Chez moi, il faisait chaud, comme j'aimais. Et donc, ça voulait dire que mon feu de cheminée ne s'était pas éteint. D'ailleurs, j'étais déjà en train de faire revenir toute la fumée que cela provoquait vers ma petite personne tout en pendant ma veste en cuir rouge sur la patère. La façon dont Eirik se comportait était assez amusante pour moi. C'était comme s'il était en terrain conquis, ce qui était plus ou moins vrai mais il ne fallait jamais oublier en vérité de toujours garder une main sûre et responsable dans ce genre de cas.

Mais vu qu'il n'aimait pas venir me voir, c'était déjà un peu fichu en soi quelque part. J'enlevais mes chaussures pour mes chaussons lapins et je le suivis dans mon salon. Il s'était installé dans mon canapé avec une sorte de douce insolence qui passerait pour tout le monde pour de la nonchalance. Ça aurait plus amusant si mon canapé avait été celui d'un fakir. Quoique, je doutais que quelques pointes en métal lui aurait fait bien mal, il aurait fallu que ce soit du bois... Bien que je ne comprenais pas en quoi le bois pouvait faire souffrir et tuer un vampire. Je faillis poser la question mais je me retins vu que le moment était sensé être plus... chaud ?

En tout cas, à la manière dont me regardait Eirik, ça promettait assez de l'être. Pour le moment. Je suivis des yeux sa langue qui humidifia ses lèvres. C'était un sale allumeur. Un petit coquin qui était même un pervers !

-Oui, j'en ai parlé mais tu en veux vraiment ou tu préférerais autre chose ?

Parce que comme j'étais sensé avoir une sexualité avec lui, j'avais acheté quelques petites choses au cas où. Avec ma fumée, je fis venir une sorte de boîte de taille moyenne et j'en déballai le contenu sous ses yeux. Oh, il n'y avait rien de vraiment bien scabreux en réalité dedans. Pas de chaînes, pas de fouet, pas vierge de fer... En même temps, ça ne serait pas entré dans la boîte ça. Donc, au final, y'avait des préservatifs -parce qu'on ne savait jamais, hein- même des phosphorescents, des flacons de lubrifiants à tous les goûts que j'aimais bien -dont cerise-, des menottes -parce que j'avais remarqué qu'Eirik aimait bien m'attacher, et un pénis en plastique qui était sensé vibrer et qui était encore dans son emballage. Mais on m'avait garanti que c'était de la bonne qualité.

-J'ai acheté ça au cas où. En fait, j'ai vu le monsieur dragon de l'école entrer dans un sex-shop et ça m'a rendu curieux. Du coup, j'ai fait un tour.

Après que le dragon soit parti, pas assez fou pour être dans la même pièce que lui. Je ne voulais pas finir dans une lampe en or de dragon.

-Après, j'ai aussi du chocolat fondu et du caramel. Tu préfères quoi du coup ?

Je sentais que mes joues avaient un peu chauffé donc je devais avoir tout de même un peu rosi. J'était certain qu'il allait me dire que j'étais un pervers, pourquoi est-ce qu'il passerait à côté d'une occasion en platine comme celle-ci. A moins que ce soit en diamant... Qu'importe. En plus, son regard ne m'aidait pas mais je refusai de me mettre à me tortiller dans tous les sens. Ce serait ridicule, il avait déjà tout vu et tout toucher...

Enfin, plus facile à penser qu'à faire...

Et voilà, j'avais raison, je me faisais taxer de pervers parce que j'avais été curieux. Mais fallait me comprendre, monsieur Dragon était resté une heure dans le sex-shop, du coup je m'étais demandé ce qu'il pouvait y avoir de si intéressant à l'intérieur. Parce que vraiment, je n'avais vu aucune raison pour qu'il y passe autant de temps et alors qu'en plus, il était sorti sans rien. Du moins, sans rien à première vue mais ce n'était pas moi qui risquait d'aller fouiller dans les poches d'un dragon. Je n'étais pas fou, je le maintenais.

-Je t'ai dit que je voulais comprendre pourquoi monsieur Dragon est resté dedans. Une heure dans un endroit pareil, évidemment que je me pose des questions.

Et une fois entré, je m'étais fait comme alpagué par le vendeur. Celui-ci avait tout de suite vue à ma tête rouge et mon air anxieux que je n'y connaissais rien du tout. Pire, comme il avait vu que je ne perdais pas ma couleur au fil de la visite, il m'avait titillé et même fait des propositions bizarres que j'avais toutes refusées. Je ne voyais pas pourquoi j'aurais regardé une vidéo pornographique avec lui. D'ailleurs, je babillais tout ça avant de me faire interrompre. Sûrement que c'était pas intéressant ma première fois dans un sex-shop.

-Oh ! Parce que c'est phosphorescent ! Je trouvai ça marrant ! Non ?

Après tout, Eirik n'avait pas vraiment le même humour que moi. Mais la suite me passa un peu par dessus la tête quand il m'approcha pour un baiser... Wouah, tout ça ? Il était si content d'avoir tout ce matériel à disposition ? C'était bizarre comme idée, en fait, la plupart du temps, je m'étais rendu compte que je ne pensais pas beaucoup à Eirik parce que je me collais des maux de crâne tout seul à essayer de comprendre pourquoi il agissait comme ça ou comme ça. Encore aujourd'hui, je n'avais pas tellement de réponses. Et je n'aimais pas ça.

Je ne savais pas à quel jeu on jouait mais j'espérais pour lui qu'il savait ce qu'il faisait.

Après le baiser des plus affolants, il colla son front au mieux, devant du coup distinguer sans mal mes rougeurs. J'étais certain que ça l'amusait. Ça, je l'avais bien saisi au moins. Me voir rougir était l'un de ses petits plaisirs. Mais comme j'étais contre lui, je n'avais pas tellement envie de râler. Quoique...

-Je ne suis pas un pervers, c'est pas vrai.

C'était lui le pervers. Je m'agrippai à lui quand il se décida à me soulever pour m'emmener dans ma chambre. Là, je fis naître des feux-follets pour qu'on ait de la lumière et ceux-ci s'envolèrent pour flirter vers le plafond mais jamais trop haut. Je remarquai alors que la boîte nous avait suivi portée par de l'eau. Je me demandai du coup à quelle sauce j'allais être mangé... Ananas ? Cassis ? Canneberge ? Violette ?

Je regardai Eirik et initiai le baiser cette fois, plutôt tendre. Au moins cette fois, il n'aurait pas de raison d'utiliser son eau sur moi. J'osai frotter mon bassin contre le sien.

Il me donnait chaud...

-Tu es très inspiré ?

Je me fis étaler sur le lit, à côté de ma fameuse boîte. Ma foi, je restais encore étonné que la découverte de son contenu avait autant plu à Eirik. Je maintenais que ça prouvait qu'il était un pervers. D'ailleurs, après m'avoir allongé sur mon lit, il s'empressa de fouiller à l'intérieur. Je ne pus m'empêcher de rougir alors qu'il sortait ce qu'il comptait utiliser. Dont les menottes, évidemment. Il ne pouvait pas se retenir de m'attacher, hein ? Heureusement que j'y avais pensé alors. Ou que le commerçant y avait pensé, je ne savais plus trop. Fallait dire que devant la panoplie de choix de lubrifiant, j'avais un peu zappé le reste et que c'était donc le vendeur qui avait choisi le jouet et les menottes. Mais vu leur prix, je savais que c'était de la qualité.

Je me mordais la lèvres pour éviter de gémir alors qu'il continuait le frottement de son bassin contre le mien. J'avais envie de le déshabiller mais son soupir me figea presque. Je ne savais pas quoi bien en penser, peut-être que des mouches violettes lui avaient fait oublier de respirer. Mais je ne me souvenais pas en avoir vu dans la maison. Je levai une main pour lui caresser les cheveux, main qui tomba le long de son épaule puis de son bras alors qu'il se relevait en se léchant les lèvres. Un bout de son masque envolé. Je frissonnai.

-J'ai comme l'impression que tu veux me rendre aussi fou qu'une vache... ou qu'une chèvre...

Hum, je commençai à tout mélanger et je me mordis doucement la lèvre à nouveau tout en osant glisser ma main sous son tee-shirt pour avoir accès à son dos. Cependant, j'oubliais un peu ce que je voulais faire alors qu'Eirik se caressait le corps devant moi. Mes yeux suivirent la course de ses doigts et je gémis juste après lui pendant qu'il pressait la bosse dans son propre pantalon. J'eus envie de lécher cette bosse mais je ne savais pas exactement quel programme avait prévu mon vampire et j'avais un peu envie de savoir avant de me mettre à la tâche volontiers.

Je gémis encore lorsqu'il me toucha là pour remonter ensuite le long de mon corps pour enfouir sa main sous mon tee-shirt. Je sentis l'autre sur mon visage ce qui me poussa à rouvrir les yeux que j'avais fermé sans m'en rendre compte.

-A table... Tu vas me manger comment alors ?

Je griffai doucement le bas de son dos pour le faire chauffer, me redressai un peu pour l'embrasser dans le cou. Je n'aimais pas être en reste et j'aimais montrer à mon partenaire que j'appréciais ses attention en les rendant. L'amour égoïste, c'était pas mon truc.

-Attaché à la tête de lit, préparé par le jouet ?

L'idée me fit frissonner, étant donné que je n'avais jamais eu ce genre de trucs avant à portée pour un moment sexuel ou autres. Je ne savais même pas encore quoi en penser pour le moment. Par contre, je me changeai en fumée en haut et mon haut finit sous mon torse reconstitué la seconde d'après. Une petite façon pour moi de finir nu plus vite. A voir si ça plairait à Eirik...

Je fis courir mes mains, mes doigts, mes ongles sur lui tant que je le pouvais encore parce que je n'avais aucun doute que j'allais finir maintenu par la paire de menottes que j'avais acheté. Ce serait plus fort que lui, j'en étais certain, il aimait me sentir à sa merci ou quelque chose du genre. A moins que ça ne soit juste fait pour me rendre fou. Parce que ça aussi j'en étais sûr. Il voulait me rendre irrémédiablement fou de lui. Mais je préparais quelque chose. Je fis des langues de fumée que j'allais utiliser au bon moment. Lui aussi serait fou avec moi. Chacun son tour

Et je ne m'étais pas trompé, d'ailleurs, il m'assura du fait qu'il allait m'attacher quand j'entendis le cliquetis des menottes. Bien sûr, son baiser aurait pu totalement me faire croire qu'il avait d'autres idées en tête avant celle-là mais le fait qu'il prenne ainsi mes poignets... Je finis donc attaché à mon lit et je ne pus m'empêcher d'avoir un léger rire. Qui se bloqua bientôt quand je le vis retirer lentement son tee-shirt, histoire de me faire baver. Et je ne pouvais pas toucher ! Une partie de la torture, hein parce qu'il devait se douter que je voulais toucher. Mais peut-être qu'il avait peur que je fasse le dominant... Ce que je trouvai un peu bête puisque je me soumettais à lui de façon totalement volontaire. A moins que ça ne soit purement un besoin de son côté dominateur.

-Eirik... Tu es un tortionnaire...

Et il le savait très bien. Je gémis quand il commença à caresser ma peau de sa main fraîche mais malgré cela, j'avais comme l'impression qu'il allumait un feu partout où nous étions en contact. J'en voulais plus mais il me faisait délibérément languir, comme le bon vampire dominant qu'il était. Je ne savais pas bien ce qu'il voulait de moi, là, mais il attendait quelque chose et j'avais intérêt à trouver très vite la solution.

Je me cambrai contre lui quand il me mordit pour laisser encore une marque de lui sur ma personne. Il devait vraiment adorer ça, montrer à tout le monde qu'il était le seul à avoir le droit de me toucher comme ça. Il ne partagerait jamais avec qui que ce soit. Et au fond, je préférais que ce soit ainsi. Je réussis à lui embrasser le menton avant qu'il ne descende plus au sud. Me poussant à gémir de plus belle.

-Pourquoi si peu ?

Ce sadique, il n'ouvrit pas de suite mon pantalon, bien sûr ! Non, il fallait d'abord qu'il joue et il ne s'en priva pas une seconde. Je me tortillais sous ses attentions, c'était tellement peu ! Pourtant mes cheveux cachaient en partie mon visage après un mouvement de cou que j'avais eu. Je crus qu'il allait enfin me retirer ses bouts de vêtements vraiment en trop dans une telle situation mais il ouvrit à peine ma braguette et remonta, me tirant un geignement de frustration. Ce qui ne m'empêcha pas tout de même de l'écouter attentivement.

-Oui, je serai doux, gentil, moelleux... Mais ne me fais pas trop languir...

Je voulais absolument plus.

-Oui, utilise tout !

Et je profitai de ce temps où j'avais à nouveau l'esprit un peu net pour "lancer" mes langues à l'attaque. Au nombre de quatre, elles parcoururent tout son dos jusqu'à sa nuque, et même ses flancs. Ce n'était pas aussi bien que le toucher avec mes mains mais je sentais sa peau malgré tout. Bien que mon manège ne pourrait pas durer longtemps, connaissant mon vampire, il allait vouloir que j'arrête. Dominant, sadique, pervers...

Mais je ne l'aurais pas voulu autrement.

-Mais j'aimerai tellement te toucher partout moi aussi...

Ça n'avait pas manqué... Il avait purement et simplement détruit mes langues avec des bulles d'eau et je me tortillai un peu. Je ne voulais pas qu'il s'arrête, mais c'était injuste, vraiment. Je le sentis me débarrasser du reste de mes habits, ce qui était un soulagement quelque part, puisque ça annonçait une suite bien meilleure que ce qu'il avait déjà pu faire. Je le vis du coin de l’œil attraper un tube de lubrifiant et quand il l'ouvrit, je sus que c'était celui à l'orange. Et bien sûr, j'eus l'image d'un canard à l'orange.

Image qui disparut presque aussitôt et pour une bonne raison : les doigts d'Eirik qui frottèrent mon entrée, l'un d'eux qui s'immisça en moi. Il émit un soupir, reposant ma tête contre l'un de mes bras, mes yeux sur le visage de mon vampire. J'allais devenir brûlant, je me mordis la lèvre pour ne pas gémir trop fort alors qu'un deuxième doigt s'invitait à la fête.

-Eirik...

Je l'entendis déchirer ou ouvrir quelque chose mais j'étais trop pris dans ce qu'il me faisait à l'intérieur pour penser à m'en préoccuper réellement. Allait-il jouer avec un préservatif phosphorescent ? Ce fut quand je sentis la chose contre mon intimité que je compris et je rougis violemment. Il allait vraiment le faire. Il allait vraiment m'enfoncer "ça" dans le corps. Et avec un sourire... Je ne l'aurais pas cru aussi ravi d'une telle occasion, vraiment.

J'étouffai un petit gémissement de douleur quand il me pénétra avec le jouet, gémissement que de toute façon, il avala dans notre baiser. Il essayait sans doute de me détendre mais c'était tellement incongru pour moi. Je pensais que voir une chèvre à pois roses voler m'aurait moins choqué que ça. Pourtant, comme il était doux, je finis par me détendre mais je gardais les yeux clos. Surtout que j'avais écarté un peu plus les jambes, m'offrant alors qu'il faisait aller et venir ce jouet en moi.

Et je ne savais pas quoi penser de la sensation, juste qu'elle n'était pas déplaisante...

-Eirik !

Bon sang, ça venait de toucher ma prostate et franchement... Ah oui quand même. Et je commençai à avoir du mal à penser quand mon vampire cessa les mouvements. Je faillis gémir de frustration mais je n'eus pas le temps. Il enclencha le vibreur et là... Ce fut un cri de plaisir et de surprise mêlés qui m'échappa. Je me cambrai pour avoir plus, mais ça ne servit à rien, il aurait fallu qu'Eirik fasse bouger le jouet pour ça. Et visiblement, il préférait regarder maintenant. Je me retins de pleurnicher alors que je n'arrivais pas à taire mes petits gémissements.

-Eirik ! Fais quelque chose !

Je savais que c'était un peu trop péremptoire mais mince, c'était juste de la torture ! Et le pire ce qu'il fit quelque chose mais pas du tout ce que j'attendais. Sous mes yeux, et faisant bien attention à ce que je vis tout, il ouvrit son pantalon et commença à se caresser. En gémissant ! Et là, je ne pus m'empêcher de pleurnicher.

-Non, reviens, prends-moi, s'il te plait, prends moi !

Il ne pouvait pas me laisser comme ça, il n'avait pas le droit !!!

-S'il te plait, s'il te plait ! Hein ? Eirik...

C'était horrible, je le voulais en moi maintenant !!!

Je crus vraiment qu'il allait revenir pour me chevaucher mais non. Par contre, il créa un golem d'eau... De l'eau ? Je croyais qu'il ne voulait pas l'utiliser sur moi, même pour me punir. Alors quoi ? Le pire, c'était qu'il était chou, Eirik avait fait exprès pour le bonhomme lui ressemble. Il avait bien compris que j'aimais les trucs mignons, c'était pas possible autrement. Finalement, je me retrouvai détacher et très étonné de l'être. Du moins, jusqu'à ce que j'entende mon vampire parler d'une voix tellement sex... D'ailleurs, on était un peu sur mon lit pour ça alors ça serait bien qu'il fasse quelque chose ! Mais non, il était décidé à ce que je fasse ma part maintenant.

Je ne savais pas vraiment si j'avais envie de l'embrasser ou de le taper parce que j'étais prêt, et lui bien sûr, il jouait. Venir le chercher... J'allais le violer, oui ! Non, fallait que je respire et que je me calme parce que sinon, j'allais sûrement faire une grosse bêtise. Et le jouet qui... J'enlevai lentement cet intrus, éteignit le mode vibreur.

-Venir te chercher... Hum... Peut-être...

Mais pas forcément de la façon dont il voudrait que je le fasse. La suite me fit sourire. D'une certaine manière, ses petits jeux m'amusaient aussi mais je devais avouer que j'étais aussi plus ou moins frustré sans que je puisse bien expliquer pourquoi. Peut-être simplement le fait de savoir que j'avais normalement un partenaire mais que celui-ci faisait exprès de m'ignorer un peu pour m'avoir à bout. Je chassai la pensée, ça n'était pas le moment de déprimer mais de finir de s'amuser.

-Si tu t'arrêtais là, je t'en voudrais beaucoup.

Et même si l'idée était étrange et qu'elle ne m'était encore jamais venu auparavant, je léchai le jouet que je tenais en main tout en m'approchant peu à peu d'Eirik. Suçant ce vil objet sexuel comme s'il s'agissait du sexe de mon vampire. Puis, de ma main libre, je découvrai lentement le bas de son corps, ma langue tournant autour de ce qui serait le "gland" du jouet. Jouet que j'abandonnai entre ses cuisses en quelques secondes quand son érection fut à l'air libre et que je pris en bouche sans prévenir. Et je rallumai le vibreur pour faire tinter et chatouiller les bourses d'Eirik, lui jetant un regard un peu rieur.

J'espérai qu'il appréciait. En tout cas, moi oui. J'aurais voulu l'attacher mais je préférais ne pas trop pousser non plus. Et puis, les menottes avaient coûté cher, je n'avais pas envie qu'ils me les abîment déjà. Me concentrant sur ma tâche, je l'enjambai pour lui mettre mon sexe sous le nez. Au point où on en était, pourquoi pas un bon soixante-neuf ?

Mine de rien, c'était bon pour mon petit ego -peut-être trop petit d'ailleurs, que Eirik soit aussi extraverti et qu'il n'ait aucune honte à exprimer son plaisir quand il en ressentait. Surtout que dans ma nouvelle position, je ne pouvais pas voir son visage donc je ne pouvais guère lire ses expressions faciales. Il avait même prononcé mon prénom, ça me donnait envie de me surpasser. Et puis j'aimais son goût. Aussi bizarre que ça puisse paraître puisque je n'étais pas du tout une créature basée sur le désir et le plaisir. Peut-être juste parce que c'était lui. Ou lien peu importait.

Je frissonnai de plaisir en sentant sa main à nouveau sur moi. Mais c'était tellement peu, j'étais déjà pas mal échauffé moi ! Pire, j'étais même prêt à le recevoir et il le savait pertinemment. En fait, quelque part, ce jouet rendait bien service... Il faudrait que j'y repense plus tard, peut-être en acheter d'autres... Quoique... Je me ferai encore traiter de pervers... Oh bon sang, sa langue, j'pensais à quoi moi déjà ? Et son piercing... Je gémis fortement autour de lui...

Avant de finir un peu dans le flou. Je clignai des yeux plusieurs fois alors que j'étais finalement à califourchon sur Eirik, mes mains appuyées sur son torse. Ahem, un peu trop rapide, il ne tenait plus ? Je croyais que c'était moi qui était sensé craquer. Je lui fis un doux sourire, pas du tout moqueur, j'adorais l'idée qu'il ait tellement envie de moi. Je frémis à sa langue sur ma peau qui me paraissait brûlante et je sentis une nouvelle fragrance dans l'air. De la pistache. Donc, je me faisais manger à l'orange et la pistache. Ma foi...

-Vite, s'il te plaît...

Mais alors que je pensais qu'il allait vérifier si j'étais toujours prêt, non, il ne fit que rajouter du lubrifiant pour ensuite m'empaler sur son érection. J'étouffai un cri entre surprise, plaisir et un peu de douleur. Semblait-il que j'avais eu le temps de me resserrer un peu... En tout cas, je sentais son ravissement, il était enfin au chaud, bien serré...

-Eirik...

Je mis mes bras autour de lui mais très vite, il s'allongea et je dus poser mes mains sur le matelas. Clairement, il voulait que je fasse les choses moi-même. Le branleur... Mais je n'avais pas envie d'attendre plus. Je me mis à bouger, les yeux à demi-clos, le corps finalement cambré. Je gémissais tout bas, pour le moment mais j'étais certain que ça allait vite changer. C'était bon de l'avoir là, c'était drôle, j'avais l'impression que le lien me chantait du reggae quand on était aussi proches.

J'accélérais peu à peu, inconscient des bruits que je faisais maintenant, j'm'en fichai totalement, puisque je voyais un arc en ciel fait par des ibis et des hannetons timbrés.

Je n'étais même plus certain de penser correctement déjà. En fait, j'avais plein d'images en tête plus absurdes et superbes les unes que les autres et j'étais certain que pas une seule seconde, Eirik voudrait savoir ce qu'il se passait dans ma tête. Au moins, je savais que c'était trop spécial, même pour lui. Ou surtout pour lui. Je lâchai un hoquet alors que quelque chose se mit à vibrer contre mes bourses... Baissant les yeux, je m'aperçus que mon vampire avait repris le jouet pour...

-Par les galaxies...

Parce que c'était un peu ce que je voyais dans mon champ de vision. Y'en avait pleins partout sur Eirik et ça le rendait étrangement plus beau et mystérieux. Clairement, mon cerveau débloquait totalement mais j'avais envie de me sentir fou de plaisir de toute façon. Quand il commença à gémir de plus belle, j'eus envie de l'embrasser pour le remercier du bien qu'il nous faisait mais je ne me rappelais plus comment faire pour me pencher. Un gloussement de plaisir m'échappa, son étrange, même pour moi.

Puis la vibration disparut, comme si mon vampire en avait eu marre du jouet et même si ça donnait du plaisir, j'étais plutôt d'accord avec ça, je voulais ses mains sur moi, même si c'était pour me griffer un peu. Et j'eus bientôt plus puisqu'il se redressa. Je passai aussitôt l'un de mes bras autour de son cou, l'autre autour de sa taille alors qu'il laissait encore et encore ses marques sur moi. Je lui griffai le dos, ne sachant même plus si je gémissais ou si je criais.

-Jamais, jamais... Eirik, c'est trop bon...

A son baiser, je faillis me rendre, tellement c'était trop de contact, trop de tout. Mon sexe qui frottait entre nous, le sien si bien enfoui au fond de moi, sa bouche qui câlinait la mienne, son étreinte... Pour une fois, je me sentais important pour quelqu'un et sur cette pensée, je jouis malgré moi, son nom sur les lèvres encore.

Le serrant de toutes parts...

J'étais encore un peu étourdi après mon orgasme, vraiment. Même la peau fraîche -un peu tiède à cette heure- ne m'aidait pas à retrouver mes esprits. Enfin peu importait, je les avais perdus depuis longtemps entre un bol de café et une brunoise de fruits en boîte. Le gémissement de mon vampire m'avait donné des frissons, le fait qu'il n'ait pu s'empêcher de m'accompagner dans l'extase était juste trop bon. Je le laissai s'appuyer sur moi autant que je le faisais de mon côté, un petit sourire sur les lèvres.

-Je vais le prendre... comme un compliment...

Sa caresse sur mon dos me fit frémir légèrement et je constatai que je n'avais aucune envie de descendre de mon perchoir. Même si c'était étrange, la position était confortable et pas du tout en même temps. Je fus un peu choqué par son baiser, Eirik était en général plus exigeant, plus... Mais cette douceur incongrue était chouette, j'étais content de lui inspirer aussi ce genre d'envie quelquefois.

Tant qu'il n'avait pas envie de me saucissonner comme un chorizo, tout irait bien...

Je finis allongé à côté de lui, avec l'envie ou le réflexe de vouloir recouvrir mon corps mais comme il était installé sur les draps, je n'allais pas pouvoir le faire de sitôt. Un peu rose, du coup, je rougis un peu plus à sa réplique. J'avais fait ça, moi ? Ah oui, j'avais fait ça...

-Tu as tout fait pour ça, je ne suis pas dupe de ton petit manège.

Je tirai la langue, refusant de penser à ce que j'avais fait ou pensé. Un peu trop tôt pour moi, je voulais juste savourer la détente près de mon vampire. En me demandant bien sûr à quoi il pensait. J'étais toujours curieux, je me doutais qu'il devait penser plus vite que moi. Et puis je me demandais si entre les créatures, la vitesse de pensées était quantifiable... Hum, il faudrait que je résolve ce point plus tard. J'osai poser une main sur son torse, puisque je pouvais ENFIN le toucher sans être totalement perdu dans le désir.

-Je te supplierais encore, si tu sais y faire.

Oui, je le titillais un peu. En même temps, j'avais l'impression qu'on passait un peu de temps à se chercher des lentes. Des tiques... Des morpions ? Des puces ? Des poux ? Hum... Fichu expression idiomatique.

Je me redressai un peu sur mes coudes pour mieux le regarder, évitant de trop bouger le bas de mon corps. Et puis comme ça, je cachais une partie de l'essentiel, c'était déjà pas si mal.

-C'est bon de te voir aussi détendu.

Et le voilà qui riait. Encore. Et de moi, sans aucun doute. Qu'est-ce que j'avais dit encore pour qu'il se marre à ce point ? C'était un bol de riz, ça quand même. J'essayais d'être un tant soit peu sérieux à propos de notre relation -est-ce réellement une relation d'ailleurs ?- et lui, ben ça l'amusait. En même temps, ça ne m'étonnait pas, je devais juste passer encore pour un gros naïf qui n'avait compris que le quart du plan machiavélique du vampire qu'il était. J'avais envie de bouder. Sérieusement. Le truc, c'était que je doutais que ça fonctionne longtemps avec lui.

En tout cas, ma main fut maîtrisé par celle d'Eirik. Preuve qu'il ne voulait pas que je le touche, comme d'habitude. Et dire que normalement, toute notre "histoire" avait débuté sur un câlin. Au fond, il n'était peut-être pas aussi tactile qu'il le pensait. Du coup, oui, je m'étais mis sur le ventre puisqu'il n'avait pas envie de ma tendresse et je le regardai. Je faisais d'une pierre deux coups comme ça puisque je pouvais me cacher un peu.

-Qu'est-ce que...

Je finis alors à nouveau sous lui sans bien comprendre à quoi ça lui servait. Puis faudrait savoir ! En quoi ça l'amusait tant de souffler le chaud et le froid ? En quoi ça l'amusait de me rendre cinglé ?

-Moi non plus, je ne vois pas. Et je ne comprends plus rien, vraiment. Quand je te touche, t'es pas content, mais quand je te touche pas, tu te colles à moi. Donc, y'a que toi qui me touche et voilà ?

Je voulais vraiment quelques explications ou j'allais finir par me cogner la tête contre un mur. Ou juste prendre des vacances avec l'optique de penser à tout sauf à lui. Je lui fis un petit sourire, espérant qu'il comprendrait que ce serait bien qu'il arrête de jouer pour une fois.

-Je suis si mauvais pour les caresses ? Tu peux le dire, tu sais.

Juste quelque chose de logique, s'il te plaît, Eirik. Parce que ne rien comprendre, c'était très fatiguant pour moi. J'essayais de faire en sorte que ça marche tout ça même si ça n'avait pas de pieds. Et je ne pouvais pas tout faire tout seul.

Et voilà ! Si ça n'était pas la preuve qu'Eirik aimait me rendre dingue, ça, je ne savais plus ce que c'était. Donc, il aimait que je le touche mais par pur esprit de... De je ne savais quoi en fait ! Il avait décidé de m'en empêcher pour mieux me manipuler. J'eus soudainement l'envie de le voir avec des chaussures en béton à devoir remonter à la surface d'une rivière. Quand même... C'était rare que j'ai envie de torturer qui que ce soit. Et l'idée de lui faire réellement mal ne m'était jamais venu jusqu'ici. Il devrait se méfier, à force de réveiller mes instincts mauvais, ça allait lui retomber sur le coin de la figure.

Bon, ça me retomberait aussi dessus comme une pomme sur la tête mais au moins, il aurait vu que je ne suis pas que gentil. Il me prenait beaucoup pour une grosse groseille juteuse... Poire... Pomme... Raisin... J'm'en fichais là. Tiens, pour une fois, c'était moi qui était en colère.

-Donc, c'est par pur esprit de contradiction. Et pour me rendre cinglé.

Le fait qu'il soit presque en train de me câliner ne changeait pas le fait que j'avais tout de même envie de lui cogner la tête contre une surface un peu dur. Le pire, c'était que je m'en voudrais après mais il fallait avouer que là, sur le moment, ça me tentait énormément. C'était peut-être aussi un peu ça le problème entre nous. Il ne me voyait pas comme une menace. Et pourtant, je pouvais en être une pour peu qu'on finisse réellement par titiller un peu trop mes nerfs.

La suite ne me refroidit pas, même s'il avait l'air plutôt sincère. Le truc, c'était que je ne savais plus exactement que croire là, maintenant.

-Ne dis pas que c'est ridicule. Comme tu passes ton temps à jouer, je ne pas où on va. Pas que j'espère qu'on aille quelque part au fond.

Mince, j'allais finir entre colère et déprime. Mauvais assaisonnement. Ou cocktail. Et puis lâchez-moi moi avec ces fichus expressions idiomatiques et carrez les vous là... J'inspirai à fond, avec l'envie de me dégager d'Eirik avant que je ne dérape. Je refusais d'être violent avec lui. Je refusais de prendre exemple sur ma mère. J'étais mieux, je valais mieux que ça.

-Au final, je mérite de ton temps, ou pas ?

S'il essayait de s'en sortir avec un pirouette, je lui jouerai une farce... Je me ferai sûrement punir mais au moins, je me serai bien vengé. Je savais déjà ce que je ferai s'il osait.

Le cinglé le plus mignon, hein ? Il essayait de m'amadouer là, mais j'avais pas envie de me calmer, dommage pour lui. En plus, l'idée le faisait ricaner non mais franchement. Je lui parlais de folie et il prenait ça comme si c'était une maladie qui ne serait que bénigne. Il ne fallait pas s'étonner que je préparai déjà quelque chose. Oh, oui, j'allais adorer ma future blague. Il faudrait que Tarô soit là pour voir ça, tiens. Ce serait le bouquet sur la fleur ! Le gâteau sur le pompon !

-Hors de question que je finisse cinglé comme le Chapelier Fou.

Je sentais sa caresse sur mes hanches mais je n'étais vraiment plus dans le bain pour ça. Et ses baisers. Il m'attisait mais dans les deux sens en même temps. J'avais envie de me retourner pour l'embrasser et en même temps, j'avais envie de lui couper toute envie de ce genre pour aujourd'hui.

Je clignai des yeux. Aller quelque part ? Ça arrivait un peu comme un cheveu dans le canard, ça. Il voulait me gâter ? Sérieusement ? Je restai un peu incrédule. Tout à coup, il avait envie de passer du temps avec moi. Bon sang, il arrivait à faire le jour et la nuit en moins de temps qu'il n'en fallait pour voir une reproduction entre deux éléphants.

-D'accord...

Que... Comment il savait que je commençais à déprimer ? Il n'avait pas recommencer à lire dans mon esprit, juste là, hein ? La suite me confirma que si. Et en plus, bien sûr, il recommençait à jouer. Oh, par les étoiles...

-Je croyais que tu ne lisais pas mes pensées.

Pour une fois, ma voix était presque glaciale. Je me changeai en fumée pour l'entourer, le plongeant dans le noir. Mais je ne l'empêchais pas de respirer encore. Ça pourrait venir, il avait beau être mort, ça n'était jamais la joie, ça. En plus, j'avais eu envie de rougir à cause de la fin de sa phrase. Je bougeai dans tous les sens pour me calmer.

-En fait, non, ça serait pas marrant maintenant, tu t'y attends.

Je repris forme humaine et je m'étirai.

-Alors, on va où ?