C’était ma première journée en tant que professeur. Je n’avais encore jamais enseigné, mais je pensais être à la hauteur. J’avais déjà préparé quelques petites choses mais il fallait que je passe prendre des documents dans la salle des professeurs avant de me rendre à la serre. Donc je suis sortis de chez moi et j’ai marché tranquillement jusqu’au bâtiment. J’ai franchis le seuil de la porte et je me suis diriger vers notre salle commune. Comme à mon habitude, je portais mes vêtements elfiques. Une chemise blanche cassé assez largement ouverte avec ma veste verte. Mon pantalon marron et mes bottes elfique venaient compléter le tout. Les directeurs ne m’avait pas imposé d’uniforme ni même de tenue particulière alors j’étais resté tel quel. J’étais décontracté tout en conservant la grâce naturelle qui est celle de mon peuple. Ma montre à gousset était précieusement ranger dans ma poche et je la consultais avant de pousser la porte de la salle. J’étais largement en avance donc je n’avais pas de soucis à me faire. Je rangeais la montre dans ma veste. Je savais que la pièce n’était pas vide. Je frappai donc quelques légers coups sur le bois de la porte et j’en poussais le battant.

La pièce était grande et lumineuse. Je savais où elle se trouvait mais je n’avais pas encore eu l’occasion d’y mettre les pieds. Voilà qui était chose faite. Elle était douillette et équiper de tout ce dont on pouvait avoir besoin. Je posais mes yeux sur la machine à café et les ordinateurs. Non pas que je suis technophobe mais j’ai toujours trouvé ces appareils froid, vide… Sans âmes… Je ne m’en servirais très certainement pas, je préférais de loin consulter les bon vieux livres en papier et écrire mes cours et autres avec un crayon. On pensera que je suis un nostalgique, je dirai plutôt un conservateur.

Je remarquais un homme installé dans un fauteuil. Enfin un homme… J’ai eu un doute pendant une seconde tellement son physique étai androgyne. Il était plutôt beau, il avait les cheveux blonds mais les rayons du soleil matinal qui lui tombait dessus apportaient des reflets cuivrés. Ses yeux ambre me fixaient et une aura crème émanait de lui m’indiquant qu’il était calme et détendu. Un long serpent blanc était installé sur son épaule et il promenait sa main dessus de manière distraite. Je lui souris et m’inclina poliment pour le saluer.


- Bonjour, Je suis Ciryiel Valáreir, nouveau professeur de botanique.


Je me dirigeai vers mon casier que j’avais repérer et l’ouvrit doucement. Il était vide à l’exception du but de ma présence : le livre de botanique. Je m’en saisi et referma délicatement la porte. Je me tournais vers le professeur et mes yeux tombèrent sur son propre livre. Le manuel de science. Visiblement, il était le nouveau professeur de science ce qui leur faisait un point commun. Je m’installai à une table. Mes gestes et ma démarche toujours naturellement gracieuse. Et j’ouvrai mon manuel pour prendre connaissance du cursus prévu.


- Vous êtes aussi un nouveau professeur alors ? Vous êtes arrivé il y longtemps ?


Bien sûr je n’avais pas pour but de me montrer indiscret, je rencontrais mon premier collègue et je souhaitais simplement faire un peu connaissance. Tout en feuilletant mon manuel, je gardais un œil sur mon interlocuteur.

Il avait pris son temps pour se présenter à moi. Quand le son de sa voix se fit entendre, elle ne me parut pas désagréable. Je levais mes yeux sur lui pour suivre ses gestes. Son aura avait changée, elle avait toujours une couleur douce et pastel mais au lieu du crème, elle avait virée au rosée. Je fronçais légèrement les sourcils. Cette couleur était associée aux charmes et au flirte le plus souvent et je me demandais à quoi pouvait-il bien jouer. Mes yeux croisèrent les siens une fraction de second et finalement je me retrouvais à ne pas penser que cette couleur soit ennuyante, et je m’en trouvais même un peu flatter.  Il me sourit et j’en fis de même. Quand il me tourna le dos pour s’occuper de la machine à café, je fronçais de nouveau les sourcils. Mais qu’est-ce que je fabriquais ? Pourquoi donc je me sentais dans cet étrange état quand nos regards se croisaient ?

« Vous enseignez la botanique. Qu’elle belle matière ! Les plantes recèlent tellement de secret … »

Je souris en me replongeant dans le manuel scolaire. Les plantes n’avaient plus beaucoup de secrets pour moi à ce jour. Mais j’aimais particulièrement leur beauté. Envoutante et illusoire. Parfois de belle fleur peuvent vous sembler douce et chétive et se révèle avoir le potentielle de vous tuer en quelques minutes. D’autre encore inoffensive à première vue, vous causeront d’insoutenable douleurs pour parfois le reste de votre vie. Je ne pus m’empêcher de penser au Gympie-Gympie et son contacte particulièrement urticant et aux anecdotes qui vont avec et un sourire se dessina sur mon visage. Mais en tant que professeur de science, sans doute connaissait-il pas mal de chose sur ces petits secrets.

- La science s’évertue à mettre à nu leurs secrets n’est-ce pas ?

Je ne voyais aucun mal à vouloir répondre aux questions que l’on se pose, mais cela m’attristait que certain scientifique bafoue la vie d’autres êtres vivants pour pouvoir le faire. Je passais ma main dans le fond de ma poche et en sortit une petite graine. Je la fis rouler quelques secondes dans le creux de ma main avant de la refermer. Une faible lueur verte émana de moi et une plante commença à pousser. Lentement, les pouces se transformèrent en branches qui se couvrirent de feuilles et de boutons. Je posais le petit buisson à terre et effleurai l’un des petits boutons qui éclot à mon contact. Les autres suivirent et la plante se couvrit de fleurs roses au cœur jaune. Un doux parfum se répandit dans l’air et j’en inspirais profondément sa fragrance. Je regardais mon buisson de Plumeria d’un regard doux et protecteur.

- Mais parfois, on oublie leurs secrets au vu de leur beauté…

Le jeune homme avait choisi une boisson et m’en proposait une également. C’était aimable de sa part, mais ne buvant que principalement de l’eau et n’appréciant guère l’amertume du café et surtout, ne sachant quoi choisir je lui indiquais vouloir prendre la même chose que lui. J’observais en attendant que la boisson fumante coule, le serpent sur le fauteuil qui lui-même m’observait.

- Votre animal est très élégant.

Je le pensais vraiment. J’aimais tous les animaux et l’apparence froide et sinueuse des serpents ne m’avaient jamais rebuté. Au contraire j’aimai la patience dont ils étaient capables de faire preuve. Et bien qu’on puisse les en juger sournois pour cela, ils atteignaient grâce à elle, le plus souvent, leur but. Même si ce dernier était de dévorer une proie…

La réponse qu’il donna à ma question, qui était plus ou moins rhétorique, me plus. Je dérogeais le fait que les scientifiques puissent, au nom de leur profession, retirer la vie des êtres vivants sans aucune autre forme de procès. Cependant, je doutais fortement que le beau blond que j’avais en face de moi puisse être de cette espèce. Il était délicat, et au vu de ses gestes avec son python, il respectait la vie.
Il me remit une tasse fumante et je passais mes mains autour d’elle en le remerciant et en lui adressant un sourire. Non pas qu’il faisait froid, bien au contraire c’était une magnifique journée de printemps, mais j’aimais la chaleur douce que le récipient diffusait dans mes doigts. Nos regards s’étaient de nouveau croisés alors qu’en le remerciant, j’avais relevé la tête vers lui. Il gardait cette aura douce et rosé, et je ne pus m’empêcher de penser qu’il était vraiment séduisant. Ça ne dura qu’une fraction de seconde mais ça me troubla, ce n’était pas mon genre d’avoir ce genre de pensée, il faudrait que j’éclaircisse ça…

Il s’assit en face de moi avec des gestes naturellement gracieux et invita son compagnon à le rejoindre. Le python vint à lui sans se faire prier et je distinguais qu’il était heureux que son maitre le requière. Quand il s’installa sur ses épaules son aura changea doucement pour une couleur s’apparentant au plaisir. Je souris devant cette manifestation que j’étais le seul à distinguer. Finalement, il glissa vers la table et de nouveau son aura changea pour virer à la l’interrogation et la curiosité.

« Je vous présente Adam. »

Je plantais mon regard sur le serpent. C’était étrange d’avoir nommé le reptile ainsi. Selon de nombreuses croyances, Adam était le premier homme. Et même selon son étymologie, il désignait l’Homme, voir pour certain la Terre. Je savais que les pythons n’appartenaient pas à une espèce qui avait tendance à mordre mais ils procédaient plutôt par étouffement. Ils avaient en revanche la particularité de se rouler en boule en cas de menace ou de stress, d’ailleurs, ils étaient particulièrement sujets à ce dernier. Aussi, je préférais ne pas procéder à un contact de mon propre fait, optant plutôt pour que cela vienne de lui-même. Cependant j’inclinais la tête pour le saluer. Quand vous pouvez voir les auras des êtres vivants, aussi bien les hommes que les animaux, vous prenez vite l’habitude de traiter ces derniers à la même échelle que les premiers, car ils sont loin de ne pas comprendre ce que nous leur témoignons.

- Voilà un nom bien étrange… Comment cela vous est-il venu ?

Je ne savais pas si Cassandre avait le don de communiquer avec les animaux mais je savais que c’était une possibilité. J’avais déjà pu en rencontrer et j’avais beaucoup appris grâce à eux. J’aimais presque autant les animaux que les plantes, mais mon don m’avait plus rapproché des secondes. Aussi, j’étais intrigué par ce couple.

- Comment vos chemins en sont-ils venus à se croiser ?

Voyant mon interlocuteur porter sa tasse à ses lèvres, j’en fis de même en prenant soin de vérifier que je ne m’ébouillanterai pas la langue. Le thé était délicieux et finement parfumé. Le gout Camellia Sinensis dont il issu ressortait délicatement. Et je pouvais deviner que la plante avait été traité avec soin pour offrir un arôme aussi riche.

- Le thé est délicieux.

Mes yeux verts se posèrent sur lui alors que je reposais lentement ma tasse sur la table et je repensais à cet étrange effet qu’il me faisait. Serait-il possible qu’il est un quelconque effet d’envoutement ?

Un silence s’était installé. Il n’avait même pas cherché à éluder ma question et avait préférer tout simplement ne pas y répondre. Je souris en me disant qu’il préférait sans doute cultiver le mystère. C’était mieux ainsi. Cela rendrait nos prochaines rencontres que plus intéressante et enrichissante. Tout en l’observant, j’avais pu constater les légers reflets de son aura. Visiblement, mon trouble généré par nos œillades l’amusait et j’en conclus que c’était de son fait. Voulu ou non, il en était conscient dans tous les cas. J’écoutais attentivement son récit concernant sa rencontre avec Adam. Il l’avait secourut, ce qui expliquait l’adoration que ce dernier lui témoignait. Et bien qu’il m’affirma ne pas avoir prévu d’avoir un sang-froid, je trouvais que leur association se coordonnait parfaitement. Je n’imaginais pas le professeur de science sans Adam dans les parages, de même que nous ne verrions pas la lune brillée sans le soleil… Durant son récit son regard c’était perdu dans le vide et j’en vins à me dire que plus il s’enfonçait dans le mystère plus il nourrissait ma curiosité, qui d’ailleurs avait une faim insatiable. Sans doute était-ce calculer mais peut m’importais, c’était intéressant…  

« Je suis de votre avis ! Ces machines sont parfois bien pratiques lorsqu’elles offrent des mets de qualité. »

J’étais absolument d’accords avec lui et ce bien que toute ces machines ne m’enchante guère. Elles permettaient d’avoir l’exacte température selon la boisson voulue et de ce fait, le premier venu pouvait vous servir un thé divin alors qu’il ne connaissait sans doute même pas son nom. Plus de thé amer dû à une eau trop chaude ou trop froide ou même parce-que on l’avait laissé infuser trop longtemps… Mais j’étais nostalgique de la bonne vieille et longue cérémonie du thé… Ses mouvements gracieux et précis qui conduisent à la réussite parfaite de la boisson. Le Japon était un pays délicieux….
Alors que je rêvais quelque peu plonger dans mes pensées, je sentis son regard sur moi et levais alors les yeux. Il me fixa et je ne détournais pas le regard. Je sentis l’étrange envie d’explorer les courbes de son cou avec mes lèvres, de m’enivrer de son subtil parfum, de sentir son souffle sur ma peau… Et quand il détourna le regard, tout cela s’estompa. Je restais là le souffle court à mi-chemin entre le soulagement et la déception.
Son regard coula sur son serpent et le mien suivit, perplexe, Avant de m’apercevoir que j’avais entouré mon collègue de divers plantes qui était venu s’entortiller autour de sa chaise et des pieds de la table. J’avais fait pousser du jasmin, des roses et même de l’ylang-ylang… Restait plus qu’à espérer qu’il ignore le langage des fleurs car il ne pourrait ignorer leurs pousses presque sous son nez… Et malheureusement pour moi, si les faire pousser me demandait une bonne endurance, l’effet inverse demandait une dose d’énergie colossale que je n’avais pas. J’étais déjà légèrement essoufflé d’avoir produit autant de plante en si peu de temps et en si grande quantité.
Je me passais une main sur le visage. Je perdais pied à chaque fois qu’on se regardait. Il manquerait plus qu’on ait une discussion dans le blanc des yeux et il finirait ficeler à une liane de manière à m’offrir toutes les possibilités imaginable que son pouvoir aurai fait naitre dans mon esprit.
De même que je possédais le don pour créer, et faire pousser les plantes, il semblait que lui pouvait « charmer » d’un seul regard… Le serpent glissait paresseusement vers la fleur rosée.
Mon esprit était en ébullition. Était-ce un jeu pour cet homme ? Je n’arrivais pas à m’empêcher de le dévisager en me demandant comment j’allais pouvoir justifier de cette soudaine verdure…

Évidement la floraison dense n’était pas passé inaperçu et mon collègue avait été quelque peu surpris. D’un autre côté, cela aurai été étrange qu’il ne le soit pas…. Je ne savais plus où me mettre c’était terriblement gênant et au vu des ses excuses, il était parfaitement à la page question signification floral. Bon, il était conscient de l’attirance qu’il provoquait sur moi et me proposais même de calmer tout ça. Je regardais les dégâts causer par… Et bien par… « Mon désir » et trouvait qu’en effet c’était peut-être pas une mauvaise idée de mettre un peu les holà.

-Je vous en serai reconnaissant en effet…

Ma voix restait calme et douce. Après tout, je ne lui reprochais absolument rien, seulement, c’est à moi que j’en voulais de ne pas arriver à garder le contrôle sur moi.
Je ne voyais pas l’intérêt d’expliquer quoi que ce soit sur la prolifération de fleur autour du jeune homme c’était plus qu’explicite.

-Veuillez m'excuser pour tout ça…. Je désignais dans un geste gracieux les plantes qui l’entouraient. Je ne suis malheureusement pas en mesure de vous en débarrasser sans que cela m’épuise fortement.

J’ai souris d’un air un peu contrit. Au fond de moi j’essayais de démêler un vrai chaos. Je ne savais pas si l’attirance que je ressentais venait simplement de lui ou si c’était authentique. Est-ce simplement physique ? Mettait-il juste à nu quelque chose de déjà existant mais couvert par nos inhibitions ? Et je ne savais pas ce que lui désirais. C’était terriblement troublant de voir à quel point il restait détacher.
Un silence pesant commençait à s’installer soulignant davantage mon malaise. Je décidais de le rompre avec des petites broutilles espérant ainsi me détendre un peu, apaiser ce feu en moi. Ironique d’ailleurs sachant combien je hais cet élément…

-Avez-vous cour aujourd’hui ?

Piètre entrée en matière… J’avais délicatement pris une fleur entre mes mains et sans pour autant la cueillir j’en caressais doucement ses pétales du bout des doigts. Contemplant sa beauté fragile me soustrayant pour l’instant à son regard de braise.

Cassandre avait essayé de me détendre en m’assurant que mes fleurs ne le dérangeaient absolument pas et qu’elles étaient même magnifiques. Je dois dire que la dessus, je m’étais surpasser… On pouvait même, avec un peu d’attention, remarquer des goute de rosée sur certaines pétales… Je commençais seulement à reprendre un souffle régulier après un tel effort.
Je remarquais qu’il fuyait mon regard et je restais indécis. Il avait un regard agréable… à l’effet dévastateur sur moi en revanche. Mais je ne parvenais pas à m’adresser à lui sans chercher son regard.
Il m’indiqua qu’il n’avait pas cour aujourd’hui et qu’il commencerait seulement demain. Pour je ne sais qu’elle raison, j’en étais content, car je pouvais prolonger notre échange. Enfin… Ça c’est ce que moi je souhaitais, lui avait sans doute d’autres projets.
Je lui souris avant de m’adresser à lui :

- Je n’ai également pas de cours prévu pour aujourd’hui, cependant je comptais me rendre à la serre pour prendre mes marques.

Je regardais le petit buisson de Pluméria au sol. Ce n’était certainement pas ici qu’il allait pouvoir se développer au mieux. Il fallait lui trouver un sol adapté à sa croissance et je pensais trouver ce dont j’avais besoin dans ma « salle de classe ».

- Souhaiteriez-vous vous joindre à moi ?

Il n’avait peut-être aucune envie d’aller crapahuter en sa compagnie dans la serre et encore moins de repiquer mon pauvre buisson, mais je tentais quand même ma chance. Après je ne risquais rien sinon un refus qui ne me tuerai nullement. A cette idée, je sentis quand même que j’en serai déçu, comme un gamin à qui on refuserait un bonbon… C’était étrange…
Alors que je l’observais dans l’attente d’une approbation ou d’une négation, Il posa son regard sur moi et je fus saisie une nouvelle fois. Mais très subtilement et délicatement. De la même façon qu’Adam c’était glisser lentement dans le cou du blond pour si nicher surement, ce désir, cette envie, ce titillement appelez ça comme vous voulez mais ça s’encrait doucement en moi.
Je fronçais les sourcils, mais je le marais à un doux sourire car bien malgré moi c’était loin d’être désagréable. Finalement, j’osais :

- Puis-je vous demander de quelle nature êtes-vous ?

Il était évidemment pour moi qu’il n’était pas humain. Je l’avais sentis à son aura dès mon entré dans la pièce et ça ne m’avait pas plus étonné que ça sachant où j’avais accepté d’enseigner. J’avais parcouru le dossier de quelques-uns de mes élèves mais je n’avais pas eu accès à ceux de mes collègues. Et puis comme je subissais bien malgré moi et sans doute malgré lui aussi, ses assauts, je m’étais donc permis de poser la question fatidique….

J’étais ravi qu’il accepte de se joindre à moi et je ne le cachais pas car j’affichais un sourire éclatant. Je le rassurais au fait qu’il n’avait rien à craindre et que si je lui proposais de se joindre à moi c’est qu’il ne me dérangerait absolument pas, bien au contraire.

Après quelques secondes, il répondit à mon autre question. Et la situation s’éclaira. Je comprenais mieux le pourquoi du comment je ne maitrisais plus très bien mes envies. Pourquoi son regard me donnait envie de me noyer dans un lac de lave couleur ambré. Pourquoi j’avais légèrement plus chaud… Je ne connaissais pas grand-chose aux incubes cependant il était bien loin de ce que les livres que j’avais pu consulter décrivaient. Pas de corps hirsute, pas de pied de bouc. J’avais en face de moi un bel homme séduisant et avenant. Cependant, la séduction et l’accouplement était le but des incubes et son apparence était peut-être là simplement pour que je lui serve de déjeuner… Non pas que ça me dérangerai sur le moment cependant j’avais des principes quelques peu obtus question relations. Pour tout dire j’étais exclusif, possessif et jaloux… Sans pour autant être tolérant et compréhensif mais je ne supporterai pas d’être un simple casse-croute parmi d’autre.

Je ne pensais pas que le démon accepterait que je sois son unique nourriture. Qui aimerai manger tous les jours le même repas inlassablement. Même si on en apprécie la saveur on finit forcement par se lasser un jour ou l’autre. Et comment pourrais-je lui demander de renoncer à sa nature ? J’imaginais une expression de tristesse et de souffrance masquer sur son doux visage et mon cœur se serra. C’était tout bonnement impossible. Je ne pus m’empêcher d’avoir une pointe de regret, mais il fallait être lucide.

Il m’observait attentivement par-dessus son mug guettant une réaction de ma part. Je lui souris avec douceur.

- Je comprends mieux à présent…

Ma voix restait douce et chaleureuse. Je me levais avec ma grâce naturelle, pris le buisson dans l’une de mes mains et lui tendit l’autre.

- Nous y allons ?

S’il pensait que j’allais me priver de sa compagnie malgré tout, il se fourrait le doigt dans l’œil jusqu’au coude. C’était agréable d’être avec lui et il ne m’en fallait pas plus. Je lui souris. Le soleil dans mon dos m’éclairait de sa lumière chaleureuse, enflammant de ses rayons mes cheveux fins qui glissaient sur mes épaules alors que j’étais légèrement penché sur lui, attendant son approbation.