La curiosité est un vilain défaut! (suite) [PV Sword]

PRÉCÉDEMMENT

J'avais finit par m'endormir sur le lit d'infirmerie. Ce n'était pas prévu, mais je suppose qu'au final ce n'était pas une si mauvaise chose. Lorsque je rouvris les yeux, un rayon de soleil venait me réchauffer. Je me sentais beaucoup mieux, même si la blessure sur ma poitrine n'avait pas disparut. Je ne me voyais pas traverser l'école en plein jour avec ma robe à demi arrachée, alors j'avais emprunté du fil et une aiguille qui servaient à faire des points de suture. Ce n'est pas vraiment ce qu'il y a de plus approprié, mais je fais avec ce que j'ai. Je me retrouvais donc avec une robe hideuse, un épais fil parcourant tout un côté, mais au moins ça tenait !

Lorsque je sortis de derrière les rideaux de séparation, je fus stupéfaite de trouver le petit dragon endormit, en train de se faire caresser par une infirmière. Je ne m'étais pas attendue à cette vision, et j'en étais assez tenté de réévaluer mon jugement sur lui. À le voir comme ça, j'avais du mal à imaginer qu'il était la même personne qui m'avait sauvagement agressé quelques heures plus tôt, avec la ferme intention de manger un élève ! L'infirmière était repartie, mais il gardait un air si paisible, que mes pas m'avaient tout naturellement porté jusqu'à lui sans que je n'en ai réellement conscience.

Sa tête était cachée sous ses ailes. Je ne savais pas si il avait une réelle raison de faire ça, si il ne voulait pas être dérangé par exemple, mais je sentais que je devais au moins lui faire des excuses. Après tout, il semblerait que cette situation ne soit qu'un malencontreux accident, même si ça avait été une chance qu'il soit tombé sur moi plutôt qu'un élève isolé, mais à cause de moi il avait été blessé. Plus qu'il ne l'était déjà. Une fois à côté de lui, je ne le touchais pas, je n'étais pas comme l'infirmière, j'étais incapable d'avoir un geste aussi familier avec quelqu'un que je ne connaissais pas, mais je me penchais vers lui en murmurant, persuadée qu'il était réveillé.

« Je suis désolée, mes malédictions ont un contrecoup... mais ici vous devriez être en sécurité... »

Il semblerait que l'infirmerie soit protégée contre ce sort, et donc rien de mal ne lui arriverait tant qu'il restait dans cette pièce.

« L'effet va durer encore quelques heures...mais vous pouvez rester vous reposer. »

Il DEVRAIT rester plutôt, mais pour le moment il n'avait pas spécialement l'air d'en avoir envie. J'espérais aussi que ma présence ne le contrarierait pas, j'avoue que je me sentirais un peu mal si il m'en voulait...

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J'étais tranquillement installé après le départ de l'infirmière. Je n'avais aucune envie de bouger d'où je me trouvais. Le calme était tellement apaisant... Jusqu'à ce que j'entende des pas venir vers moi et la présence de la jeune fille de la veille se fit sentir. Je bougeais une oreille par-dessus mon aile lorsqu'elle se mis à parler à mon attention. Ha je vois. Je comprends mieux ce qui a pu se passer la veille dans ce cas. C'était le contre-coup de sa malédiction.

Néanmoins, je ne la regardais pas, je n'avais pas spécialement envie de rouvrir les yeux face à cette lumière désagréable, encore moins envie de lui parler après l'humiliation que j'avais subit. Je soupirais en inspirant profondément et rabaissais mes oreilles. Savoir que l'effet de sa malédiction va encore durer un moment ne me donne absolument pas envie de bouger. Puis je suis bien là. Le seul truc qui me dérange c'est cette fichue lumière. Je ne peux pas bien récupérer à ma convenance avec ce soleil.

-De toute façon je ne compte pas bouger d'ici un moment... Pourrais-tu fermer les rideaux? La lumière m'indispose pour me reposer...

Si je le fais moi-même je sens qu'un truc va encore me tomber dessus. Puis je ne lui ai pas demandé ça méchamment. Seulement avec une certaine lassitude dans ma voix. Cet endroit est vraiment étrange. Il m'aide bien à me reposer. Un peu comme mon caveau... Mais c'est encore différent. Je me retourne et soupire de nouveau. Je pense que la gardienne enfant doit avoir pas mal de choses à me demander. Déjà qu'elle n'avait pas l'air emballée par ma réponse lorsqu'elle m'avait demandé qui j'étais et que je lui avais dit que j'étais un Hidden. Faut dire qu'on ne m'a pas laissé le choix. Je relève mon aile pour la regarder un bref instant, faisant en sorte que celle-ci me couvre du soleil qui traverse la pièce. Puis j'attends. Au moins qu'elle fasse ce que je lui ai demandé avec une certaine politesse. Je ne suis pas méchant pour le coup. Bon, j'admets que c'est chose rare chez moi. Mais autant l'utiliser unbpeu. Et puis qui sait... Elle pourrait m'être très utile.

Le petit dragon n'avait absolument pas réagit à ma présence, et je ne savais absolument pas si c'était bon signe ou non. Est ce que ça voulait dire que je ne le dérangeais pas, ou est-ce qu'il voulait m'ignorer ? En tout cas j'étais certaine que ce n'était pas son état qui l'en empêchait, je l'avais vu se recouvrir de ses ailes avant que je n'approche. Puis je l'entendis soupirer et le vis baisser ses oreilles. Quelque part, j'avais trouvé qu'un soupire venant de cette créature était mignon. D'ailleurs je le trouvais trop mignon sous cette forme, mais je pense qu'il le prendrait mal si je lui disais.

Il daigna finalement me répondre, et je hochais la tête en souriant doucement. C'est bien qu'il reste ici, au moins il se mettait en sécurité, et ne poserait pas de problème à d'autres. C'est aussi l’inconvénient de mes malédictions, n'importe qui en l'approchant pourrait prendre une retombée de sa malchance. Puis en entendant sa demande, je ne pus m'empêcher de sursauter.

« Oui bien sûr ! Pardon... »

Je m'empressais d'aller fermer les rideaux pour qu'il se retrouve autant que possible dans l'obscurité. Ce n'était pas le noir complet, mais c'était le mieux que je puisse faire, à moins de lui bricoler un abris. Je me sens un peu bête, j'aurais dû y penser qu'il n'aimait pas la lumière, il y avait des signes quand même ! Puis je reviens vers lui, m'assurant que cette fois la luminosité lui convenait. J'y voyais toujours suffisamment en tout cas.

« Pourrais-je connaître votre nom ? »

Après tout, il connaît déjà le mien, et ce serait mieux que de l'appeler 'petit dragon' à tout bout de champ. Je n'ai pas rencontré beaucoup de dragon de mon existence, mais je trouvais étonnant qu'il soit aussi petit. Je ne pensais pas une seule seconde que ça puisse être à cause de son âge, j'étais certaine qu'il était plus âgé qu'il n'y paraissait. Par contre, je n'avais pas l'intention de le blâmer à nouveau pour ce qu'il avait fait. Il y a tellement de créatures sur cette île, et certaines ont des natures opposées, alors ce n'est pas très étonnant que parfois, l'instinct reprenne le dessus. C'est pour ça aussi les gardiens existent. Je me demandais si moi aussi un jour il m'arrivais de perdre le contrôle, qu'est ce qu'il adviendrait ? Je risquerais de causer des dégâts... Mes sorts sont principalement défensifs, mais suivant leur utilisations, ça peut être problématique. Mais revenons-en au présent !

« Pardonnez ma curiosité, mais je sens quelque chose d'étrange dans votre flux d'énergie, et je ne comprends pas ce que c'est. »

Je sens que ça ne vient pas de lui, et j'ai l'impression que cette chose perturbe même son aura.

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Je regardais la demoiselle après qu’elle ait finit de fermer les rideaux. Au moins je ne serais plus dérangé par le soleil et je pourrais me remettre plus vite de mes séquelles. C’est tout de même perturbant de demander ça à une enfant. Une enfant que j’aurais bien aimé goûter d’ailleurs. Je bougeais une oreille par réflexe plus que pour l’écouter avant de l’entendre me demander son nom. Je ne me souviens même plus du sien pour tout dire. Alors je levais les yeux avant de marmonner mon prénom.

-Sword…

Quelle importance de toute façon. Je suis obligé de rester là et de ne pas bouger le temps que l’effet de sa malédiction disparaisse. Sans parler que j’ai besoin de repos, et impossible de le faire dans mon caveau. Sans parler que maintenant, elle me demande ce qui ne va pas avec mon flux d’énergie. Je soupirais, limite en poussant un grognement horrible à mes oreilles. Ca ne fait même pas peur ! C’est ridicule ! Elle me trouve mignon, j’en suis sûr ! Elle va bientôt gagatiser et me prendre dans ses bras pour me câliner, j’en suis certain ! Elle a la tête à l’emploie, c’est le typique qui ne manque pas d’envie de câliner le premier truc mignon qu’elle voit. Moi, ça m’énerve et j’ai envie de bouffer tout le monde après coup. Je ferme les yeux en fronçant les sourcils. Ca fait mal d’êtes aussi ridicule. J’ai honte d’être ainsi, je veux redevenir le Sword tout puissant que j’étais et retrouver ma vraie forme de dragon. Pas ce… Cette… Ce truc là ! L’immondice mignonne que je suis qui me fait vomir.

-Demandes donc aux directeurs, gardienne… Ils te répondront peut-être… Ou pas.

Je suis blasé, je n’ai même pas envie de me casser la tête à lui répondre. J’ai juste envie de me reposer tranquillement et ne rien faire d’autre que me régénérer.

Lorsque je revins vers le dragon, le mouvement de son oreille qui se tourna vers moi me laissait supposer que j'avais son attention. Il faut dire aussi que comme il était installé, je craignais un peu qu'il ne s'endorme d'un coup sans que je ne le remarque. Pourtant il leva finalement les yeux vers moi quand je lui demandais son nom, et daigna finalement me répondre. Je pense que ça pourra toujours être utile de savoir comment l'appeler, et surtout de savoir qui il est. Sait-on jamais, si il lui reprend l'envie de s'en prendre à un élève, cela pourrait grandement m'aider.

Sword avait soupiré après que je lui ai demandé quelques explications. C'est vrai que j'avais du mal à retenir ma curiosité à ce sujet, je n'avais jamais rien connu de la sorte. Pourtant, pendant un instant, j'ai pensé qu'il ne me répondrait pas. Déjà parce qu'il était silencieux, mais aussi parce que je sentais son agacement croissant. Au final, il m'avait envoyé balader un peu brutalement en me disant de demander aux directeurs. J'étais restée figée à le regarder avant de finalement baisser les yeux, mal à l'aise.

« Excusez-moi. »

Je me mêle de quelque chose qui ne me regarde pas, et je l'embarrasse. Ce que je peux être sotte parfois ! Il m'avait déjà fait comprendre que les directeurs les manipulaient, mais je n'avais pas imaginé qu'ils seraient allés jusque là. Je tordais nerveusement mes doigts, je me sentais coupable à vrai dire, pour tout ce qu'il s'était passé, et je n'arrivais pas à penser autrement. Maintenant que j'y pensais, j'étais sûrement une gêne pour Sword pour le moment, et il voudrait sans aucun doute pouvoir se reposer en paix.

« Je ne vais pas vous importuner plus longtemps... Au revoir. »

Je m'étais reculée, et l'avais laissé après m'être assurée une dernière fois que les rideaux étaient bien fermés. J'avais ensuite quitté l'infirmerie pour me rendre à ma chambre et me changer avant d'aller travailler, mon esprit étant toujours aussi troublé de tout ce que je venais d'entendre.

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