Caleb
Volgris

Maksimilian
Iasneïev

Il faisait vraiment bon ici et la vue était tellement dégagée. Je dormais presque devant le spectacle que j'avais sous les pattes, lézardant comme le bon petit dragon que j'étais dans un gros rayon de soleil. A côté de moi, au pied de la balustrade, les restes de mon déjeuner à moins que ça ne soit mon goûter... Aucune importance, j'étais un petit en pleine croissance et je méritais de pouvoir manger autant que je le voulais. D'ailleurs, ce n'était pas parce que j'étais cuisinier que papa ne me faisait pas le repas chaque soir, au contraire. C'était la tradition et s'il essayait d'y couper, je m'accrochais à sa jambe et je la mordillais jusqu'à ce qu'il cède.

Mais pour revenir à nos moutons, je flemmardais pleinement sur ce balcon normalement réservé aux élèves. Enfin, je supposais puisqu'il faisait partie de leurs dortoirs. Sauf que pas de bol pour eux, je n'étais pas du genre à respecter les limites qu'on voulait m'imposer surtout si elles ne me semblaient d'aucune utilité. Du coup, je m'étais installé et je ne comptais pas bouger de là de sitôt. Surtout que la légère brise était absolument délicieuse.

Quant aux cours, je reprenais à dix-sept heures. Ce qui était logique en soi, on allait pas faire de la nourriture pour la gaspiller, on cuisinait quand c'était utile.

-Mais j'aimerai bien un mille-feuille... Ou un opéra...

Je bâillai longuement et me redressai alors qu'un bruit se faisait entendre. Un élève allait donc oser venir troubler le repos d'un professeur ? Puis, décidant que j'avais envie de faire semblant d'être sur la plage avant qu'il n'arrive, je couvris totalement le balcon de sable fin, créant des tours, des fleurs, des animaux et je m'allongeai sur une sorte de lit, toujours sous ma forme de dragonneau. Les yeux-mi-clos, parce qu'il valait mieux toujours rester méfiant - je l'avais bien appris avec mademoiselle Andar - je dis au nouvel arrivant.

-Oh oui, chéri(e), viens m'étaler de la crème sur le dos et mange moi comme personne.

Moi provocant ? A peine !  

Caleb
Volgris

Maksimilian
Iasneïev

Hum, l'élève arrivait en volant. Il avait raison, c'était tellement plus pratique que de marcher, c'était d'ailleurs bien pour ça que j'étais quasiment en permanence sous ma forme de dragonneau. Par contre, j'étais un peu déçu par sa réaction, moi qui avait espéré une réponse pleine de langueur. J'ouvris vraiment les yeux pour contempler la silhouette d'un jeune mâle brun avec des yeux bleu nuit. Pas mal. De la bonne chair fraîche. Oh, s'il m'entendait penser, il me taperait. Ou du moins, il essaierait.

-Pourquoi pas ? Le sexe, c'est bon pour la santé. A moins que ça ne soit parce que je suis un dragon. Tu es raciste des dragons ?

Ce qui serait étrange puisqu'il voulait quand même bien me mettre de la crème que je n'avais pas. Enfin si, il me restait de la chantilly mais ce n'était pas tellement bon pour les écailles, du coup, je n'allais pas en mettre, question de logique. Sans prévenir, je le fis venir avec moi avec un lasso en argent et je me mis à voleter autour de lui après l'avoir mis sur mon lit de sable pour l'observer.

-T'es mignon, dis-moi. Tu me consacrerais le reste de ton après-midi pour quelques petites choses très agréables à faire entre grandes personnes ?

Je m'assis sur lui et lui tapotai la joue d'une de mes pattes.

-En plus, tu m'as l'air relativement tendu et frustré... Oh, j'y pense, je m'appelle Caleb, enchanté.

Comme je ne l'avais pas vu dans mes cours, il n'était pas à proprement parlé un de mes élèves donc inutile pour le moment de lui dire que j'étais un professeur, pas vrai ? Ça mettait des barrières chiantes et j'avais envie qu'il soit tout détendu avec moi. Sauf à un seul endroit spécifique. Je devrais d'ailleurs le délivrer de mon lasso mais j'aimais bien qu'il ait les bras le long du corps comme ça. Comme s'il était d'accord pour faire des choses... Je ris intérieurement.

-Et puis, le sexe entre hommes, ça fait beaucoup de bien, tu sais... Et j'ai de la chantilly comme crème, l'une des meilleures ! Comment t'appelles-tu ?  

Caleb
Volgris

Maksimilian
Iasneïev

Oh, mais c'était qu'il était chatouilleux lui. Franchement, on ne pouvait plus se parler franchement même entre créatures ? Oui, j'avais envie de sexe et peut-être que lui aussi alors je demandais. Il en était arrivé à m'attaquer, non mais comme si j'étais si dangereux que ça. En tout cas, s'il m'avait écouté jusqu'au bout, le fait qu'il soit choqué de ma proposition scabreuse y était pour beaucoup on dirait. Mais il aurait pu éviter la décharge électrique. Certes, je n'avais quasiment rien senti mais il avait failli se prendre une méchante morsure. C'était instinctif, nous les dragons, on était sensés être des méchants.

Puis utiliser mon sable pour se protéger... Il croyait quoi ? Tout ce qu'il y avait autour, je pouvais le retourner contre lui, rien que mon lasso en argent était suffisant pour pouvoir le tuer vite et bien si j'en avais envie. Je me retins de rire tout en retrouvant mon lit en sable. Les jeunes d'aujourd'hui quand même, au lieu d'être flatté, il s'énervait.

-Ce n'est pas comme si je pensais que tu ne comprenais rien, c'est juste que je ne sais pas si tu es hétéro, homo ou bi alors il faut bien que j'essaie un peu tout pour te convaincre.

Je repris forme humaine, installé en seiza sur le lit de sable qui s'enfonça un peu vu la position. J'arrangeai le col de ma chemise en lui faisant un sourire charmeur.

-Quant à la forme humanoïde, je l'aurais pris si tu avais accepté, tu sais. Je me doute que tu n'es pas zoophile.

J'avais envie de rouler des yeux tellement c'était évident. J'aurais pu l'applaudir de réussir à garder l'équilibre malgré mon beau ruban autour de lui. Pas qu'il était si gênant en réalité, il ne fallait pas exagérer. C'était drôle quand même, énervé, il était encore plus appétissant. Il ne voulait vraiment pas se laisser faire ?

-Oh, tu vois, tu es du bon bord en plus alors viens jouer. Je te jure que tu te sentirais beaucoup mieux ensuite... A moins que tu ne sois déjà amoureux et que tu réserves toute ta frustration sexuelle. Ce qui n'est pas une bonne idée, tu feras mal à la personne que tu vises.

Je le délivrai enfin de l'argent pour remettre ma place en état tout en lui faisant un fauteuil. Puis je fis en sorte que le lit soit bien orienté et je me rallongeai dessus en ouvrant ma chemise blanc transparent pour avoir le soleil sur ma peau. Hum, le pied.

-Allons, ne prend pas autant la mouche. Il n'y a pas de raison que tu prennes mal le fait que quelqu'un veuille coucher avec toi. Ça veut dire que tu as quelque chose de plaisant, non ? Il n'y a rien de bizarre au sexe. C'est même plutôt naturel.  

Je l'observai, essayant de comprendre pourquoi tant de véhémence. Franchement, il était trop tendu, il avait sérieusement besoin d'un bon orgasme... Peut-être qu'en le travaillant avec plus de douceur, il voudrait bien. Sauf s'il était vraiment amoureux, ce qui serait plutôt gênant tout de même. Parce que là, ce serait bien plus long pour l'attraper et le dévorer lentement.

Caleb
Volgris

Maksimilian
Iasneïev

Même s'il n'était pas vieux, le petit se comportait presque comme tel rien qu'avec sa façon d'être grincheux. Était-il déjà si blasé de l'existence pour être comme ça ? Je trouvais ça un peu triste mais sûrement qu'il se montrait ainsi également parce qu'il était frustré. Il avait beau dire que ça n'avait rien à voir mais les gens ne s'en rendaient compte que quand c'était parti qu'ils l'avaient été et je doutais qu'il soit en reste sur le sujet. En tout cas, il avait le mérite de m'amuser et de m'irriter dans le même temps ce qui était plutôt un exploit pour quelqu'un d'aussi jeune que lui.

-Il est bon de savoir que tu ne demandes donc qu'à être convaincu. Je vais trouver comment.

Il se montra assez sage pour s'installer confortablement dans le fauteuil. Dommage tout de même, ça aurait marrant de faire du shibari sur sa personne pour le forcer à rester. Je le remarquai nettement plus détendu sans mon entrave, donc, pas quelqu'un qu'on pouvait attacher en réalité. Du moins, ce n'était pas un problème insurmontable mais cela pourrait donner des angoisses à l'ange. Pour l'instant, il ne révélait rien qui pourrait faire de lui un bon soumis mais heureusement, ce n'était pas réellement ce que je cherchais. J'étais plutôt en quête de conquêtes.

Et j'en connaissais déjà un de ses défauts : grincheux.

-C'est gentil de mettre un de tes points forts en valeur en enlevant ta chemise. J'apprécie.

Bien que ce soit dommage pour ses ailes, je savais combien les anges étaient sensibles quand on savait bien les caresses, ses délicats appendices.

-Oh, je t'en prie, je ne suis pas vantard mais pour quelqu'un qui a huit ans, je me paye un physique de rêve tout de même. Et j'ai remarqué ton regard quand j'ai ouvert ma chemise alors tu fais ça uniquement pour essayer de m'irriter un peu. Sauf que ça ne va pas fonctionner.

J'étais un dominant, les jeux d'esprit pour en faire venir à faire supplier un soumis, je connaissais très très bien. Alors j'avais répondu sur un ton aussi taquin que le sien tout en laissant mon regard caressait sa peau mis à nu, sans me cacher, au contraire, je voulais qu'il sente à quel point j'observais son corps. Et puis lentement, je glissai ma main entre les pans de ma chemise ouverte et je me mis à caresser ma clavicule, descendant lentement vers ma poitrine. J'allais lui donner bien plus chaud que le soleil lui-même à cette heure. Je me léchai les doigts avant de me saisir d'un de mes tétons, frottant le bout avant de le pincer. Et ce faisant, je lui demandais.

-Tu l'as fait récemment ? Te caresser comme s'il n'y avait pas de lendemain...

Je laissai entendre un soupir tout en m'humectant les lèvres. Je donnais un joli spectacle, n'est-ce pas, monsieur l'ange ?

Caleb
Volgris

Maksimilian
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J'explosai de rire à sa réaction de surprise. Ben oui, j'avais huit ans. Mais je n'allais pas lui montrer mon physique de garçonnet, sinon, il allait définitivement refuser de se laisser prendre. Et puis je n'avais pas envie qu'il me traite réellement comme un gosse, j'avais maman et papa pour ça merci. Néanmoins, l'entendre me dire que c'était impossible me fit rire de plus belle, je risquai de mourir comme ça s'il continuait. Je pris donc un certain temps pour me calmer et je répondis avec le souffle un peu court.

-J'ai 1 800 ans chez les miens, ce qui fait que je suis d'ailleurs encore un bébé chez eux. Et 1 800 ans, ça correspond à huit ans chez les humains donc je ne te mens pas en disant ça. Et ça ne m'empêche pas d'être sexy, je le sais.

Et puis le fait qu'il rougisse parce que je me caressais devant lui, c'était mignon. Ah, il avait beau avoir fait du sexe, il restait joliment innocent sur certains points on dirait. A moins que ça ne soit l'excitation mais il essayait de ne pas trop me regarder faire alors que ma main descendait lentement le long de mon ventre. Quant à sa nouvelle réponse, elle fut un peu bateau mais en même temps, elle révélait quelque chose d'intéressant. Il pensait à quelqu'un. Parce que pour se masturber aussi "violemment", il fallait réellement avoir envie de quelqu'un. Je me demandais qui.

Je posai ma main sur mon entrejambe pour la masser lentement avec un soupir et je murmurai pour lui.

-Tu as imaginé comment il te toucherait. Je suis sûr que c'est quelqu'un de très doux... Son toucher serait comme être caressé par de la soie, il serait si tendre que tu fondrais entre ses doigts. Pas vrai ?

Je m'en fichais qu'il ait envie d'un autre tant que j'avais ce que je voulais à la fin. C'était à dire lui, sur ce lit de sable en train de crier de plaisir pour moi.

-Tu as imaginé ses lèvres contre les tiennes ? Un contact presque évanescent et pourtant si essentiel. Le soupir que cela lui ferait produire... Son abandon contre ton corps qui ne veut que le sien... La langueur, les gémissements... Ses yeux qui te promettraient toutes sortes de choses auxquelles tu veux à peine penser.

Oui, je savais que j'étais un sale petit manipulateur. Mais j'étais un dragonneau qui savait ce qu'il voulait aussi. Et là, je voulais qu'il lâche un peu la bride, qu'il se détende et possiblement qu'il prenne son pied aussi. Parce que franchement, voir quelqu'un d'aussi jeune déjà aussi frustré et blasé par la vie, c'était juste triste. Je me levai, le pantalon ouvert et j'allais lentement vers lui. Je passai derrière le fauteuil de sable tout en osant faire lentement glisser mes doigts sur son épaule, de façon aussi légère que la personne sur laquelle il fantasmait.

Parce qu'il n'était pas de mon monde, c'était évident à mes yeux, il pouvait peut-être vouloir d'une relation un peu musclé mais rien à voir avec ce que je pouvais donner quand je ne m'essayais pas à des relations vanilles.

-Laisse-toi aller Maks'... Tu n'as rien à perdre là-dedans... Juste du plaisir...

Caleb
Volgris

Maksimilian
Iasneïev

Bon, là, il commençait à être vachement lourd à réagir comme un hystérique de première. Il faisait l'offensé mais j'étais certain qu'il était du genre à se masturber en pensant à son ami : la preuve, il prenait la mouche à un point. Qu'il me refroidissait maintenant. Franchement, j'avais rarement vu quelqu'un d'aussi coincé et irritable, c'était d'un tel ennui... Si c'était ça les plus jeunes de cette école, je sentais que je n'allais pas m'amuser avec beaucoup d'entre eux. Quoique, ça serait marrant de lui voler sa proie sous son nez, juste pour le faire... Hum, il avait réussi à m'irriter, pas bravo à lui.

Et en plus, il allumait une cigarette. Bonjour le sale gosse, il mériterait que je l'attache par les pieds au-dessus de l'entrée des dortoirs et que je l'y laisse pour quelques bonnes heures... Peut-être même une nuit. En plus, il posait des questions mais ne voulait répondre à aucune de son côté. Pas que j'en avais posé beaucoup mais surtout, je ne montrais pas une certaine forme de mépris en discutant avec lui. J'étais déçu, pour un ange, il n'avait rien de sympathique. Et je n'avais aucune envie de continuer à jouer avec lui.

Je remis ma chemise, faisant disparaître tout le sable sauf celui de son fauteuil pour en faire des statues de verre polie d'anges entourant des épées, des bâtons, des hallebardes. Bien sûr, ça n'était pas aussi beau que ce qu'aurait fait papa mais j'étais content de ce que je savais faire avec du verre ou du cristal. J'allais finir de boire mon soda enfermé dans ma glacière et je dis enfin :

-Je n'ai pas du tout envie de te répondre. Je ne dis pas être le meilleur dragueur du monde, mais au moins, je reste respectueux. On ne peut pas en dire de même pour toi. Ton ton est suffisamment éloquent pour que je sache où tu en es dans ta tête.

Le mépris, je connaissais bien, c'était le truc que m'avait toujours servi Agarias en disant que je ne méritais que ça. Je changeai de forme à nouveau mais au lieu de reprendre ma forme de dragonneau, je pris ma forme de dragon, étendit mes ailes longuement avant de m'installer pour commencer et même finir ma sieste.

-Si tu veux partir, je ne te retiens pas, après tout, tu as clairement mieux à faire comme te prendre trop au sérieux. Et dire que ça se dit jeune... Je préfère être libre comme je suis alors.

Je bâillai significativement et posai mon museau sur mes pattes. Qu'il s'en aille, ça fera de l'air. Peut-être qu'un élève plus sympa se pointerait. Il n'était pas interdit de dire non au sexe, ce n'était pas le problème. Y'avait juste des manières de dire et de faire.

Ce qu'il n'avait pas.

-Oh, et tu peux te considérer comme coller, je verrai ça avec ton professeur principal.

Je ne savais pas qui c'était mais j'étais sûr que ça serait plus intéressant de voir son enseignant que de rester en sa compagnie pour le moment.

Caleb
Volgris

Maksimilian
Iasneïev

Oh, ce qu'il en faisait comme boucan, maintenant. Tss, comme si ça allait changer quelque chose, hein ? J'avais décidé qu'il était collé, il le serait, c'était tout. Oui, j'avais été un peu lourd mais lui aussi, il avait déconné. Et pas de bol pour l'ange, c'était moi qui avait du pouvoir ici, pas lui. J'ouvris un œil gris tempête pour le regarder, c'était qu'il était blanc comme un cul maintenant, le petit. Ça me faisait me poser des questions, le professeur de matières artistiques était si dangereux que ça ? Pas que je doutais que tous les enseignants avaient un certain pedigree dans le sadisme mais quand même...

En tout cas, même s'il voulait avoir l'air comme le petit élève, il était à côté de la plaque. Même si comme tous les dragons, je n'avais pas un super bon odorat, il y avait des odeurs que l'on reconnaissait sans peine. Comme l'excitation. Ou la peur et la panique. Et clairement, le gosse était en panique.

-Tu préférerais que j'en parle à mon papa ? Monsieur Onyx te flanquerait une fessée, ce serait marrant.

Enfin, je disais ça mais j'extrapolai sûrement. Papa se contenterait d'hausser un sourcil, l'air de dire "tu penses que je n'ai que ça à faire" avant de marmonner que je pouvais très bien m'en charger tout seul. Et mes autres collègues, je ne les connaissais pas, hors je voulais quand même que l'ange en ait pour son grade. C'était ça d'être un sadique, pas vrai ?

-Je t'arrête de suite : on ne dit pas non à quelqu'un pour ensuite enlever sa chemise devant lui. Quand tu envoies des signaux contradictoires, ne t'attend pas à ce que ça se passe bien.

Je reniflai et lâchai un grognement significatif. Non mais, il me prenait pour quoi. Depuis quand on disait non tout en flirtant ensuite avec la personne, hein ? Et le premier qui me disait que c'était normal qu'il se désape juste après une réponse négative, je le mordrais.

-De plus, en général dans mon monde, quand on dit non dans une scène, ça ne veut pas forcément dire "non" mais "plus". Alors peut-être que j'ai été lourd mais tu ne peux pas dire que tu n'aies pas en cause.

Et ces excuses n'y changeraient rien. Même s'il me faisait des compliments avec et qu'il avait l'air mignon penaud qu'il était. Il pensait être un dominant ? Vraiment ? J'étais certain que cet ami sur lequel il bavait pourrait le mettre à quatre pattes pour lui s'il en avait envie. J'avais envie de rire, il voulait croire qu'il l'était mais au final, il y avait bien peu de dominant qui ne soit que dominant. Même moi, je pourrais sûrement finir dessous avec la bonne personne. Une personne qui serait sans aucun doute d'une douceur imparable.

Mais je ne le serai sûrement pas avec un élève qui pensait déjà tout savoir du sexe et de ses préférences alors qu'il n'avait même pas tenté. Je reniflai encore.

-Je sens que ça va être très intéressant de rencontrer ton professeur principal, vraiment. S'il est aussi tordu que tu le laisses entendre, je lui confierai assurément tes heures de colle.

Oui, j'avais envie de le torturer. Et ça n'avait rien à voir avec mon orgueil. J'acceptai parfaitement qu'on ne puisse pas vouloir coucher avec moi, je ne me prenais pas pour un dieu. Par contre, j'avais en horreur qu'on dise quelque chose verbalement alors que le langage de son corps demandait tout autre chose. En fait, je n'aimais pas qu'on se mente à soi-même sous mon nez de façon aussi éhonté. Et surtout, je n'aimais pas qu'on me manque de respect.

Caleb
Volgris

Maksimilian
Iasneïev

Oh mais il commençait à être sacrément lourd, le mioche là. Oui, j'en étais un aussi mais j'avais assez de jugeote pour savoir quand j'avais intérêt à me taire pour ne pas m'enfoncer jusqu'au cou. A croire que cet ange n'avait aucun instinct de conservation, ce qui serait tout de même quelque chose d'absolument bizarre. Sans déconner, qui de sensé voudrait bien se faire punir pour un dragon ? A propos de son enfant, qui plus était ? C'était presque suicidaire, ça l'aurait sûrement été avec un dragon d'Orefia qui n'aurait pas été papa.

Et puis son excuse d'avoir eu chaud, non mais franchement... Pile au moment où il avait parlé de plaire physiquement ? C'était juste une excuse pour essayer de sauver ses miches, j'en étais certain. Et j'en étais pas mal irrité parce que sa façon de faire était nulle et comme je l'avais laissé entendre, je détestais qu'on me prenne pour une bourrique. Surtout qu'une bourrique, c'était une proie et je ne serai jamais une proie.

-Tu ne sais vraiment pas ce que tu dis... Mais bon, ça ne m'étonne pas si tu as seulement été puni par ton professeur principal et pas par papa. Mais passons...

Je rouvris les yeux, tournai la gueule vers lui.

-Tu veux arranger la situation, c'est ça ? Alors reprenons depuis le début.

Et il avait intérêt à laisser ses sarcasmes de côté parce que sinon, je le punirai moi-même d'une façon ou d'une autre. Et j'en avais des idées pour remettre les gens à leur place, il ne fallait pas croire. Après tout, tout Dominant qui se respectait se devait d'avoir une imagination illimitée pour plaire et inventer toujours plus de scènes intéressantes et stimulantes.

-Bonjour, je suis Caleb Volgris, le professeur de cuisine fraîchement arrivé. J'ai huit ans et j'habite avec mon papa, Néfir Onyx. Et toi ?  

Caleb
Volgris

Maksimilian
Iasneïev

Oh, il était russe... Ce qui expliquait la rudesse et le manque total de tact... Pour un ange... Quoique non, ça ne pouvait pas être entièrement un ange en fait, il n'avait pas cet odeur de sainteté - je ne voyais pas de meilleur mot pour expliquer ça - qu'avait ces créatures. Donc l'un de ses parents étaient forcément autre chose qu'un ange. Maintenant, c'était à savoir quoi. Bien que je ne poserai pas la question, j'étais persuadé que ce serait encore l'un de ces sujets qui pourraient lui faire péter un câble.

Par contre, ça aurait été bien qu'il me dise en quoi il étudiait. Bien que comme je ne l'avais pas vu en classe, je me doutais déjà que ce n'était pas en cuisine. Était-ce pour m'empêcher de trouver son professeur principal ? Parce que franchement, il suffisait que je feuillette son dossier pour mettre la main sur ce genre de renseignements. Et en plus, il venait me caresser. Donc sous ma forme humaine, c'était niet mais en dragon, enjoy ? Il se rendait compte quand même que j'étais toujours la même personne ? Peut-être que je devrais lui bouffer la main.

-Simple, les Directeurs sont venus m'engager. De base, je suis un pâtissier renommé avec des étoiles à mon palmarès. Et comme j'ai toujours vécu avec les humains, contrairement à d'autres bébés dragons, je suis plus mature.

Parce que les humains, c'était dangereux, il ne fallait pas se leurrer. Même un enfant pouvait ressentir assez de haine pour tuer n'importe quelle créature imprudente.

-Quant à papa, il n'aurait pu rien dire, les Directeurs ne lui ont même pas demandé la permission et ils ne supportent pas les "non".

Je retirai sa main de sur mon museau pour bâiller, créant une toute petite flamme. Ça arrivait des fois, ça me rappeler que je pouvais cramer n'importe qui qui m'importunerait de trop. Un œil sur l'élève toujours à moitié nu, je battis un peu de la queue, la ramena contre mon flanc. Qu'est-ce qu'il pouvait savoir de papa, hein ? Les gens se laissaient toujours guider par leurs impressions et les préjugés.

-Papa n'est pas un solitaire mais il peut vivre seul. Il a élevé des centaines de dragonneaux donc, il a l'habitude d'être entouré, au contraire. D'ailleurs n'importe qui peut frapper à la porte qu'il serait bien accueilli tant qu'il est poli et respectueux. Sauf à l'heure de la sieste.

Ce qui était normal, personne n'aimait être dérangé pendant son sommeil.

-Alors, qu'es-tu venu étudier ici ? Comment ça se passe ?

Caleb
Volgris

Maksimilian
Iasneïev

Et voilà, maintenant qu'il connaissait mon vrai travail à la base, il était aussi excité qu'une puce l'ange ! Ça n'avait rien d'étonnant, la plupart du temps, ce boulot attirait les gourmands de tous les horizons même si beaucoup diraient juste qu'ils étaient intéressés par la technique et les ingrédients. Mon œil parce qu'ils étaient les premiers à plonger leurs doigts dans les préparations pour goûter. Par contre, j'allais décevoir Maks' ou peut-être pas.

-Tu sais, puisque je suis professeur, le mieux serait que tu apprennes encore toi-même avec moi à en faire des gâteaux. J'ai déjà une élève en détention qui doit apprendre à faire quelques petites choses, tu peux te joindre à elle. Plus on est de fous, moins y'a de riz.

Je préférais cette version, parce qu'avec le ventre que j'avais, il ne restait rien dans les cuisines après les cours, sauf si ce n'était vraiment, vraiment pas bon. En tout cas, le gamin essaya de se reprendre mais trop tard, j'avais vu combien il aimait l'idée de bouffer du sucre, je pourrais m'en servir contre lui, non ? Comment ça, je ne devais pas continuer à essayer de le mettre dans mon lit ? Et pourquoi pas d'abord ? Et puis franchement, il fallait que les gens cessent de penser que du sexe voulait forcément dire pénétration. Deux dominants pouvaient se faire plaisir juste en se masturbant l'un l'autre.

C'était d'ailleurs pour ça que je le trouvais triste, il avait déjà tellement d'idées arrêtés sur le sexe que ça ferait débander un puceau.

Donc, il était en matières artistiques. Papa m'avait vaguement parlé de mes collègues, là c'était un blond normalement. Appelé Néri... Ah, il maîtrisait la glace donc pas forcément quelqu'un à côtoyer en permanence. Surtout en hiver. Je me retins de rire quand il dit que l'homme était sadique, comme c'était surprenant. En fait, je finis par le faire quand même. Parce que la tête de l'ange me donnait trop envie de le faire bien plus que ses propos.

-J'ai toujours pensé qu'il faut être sadique et masochiste pour être professeur. Il correspond bien au profil pour l'emploi.

Je repris forme humaine pour regarder l'heure sur ma montre à gousset et soupirai. La pause était déjà fini. Pour autant, je me tournai vers Maks' et marmonnai.

-Quand tu te seras décoincé, pense à moi. Il t'es inutile d'être fidèle à quelqu'un avec qui tu n'es pas en couple.

Je ramassai ma glacière et toutes mes autres petites affaires, détruisant les statues de verre pour que le balcon soit tel qu'il devrait être. Hochant positivement la tête devant le résultat, j'arrangeai mon col et me dirigeai vers la sortie d'un pas tranquille.

-Oui, oui, je sais, je suis lourd. Mais qu'y puis-je, le sexe, c'est bon.

Et je finis dans les couloirs en riant.