Si mon objectif avait été encore une fois de le provoquer pour l'inciter à se lâcher et y aller plus fort, j'avais pas tout à fait prévu la suite. Que sa main vienne se nicher dans mon dos pendant qu'il se redressait, jusque là, ça me posait pas de problème, et le délicieux coup de rein dont il m'a gratifié, je ne pouvais qu'en être satisfait, et un léger cri de pur plaisir m'a même échappé. Par contre, sentir le cadeau que sa main a laissé dans mon dos m'a surprit, mais je n'y ai pas réagit pour autant. J'allais pas chipoter pour si peu. Ses lèvres se sont ensuite posées sur mon épaules, et quand j'ai sentit ses crocs se planter dans ma chaire, j'ai eu un réel sursaut. Si ses coups de reins n'avaient pas été pas aussi bons, j'aurais bien envoyé mon poing lui dire bonjour ! Là, c'était pas tant une question de douleur, mais surtout le fait que je contrôlais plus grand chose qui me dérangeait...un peu.

Je pris grand plaisir à entendre aussi ses gémissements, et je me vengeais un peu mesquinement en laissant une grosse griffure sur son torse. Quelle idée d'essayer de laisser sa marque sur moi... j'appartiens déjà à quelqu'un, si je porte ce collier, c'est pas pour rien ! Mais j'avoue que je pensais pas vraiment en m'en énerver, tellement c'était bon de me laissais aller à ses puissants coups de reins, et ses baisers qui passaient de temps à autre dans mon cou me faisaient frémir.

Je répondis à son baiser, laissant ma langue caresser la sienne alors que mes gémissements s'échappaient de mes lèvres entrouvertes, puis je reculais un peu la tête quand il se mit à tirer sur mes cheveux. Puis je me retrouvais soudainement plaqué à nouveau contre le bar, ce qui ne manqua pas de m'amuser, sans compter que cette brusquerie m'allumait. Il se pencha ensuite vers moi, et j'avais pas pu m'empêcher de frissonner d'excitation en entendant sa voix, sans compter qu'il me demandait en plus ce que je voulais. J'ai pas eu le temps de répondre, qu'une douleur passa furtivement sur mon torse, me faisant me crisper alors que le plaisir de le sentir s'occuper de ma virilité me la faisait oublier.

« Plus... donne-moi plus... ! »

Ma voix trahissait totalement mon excitation, et mon corps était frémissant de désir.

« Je veux te sentir me pilonner... »

Je me suis pressé plus contre son bassin, gémissant sans aucune gêne :

« Fais-la moi sentir... »

Je me fichais un peu de ce qu'il comptait me faire faire, je le laissais libre de s'amuser comme il voulait tant qu'il s'amusait pas trop à me faire mal. C'est le genre de truc qui risquerait de vite me faire déchanter.

Je sentais bien qu'il était content que je suive son jeu, et en même temps, c'est typiquement le genre de choses qui m'allume. Ses mouvements en moi étaient tout simplement délicieux. J'ai vu son bras passer de l'autre côté du bar, et sourit en comprenant ce qu'il avait l'intention de faire. D'ailleurs, je me suis pas débattu, je lui ai même presque donné mes poignet. Si j'ai vraiment envie de m'échapper, c'est certainement pas ça qui va m'en empêcher, mais j'adore me sentir restreint comme ça. Par contre, j'ai moins aimé quand il est venu serrer ma virilité, et froncé les sourcils, j'aime pas ce petit jeu... Sérieux, pourquoi ça ? C'est probablement une des choses que je déteste le plus !

Ses coups de reins me firent pourtant rapidement oublier que je ne serais pas capable de jouir avant qu'il le décide, et je me laissais juste aller au plaisir du moment. Quand il a posé ma jambe sur son épaule, j'ai pu le sentir frapper encore plus tout au fond de moi, et je me gênais pas pour exprimer mon plaisir alors que tout mon corps en était secoué. Puis, prit d'une pulsion, je m'étais même redressé, sans aucun problème malgré la position, juste pour lécher brièvement les marques que j'avais laissé sur son torse, et plus précisément, les gouttelettes de sang qui s'en étaient échappées, avant de me laisser retomber sur le bar.

Mon plaisir grimpait à grande vitesse, je me retrouvais bientôt à haleter, et derrière toutes mes exclamations, je pouvais l'entendre exprimer son plaisir. Ses mains me faisaient frémir en parcourant mon corps, et je me mordis la lèvre de bien être quand il commença à s'en prendre à mes tétons. Il continua à jouer alors qu'une incontrôlable vague de plaisir de souleva en moi. Bien sûr, j'ai rien fait pour la ralentir, puisqu'il avait eu la bonne idée de relâcher ma virilité. J'avais aucune envie de sentir la frustration d'être incapable de jouir ce soir.

Mon dos se cambra délicieusement alors que je me crispais, et un gémissement sonore résonna dans le bar quand je libérais mon plaisir. Mes mains s'étaient accrochées au rebord du comptoir derrière moi, et mes ongles y avaient laissé une profonde marque, mais surtout, quand mon plaisir se faisait intense, j'avais envie qu'il me torture un peu. Je m'exclamais, encore complètement étourdit par l'orgasme :

« Encore... ! »

Pas question qu'il s'arrête maintenant, c'est là que ça devient meilleur !

Juste après lui avoir expressément demandé de ne pas s'arrêter, j'avais eu l'intense frustration de le sentir se retirer. Heureusement, de courte durée, car l'instant d'après je me retrouvais retourné, sur les genoux. Mes poignets toujours attachés me forçaient à rester appuyé sur mes avants bras, et sans cet appui, je me serais cassé la gueule quand il était revenu brusquement en moi, pour mon plus grand plaisir. Je m'étais ensuite laissé guider pour qu'il puisse revenir jouer dans mon cou, me provoquant de délicieux frissons, et j'ai profité à fond des prolongations, jusqu'à le sentir venir en moi.

Mon tuteur m'avait ensuite quitté et lâché sur le bar, ce qui n'avait pas manqué de me faire doucement rire malgré mon souffle irrégulier. Il perd pas de temps. Dommage, moi j'aurais bien joué encore un moment. Je l'ai vu prendre un peu son temps et se rhabiller, mais moi j'ai eu la flemme de bouger tout de suite. Je restais simplement allongé sur le ventre sur le bar, exactement comme il m'avait lâché, à profiter de ce délicieux bien être qui m'engourdissait. J'aime ce moment juste après un bon jeu, où je suis encore essoufflé et étourdit de bien être.

J'ai sentit sa clope s'allumer, puis je l'ai vu s'asseoir, pendant que je m'étirais tranquillement les bras et les jambes, et puis là j'ai entendu sa remarque, et ça m'a bien fait rire.

« Oh ? Tu as osé m'utiliser comme compensation ? »

Là seulement, je me suis redressé et assit, lui lançant un regard amusé. Puis j'ai regardé mes poignets, et déchiré sans difficulté le bout de tissu avec lequel il m'avait attaché. Mon tuteur n'avait déjà plus de marque de moi, tandis que les griffures qu'il m'avait faîtes ornaient encore mon corps. À cause de mon œil, ma guérison est plus lente, seulement, si Daeron revient avant que les traces disparaissent, je risque de me faire punir. Pas parce que je suis allé m'amuser, ça il s'en fout, mais parce que je me suis laissé être blessé. Enfin, c'est pas trop le moment de penser à ça non plus.

C'est toujours en gardant un certain air aguicheur que j'étais revenu vers mon tuteur, juste pour lui voler sa bouteille et m'asseoir pas loin de lui en croisant les jambes, sans même penser à me rhabiller pour le moment.

« Et puis juste une journée ? J'vais être vexé... »

Je pourrais facilement faire oublier plus que ça. C'est toujours en me marrant que je me suis remis à boire.

M'utiliser QUE pour ça ? J'crois pas, non. Bon nombre de mes partenaires ne survivent pas, pour les autres je sers certainement pas juste à passer le temps. Puis pour la suite, j'ai fait claquer ma langue avant de répondre en haussant les épaules :

« Qu'est ce que j'y peux si t'es pas joueur ? »

Je me suis ensuite prit une bonne lampée d'alcool pour le laisser reprendre la bouteille après. Puis j'étais passé de l'autre côté du bar, passer la tête sous le robinet de l'évier histoire de reprendre un peu d'eau, et je m'étais redressé en l'entendant à nouveau, les cheveux trempés. Désagréable pour ma tête ? Ça laissait sous entendre que soit il a un moyen de me faire parler de force, soit de l'apprendre sans même avoir besoin de mon accord, et dans les deux cas, ça ne me plaît pas. J'ai laissé entendre un éclat de rire moqueur en soutenant son regard.

« Des menaces maintenant ? Moi qui croyais que c'était bien partit entre nous... »

J'ai posé mes coudes sur le bar, appuyant mon menton dans une de mes mains, mes cheveux gouttant un peu partout. Mon œil était devenu blanc et quelques écailles étaient légèrement visibles sur mon corps.

« Je suis relativement bavard, c'est très facile de me faire parler quand on a un minimum de patience, mais c'est visiblement pas ton cas. Mais comme je suis sympa, je vais commencer à t'apprendre des choses sur moi : les menaces me donnent envie de faire exactement tout le contraire de ce que tu pourras me demander. »

Et je parle pas de seulement maintenant, mais de jusqu'à ce que je juge avoir réparé l'affront. Il y gagnera beaucoup plus à me demander gentiment. Je me suis redressé et lui ai tourné le dos pour me choisir tranquillement un nouveau truc à boire.

« Et donc, tu veux savoir quoi exactement ? »

J'attends de savoir avant de décider de si je vais coopérer ou non.

Je m'étais finalement déniché une bouteille qui m'inspirait, et avais commencé à me l'enfiler d'une traite tout en regardant mon tuteur se poser contre le bar. J'avais presque envie de rire. Il a si peur que je fasse des conneries dans l'école ? Moi qui suis toujours si sage... Puis j'ai pas pu manquer son petit manège avec le verre. Super, un autre tuteur qui contrôle l'eau... C'est plutôt exaspérant. Après, c'est bien sympa de me dire qu'il est pas comme le frangin, mais pourquoi je le croirais, moi ? Bon, quand il a parlé des dirlos, j'ai bien ricané par contre.

Soit, tant que c'est des infos purement professionnelles, je m'en fous un peu. J'ai fini ma bouteille et l'ai balancée pour qu'elle aille se briser plus loin, puis suis repassé souplement de l'autre côté du bar, passant mon pantalon sans prendre la peine de le fermer, et je me suis rassit sur le comptoir, les jambes pendant dans le vide pour commencer à lui expliquer comment je fonctionne.

« Je suis né pour protéger l'océan, c'est dans ma nature, je peux pas faire autrement, donc je le fais ici sans qu'on ait besoin de me dire quoi que ce soit. Seulement, si on me fait le moindre commentaire, j'aurais pas d'autre envie que de noyer l'île. »

Je me garde de dire que je suis sensé être né pour être un soldat, et même l'équivalent d'un commandant, chargé de la défense de mon clan sous les ordres de mon frère. Disons que j'ai pas tout à fait terminé ma formation, et j'ai pas tourné tout à fait comme attendu.

« En général, je coule tout ce qui passe à proximité de l'île, et me nourrit de tout ce qui est vivant sur les bateaux, avant d'envoyer les cadavres plus loin. »

Vivant, humanoïde et masculin en fait. Enfin, je laisse pas les cadavres traîner sur les plages. Je fais disparaître les preuves pour pas que les humains aient l'idée de venir fouiner par ici.

« Je viens rarement sur la terre ferme, j'y ai pas spécialement d'intérêt. Quand je suis sur l'île c'est pour aller voir certaines personnes, et les élèves je les évite autant que possible. D'ailleurs m'occuper d'eux, c'est pas mon truc, j'suis pas doué pour le baby-sitting. Si ils se noient à côté de moi, pas sûr que je les sauve non plus, ça dépendra de mon humeur. »

Je m'intéresse très peu aux créatures terrestres, parfois je veux bien leur donner un coup de main, parfois je préfère les enfoncer sous l'eau et les regarder se débattre. Après, j'avoue que j'aime pas tellement qu'on fasse de mal aux enfants, alors ceux trop jeunes, j'ai tendance à les ramener à la plage, et ce, même quand c'est des femmes.

« Quand j'ai besoin de me défouler, je le fais pas dans l'école, je vais jouer plus loin, et je reviens. »

Détruire une ville, un truc comme ça. Ça fait du bien pour passer ses nerfs, faire un peu de sport, ou juste se débarrasser d'un trop plein d'énergie... quoi que j'ai tendance à bouffer aussi pas mal dans ces moments-là. Après, je commençais un peu à sécher sur ce que je pouvais lui raconter d'utile. Puis je me rappelais du seul truc qui a fait que mon ancien tuteur ait prit contact avec moi :

« Aussi, ça m'arrive de me tirer quelques jours quand j'ai besoin de souffler, mais je finis par revenir, alors pas besoin d'essayer de me chercher. J'ai pas de raison de me barrer d'ici. »

Pour le moment en tout cas. J'aime le coin, j'y ai construit mon nid, commencé à m'y attacher, et puis Daeron reste là, j'ai aucune raison de vouloir fuir. Je trouve ça presque ennuyant de déblatérer autant de choses sur moi, surtout qu'il faut pas longtemps pour l'apprendre par soi-même. Je suis quelqu'un de plutôt simple, après tout.

« Quant à ce que je n'apprécie pas et risque de me faire faire des choses qui vont se retourner contre toi... »

Ou des choses contre toi tout court.

« Je déteste qu'on me fasse des remarques sur ma façon de faire. Je supporte pas qu'on vienne sur mon territoire et essaie d'imposer sa marque. Quelqu'un qui détériore l'océan aura aussi affaire à moi. En règle général, quelqu'un qui me cherche a aussi de bonnes chances de me trouver. Je suis très rancunier. »

Déjà, rien que pour ce qu'il m'a dit plus tôt, j'aurais pu m'énerver. Me dire que j'ai pas d'intérêt, je suis un coup pas terrible et en plus me menacer... si il avait pas été mon tuteur, et que j'avais pas été de bonne humeur, j'aurais pas laissé passer. Peut être je lui ferais payer en fait, mais plus tard. Je lui ai sortit un grand sourire un brin hypocrite, avant de lui demander :

« Ça te suffit ? »

Mon tuteur m'avait écouté sans un mot, puis quand j'eus finit, je le regardais s'agiter sans prendre la peine de faire quoi que ce soit moi-même. J'étais en train de me demander ce que j'allais faire après, où j'allais bien pouvoir traîner, parce qu'en ce qui me concernait, ce moment était bien finit. J'eus un léger éclat de rire quand il reprit la parole, et lui répondis vaguement en me remettant debout.

« Tant mieux. »

J'ai pas que ça à foutre d'avoir quelqu'un sur le dos. La suite, je m'en foutais un peu, mais ça m'a pas empêché de ricaner doucement, et je lui ai tout naturellement rétorqué avec un sourire moqueur :

« Jamais,  j'espère. »

Probablement dans son intérêt en fait. Je l'ai laissé m'embrasser, sans y réagir tant que ça. J'en profitais simplement pour lui voler un peu d'énergie avant qu'il ne recule, seulement parce que je m'en foutais, et pendant qu'il partait, j'ignorais son signe de main pour boire tranquillement. Tout compte fait, je crois que si, je suis contrarié par son comportement, mais j'ai pas l'intention de me prendre la tête avec ça maintenant, je lui en ferai baver plus tard. J'aime pas qu'on se comporte de cette façon avec moi.

Une fois mon tuteur partit, je m'étais simplement rhabillé pour filer dans un autre bar, abandonnant sans scrupule les dégâts derrière moi. La soirée est loin d'être finie pour moi, je crois même que j'irais bien me faire sauter une deuxième fois. Après tout, j'ai décidé de m'amuser cette nuit !