et aller de l’avant peut importe ce qui barre la route...

J’ai pris dans mon pantacourt une ficelle que je gardais toujours attachée pour y suspendre mes chakrams afin de pouvoir les réutiliser plus rapidement en cas de besoin. Laissant donc le temps à Caleb de finir de manger. Je lui ai sourit calmement avant de poser mes mains sur mes hanches en regardant les couloirs qui s’offraient à nous.

-Tu es prêt pour les salles suivantes ? Plus vite on avancera, plus vite on sortira, non ?

Puis, j’ai promis à Nefir qu’il n’arriverait rien à son fils. Alors, je compte bien tenir ma parole. Même s’il peut penser le contraire. Il est bien obligé de me faire confiance pour le coup. J’ai longtemps été un vrai salopard, mais quand je m’engage, je tiens parole.

En sortant de la salle de la terre, Caleb m’a complimenté. Et... Je suis resté assez perplexe par rapport à cela. Je trouvais que ça ressemblait plus à un reproche du fait que je n’étais pas comme eux. J’ai simplement froncé les sourcils en le regardant. Sans rien dire de plus. Me contentant de l’observer sourire tout de même. Il était direct, et assez sincère, je ne voyais pas pourquoi j’aurais à prendre mal la chose, de toute façon, que je sois là était déjà quelque chose d’inconcevable alors je comprenais parfaitement la frustration du petit. J’ai simplement levé les bras pour les croiser contre mon torse avant de l’écouter me parler du pourquoi il y était allé plusieurs fois déjà. Je comprenais mieux. Nefir m’avait déjà parlé que les bébé dragons y entraient pour devenir adultes et les couples pour avoir des enfants, mais j’ignorais qu’il fallait aux petits y entrer plusieurs fois par cycles de 500 ans. C’est assez... étrange. Mais bon, chacun ses coutumes.

-C’est ahurissant à quel point nous n’avons pas les mêmes méthodes... Mais je respect ça. Ai-je simplement entonné avant de reprendre la route dès lors que Caleb fut rassasié.

Surement que nous avions passé bien plus de temps qu’il n’y paraissait à traverser le dédale depuis que nous étions sortis de la première salle de tests. Mais je commençais vraiment à être... Ereinté. Pas que la compagnie de Caleb m’ennuyait. Seulement, lorsqu’il n’y avait rien, il y avait juste des insectes nécrophages qui venaient me faire passer un peu de temps, avant que je ne finisse par m’en faire un petit gueuleton histoire d’avoir assez d’énergie pour les épreuves à venir.  Parce que oui, ne pouvant pas passer outre plan et aller sur le plan des limbes, il m’était impossible de récupérer de l’énergie, assez d’énergie en tout cas, via les magatamas. Et Caleb dormait peu. Pourtant, pour moi, n’ayant pas réellement besoin de sommeil, je me demandais bien pourquoi il n’arrivait pas à dormir alors que je montait la garde. Ha ! Oui, sûrement parce qu’il craint que je ne le dévore dans son sommeil. Ou qu’il n’est pas tranquille. Sa nervosité a tendance à m’atteindre quelque peu. Je dois admettre que durant notre chemin... Je n’étais pas tranquille, ou parfois bien trop fou pour raisonner convenablement.

Oui, j’admets que j’ai voulut  lui faire quelques farces qui n’ont pas été spécialement appréciées par mon camarade de voyage. Du genre je disparais dans l’ombre et « bouh !» me revoilà ! Ou je suis du genre assez volage, du coup, l’envie me prenait d’aller dans des galeries dangereuses et sinueuses. Juste pour savoir ce qu’il y avait au bout du tunnel. Exemple... Mais au final, nous sommes arrivés devant la nouvelle salle, celle de l’eau. J’ai observé la stèle en écoutant Caleb, puis j’ai regardé un peu la salle d’eau, un véritable jeu aquatique m’attendait là. Et en plus il fallait que je trouve des pierres, moi qui ne suis pas vraiment calé dans le domaine...  Je me suis retourné vers Caleb avec un petit sourire amusé.

-J’ai quelques notions dans les roches, mais je ne te garantis pas un perfect...

J’ai simplement incliné la tête en fermant les yeux. Je ferais de mon mieux. Et quitte à faire plusieurs allés retours, j’essaierai d’observe autour de moi ce qui peut me penser être la bonne pierre à créer. J’ai fait ensuite quelques mouvement de bras pour m’étirer, et j’ai directement plongé dans l’eau. Nageant comme un vrai petit poisson sous l’eau, l’air m’important peu puisque je n’avais aucun besoin de respirer, donc facile pour moi. Cependant des créatures à tête de poisson commencèrent à venir m’attaquer. Je suis resté un long moment sous l’eau. Un moment même me paraissant interminable, avant de pouvoir m’occuper des créatures en m’affrontant contre elles.  J’ai déployé un champ de profanation qui les a mises mal à l’aise alors que j’en avais déjà tué plusieurs d’entre elle, puis j’ai utilisé leurs cadavres pour les ramener à la vie et les utiliser contre leurs semblables, pendant que je commençais à chercher l’une des statues.

Après avoir farfouillé pendant un sacré bout de temps, aidé d’une des créatures ramenée en cadavre pour me déplacer plus aisément. J’ai finit par en trouver un. Seulement, il a fallut que je réfléchisse un bon moment et que j’observe un peu la texture de la pierre pour savoir à quoi ça correspondait. Sachant que sous l’eau ce n’était pas simple non plus et la couleur portait à confusion, même si je peux voir aisément dans l’obscurité, ma vue est totalement décolorée. Quand je suis remonté à la surface, j’ai dû me frotter à d’autres créatures avant de pouvoir être enfin libre de donner mes avis sur la première création à faire. Une sorte de croix, avec du rouge et j’ai pensé au rubis en premier. Puis je me suis dit que la topaze aussi pouvait l’être.  Voire la spinelle. J’ai exposé mes idées et décrit un peu ce que j’y avais vu à Caleb afin qu’il m’aide à trouver ce que ça pouvait être. Heureusement, entre les diverses cessions je remontais à la surface histoire de ne pas perdre ma peau ! haha ! Non je rigole.

Une fois la première création faite je suis parti la déposer à la stèle où nous devions les poser, bien entendu sous l’eau, puis j’ai fait la même chose, lançant mes chakrams qui n’étaient absolument pas ralentis par la pression de l’eau sur mes ennemis, et bien entendu, j’ai refait la même pour un bateau en une sorte de cristal, puis pour une étoile. Je m’amusais comme un petit poisson prédateur sous l’eau. Jusqu’à ce que je me trompe sur la quatrième. Une espèce de vague dans une pierre bleue. Avec différentes pierres en réalité. Surtout qu’au passage j’avais trouvé la dernière pierre à mettre du coup j’en avais profité pour le dire à Caleb afin qu’il la fabrique pendant que je mettais la quatrième sur le socle. Et alors que Caleb la créait, j’ai dû la reposer sur le socle, sauf qu’au lieu d’entendre le son habituel de la bonne réponse, j’ai senti un grondement, puis comme quelque chose se déplacer de lourd à la surface. J’ai cru également entendre la voix de Caleb, et je suis quand même revenu rapidement à la surface de l’eau pour constater que le petit était en proie à un énorme golem. Je sentais que ce dernier était non seulement fait d’eau, mais également dénergie négative. C’était vraiment... Plaisant. Et enfin un peu plus de challenge, parce que les poiscailles à dents pointues j’en avais un peu marre. J’ai ordonné à mes cadavres de me propulser sur le golem qui attaquait Caleb, je l’ai laissé s’échapper tandis que je me prenais l’attaque de plein fouet. Valsant contre le mur de roche. J’ai gémit doucement, prenant plaisir à cette douleur avant de retomber au sol. C’était bon, mais pas vraiment le moment de jouir dans de telles circonstances. J’ai lancé un champ phtisique, sachant que ça ne le ralentirait pas plus que ça, mais pour me nourrir un peu de mon côté, parce que ça fait un sacré moment que je suis sous l’eau à me battre ans relâche et réanimer les créatures que je tue, ou les faire s’entretuer. Je ne suis pas encore au bout de mes forces mais c’est tout de même fatiguant.

Le golem a finit par me prendre pour cible. Je lançais alors une profanation assez dense pour que les créatures marines qui attaquaient le petit finissent par périr et se rallier à moi pour s’attaquer entre elles. Me prenant des coups monumentaux  alors que je tentais de faire tomber le golem. Mais à part créer un feu assez puissant pour faire s’évaporer toute l’eau, je ne vois pas vraiment d’autre solutions, et je ne suis pas assez puissant ni calé pour créer un feu pareil, à par créer des têtes de cadavres enflammés pour le ralentir... Mais je préfères prendre les coups pour Caleb qu’on finisse par sortir de là.

-Cal... Ourf ! La pierre, ça en est où ?

Je ne sais même pas s’il m’a entendu, parce que j’ai finit par être envoyé à nouveau au sol qui se fendit sous le choc. Puis un autre qui me plongea dans l’eau. J’ai secoué la tête avant de remonter vite fait à la surface en voyant la petite forme de Caleb, puis je lui ai tendu la main. Sans rien dire lorsqu’il me donna la dernière pierre que je devais remettre dans l’eau. Créant à partir es morceaux de cadavres dans l’eau un mammifère marin rapide pour m’y emmener, j’ai rapidement déposé la pierre créée pour ensuite me faire éjecter hors de l’eau par l’animal mort avant de retomber lourdement au sol en faisant une roulade. J’ai voulut me relever, mais c’est un autre coup du golem qui m’a assaillit alors que je comptais rejoindre Caleb. Avant que celui-ci finisse par mettre la pierre dans la porte. J’étais... Soulagé que ça s’arrête, mais en même temps me prendre des coups pareil avaient réveillé ma libido. Je me suis relevé en titubant franchement. Mon corps était cassé de partout, je ne saurais dire comment je fais pour réussir à marcher encore mais j’ai finit par sortir de la pièce avec le petit avant de me laisser tomber au sol histoire de m’en remettre un peu. Heureusement que je suis mort.

J’ai divagué un instant, avant que Caleb ne me demande son aide. J’ai... puisé encore un peu de mes forces pour créer un tas de crânes que j’ai fait brûler d’un feu bleu pour que Caleb puisse se réchauffer tandis qu’il m’a semblé avoir perdu un instant de lucidité. J’ai rouvert les yeux dans la pénombre sec, le feu bleu n’éclairant absolument pas, mais réchauffant tout de même. J’étais à peu près rétabli. Seulement, je me suis redressé pour venir voir Caleb. Il dormait encore, alors j’ai préféré bien le couvrir. Je me suis ensuite glissé sous ses couvertures pour m’assoupir un bref instant. Pour me réveiller quelques heures plus tard à cause d’un bruit dans mon dos. En me levant, j’ai encore compris qu’il s’agissait d’insectes nécrophages. Ca tombait très bien, il me fallait des forces. Et j’en ai profité pour en récupérer un paquet et les dévorer avec appétit. Avant de retourner près de Caleb et le veiller. En l’observant fixement.

Après un long moment à observer mon coupain du moment ‘un air franchement sinistre et angoissant avec une lourde insistance. Il a bien finit par se réveiller en cirant, ce qui m’ôta invraisemblablement un large sourire sournois à son attention. Oui, j’aime lui faire peur, puis en même temps c’est tellement plus drôle. Daeron serait tellement amusé et pourrait se nourrir sans trop se forcer sur le petit. J’ai ricané doucement avant de me remettre debout et de le laisser reprendre sa forme humaine tandis que je me préparais aussi. Ajustant mes baskets et me tordant les chevilles pour les échauffer un peu avant de reprendre notre marche dès lors que Caleb eut terminé son petit déjeuner. Moi, j’avais déjà mangé. Et autant éviter de lui dire quoi...

Sur notre route, j’ai pu l’écouter me parler un peu de sa vie loin de son père en Grèce je crois. J’ai sourit, lui racontant quelques anecdotes que j’ai eut lorsque j’étais allé là-bas. Mais je fus vite coupé dans mon élan lorsque je parlais des massacres que j’avais pu effectué. Limite faisant la moue. J’ai bien assez compris que Caleb n’aimait pas que je parle de tueries. Autant dire aussi qu’il était un enfant, un bébé contrairement à moi... enfin à 400 ans près. Et plus et affinité. J’ai finit par éviter les détails trop sinistres de mes petits voyages. Je lui ai raconté la période où j’ai traversé différents plans, jusqu’à tomber sur celui de certains dieux grecques justement. J’y ai rencontré des nymphes et j’y ai apprit beaucoup de choses sur la musique. C’est d’ailleurs de là que me vient le principe de jouer en faisant transparaître des émotions afin que la musique poigne celui qui l’écoute. Je lui ai raconté des choses plutôt banales, surtout relatant les divers arts que j’avais créé et découvert. J’ai appris à certains êtres connus des différents mondes la poésie, la peinture, la danse, le chant, et jouer de divers instruments.

J’en ai fait des voyages depuis que j’ai quitté mon monde. Loin de là l’idée de n’avoir parcouru des mondes seulement pour les détruire. Noon~ ! Bien au contraire. J’ai appris beaucoup, aussi bien dans les langues que dans l’apprentissage de pleine d’autres corps de métiers, du moins ceux qui m’intéressaient. J’ai rencontré beaucoup de personnes, détruit effectivement quelques civilisations, mais là encore je passe et évite d’en parler à Caleb. Puis, j’étais tellement pris dans mes récits, à écouter les siens aussi, et le conseiller dans certaines méthodes ou certains problèmes dont il aurait pu me parler que je n’ai absolument pas vu le temps passer, et si nous étions perdu, je n’en savais absolument rien. Parler de ces choses me mettent d’un plutôt bonne humeur, et je garde un malin sourire, bien qu’amusé. Nous faisions évidemment des pauses, je laissais dormir Caleb lorsqu’il en avait besoin et manger. C’est étonnant à quel point nous n’avons pas croisé grand chose mis à part ces insectes dont j’avais fait une petite collection pour m’en nourrir quand Caleb dormait. Entre ça et me nourrir de leur énergie. Mais voilà qu’au bout d’un moment, j’avais nettement l’impression que nous tournions en rond. Et personnellement, même si je ne fatiguais que très peu à marcher, je commençais à perdre patience de ne pas trouver cette fichue salle.

Je m’étais arrêté, puis j’ai regardé Caleb, mon odeur de mort le perturbe tellement qu’il a dû se perdre et ne pas trouver l’entrée de la prochaine salle. En tout cas, nous ne sommes pas retournés sur nos pas... quoique... Je ne saurais dire. J’ai gardé ses affaires tandis qu’il prenait sa forme de dragonnet et j’ai attendu, m’asseyant contre une paroi tout en façonnant un objet en os entre mes doigts. Je n’ai pas attendu bien longtemps, je ne saurais dire combien de temps en fait, j’en ai perdu la notion à force d’être ici. Mais au moins il est revenu. J’ai relevé la tête vers lui avec un sourire candide et calme.

-L’essentiel c’est que tu aies trouvé...

J’ai doucement rigolé quand il s’est reprit pour ne pas dire d’insanité. Et me suis redressé en lui tendant son sac. Puis nous avons finalement pus arriver jusqu’à la salle des épreuves du feu. La chaleur ne me faisait rien, et il y avait masse de lave là dedans. Quand on est habitué à coucher avec un type qui s’enflamme et aime me torturer avec des brûlures, je crois bien que cet endroit est le dernier de mes soucis. Cependant, au sol, aucune stèle indiquant quoi faire, c’est en levant la tête que j’ai ancé à Caleb.

-Ce n’est pas ça, là-haut ?

Le « je suis mort de rire » m’a clairement fait sourire. Pour sûr. Il ne devrait pas dire des choses comme ça. Mais quand il a finit par lire la stèle, j’ai très vite compris que j’allais devoir le guider moi-même. Sauf qu’une chose inattendue s’est produite. Caleb s’est retrouvé enfermé dans une prison de lave et moi enfermé dans une sorte d’arène où la lave commençait sérieusement à monter, lentement mais sûrement. J’ai regardé en direction de Caleb, la bouche entrouverte. Et son « Help me ? » me fit hausser un sourcil. Avant de prendre un air amusé par la situation, ricanant doucement.

-Seriously ?!

Il me demande de l’aide à moi ? Haha ! Ca alors ! Bon, en l’occurrence je n’ai pas trop le choix si je veux avancer. Et j’ai promis à Nefir de le ramener sain et sauf et qu’il ne devait rien lui arriver, pas un seul de ses cheveux ne devra brûler, ça tombe bien, il est tout vêtu d’écailles ! Huhu ! J’ai froncé les sourcils en baissant la tête face à moi lorsque j’ai senti dans l’arène une aura néfaste. Mh ! A manger ! Un chevalier... Draconien tout vêtu d’une armure d’or et foncièrement mauvais d’où ‘aura qui se dégageait de lui. J’ai sourit d’un air franchement machiavélique avant de le laisser attaquer. Puis sans sortir mes chakram d’où je les avais accroché, j’ai levé la main vers lui en écartant bien les doigts, puis, avec un sourire hautain, j’ai levé un doigts en l’air, lui procurant un extinguible souffrance qui le fit hurler, puis seulement après ça, j’ai serré mes doigts comme si j’écrasais quelque chose entre ceux-ci avant que l’autre ne tombe au sol, son sang s’éparpillant et sortant de sa bouche et ses narines. Je venais de réduire son coeur à néant.

Je remarquais rapidement que la cage de Caleb avait bougée, elle se dirigeait vers la sortie de la porte, et ça m’a fait doucement sourire. Le duel suivant fut des ombres et des esprits, comme si la grotte s’était vraiment adaptée à me faire m’attaquer à des créatures négatives et néfastes comme moi. Pour que je me nourrisse ? Merci bien ! Mais pas que, les esprits, je les ai repoussé avec ma nova intangible pour les dissiper quant aux ombres qui ont survécu, elles ont finit par être dévorées. Deux combats, et je ne me suis pas trop foulé. Seulement, pour le troisième duel, ça s’est un peu plus corsé. J’ai eu à faire à une créature des cieux. Beurk ! Ce que je déteste ça. J’ai dû bouger, esquiver ses attaques, et utiliser mes chakrams pour en venir à bout, et comme j’avais toujours le premier mort sur le ring, je l’ai ramené à la vie pour faire diversion avant de lui trancher la tête avec les chakrams que j’avais envoyé lorsqu’il ne serait pas assez concentré sur moi.

Ho, oui, j’aurais pu lui éclater le coeur, mais ce n’est pas drôle sinon, puis, où est le challenge après ? Enfin, le quatrième adversaire ne possédait ni coeur, ni âme pour souffrir réellement. Du coup, j’ai assez galéré à me battre contre lui. Je me suis pris des coups, pour sûr, et je me suis brûlé les pied en constatant que je n’avais plus assez de temps car la lave montait. J’ai dû devoir trouver une initiative pour m’en débarrasser rapidement. J’ai dû me faire taillader de parts et d’autres pour ensuite m’approcher d’assez près de lui et le jeter dans la lave après un bond me permettant de l’y lancer dedans. Le cinquième combat, et le plus ardu, auquel je ne m’attendais pas, ce fut mon dopplerganger, plus sinistre, et en prime, fait de lave, impossible pour moi de le toucher clairement, et son coeur ne lui servant plus à rien. J’ai eut des difficulté à le contrer. Lorsque j’attaquais, il attaquait et me contrait comme s’il lisait en moi. Je me suis fait lamentablement dérouiller par mon double qui avait un avantage sur moi, il était en feu et en prime, il lisait en moi comme un reflet dans le miroir. C’était éreintant, vraiment. Même lorsque je créais des cadavres il faisait la même chose.

Comment le toucher si je ne peux même pas l’atteindre réellement ? J’ai pris une véritable branlée. Seulement, au bout d’un moment, j’ai remarqué cette petite chose qui ne me ressemblait pas. Pas moi habituellement en fait. Le feu me brûlait, mais pas au point de réellement me faire mal et il y avait ses yeux qui semblaient être fait de pierres précieuses. J’ai du me relever, faire le vide dans ma tête. Attendre qu’il m’attaque et qu’il vienne sur moi pour me prendre le coup. Et l’attraper pour le serrer contre moi alors que mon corps finissait par réellement me brûler. Y’a bien une chose qui ne brûle pas totalement, ce sont les dents ! J’ai plongé ma mâchoire dans la tête de l’autre et j’y ai récupéré ses yeux en rubis ou grenat je crois. Et je me suis dégagé de lui avant de croquer d’un un des joyaux à pleine dent, le brisant en morceaux. L’être a commencé par réagir, et lorsque j’ai brisé le deuxième il a explosé en une gerbe de lave éclaboussant quelques endroit de mon corps.

Je suis tombé à genoux en soupirant doucement avant de rigoler de plus belle. Mais la voix ce Caleb m’a remis à ma place. J’ai levé la tête vers lui. Et... Voler ? Bon sang je déteste ça ! Mais je n’ai pas le choix. Je me suis rapidement transformé en dragonnet pour tenter de m’envoler avec mes ailes faisant au mieux pour atteindre la sortie avant de finir enfermé. Ce que je réussit à faire. Mais c’est pas vrai, il ne peut pas se bouger du passage ?! J’ai bousculé Caleb et lui ai atterrit dessus à l’arrivée. Fumant de partout, mes marques lumineuses devenues rouges. J’ai roulé sur le côté en me mettant sur le dos. Lançant un regard surprit à Caleb lorsqu’il s’est soudainement mis à rire. Puis, je m’y suis mis aussi avant de lui lancer :

-J’ai eut chaud aux fesses et toi aussi ! Haha !

En fait non, j’ai vraiment la queue qui crame encore et mon corps en prime est plein de brûlures. J’ai ricané encore un peu avant de perdre conscience je crois. Les ténèbres m’aidant réellement à récupérer. J’ai laissé échapper un soupire d’aise avant de sombrer. Je suis un véritable enfoiré ! Et j’ai galéré à me buter moi-même. C’était... Epuisant. Pourtant, je me suis bien amusé.

Lorsque je me réveilla, j’étais bien au chaud sous des couvertures, et je sentais l’odeur de Caleb. Il avait dû venir contre moi pour dormir sous les couvertures lui aussi. J’avais d’abord bougé une oreille en sentant que mon compagnon d’épreuve était réveillé. Lorsque je me suis redressé, je me suis mis clairement à bailler en ouvrant bien la gueule avant de me lever et de m’étirer franchement. Le silence m’était plutôt agréable. Et j’en profitais pour reprendre ma forme humaine. Ayant bien récupéré de la « nuit » dernière, j’avais suffisamment d’énergie pour l’épreuve suivante.

C’est donc avec un petit sourire amusé et une envie folle de courir partout et de faire des cabrioles que nous reprîmes le chemin vers la salle suivante. Mais je me suis un peu abstint de le faire pour l’instant. Caleb me demandait comment s’étaient déroulés les combats dans la salle des épreuves du feu. Et je lui ai raconté en détail mes combat. Bien que j’ai aussi avoué qu’au début je m’amusais sans réellement faire attention au temps. Et voir sa petite bouille toute boudeuse m’a bien fait rire.

-Haha ! Oui je suis vilain ! Mais j’ai promis à Nefir qu’il ne t’arriverait rien, puis j’ai besoin de toi pour ces épreuves !

Douce façon de lui avouer que s’il ne m’était d’aucune utilité pour les épreuves et si je n’en avais pas tenu la promesse il serait déjà mort depuis longtemps. Et voilà qu’il s’était mit à me bouder. Bworf, ce n’est pas bien grave. J’ai rigolé à sa façon de faire. Le laissant marcher en avant pour qu’il ne soit pas trop troublé par mon odeur de mort. J’avais envie de faire le fou. J’avais besoin de bouger, mais ce serait me dépenser pour rien. Puis j’ai quand même continué de façonner mon petit objet en os le temps du chemin. M’amusant à tourner sur moi même avec un petit sourire foufou et complètement détaché par rapport à l’endroit où nous étions. Des fois je me mordais la langue en la faisant sortir un peu pour regarder de plus près ce que je faisais pour ma création. Mais je ne voulais pas qu’il la voit. Pas avant que nous soyons sorti de cette grotte. Non ! Et plus nous marchions, plus j’avais de l’inspiration. Parfois même je chantonnais. Au bout d’un moment, Caleb a finit par arrêter de bouder et on a pu faire une petite pause. Tout en discutant un peu.

-Manges des insectes ! C’est plein de protéines. Ai-je simplement lancé alors que j’étais posé contre le mur, les genoux repliés pour continuer ma petite fabrication entre mes cuisses. Je ne le regardais pas, pas besoin, j’avais juste un léger sourire.

-J’ai l’habitude de m’abstenir de manger durant plusieurs mois parfois même des années, mais je ne peux pas me passer de magatamas quand je manque d’énergie. Et je ne pensais pas que je ne pourrais pas aller sur l’autre plan pour en récupérer. Je n’ai pas fait de provisions comme toi. Mais ça va, je me nourris de mes ennemis, la grotte semble avoir compris que je peux aussi récupérer les énergies néfastes pour mon repas.

Histoire qu’il comprenne un peu comment je fonctionne. Si je ne me dépense pas et que je reste à dormir, oui, je peux ne pas manger durant des années. Mais il me faut toujours un apport spirituel en énergie négative. C’est pour ça que je dors dans un cimetière et que j’ai tendance à lancer des profanations un peu partout. Mais la grotte est assez sinistre pour que ma corne absorbe les ténèbres à volonté. Ca me va. C’est même très bien. Et les insectes me donnent un apport suffisant en plus pour éviter d’être ratatiné après chaque épreuves. J’ai hâte que nous arrivions à la dernière épreuve. Même si d’après Caleb la prochaine épreuve serait plus une épreuve musicale. J’ai fait un large sourire en regardant le petit tout en lui lançant un :

-Chouette !! J’adore la musique !

Oui, je suis clairement réjouis à l’idée de devoir faire de la musique pour la dernière épreuve. J’ai finit par ranger ma création et je me suis amusé à faire des cabrioles dans les galeries, sautant sur les murs, tournant sur moi même. Je sais que je ne devrais pas me dépenser, mais après tout ce que je viens de subir j’en ai besoin. J’ai besoin de me défouler sur moi même, de faire le fou et de m’amuser. J’ai sautillé autour de Caleb en lui tirant la langue avant de partir devant en faisant des pirouettes puis je suis revenu autour de lui en lui prenant les mains pour le faire tourner un peu et m’amuser comme un ti fou. Une fois mon moment de folie terminé, je me suis calmé et j’ai continué ma création qui me prend un sacré bout de temps. Je veux qu’il soit parfait, alors j’y met des détails et... Oui, bon d’accord, c’est fait en os et en dents, mais bon.

Après quelques heures de marches supplémentaires, nous avons finit par arriver devant la salle de l’air. J’ai regardé Caleb déposer son sac pour que la porte s’ouvre. C’est étrange, mais quand j’ai suivit le dragonnet à l’intérieur une lumière m’a éblouie totalement et je me retrouvais, après un moment à reprendre conscience, chez moi ? tout autour de moi m’était familier. Je regardais autour de moi, l’air, les sons autour de moi, tout me rappelait la salle de musique du palais. J’ai eut un air béat, et j’ai regardé en l’air, il y avait ces peintures et ces fresques draconiques de mon peuple. Quand j’ai alors entendu la voix de Caleb, j’ai baissé la tête et l’ai cherché un instant du regard avant de me rendre compte qu’il était translucide. J’ai regardé mes mains et mon corps, je ne l’étais pas alors que lui oui. Lorsqu’il a cherché à me toucher il m’est passé à travers. Et j’ai soudainement fait la même en cherchant à lui prendre le bras. Sans succès. Je l’ai regardé chercher la stèle, et je l’ai entendu réciter ce qu’il y avait d’inscrit dessus. J’ai... J’ai senti la présence de mes parents dans la salle. Et j’ai eut soudainement des rappels de mémoire. La salle cherche à me montrer quelque chose via ces flash qui sont douloureux pour moi. J’ai fermé les yeux en inspirant, puis me suis pris la tête. Une fois que j’ai repris contenance, je me suis redressé et j’ai regardé Caleb.

-Il va falloir que nous trouvions des partitions chacun de notre côté...

C’était plus un résumé qu’une question. Un fait... Caleb devrait trouver les notes de son côté et moi aussi. Je me suis éloigné de lui lorsque j’ai entendu les notes d’une harpe. Me dirigeant vers celle-ci j’ai pus voir ma mère y jouer. Je me suis avancé lentement, le regard peiné et la voix nouée. Elle s’est tournée vers moi et m’a fait signe de m’approcher de la tête. J’ai secoué la tête en reculant. Grimaçant de douleur de la voir encore plus vrai que nature.

-Non ! Arrêtez ça !

Je me suis accroupi en me prenant la tête. Puis la lyre s’est arrêtée de jouer et j’ai senti des bras s’enrouler autour de moi. L’odeur bien réelle et la chaleur de ma mère. J’ai entendu sa voix, comme si elle était vraiment là. Je l’ai repoussé mais elle s’est accrochée à moi inquiète. Et a tenté de me remonter le moral. Cherchant à m’aider. Je n’ai pas voulut les croire, je savais qu’elle n’était pas réelle. Et J’ai voulut me dégager d’elle, quand j’ai vu quelque chose au sol me perturber. J’ai ouvert les yeux d’un air étonné. Il y avait quelques gouttes au sol, est-ce que ça venait de moi ? De là, les larmes ont fait apparaître des notes. J’ai levé la tête et Ma mère était toujours là, avec un doux sourire, elle essuya mes larmes avec la douceur qu’elle avait toujours eut. Elle m’a prit les mains et m’a relevé. Puis m’a emmené vers un instrument de musique typique de notre monde. J’ai doucement approché l’objet, me souvenant que ma mère adorait lorsque je jouais de cet instrument. Et quand avec mon pères ils étaient près de moi, je jouais de cet instrument, histoire de montrer que rien ne pourrait nous séparer. Que la paix règnerait.

Mais tout ça n’était qu’un rêve, une bulle que je m’était créé pour mieux échapper à la réalité. Mes parents faisaient tout pour subvenir aux besoins de leur peuple et je ne voyais que mon petit monde. Je n’ai pas compris pourquoi mes parents m’avaient été enlevé. J’avais été aveuglé par la vengeance. Mais c’est en touchant l’instrument que j’ai réalisé pourquoi. Mes parents étaient justes. Peut-être trop justes. Ils m’épargnaient les conflits internes qu’ils avaient avec les anciens, et ceux qui étaient contre leur principe de paix. C’était un complot en réalité, ils ne voulaient pas m’impliquer dans des affaires qui pourraient les nuire en mal alors il préféraient me mettre à l’écart. En réalité, le fait qu’il aient été tué, c’est parce que l’homme qui était venu pour eux avait réchappé à une éradication de la civilisation que la déesse de la justice leur avait demandé de détruire. Peut-être en effet que ça n’était pas juste. Et finalement je compris qu’il ne s’agissait que d’une simple vengeance et non d’une prise de pouvoir. Bien que mes parents aient tenté d’assumer leur erreur, ils avaient fait en sorte d’aider et de venir en aide mais ça n’avait pas suffit. Et finalement, je compris bien assez vite pourquoi l’assassin de mes parents avait rit en me voyant venir. Il m’avait autrefois dit qu’il avait été comme moi, et qu’il n’avait fait que rendre la monnaie de leur pièce à mes parents.

Je me suis effondré à genoux en posant mes mains à plat. Caleb semblait chercher encore les notes de son côté, pourtant, mon coeur se sentait lourd. Comme si j’avais été trahi, et j’avais clairement la sensation que c’était le cas. Ils ont tenté de me protéger, même le vieil hermite l’avait fait, en vain. J’étais bien trop aveuglé par ma colère envers la mort de mes parents. Je grognais, et j’ai finit par sangloter tout seul avant que mes parents ne viennent me prendre dans mes bras et ne m’expliquent clairement la situation et ne me disent la vérité. J’ai désormais tout compris, et en remettant tout en ordre dans ma tête. J’ai finit par reprendre contenance. Et, je me suis redressé en regardant l’instrument. Puis, mes parents me guidèrent vers les notes. En regardant les différentes notes que j’avais pu lire jusqu’alors, je compris clairement de quel air je devais jouer. En accord avec la chanson de Caleb. Je ne devais pas oublier qu’il était là aussi, et qu’il s’agissait d’une épreuve. Mais quelque part, l’air m’avait aidé à comprendre.

J’ai discuté un peu avec Caleb sur les notes que j’avais de mon côté. La voix un peu faible, mais j’étais là, hein. Il n’avait pas besoin de s’inquiéter du fait que j’avais l’impression de vraiment être chez moi et qu’il était presque en mode ectoplasmique.

-Je suis d’accord avec toi... La note manquante doit être en raccord avec nos deux airs. Essayons...

Je lui ai expliqué la note qu’il devait prendre et celle que je devais prendre. En espérant que ça aille bien en raccord avec nos deux airs. Puis, je suis parti prendre l’instrument et j’ai commencé à jouer la partition de l’hymne de notre royaume. Une fois la mélodie commencée, j’ai été surprit de constater que le chant de Caleb était en parfait raccord avec la mélodie. Et j’ai alors joué en prenant plaisir à le faire. L’air assez triste, me remémorant mon passé lorsque j’étais encore vivant. Une fois que le morceau fut terminé, la pièce finit par se changer et je me suis rendu compte que nous avions finit par réussir. Vraiment. J’ai versé quelques larmes mais je me suis essuyé le visage une fois terminé. Souriant pleinement lorsque j’ai vu Caleb aller mettre la pierre dans le réceptacle fait à cet effet. Puis je l’ai rejoint. Je n’ai même pas eu le temps de crier ouf que Caleb m’avait attrapé et s’était mit à voler pour aller jusqu’à la dernière salle. Je regardais le sol sous mes pied et j’ai rigolé doucement.

Puis une fois arrivé devant la porte, Caleb finit par s’arrêter. Et je l’ai regarder rougir avant qu’il ne me dise que nous devions entrer nus dans la salle. Ce qui m’a franchement fait rire. Vraiment. J’ai approché mon visage de Caleb et lui ai fait un bisou sur la joue.

-tu chantes vraiment bien. Cette associations était vraiment étonnant.

J’ai ricané avant de me reculer et d’enlever mon pantacourt qui, de toute façon avait bien brûlé. Et je ne portais pas de sous-vêtements de toute façon. J’ai enlevé mes chaussures et le pantacourt pour être désormais à nu. Récupérant la création que je faisais depuis tout ce temps pour l’observer un moment. Avant de l’enrouler dans mes affaires et de les mettre dans le sac de Caleb.

-Je tiens à les garder quand même ! Tu permets ?

Puis je l’ai laissé le déposer pour que nous entrions dans la salle. Je l’ai regardé sans franchement me cacher. Rigolant doucement en constatant que sa forme humaine était plutôt amusante. Quand à moi, pas un seul service trois pièce apparent. Comme quoi c’était vraiment différent à chaque race de dragons. Bon, en même temps, pour moi c’est une façon de montrer que même sous ma forme humaine je reste un dragon.

-Je suis prêt !

J’ai hoché la tête en regardant Caleb lorsqu’il a commencé à entrer. Je l’ai suivit par la même et j’ai commencé à avancer dans la salle pour me rendre jusqu’à une sorte de cocon qui m’attendait, tout comme pour Caleb. Les flammes de mon côté étaient bleutées un peu comme le feu que je pouvais souffler. Alors que de l’autre côté il avait la couleur d’un feu plutôt « basique », un feu vivant si je puis dire. Au plus j’avançais, au plus je sentais la présence des éléments et je me sentais comme apaisé. Avant d’entrer dans le cocon, j’ai un instant pensé à mes parents, l’image que l’air m’a montré d’eux, les souvenirs que j’avais d’eux qui me hantaient depuis toujours. J’était quelque part apaisé et je ne leur en voulais finalement pas. J’avais l’impression que toute ma colère, avait été laissée dans la salle de l’air. Quand j’ai vu que Caleb était déjà dans son cocon, j’y suis entré à la suite et me suis allongé en position foetale. Fermant les yeux pour sentir les énergies autour de moi.

J’aurais cru tout d’abord que Null viendrait me voir. Le dieu draconien des morts et de la mort... alors que les énergies fusaient en moi, j’ai senti une douce chaleur autour de moi, et quand j’ai ouvert les yeux, je me retrouvait dans un endroit plutôt clair et radieux de verdure et d’arbres tous aussi radieux les uns que les autres. Un énorme dragon sans ailes se trouvait devant moi. Je la reconnaissait, c’était Tamara la miséricordieuse, la femme de Lendys dieu de la justice, les dieux que je vénérais lorsque j’étais encore vivant, et dragon d’or de surcroît. Elle me parla du pardon des âmes et de leur rédemption. J’étais devenu ce que j’étais parce que j’étais aveuglé par la colère et la vengeance. Mais je compris bien vite qu’il m’était possible de me faire pardonner d’une certaine manière. Que cette colère en moi avait finit par se calmer au cours des épreuves que j’avais passé.

Elle m’accordait la miséricorde. Seulement je me voyais mal être pardonné pour tout ce que j’avais fait. Elle avait observé mon évolution, tout le mal que j’avais fait, et nous avons parlé longuement. Du moins, ça m’a parut être long. Bien sûr j’étais conscient que je ne pouvais pas me faire pardonner par tout le monde et encore moins par les peuplades que j’ai décimé. Elle me donna néanmoins la possibilité de me racheter ou de continuer à évoluer dans les ténèbres et le mal. J’ignore ce que ça pourrait faire et autant dire que je lui ai dit clairement ce que je pensais. J’assumerais mes actes, et je continuerais de croire en eux tout comme en Null qui est mon maître, mais cette fois-ci, je ne comptais plus me torturer l’esprit avec un passé pour lequel j’ai finit par abdiquer et mettre de côté. Je ne regarderais plus en arrière mais j’avancerai et ferais les choses à ma manière tout simplement. En paix avec mon passé.

Je ne peux pas changer ce que je suis. Je suis un dracoliche et je suis mort. Mais j’ai l’impression que Tamara peut me rendre l’apparence et la vitalité que j’avais autrefois. A quoi bon ? Je ne sais pas, c’est ce que je lui ai demandé. Pouvait-elle me rendre la vie ? Elle m’a répondu qu’il lui était effectivement possible de me faire renaître sous un tout autre aspect et vivant. Vivant... Ca veut dire faire une croix définitive sur mon passé chaotique et sur mon aspect dracoliche. Normal pour la déesse de la vie et de la lumière. Est-ce un bon choix, est-ce une bonne chose ? Je pense que je vais perdre beaucoup de choses si je fais ça, et en gagner peut-être d’autres. Je ne sais pas... Je reste... mitigé.

En finissant par discuter avec Tamara, j’ai pu en apprendre plus sur ce que je pouvais devenir. Et ce que je pouvais laisser derrière moi. Nous avons longuement parlé, elle m’a expliqué tout un tas de choses et ce que je pourrais faire. Ma rédemption... C’était pour elle de la servir et de servir Lendys comme autrefois mais en cessant le chaos que je provoquais, je ne serais plus un dracoliche et ce serait elle qui finirait pas me rendre la vie à sa manière. Pour ma part, je ne veux plus servir pour un dieu ou un autre, qu’il soit bon ou mauvais, si je devais avoir le choix, je préfèrerais encore être neutre. Comme les éléments. Au final, J’ai fait mon choix. Et Tamara me l’a accordé. J’ai abandonné toute ma puissance en tant que Nécromancien et l’ai confié à Tamara. Après quoi, je ne me souviens que d’une lueur aveuglante. Puis sa voix me disant un truc comme « Tu sera un maître élémentaire, un gardien du Tamrien » si j’ai bonne mémoire...

Lorsque je me suis réveillé. J’étais à l’entrée de la grotte. J’ai mis un temps à comprendre que mon corps avait complètement changé. Je me suis un peu regardé sous toutes les coutures. Mon corps avait prit en poids, en muscles et en taille, j’avais toujours ma virilité de cachée seulement j’avais une petite trainée de poils bleus cachant ma fente, ce qui me surprit un peu.  Je possédais de longs cheveux, d’un bleu électrique plutôt intriguant. Comme si la lueur de mes marques avaient finit par déteindre et passer dans mes cheveux. Et je... Je respirais, j’étais chaud, je ressentais la fraîcheur de la grotte ce qui me fit étrangement frissonner. J’étais quelque peu sous le choc et en même temps... quelque part, ravis de revivre à nouveau et de sentir mon corps de nouveau vivant. Je n’étais plus un amas de noirceur ou de mort, non... Tout en moi avait changé, mon être, mon âme, mes pouvoirs, je le sentais. Je sentais bien que mon énergie n’était plus la même. J’ai commencé à marcher et me suis planté le pied dans une petite caillasse.

-Aïe !

Aïe ? J’ai dit aïe ? Et en plus je me prends le pied en sautillant comme un abruti, mais le pire, c’est que je me rends compte que ma voix aussi a muée. Je me suis repris, posant mon pied au sol en relevant la tête. Et je suis venu vers mes vêtements, enfin mon pantacourt laissé surement à mon attention. Je l’ai pris, observant autour de moi si je ne voyais pas Caleb, et en constatant que l’objet que j’avais créé avant d’entrer dans la pièce était toujours présent. Quand je l’ai déroulé j’ai observé l’objet, et je me suis mis à chialer comme un con. Accroupi en gardant mon p’tit pantalon contre mon visage. Je... Je suis vivant et en prime j’ai à nouveau des émotions qui font que je suis vraiment vivant. Je... Ca... Me perturbe.

J’ai mis un moment à me calmer. Un long moment avant de reprendre contenant. Sachant que je venais de perdre une partie de moi quelque part. J’étais devenu adulte mais... Etrangement je ne sentais plus le sceau qui scellait mes pouvoirs. Peut-être qu’en abandonnant mes anciens pouvoirs j’avais finit par briser le sceau des directeurs. Ca voulait donc dire que j’étais quelque part libre ? Ou bien... Non... Je sentais que j’avais de nouveaux pouvoirs, mais j’allais avoir besoin de m’entraîner et de me maîtriser, alors j’ai pensé à Nefir. Puis, soudain m’est revenu à l’esprit que je devais quand même retourner auprès d’eux histoire qu’on reparte. Ils devaient m’attendre.

C’est donc en me redressant, gardant mon pantacourt qui, de toute évidence, était largement trop petit pour moi, et l’objet enroulé dedans, que j’ai finit par sortir de la grotte. Attendu par Caleb et Nefir qui m’applaudir. J’avais le coeur qui battait à tout rompre et j’ai posé une main sur ma poitrine en pinçant les lèvres. Cette sensation est douloureux, j’ai l’impression d’avoir une crampe là. J’ai fermé les yeux et j’ai hoché la tête avec un certain sourire. Ravis... Et quelque part un peu perturbé. Mais je comprenais aussi l’empressement que Nefir montrait alors que je sortais à peine, il ne voulait pas que l’on nous voit ici, et c’était normal, j’étais un étranger à leur peuple.

Caleb me prit la main, pouvant constater qu’elle était chaude comme la sienne, je lui ai doucement sourit, et il m’offrit à mon grand étonnement un pendentif dont je lui laissait le soin d’attacher autour de mon cou en me penchant un peu au dessus de lui. Je crois que c’est le moment de lui donner aussi.

-J’ai quelque chose pour toi aussi...

J’ai déroulé mon pantacourt pour ensuite lui sortir une sculpture en os et en dents que j’avas fabriqué avec un détail au millimètre près, nous représentant tous les deux, sous notre forme de dragonnet, lors d’une de nos épreuves. Montrant la bravoure et la vaillance de Caleb et un peu de moi on va dire. Je lui ai sourit, un peu gêné en riant doucement.

-Je sais, ce n’est pas de la pierre minérale mais accepte le en souvenir de notre duo...

Ouais je l’ai ramené contre moi et l’ai câliné un peu, pour le remercier et parce qu’il m’a bien aidé sur ce coup là. Puis je me suis reculé un peu, j’ai ensuite regardé Néfir pour me rapprocher de lui avec un petite sourire.

-On se revoit à Esperanza... Mais avant je dois te remercier aussi.

Je me suis approché de lui pour lui rouler une galoche avant de me reculer et lui tirer la langue pour ensuite commencer à partir.

-Porte toi bien Caleb, en Grèce ! Si besoin je viendrais t’aider ! Bye ! A plus tard Nefir !

Je me suis concentré pour tenter de reprendre ma forme adulte de dragon puisque je ne sens plus le sceau, il en va de soi que je peux alors reprendre ma forme, non ? Et ça n’a pas loupé. J’ai vraiment repris ma forme et je me suis envolé fissa avant de me faire taper sur les fesses par Nefir qui, je m’en doute bien n’a pas dû apprécier ce que je lui ai fait. J’ai volé aussi vite que le vent au dessus des nuages, prenant le temps d’en profiter un max avec tout le plaisir et la légèreté de mon corps à être dans les nuages, et voltiger comme jamais. C’était le pieds, je criais et rigolais de joie. Enfin ! J’ai pu retrouver ma forme d’adulte.

-WOUUUHOUUUUUUUUU !!

J’ai pris mon temps pour retourner à Esperanza. Je n’avais pas envie qu’on me remette un sceau. Vraiment pas ! Alors autant dire que j’ai mis plusieurs semaines à revenir. Je me suis retrouvé un peu, j’ai réapprit un peu à connaître mon corps en me rendant compte que j’étais... A nouveau vierge ? Wohoho ! En fait je n’ai pas simplement évolué, vu que je suis vivant, mon corps a été changé, enfin je crois, c’est comme ça que je le comprends... En prime j’ai dû apprendre à maîtriser mes nouveaux pouvoirs, ce qui n’es absolument pas facile. J’ai mis du temps à comprendre comment ça marchait, puis, c’est en pratiquant que j’ai finit par comprendre un peu son fonctionnement. Au lieu de pouvoirs nécromantiques, j’avais hérité de deux éléments. Le feu pour la base de mon espèce, et l’air. Surement un cadeau de ma mère, ou je ne sais trop quoi. J’en étais reconnaissant aux éléments. Vraiment, et j’ai pu, une fois mes bases de mes pouvoirs acquis, rentrer dans l’école en me posant dans le jardin à l’arrière de la maison de Nefir. Le voyage m’avait légèrement épuisé. Et j’avais une soudaine envie de faire une bonne sieste. J’allais en surprendre surement plus d’un. Mais au moins j’allais faire un effort pour... Euh... Pas faire de bêtises ?

J’ai quand même envie de cramer les directeur pour ce qu’ils m’ont fait, un peu, hein ! Je suis encore un peu rancunier sur les bords mais j’ai appris une bonne leçon là dessus. Rooh ! Tant que je détruits pas tout et juste cramer les cheveux des directeurs ça devrait passer non ? Leur faire d’autres petites farces et tout ça. Mh... Bon j’irais les voir après ma sieste si on me laisse me reposer. Hop ! J’me suis posé au soleil en appréciant les rayons chaud, comme autrefois. Que c’est agréable ! Puis je me suis assoupi.