Commençons par l’histoire de son monde, parce que sinon, vous n’allez pas vraiment comprendre son histoire.

Manijiru est un monde presque entièrement aquatique. La terre ne représente qu’un petit dixième de la surface et est répartie en îles de différentes tailles, souvent assez grandes. Aucune végétation, aucune montagne, rien de naturel. Seules quelques îles ont échappé à cette urbanisation car elles sont inhabitables. Cependant, toutes ces villes, ces maisons… Elles sont toutes en ruines, comme si elles n’avaient plus été occupées depuis une centaine d’années.
Lorsqu’on plonge sous la surface des 9/10èmes de ce monde, on se retrouve dans un monde à part. L’eau turquoise laisse apparaître des coraux de toutes les couleurs, des poissons brillants et toutes sortes de beautés aquatiques que vous ne pourriez même pas imaginer. Au plus profond de cet univers aqueux, on peut également apercevoir des villes, toutes aussi différentes les unes que les autres, chacune d’elle protégée de l’eau par des bulles gigantesques.

A l’origine, les habitants ne vivaient que sur la terre, n’allant en mer que pour pêcher ou voyager d’une île à l’autre. Les îles montraient alors la parfaite harmonie entre végétation et vie humaine. La population grandissait et les hommes durent rompre cet équilibre pour construire des habitations à la place des forêts. Ils colonisèrent ensuite les îles environnantes, rasant lentement toute la végétation de leur monde.

Un jour, alors que les hommes commençaient à manquer de place, des oiseaux proches de la taille d’un petit dragon firent leur apparition et attaquèrent les îles, tuant tous les habitants qu’ils croisaient. Les créatures étaient cauchemardesques : la peau sombre, des yeux dorés et brillants, des dents énormes. Leurs serres atteignaient presque la taille d’une maison ! Personne ne savait d’où ils venaient. Les habitants décidèrent alors de ne plus sortir de chez eux, mais les monstres détruisaient même les habitations. Les hommes nommèrent les créatures les Saemuls.

Un grand inventeur finit par trouver une solution. Il y mit le temps qu’il fallut, mais il réussit à créer un implant qui permettait de respirer sous l’eau. N’ayant pas assez de matériel pour en créer assez, tous les hommes se décidèrent à les implanter sur les plus jeunes pour leur permettre d’aller vivre sous l’eau. Avec l’aide du fils de l’inventeur, ils créèrent des villes au fond de l’eau, et les protégèrent avec des bulles d’air. En effet, les implants avaient une limite au-delà de laquelle on ne pouvait plus respirer si on restait sous l’eau.

Quatre générations vécurent ainsi. L’implant était mis aux enfants à la naissance, puis ils grandissaient normalement. Ceci dit, dans cet environnement aquatique, certains hommes s’étaient adaptés à cette vie. Certains avaient vu une fine membrane rétractable faire son apparition entre leurs doigts, leur permettant de nager plus vite, ou encore respirer sous l’eau, d’autres, vraiment moins nombreux, pouvaient se transformer en partie ou complètement en animal marin. Rares étaient ceux qui le savaient. Personne ne savait ce qu’étaient devenus ceux qui étaient restés à la surface, mais en même temps, personne ne s’était risqué à aller voir.

Bref, après ce prélude plus ou moins intéressant, concentrons-nous sur l’histoire de notre jeune Amy.
Amy Valceo est née sous l’eau, comme tous les enfants depuis une centaine d’années. Elle est l’arrière-petite-fille de celui qui leur a permis à tous de survivre sous l’eau, mais elle n’en tire aucune gloire, elle ne fait que vivre comme n’importe lequel des habitants de sa ville. Toute sa vie, sa curiosité l’a amenée à beaucoup vagabonder entre les villes. Personne ne le savait, mais son implant à elle n’avait pas de limites, ou plutôt, elle n’avait pas besoin de l’implant. Elle respirait sous l’eau comme dans l’air. A ses 15 ans, elle commença à explorer la surface, sans le dire à personne, de peur de se faire grandement engueuler.
Elle trouva un jour un portail, qu’elle passa. Elle se retrouva dans un monde inconnu pour elle, et voulut rentrer, mais lorsqu’elle chercha le portail de retour, elle ne le trouva pas. Elle commença donc à errer sans but. Elle ne calcula pas vraiment le temps qu’elle passa loin de chez elle, mais il fut bien trop long à son gout.
Un matin, sur une plage, à son réveil, elle trouva la tablette à ses côtés. Curieuse, elle regarda le message. Comment cette tablette était arrivée là ? Et comment savaient-ils qu’elle n’était pas une simple humaine ? Elle plongea dans l’océan pour se remettre les idées en place. Après deux heures à nager sous l’eau, elle ressortit et regarda la tablette à nouveau. Elle décida d’essayer d’en apprendre plus. Et la meilleure façon était d’y aller, non ? Elle secoua donc les cheveux pour les sécher, avant de cliquer sur le lien. Elle sursauta en se retrouvant dans les jardins. Woaou, c’était bizarre !