Il voulait me manger, c'était aussi évident que le soleil se lèverait demain. Si je n'avais pas été déjà dur, son regard aurait suffi. Un jour, il faudrait qu'il m'explique comment il faisait pour me mettre dans cet état juste avec ses yeux.

Cependant, je le rendais tout aussi fou à mon tour avec mes caresses et mes baisers. Il gémissait sans s'en cacher et quand il me supplia, je me sentis aussi fort que faible. Fort parce qu'il me voulait à ce point, faible parce que j'allais forcément lui céder, parce que je tenais à son plaisir. Du coin de l'oeil, je le vis bouger et tirer sur les liens, encore. Pour finalement encore planter son regard dans le mien et donner cette ordre que j'attendais vraiment sans même le savoir.

Avec un sourire et un air émerveillé - qu'il cesse de m'hypnotiser, mince ! - je pris son érection pour la caresser de tout son long avant d'happer le bout entre mes lèvres, léchant encore et encore, sentant à quel point c'était sensible à petits tressaillements de la peau. Et après un dernier coup d’œil à Eirik, je fermai les yeux pour mieux profiter de ce que je faisais. Parce qu'une fellation, c'était une sorte de festin des sens quand l'on savait s'y prendre. Le toucher, le goût, l'odeur... Et l'ouïe pour les sons qui s'échappaient de son partenaires ainsi que ceux des succions... Hum... Je le prenais toujours plus loin dans ma gorge, accélérant pour mieux ralentir.

Et ce faisant, je récupérai le lubrifiant qui était plus que nécessaire vu combien de temps cela faisait. Je le débouchai sans avoir besoin de ma vue, mes doigts bien enduits se dirigèrent vers mes fesses. D'ailleurs, vu la position que j'avais adopté, le torse contre le matelas, Eirik devait lui me voir faire. Je commençai à me préparer soigneusement mais pas trop non plus. Je n'introduis que deux doigts en moi, histoire d'être assez serré quand je m'empalerai. Evidemment, ça donnerait un peu de douleur mais ça passait toujours... Hum, j'avais tellement son goût sur la langue alors que je butais à la base de son sexe...

J'ouvris alors les yeux, le relâchant lentement avant de me redresser en retirant mes doigts.

-Je pense que tu es bien assez humide, n'est-ce pas ?

Je m'essuyai le menton couvert de salive d'un revers de la main avant de ramper autour de lui pour venir l'embrasser, goûtant à son sang, abaissant mon bassin contre son besoin qui devait être lancinant maintenant. Je me rendis compte à ce moment là combien le mien était difficile à contenir maintenant. Je dus quitter ses lèvres pour me redresser... Impossible de savoir exactement de quoi j'avais l'air à part amoureux... Sans doute qu'il dirait débauché... Je repris son sexe entre mes doigts et après une courte hésitation - l'envie n'empêchait pas la peur, mais je la repoussai avec ses paroles de notre dispute - je m'empalai lentement avec une légère grimace de douleur.

Et finalement assis sur lui, son érection profondément fiché en moi, je me sentis...

-Je ne sais pas...

J'avais envie de pleurer de retrouver ça, ça se mélangeait dans ma tête. Déjà que ça n'était pas forcément très clair...

-Je...

Les mots ne vinrent pas. Mais je pouvais au moins lui montrer et je me mis à bouger, le corps cambré, agité de petits spasmes parce qu'il ne voulait pas le laisser partir, ce qui rendit mes premiers coups de hanches plutôt timides mais je finis par trouver un rythme qui pourrait nous convenir pour un moment. Le laissant ressortir lentement pour le reprendre plus rapidement en moi. L'angle n'était pas encore le bon, mais rien que ça, c'était déjà bien. Je rallongeai les filins de fumée pour qu'il puisse utiliser un peu ses mains sur moi, en souhaitant qu'il n'en abuse pas.

-C'est bon de te retrouver...

Une larme m'échappa quand même.

C'était tellement bon de voir qu'il aimait autant que moi. Bien sûr, il continuait à avoir une sorte de tension chez lui, probablement à cause du contrôle que cela lui demandait de me laisser gérer... Hum, ça devenait compliqué de réfléchir en l'ayant en moi ainsi, il avait une façon de me tenir chaud alors qu'il l'était à peine... Toutes les raisons qui me poussèrent à rallonger ses liens mais sans les lui enlever au cas où je paniquerai.

Et dès qu'il remarqua sa liberté retrouvé, Eirik ne perdit pas de temps, caressant mes cuisses. Cela fit courir un frisson tout le long de mon corps, mais bien sûr, un contact si ténu n'était pas assez. Je finis étreint, mon torse contre le sien, la langue caressant ma joue pour récupérer ma larme. Je fermai les yeux quelques secondes, tant l'émotion me nouait la trachée... Le gosier ? La gorge ? Bah, on s'en moquait. Parce qu'il me fit crier juste après, ses ongles s'enfonçant dans sa peau de surprise. J'aurai dû me douter qu'il aurait besoin de donner ses propres coups de reins... Allais-je survivre à la décharge émotionnelle ?

-Eirik...

Je ne voulais pas partir de toute façon, surtout pas, surtout pas ! Je le serrai plus fort alors qu'il se permettait d'imposer son propre rythme, ce changement provoquant le fait qu'il touchait enfin ma prostate. J'en eus un gémissement étranglé alors qu'il reprenait mes lèvres et que je lui répondais passionnément, voulant complètement fondre en lui. J'étais tellement bien, tellement heureux comme ça. Et le plaisir, le plaisir ! A me faire oublier toutes mes peurs à cet instant.

J'émis un cri, presqu'à l'extase alors qu'il débutait des va-et-vient sur mon érection, sa main froide me faisant subir une volée de frissons dans tout le corps. Je ne disais pas que ça n'avait jamais été fort entre nous mais ça faisait un long moment que je ne m'étais pas senti aussi désiré et délirant... J'avais du mal à accorder mes mouvements avec les siens mais ça n'enlevait rien à tout ce qui pouvait monter en moi... J'en eus du mal à comprendre ce qu'il voulait dire mais quand je finis par décrypter, je le griffai vraiment... De peur ou de plaisir, je ne savais pas là par contre.

-D'accord...

Je voulais croire que ça se passerait bien, que ça ne pourrait sûrement pas mal finir alors que c'était si tout pour nous deux.

-Oh bon sang... Eirik, oui...

Parce que je voulais lui faire confiance. Je voulais sentir tout son amour...

S'il avait été incertain quelques secondes, son attitude avait vite changé. Me voilà allongé sur le matelas, lui planant au-dessus de moi. Par contre, à ma grande surprise, il ne se fit pas brutal immédiatement. Au contraire, après m'avoir soulevé la jambe, il prit son temps, me laissant aussi avide qu'ébahi par son action. Moi qui avait été certain qu'il allait juste faire... Ben comme d'habitude en fait... Bien que le rythme plus brutal vint au fur et à mesure, dès qu'il fut certain de ne pas me faire mal ? Je me sentais tellement nu sous son regard que je ne doutais pas d'être rouge mais rouge... Quant au bruit, je ne m'en rendais plus compte.

Et pour cause, il frappait ma prostate tellement fort, ça faisait le plaisir tout en laissant sentir assez de douleur pour ne pas que je vois les étoiles de suite. Il s'amusa à ralentir, non sans m'avoir fait tressaillir plus d'une fois sous ses ongles qui semblaient vouloir m'avoir à vif. Dans son baiser, je sentis clairement le goût du sang, il avait dû me couper la langue avec ses crocs... Pour finalement se faire doux, très doux, comme pour me donner une pause... Et j'avouai en avoir besoin, j'étais perdu dans toutes les sensations, incapable de réellement savoir si j'allais jouir ou non... La seule chose dont j'étais certain c'était que je pleurais encore. De quoi ? Bonne question.

D'ailleurs, je ne cessai pas de sitôt parce que sa bouche remplaça sa main sur mon sexe. Je m'en cambrai à me casser la colonne vertébrale si j'avais pu.

-J'vais devenir fou..., marmonnais-je d'une voix sanglotante.

Du moins jusqu'à ce que je finisse dos à lui, à quatre pattes. Et incapable de le voir. Une montée d'angoisse me prit malgré ses caresses quasi continues sur mon sexe plutôt douloureux à ce stade. Je le sentis coller tout son corps au mien, l'écoutai pour savoir ce qui lui trottait en cerveau. Débauché ? Je n'avais fait que me préparer. Il voyait la gauche partout lui !

-Je ne suis pas un débauché... AH !

Le cri n'était pas sans raison. Eirik bougeait, me masturbait, j'en griffai inutilement les draps alors que tout recommençait à se mélanger. C'était bon, si bon ! Quand je l'entendis dire mon prénom, je n'eus aucun mal à croire qu'il m'aimait... Aussi douloureux qu'heureux que c'était.

-Eirik !

J'étais dans la même position que j'avais utilisé pour le sucer et me préparer, j'avais la voix cassée mais mon plaisir...

-EIRIK !

Je jouis violemment sur les draps, le serrant pour le garder en moi. Avant de finir dans les pommes.

Un peu trop violent pour moi, tout ça...

J'eus un peu de mal à revenir à moi.

Fallait dire que ça avait été quelque chose. Et puis j'avais finalement mal un peu partout. Rien de surprenant, Eirik s'était lâché et je me souvenais parfaitement qu'il m'avait mordu aussi dans le dos. Je me frappai mentalement pour le sourire que j'arborais. Tout n'était pas exactement résolu mais sans la frustration, on pourrait peut-être encore mieux communiquer. En ouvrant les yeux, je constatai son absence... Où s'était-il sauvé, hein ? J'entendais Glacier ronronner et je le regardais. Au moins, mon chat n'avait rien.

Puis j'entendis du bruit dans le couloir pour voir un vampire aux cheveux neigeux me rejoindre. Il s'était lavé et avait repassé son caleçon. Dommage pour les yeux mais tant mieux pour mes fesses, non ? Je finis semi-allongé contre les oreillers en regardant le contenu du plateau qu'il m'avait laissé avant d'aller prendre ses cigarettes. Je secouai la tête en riant un peu à sa caresse tendre.

-Ouais, un peu fort. Mais je suppose que la frustration a eu raison de toi.

Je l'embrassai sur la main en souriant, prit le plateau pour le passer autour de mes jambes.

-Merci pour le repas, j'en ai bien besoin quand même... Tu as bu pas mal.

Je le sentais parce que je j'étais encore plus léger que d'habitude. Commençant mon repas, je le regardais fumer, un peu engourdi dans le même temps. Je ne m'entendais même pas mâcher dans ce moment de douce quiétude alors que Glacier venait me voir pour essayer de me piquer quelque chose dans mon assiette. Ce sacripant. Je le repoussai en continuant de sourire niaisement. Il faudrait que je retrouve un peu de mon sérieux. Du coup, je toussotai après avoir bu un peu d'eau et je me tournai vers lui.

-Bon, déjà, pas déçu de notre union de plus tôt ?

Vu qu'il avait fini en moi, peu de chances, mais je n'avais pas su par où commençait. Nerveux.

-Il y a des choses que tu veux dire ? Qu'il faut encore améliorer... Discuter... Ou simplement savoir.

Je n'étais pas le seul à avoir des soucis, hein ? Ou peut-être que si. Parce que là, je ne voyais pas trop comment lui dire que j'aurais sûrement encore un peu de mal pour les fois suivantes... Décidément, pourquoi ça ne pouvait jamais être simple avec lui, hein ? Sûrement parce qu'aucun de nous deux l'étaient.

-Tu me ferais un câlin, après ?

-Mais non ! C'est juste pour savoir. Je veux dire par là que toi, tu as voulu savoir si tu y étais allé trop fort. C'est normal que ça m'inquiète que ce soit aussi bien pour toi que pour moi.

Enfin, il me fit un bisou mais franchement mon vampire montait un peu vite sur ses grands chevaux. J'avais bien compris que faire l'esclave le rendait cinglé. Aussi étonnant que ça puisse paraître puisqu'il en avait eu. Quoique, Eirik m'aimait. Ça devait changer tous les paramètres du coup. Et puis il se mit à s'énerver alors que je voulais juste discuter. Pfff, il se rendait compte que j'essayais juste de nous faire communiquer et que ça n'était pas à prendre comme une insulte personnelle. A chaque fois, ça nous avait fait défaut, j'essayai juste d'arranger la chose. Ce râleur...

En plus, il me fit rougir avec sa question. Evidemment, s'il devait avoir une interrogation, ce serait celle là. Et c'était moi le pervers, il se moquait de moi. Je secouai la tête, il était épuisant à suivre. J'étais déjà tombé dans les pommes, il ne devrait pas tenter de m'y renvoyer avant que je finisse de manger !

-Je n'ai pas appris. Ça m'a juste semblé logique, il fallait que je te montre que je ne voulais pas te prendre, non ?

Bien que j'aurais aimé et il le savait, je n'en avais pas fait un mystère. Je repoussai encore gentiment Glacier qui feula et s'en alla en courant. Le vilain, il avait eu sa part de saumon, ce soir... A moins que ce soit juste parce qu'il se sentait encore en compétition avec Eirik, ce qui était ridicule. Il était un chat à la fin, pas un métamorphe... Hum, maintenant que l'idée était là, il faudrait que je vérifie. Avec le bol que j'avais, ça pouvait en être un et ça m'apporterait des problèmes... Mais des problèmes... Rien qu'avec mon vampire qui tuerait la personne. Enfin, ça, c'était pour plus tard.

-Je veux juste me rassurer, tout simplement. Bien sûr, tes caresses l'ont fait mais j'aimerai aussi des mots. Sauf que tu n'es pas un romantique.

J'eus un petit rire, finit mon assiette alors qu'il se collait à moi pour le câlin.

-Je crois que ça m'a beaucoup remué de le faire de nouveau avec toi. Et toi aussi.

Même si je supposais que le désir et le plaisir avaient pris le pas sur toutes les autres émotions en lui à un moment. Non, ça n'était pas gentil, il avait eu l'air amoureux lui aussi. A sa façon. Je me frottai le ventre à cause de la nourriture, soupirai d'aise contre lui. Ça n'avait pas été une soirée très tranquille mais le résultat n'en était pas moins plaisant. Je me sentais tout mou et somnolant, je n'allais pas tarder à rejoindre les songes.

-Je suis vraiment content qu'on l'ait fait. Je suis content d'avoir l'impression de t'avoir encore en moi.

Je déposai un baiser sur la peau à portée de mes lèvres.

-Tu m'aideras à ranger mes affaires demain...

Aïe ! Enfin pas vraiment mais je le pensais pour le principe. Il me mordait le bras et osait encore me reprocher de rougir... Que ? Et après c'était moi ? Mais de qui se moquait-on là, hein ? Il ne pensait qu'à ça ma parole ! Certes, cela avait fait un moment mais monsieur voulait déjà remettre le couvert. Devais-je encore lui rappeler que j'avais fini dans les noix ? Ou il s'en souvenait, ce pervers ? Même si c'était plaisant de l'entendre dire que je lui avais manqué. Parce que je savais que c'était ce qu'il fallait entendre en réalité.

-Je rougis si je veux, na ! Et non, demain, là, je suis trop fatigué.

Que ? Mince, j'avais vraiment dit demain ? Mais pourquoi j'avais dit demain ?! Mais quel con... Quoique si on commençait à ma manière, je pourrais peut-être gérer. Et puis mon menton finit entre ses doigts et je le regardai d'un air un peu étonné. Quoi, j'avais dit un truc bizarre ? Qu'est-ce que j'avais dit déjà. Et là, franchement, il me perturba autant qu'il me donna envie de rire. Eirik Ishirama, grand vampire de son état, froid, sanguinaire et avec un tempérament que peu supporterait venait de bégayer. Oh, que c'était bon de le voir prendre un peu ses moyens ! Chacun son tour !

-Oh, ne t'en fais pas, ça ne me gêne pas. Même si des fois, tu pourrais vraiment prendre des gants pour dire certains trucs. Sincèrement, je pense que tu m'allumerais plus facilement si tu me demandais du sexe d'une voix suave et ton regard dangereux qu'avec juste le regard. Enfin, je dis ça, prends le comme tu veux, juste pas mal.

En tout cas, son baiser était tout mignon et je le laissai se recoucher pour pouvoir me coller à son corps, bien couvert.

-Non, je n'ai pas peur... Par contre, tu m'as bien fatigué...

J'hochai la tête. Il avait bien raison, j'avais le temps de penser au reste demain. Je sentis Glacier revenir au pied du lit, devinant son regard noir pour Erik. Oui, fallait vraiment que je vérifie que Glacier était bien un chat... Tout de même, j'avais une drôle de vie et j'avais l'impression que ça n'allait pas se calmer de si tôt. Mais je m'en moquais un peu.

Tant qu'Eirik était là.



[RP terminé]